Au début du mois d’août, de violentes affrontements se sont déroulés en marge de la grève sauvage entreprise par les mineurs de la mine de platine de Marikana. 34 grévistes ont été tués et 78 autres blessés par les forces de police le 16 août lorsque celles-ci ont ouvert le feu sur un groupe d’ouvriers rassemblés pour obtenir une augmentation de salaire. Suite à ces violences, les autorités ont interpellé et incarcéré 270 grévistes, lesquels ont brièvement comparu lundi dernier avant que le juge ne renvoie le dossier à ce lundi 27. En début de semaine, il s’est prononcé en inculpant pour meurtre tous les mineurs arrêtés. Cette décision intervient alors qu’il a été confirmé que les victimes avaient été abattues par la police et que les rapports d’autopsie publiés lundi indiquent clairement que dans la majorité des cas, la balle est sortie du corps par la poitrine, laissant croire que les hommes ont été abattus d’une balle dans le dos alors qu’ils fuyaient.

Affrontements à la mine de Marikana

Affrontements à la mine de Marikana

Les trois membres du groupe russe Pussy Riots, condamnées la semaine dernière à deux ans de camp pour ‘hooliganisme’ et ‘incitation à la haine religieuse’ ont annoncé hier, par le biais de leurs avocats, qu’elles faisaient appel de ce jugement. En outre, à l’annonce du verdict du tribunal municipal de Moscou, les autorités avaient annoncé être à la recherche des deux autres musiciens du groupe qui avaient également pris part, le 21 février dernier, à la prière anti-Poutine chantée dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou. Dimanche, les trois prisonnières ont déclaré que les deux autres membres de leur groupe avaient fui la Russie.

Les 259 grévistes sud-africains arrêtés après les violences de la semaine dernière dans la mine de platine de Marikana ont brièvement comparu lundi devant la justice, notamment pour meurtre, avant un renvoi du dossier à lundi prochain. Seul l’un d’entre eux, hospitalisé, n’a pas été présenté au juge.

Le juge leur a lu devant une salle comble les faits reprochés, allant de la violence publique au meurtre ou à la tentative de meurtre. Dix hommes, dont deux policiers, avaient été tués entre le 10 et le 12 août dans des affrontements intersyndicaux suscités par le déclenchement d’une grève sauvage pour obtenir des augmentations de salaires. Jeudi, la police avait tué 34 grévistes et blessés 78 autres. Épouses, soeurs, filles, au total une centaine de personnes ont hué la police, pleuré et prié avant d’être évacuées vers une rue adjacente où elles ont continué à manifester. Tous les prévenus ont été placés en détention provisoire.

Les trois jeunes femmes ont été reconnues coupables de ‘hooliganisme’ par la présidente du tribunal Khamovnitcheski à 13h lorsqu’elle a commencé la lecture du jugement. Cette dernière a en grande partie repris les arguments du procureur, soulignant qu’il n’y avait pas eu de ‘repentir’ de la part des accusées, qui ont ‘violé l’ordre public’ et ‘offensé les sentiments des croyants’. Les avocats des Pussy Riot avaient demandé leur acquittement alors que le procureur avait requis trois ans de camp pour chacune des musiciennes. Un des avocats de la défense avait dénoncé ‘une commande politique venant d’en haut pour mettre en prison des opposantes politiques qui ont critiqué à leur manière l’alliance entre l’Eglise et un état autoritaire’. Reconnues coupables de hooliganisme, les trois femmes pourraient être condamnées à purger jusqu’à sept années de camp.

Les Pussy Riot

EDIT 17h: Les trois femmes ont été condamnées à deux annés de camp de travail.

Les Pussy Riot

Comme dans de multiples villes du monde ce midi était organisé à Moscou un rassemblement en soutien aux trois membres du groupe Pussy Riot jugées pour avoir chanté une prière ‘anti-Poutine’ en février dernier dans une cathédrale moscovite. C’est d’ailleurs aujourd’hui que le tribunal rendra son verdict alors qu’elles sont poursuivies pour ‘hooliganisme’ et ‘incitation à la haine religieuse’ et que le procureur a requis des peines de trois ans de camp à leur encontre. Devant le tribunal ce midi, la police a interpellé Sergueï Oudalstov, leader du Front de Gauche et chef de file de l’opposition au président russe, et deux autres manifestants, l’un parce qu’il portait un masque, l’autre parce qu’il brandissait une pancarte. Oudalstov aurait lui été arrêté alors qu’il tentait de franchir une barrière devant le tribunal. Tous trois ont été emmenés dans un car de police.

Arrestation à Moscou

Arrestation à Moscou

C’est aujourd’hui que le verdict dans l’affaire des Pussy Riot doit être rendu. C’est à cette occasion qu’une journée internationale de soutien aux trois musiciennes est organisée, avec des manifestations dans de nombreuses villes à travers le monde. Un rassemblement aura lieu ce vendredi à 12h30 (moment auquel devrait se prononcer le tribunal) devant la Mission Européenne de la Russie – 25, avenue des Arts à 1000 Bruxelles. Un autre rassemblement est prévu au même endroit à 19h alors quele verdict devrait alors être connu. Un rassemblement est également organisé à 20h devant le 38, Quai Notre-Dame, le long de l’Escaut, à Tournai.

Voir la vidéo de la dernière audience du procès avec la déclaration des Pussy Riot

EDIT: 14h: Une centaine de personnes s’étaient rassemblées ce midi à Bruxelles.

Manifestation pour les Pussy Riot à Bruxelles

Manifestation pour les Pussy Riot à Bruxelles

La société Alyzia, une filiale d’assistance en escale dans les aéroports (chargement des avions, sûreté, etc.) basée à Toulouse, fichait ses délégués syndicaux. Or le fait de mettre ou de conserver en mémoire, sans le consentement express des intéressés, l’appartenance syndicale d’une personne est puni en France de cinq ans de prison et de 300000 € d’amende. Un délégué CFTC, a déposé devant la CNIL des échanges de mails internes à la direction, mais aussi des tableaux évoquant des périodes de grève en 2011, une année particulièrement tendue dans l’entreprise avec des débrayages répétés, des licenciements contestés et des sanctions disciplinaires retoquées par le tribunal. Sur ces tableaux, quatre colonnes : nom, marquage syndical, contrat (CDI, CDD ou intérim) et état (gréviste, non gréviste). A la colonne marquage, on peut lire selon les cas CFTC, CGT, « sans objet » voire… « opportuniste ».

Le tribunal de prud’hommes de Bobigny a ordonné la réintégration par Alyzia de six salariés qui avaient été licenciés en 2011 pour « faute professionnelle » — la plupart avaient pris part aux précédents conflits sociaux. L’entreprise devra les indemniser pour la perte de salaire engendrée, sous peine d’astreinte. D’autres rendez-vous judiciaires sont prévus : dix autres salariés licenciés pour « retards injustifiés » dénoncent, eux aussi, un licenciement abusif.

Un soldat de la brigade Givati, mis en cause dans le rapport Goldstone pour avoir ciblé et tué à Gaza deux femmes qui hissaient un drapeau blanc, vient d’être condamné par un tribunal israélien. Ce soldat a tué Ria Abu Hajaj, 64 ans, et sa fille Majda, 37 ans, le 4 janvier 2009, lors du premier jour de l’offensive terrestre qui a suivi les bombardements de la bande de Gaza. Après un accord entre son avocat et le juge, le soldat n’a été condamné que pour « utilisation illégale d’armes » à … 45 jours de prison.

Palestine/Israël: Procès d’un soldat

Dave Gorczynski, un activiste d’Occupy Easton, a participé à une action où des banderolles étaient tendues devant l’agence locale de la banque Wells Fargo. Sur ces banderolles, on lisait: « Vous êtes volés » et « Donnez à un homme une arme à feu, il peut voler une banque, donnez-lui une banque et il peut voler un pays. » Les activistes sont ensuite entré dans la banque, ce qui a amené un employé à activer l’alarme.

La police est intervenue et a arrêté Dave Gorczynski. Jusque là, c’est la routine pour les « occupy » des Etats-Unis. Ce qui l’est moins, ce sont les charges retenues contre Dave Gorczynski: tentative de hold-up (Attempted Bank Robbery), menace terroriste (Terroristic Threatening) et atteinte à l’ordre public. Il a été demandé une caution de 10.000 $ pour une remise en liberté provisoire, somme récoltée par la solidarité.

Dave Gorczynski

Dave Gorczynski

Lors de son réquisitoire, le procureur les a accusées de ‘s’être livrées à une provocation soigneusement planifiée et de s’opposer au monde orthodoxe’. Il a en outre ajouté qu’elles ‘se sont livrées au hooliganisme, motivé par la haine religieuse et l’hostilité aux croyants orthodoxes’ en chantant une ‘prière punk anti-Poutine’ dans une cathédrale de Moscou en février dernier. Détenues depuis plus de cinq mois, les trois jeunes femmes risquaient jusqu’à sept ans de prison pour hooliganisme et incitation à la haine religieuse. Ce mardi, le procureur a requis trois ans de camp pour chacune des membres du groupe.

EDIT JEUDI 8 AOUT: La présidente du tribunal Khamovnitcheski de Moscou a annoncé que le jugement serait rendu le 17 août prochain.

Russie: Trois ans requis contre les Pussy Riots