Lundi 7 octobre, a eu lieu une audience pour Tortuga et Ru, prisonniers antispécistes de l’affaire Susaron (l’incendie, le 19 septembre 2022 de plusieurs camions et de l’entrepot frigorifique de l’entreprise de viande Susaron, à Quilicura, dans le nord de l’agglomération de Santiago- lire le communiqué). L’audience a été décidé de placer Tortu en liberté conditionnelle avec des dures contraintes, mais Ru doit restes en prison.

Après l’audience, Tortu a pu opter pour une peine alternative à l’enfermement, ayant été condamné à cinq ans de liberté conditionnelle avec des dures contraintes (quatre ans pour l’incendie et un an pour la possession de munitions) et il est sorti de prison ce lundi. Dans le cas de Ru, le rapport négatif de l’Administration pénitentiaire a été déterminant, et il a été condamné à cinq ans de peine effective (à purger en prison) pour le « délit » d’incendie. Deux ans après l’action Ita et Tortu sont donc  en liberté conditionnelle avec des dures contraintes, mais deux autres restent en prison : Panda, condamné à quatre ans, et Ru, à cinq.

Ce mardi, les autorités israéliennes ont libéré au moins 15 détenus de diverses prisons. Un jeune palestinien Eyad Ashraf Ed’eis (15 ans), du camp de réfugiés de Shu’fat à Jérusalem occupée, a été libéré mardi après sept mois de détention. Il a été placé en résidence surveillée, équipé d’un bracelet électronique et interdit de séjour dans son domicile familial. Libéré en très mauvaise santé en raison de la gale, qui s’est répandue parmi des centaines de détenus dans plusieurs prisons et il a été transféré à l’hôpital dès sa sortie. La Société des prisonniers palestiniens (PPS) a confirmé que la plupart des détenus libérés souffrent de complications de santé, de maladies chroniques qui nécessitent un suivi médical. Dans un communiqué, la PPS note que la gale est l’une des maladies les plus répandues chez les détenus libérés, avec des effets visibles sur leur corps.

La PPS soupçonne l’administration pénitentiaire israélienne d’utiliser la gale comme un outil pour torturer et maltraiter les détenus, négligeant le droit aux traitements médicaux, ce qu’elle considère comme de la maltraitance depuis plusieurs décennies. Les corps des prisonniers présentent des traces de négligences médicales, de famine et de torture.

Sur la base d’une visite de son avocat à la prison de Gilboa il y a deux jours, la commission des affaires des détenus et des ex-détenus a déclaré mercredi matin, que les prisonniers vivent dans des conditions tragiques et une réalité douloureuse en raison des politiques fascistes et racistes adoptées par l’administration pénitentiaire israélienne, parmi les méthodes utilisées par l’administration figurent les coups, les insultes, les effractions dans les chambres et les sections. La nourriture fournie reste médiocre en quantité et en qualité, il y a une grave pénurie de vêtements et de couvertures, rien n’indique que les conditions météorologiques soient prises en compte avec l’arrivée de l’hiver. Les maladies de peau se propagent, les produits de nettoyage et de désinfection sont absents, la politique d’isolement du monde extérieur se poursuit et il existe des restrictions et des obstacles à la communication dans les chambres et les sections.

Le régime iranien continue à utiliser la peine de mort contre les peuples non perses / chiites d’Iran, dont les Kurdes et les Baloutches qui y sont exécutés en masse. Entre le 15 et le 25 septembre 2024, au moins 21 prisonniers ont été exécutés dans la prison centrale de Chiraz (prison d’Adelabad), dont un mineur, quatre prisonniers baloutches, deux prisonniers kurdes, deux ressortissants afghans et deux prisonniers Lor. Ces prisonniers avaient été condamnés à mort. Chaque mardi, des grèves de la faim sont organisées pour protester contre ces condamnations. Les grèves de la faim du « Mardi sans exécution », sont entrées dans leurs 36e semaines, elles se sont étendues à 22 prisons.

Les prisons où la grève de la faim contre la peine de mort se poursuit sont les suivantes : la prison d’Evin, la prison de Qezal Hesar, la prison centrale de Karaj, la prison du Grand Téhéran, la prison de Khorramabad, la prison de Nizam à Shiraz, la prison d’Asadabad à Ispahan, la prison de Bam, la prison de Mashhad, la prison de Lakan à Rasht, la prison de Qaimshahr, la prison d’Ardabil, la prison de Tabriz, la prison d’Urmia, la prison de Salmas, la prison de Khoi, la prison de Naqdeh, la prison de Saqqez, la prison de Baneh, la prison de Marivan, la prison de Kamiyaran et la prison d’Arak

 

Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a rendu public un rapport de 23 pages mettant en évidence les mauvais traitements systématiques et les nombreux cas de torture des prisonniers palestiniens. Depuis le 7 octobre, des milliers de Palestiniens – dont des médecins, des journalistes, des activistes, des malades, des habitants et des combattants faits prisonniers – ont été emmenés de Gaza en Israël, en général menottés et les yeux bandés, et des milliers d’autres ont été emprisonnés en Cisjordanie et en Israël en secret, sans qu’on leur donne les raisons de leur détention. Les détenus ne portaient souvent rien d’autre que des couches pendant de longues périodes. Leurs témoignages font état de bandages prolongés sur les yeux, de privation de nourriture, de sommeil et d’eau, de chocs électriques et de brûlures de cigarettes. Certains détenus ont déclaré que des chiens avaient été lâchés sur eux, d’autres qu’ils avaient été soumis à la torture par l’eau (waterboarding), ou que leurs mains avaient été attachées et qu’ils avaient été suspendus au plafond. Au moins cinquante-trois détenus palestiniens sont morts dans des installations militaires et des prisons israéliennes depuis le 7 octobre.

Les Forces de sécurité israélienne (FSI) ont commis des actes de violence sexuelle et sexiste à l’encontre d’hommes et de femmes détenus à Gaza et en Cisjordanie: nudité forcée, des coups portés alors qu’ils étaient nus, y compris sur les parties génitales, l’électrocution des parties génitales et de l’anus, des fouilles à nu humiliantes et répétées, introduction d’objets dans l’anus, ainsi que des attouchements inappropriés sur des femmes. Les conditions dans les centres de détention gérés par l’armée semblent pires, selon le rapport, qui ajoute que des enfants figurent parmi les personnes détenues. Selon l’ONU, Israël n’a pas non plus fourni d’informations sur le sort ou le lieu de détention de nombreuses personnes, et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s’est vu refuser l’accès aux installations où elles sont détenues.

En janvier 2023, Redy Huamán Camala (22 ans), Ferdinand Huancaqui Yucra (22 ans), Richard Camala Coyo (22 ans) et Joel David Huallanca Huaman (21 ans), 4 jeunes de la communauté paysannes de Cusco parlant le quechua étaient arrêté dans le cadre des manifestations contre le gouvernement de Dina Boluarte.

Notons qu’à cette période (entre décembre 2022 et janvier 2023), au moins 40 personnes avaient déjà été tuées par la répression policière et des centaines d’autres avaient été blessées.

Accusés de délits d’émeutes, ils sont placés en détention provisoire à la prison de Quencoro sur ordre du premier tribunal d’instruction préparatoire en février.  Le mercredi 31 juillet, le pouvoir judiciaire les a condamnés à 7 et 6 ans de prison. En plus de celle-ci, la justice a également ordonné le paiement d’une réparation civile de 17 412,50 soles chacun.

La Chambre d’appel de Cusco a, ultérieurement, confirmé ses peines. Vendredi 9 août 2024, un grand sit-in a eu lieu au Palais de Justice de Cuzco pour soutenir les 4 prisonniers.

 Vendredi 9 août 2024, un grand sit-in a eu lieu au Palais de Justice de Cuzco pour soutenir les 4 prisonniers. 

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Jeudi 18 juillet, 5 militant·es écologistes (Roger Hallam, cofondateur des mouvements « Just Stop Oil » et « Extinction Rebellion », Daniel Shaw, Louise Lancaster, Lucia Whittaker De Abreu et Cressida Gethin) ont été condamnés à quatre et cinq ans de prison pour « complot en vue de provoquer des nuisances publiques ».

Concrètement, il leur est reproché d’avoir participé à une réunion Zoom afin de recruter des activistes pour bloquer la M25, le périphérique encerclant le Grand Londres. Ce blocage, qui avait commencé le 7 novembre 2022 au matin, avait duré 4 jours. Il avait été lancé pour exiger que le gouvernement conservateur mette fin à toutes les nouvelles licences pétrolières et gazières.

Notons qu’en avril 2023, deux activistes de Just Stop Oil avaient eux aussi été condamnés à une peine inédite de près de trois ans de prison pour nuisance publique. Ils avaient escaladé le pont Queen Elizabeth II à l’est de Londres et étaient restés suspendus dans des hamacs au-dessus du vide pendant 37 heures, bloquant la circulation.

Ces condamnations exemplaires ne sont pas le fruit du hasard. Face à la multiplication des actions des écologistes, le gouvernement a introduit en 2023 le Public Order Act, qui criminalise de façon détaillée toute manifestation susceptible de perturber l’ordre public. Un an plus tôt, le Police, Crime, Sentencing and Courts Act dotait la police de pouvoirs étendus l’autorisant à arrêter des participants qu’elle estime trop bruyants. Plus d’infos.

Blocage de la M25 le 25 novembre 2022

Plus de 1.500 détenus ont profité des troubles durant tout le mois de juillet ( voir article ici ) et les jours qui ont suivi l’éviction de la Première Ministre Sheikh Hasina pour s’évader de plusieurs prisons au Bangladesh. Au total, 12 détenus sont décédés lors de ces évasions de masse. Dans certaines prisons, les prisonniers munis d’outils et de barres de fer ont forcé les gardiens à ouvrir les portes des l’établissement pénitenciers.

Lundi 5 août, plus de 500 détenus se sont enfuis d’une prison du district de Sherpur. Le mardi 6 août, six prisonniers ont été abattus lors d’une évasion dans une prison de haute sécurité à Kashimpur alors que 203 prisonniers ont réussi à s’échapper. Six autres détenus ont été tués jeudi dans la prison de Jamalpur et 600 prisonniers ont pris la fuite. Dans une prison du district de Narsingdi, ce sont 800 prisonniers qui se sont évadés, lorsqu’une foule de milliers de personnes a attaqué l’institution datant de l’époque coloniale britannique, en mettant le feu au bureau du directeur.

Les mauvais traitements imposées aux prisonniers et prisonnières palestinien·nes détenu·es dans les prisons de l’occupation (dont 4 781 sans procès, ni inculpation) se sont intensifiées depuis le 7 octobre (coups, privation de sommeil, violences sexuelles, menaces contre les familles etc,etc) causant la mort d’au moins 60 personnes (comme le démontre ce rapport).

Parmi les réactions à ces tortures, une campagne visant la fermeture de la prison pour femme de Damon. Cet établissement détient 88 prisonnières dont  Khalida Jarrar, Hadeel Shatara, Hanan Barghouti et Layan Kayed dans les conditions très difficiles. Plus d’informations sur cette campagne ici.

On compte désormais environ 9900 prisonnières et prisonniers suite au nombreuses captures de palestinien·nes par les forces d’occupation ces derniers mois.

Khalida Jarra militante et députée palestinienne incarcérée

Les exactions en Cisjordanie, menés en parallèle du génocide à Gaza, se poursuivent toujours avec intensité élevée (voir notre article). Voici quelques exemples plus récents :

Captures

Dans le gouvernorat d’al-Khalil, au sud de la Cisjordanie, les troupes d’occupation ont effectué une série de raids et arrêté neuf Palestiniens. À Naplouse et dans la ville voisine d’Urif, six personnes ont été capturées après que l’armée israélienne ait pris d’assaut leurs maisons. Deux anciens prisonniers palestiniens et un étudiant de l’université An-Najah figurent parmi les captifs.

Tirs sur les civils

Les soldats israéliens ont ouvert le feu et réprimé une marche dans le camp de réfugiés d’al-Arroub, au nord de la ville d’al-Khalil, où des manifestant·es protestaient contre l’assassinat de Haniyeh (chef du bureau politique du Hamas assassiné mercredi à Téhéran). Un autre jeune qui ne manifestait pas mais, circulait en vélo a été grièvement blessé au dos par un tir israélien. En réponse, de jeunes Palestiniens ont visé les soldats avec des feux d’artifice. D’autres civils ont été blessés par des tirs de colons dans la zone de Khallat an-Nahla, près du village de Wadi Rahal, au sud de Bethléem.

Les forces d’occupation israéliennes ont également mené des raids sur plusieurs villes faisant usage de gaz lacrymogène, de grenades assourdissante et tirant à balles réelles sur la population :

Dans la ville de Qusra un jeune homme a été blessé par balle au pied tandis qu’à Qalqilya un jeune homme et un enfant ont été blessé. Ce dernier a, par la suite, été capturé par les soldats. Un autre enfant de neuf ans a quant à lui été écrasé par un véhicule israélien.

Les colons pris pour cible en réponse

Dans la ville de Tarqumiyah, à l’ouest d’al-Khalil, un incendie s’est déclaré après que des Palestiniens aient jeté des cocktails Molotov sur un véhicule de colons. D’autres voitures de colons ont été ciblés par des jets de pierre dans la ville de Huwara, au sud de Naplouse ainsi qu’à Tuqu’ twon, au sud-est de Bethléem. Deux autres colons ont également été blessés lorsque des Palestiniens les ont attaqués avec des pierres et ont fermé des routes près de la colonie d’Efrat.

Le camp de réfugiés de Shu’fat à al-Quds et la ville de Qalqilya, ainsi que les villes d’Anabta, Burqa et Dayr Istiya ont également été le théâtre d’échauffourées.

Répression en Palestine (archive)

Depuis le jeudi 1er août, une série de manifestations contre la vie chère ont éclaté au Nigeria. Celles-ci sont menées principalement par des jeunes qui protestent contre le manque de nourriture et réclament notamment la remise en place de certains subsides pour le gaz et l’électricité ainsi que l’annulation de certaines économiques.

Elles ont donné lieu à des affrontements avec la police. Plus de 400 manifestants ont été arrêtés et des couvre-feux ont été imposés dans cinq États du nord du pays après le pillage de biens publics et gouvernementaux. L’armée a par ailleurs menacé d’intervenir si les pillages devaient continuer.

Les affrontements du vendredi 2 août ont été particulièrement intenses dans la capitale où les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes dès le début du rassemblement. Ceux-ci ont ensuite tué 9 manifestants qui ont répondu, causant la mort d’un policier.

Les forces de sécurité tuent 9 manifestants contre la faim et la vie chère au Nigeria