Au mois d’août dernier, le détenu basque Iosu Uribetxebarria s’était vu accorder la semi-liberté, première étape avant de pouvoir bénéficier de la liberté conditionnelle. Incarcéré depuis 1998, l’etarra souffre d’un cancer à un stade avancé, justifiant la nécessité de sa libération. Malgré sa grève de la faim, ainsi qu’un vaste mouvement de solidarité de l’ensemble des prisonniers basques en Espagne et en France, le ministère public avait fait appel de la décision de l’audience nationale de lui accorder la liberté conditionnelle. Finalement, la principale audience pénale espagnole a confirmé, par quatre voix contre et une pour, la liberté conditionnelle, ce qui signifie que Iosu Uribetxebarria va sortir de prison.

En avril 2011, Joaquin Perez avait été arrêté au Venezuela, puis extradé et emprisonné en Colombie où les autorités l’accusent d’être le chef du ‘front international des FARC en Europe’. D’origine suédoise, Perez est depuis 1995 le directeur de l’agence Anncol (Agence d’information nouvelle Colombie) dont le site internet relaye régulièrement les messages de la guérilla. Hier, il a été condamné à Bogota pour ‘association de malfaiteurs à des fins terroristes’. Sa peine, qui pourrait s’élever à huit ans de prison, n’a pas encore été fixée, mais le juge a déclaré qu’un ‘lien avait été établi’ entre son site et les FARC.

Audience pour rien ce matin à la cour d’appel puisque les débats ont été reportés au 16 octobre. Le 16 octobre donc, sera reposée la question de savoir si les 4 du Secours Rouge doivent être renvoyé devant un tribunal, et dans l’affirmative, sous quelles charges. Une première instance avait décidé de renoncer à l’inculpation pour « participation à activité terroriste » et de les renvoyer devant un tribunal pour « tentative de faux ». Mais le parquet, qui veut l’application la plus large de la nouvelle loi anti-terroriste, avait fait appel contre cette décision. Une initiative de solidarité avait été réalisée la veille de l’audience.

Le procès des membres présumés de l’organisation « Lutte Révolutionnaire » se poursuit à Athènes malgré la cavale de deux des principaux accusés, Pola Roupa et Nikos Maziotis. L’audience de jeudi sera l’occasion d’une mobilisation solidaire. Un meeting est prévue à Athènes où doivent arriver les délégations du Secours Rouge International.

Grèce: Solidarité avec les inculpés de « Lutte Révolutionnaire »

Manuel Contreras, 83 ans, a été reconnu coupable du meurtre de Ramon Martinez, un militant de gauche âgé de 23 ans décédé en garde à vue en 1975. Il avait été torturé avant d’être abattu. A la tête de la police secrète chilienne sous la dictature de Pinochet, Contreras est déjà actuellement en prison où il purge une peine de plus de 200 ans pour enlèvement et meurtre. Hier, le juge a également condamné quatre officiers de l’ancienne police secrète dans le cadre de la même affaire. Chacun a été condamné à quinze ans de détention alors qu’ils sont déjà tous derrière les barreaux pour d’autres crimes. Ramon Martinez, membre du Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR) avait été arrêté par la police le 6 janvier 1975 alors qu’il se rendait à un rendez-vous avec un camarade. S’opposant à son arrestation, il avait été violemment battu avant d’être emmené au célèbre centre de détention Villa Grimaldi dans un ‘état monstreux’ selon d’autres détenus. Sept jours plus tard, son corps avait été remis au centre médico-légal qui avait conclu à une mort violente suite à des blessures par balles.

Manuel Contreras

Manuel Contreras

Le Parquet sud-africain a annoncé dimanche qu’il allait suspendre l’inculpation pour meurtre de 270 grévistes arrêtés après la fusillade de la mine de Marikana (nord) le 16 août au cours de laquelle 34 de leurs collègues avaient été abattus par la police. Les manifestants vont être remis en liberté conditionnelle et leur cas va être reporté dans l’attente de la conclusion des enquêtes.

Le magistrat n’avait pas indiqué sur quel texte il s’était basé jeudi en les inculpant pour meurtre. Les inculpés faisaient partie des grévistes, armés de lances et de machettes, sur lesquels la police a tiré. De nombreux juristes estiment qu’il a utilisé une loi anti-émeutes de 1956, toujours en vigueur, qui était très prisée du temps de l’apartheid. Le texte prévoit que soit inculpée pour meurtre toute personne arrêtée sur le site d’une fusillade impliquant la police, que les victimes soient des policiers ou non.

Au début du mois d’août, de violentes affrontements se sont déroulés en marge de la grève sauvage entreprise par les mineurs de la mine de platine de Marikana. 34 grévistes ont été tués et 78 autres blessés par les forces de police le 16 août lorsque celles-ci ont ouvert le feu sur un groupe d’ouvriers rassemblés pour obtenir une augmentation de salaire. Suite à ces violences, les autorités ont interpellé et incarcéré 270 grévistes, lesquels ont brièvement comparu lundi dernier avant que le juge ne renvoie le dossier à ce lundi 27. En début de semaine, il s’est prononcé en inculpant pour meurtre tous les mineurs arrêtés. Cette décision intervient alors qu’il a été confirmé que les victimes avaient été abattues par la police et que les rapports d’autopsie publiés lundi indiquent clairement que dans la majorité des cas, la balle est sortie du corps par la poitrine, laissant croire que les hommes ont été abattus d’une balle dans le dos alors qu’ils fuyaient.

Affrontements à la mine de Marikana

Affrontements à la mine de Marikana

Les trois membres du groupe russe Pussy Riots, condamnées la semaine dernière à deux ans de camp pour ‘hooliganisme’ et ‘incitation à la haine religieuse’ ont annoncé hier, par le biais de leurs avocats, qu’elles faisaient appel de ce jugement. En outre, à l’annonce du verdict du tribunal municipal de Moscou, les autorités avaient annoncé être à la recherche des deux autres musiciens du groupe qui avaient également pris part, le 21 février dernier, à la prière anti-Poutine chantée dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou. Dimanche, les trois prisonnières ont déclaré que les deux autres membres de leur groupe avaient fui la Russie.

Les 259 grévistes sud-africains arrêtés après les violences de la semaine dernière dans la mine de platine de Marikana ont brièvement comparu lundi devant la justice, notamment pour meurtre, avant un renvoi du dossier à lundi prochain. Seul l’un d’entre eux, hospitalisé, n’a pas été présenté au juge.

Le juge leur a lu devant une salle comble les faits reprochés, allant de la violence publique au meurtre ou à la tentative de meurtre. Dix hommes, dont deux policiers, avaient été tués entre le 10 et le 12 août dans des affrontements intersyndicaux suscités par le déclenchement d’une grève sauvage pour obtenir des augmentations de salaires. Jeudi, la police avait tué 34 grévistes et blessés 78 autres. Épouses, soeurs, filles, au total une centaine de personnes ont hué la police, pleuré et prié avant d’être évacuées vers une rue adjacente où elles ont continué à manifester. Tous les prévenus ont été placés en détention provisoire.

Les trois jeunes femmes ont été reconnues coupables de ‘hooliganisme’ par la présidente du tribunal Khamovnitcheski à 13h lorsqu’elle a commencé la lecture du jugement. Cette dernière a en grande partie repris les arguments du procureur, soulignant qu’il n’y avait pas eu de ‘repentir’ de la part des accusées, qui ont ‘violé l’ordre public’ et ‘offensé les sentiments des croyants’. Les avocats des Pussy Riot avaient demandé leur acquittement alors que le procureur avait requis trois ans de camp pour chacune des musiciennes. Un des avocats de la défense avait dénoncé ‘une commande politique venant d’en haut pour mettre en prison des opposantes politiques qui ont critiqué à leur manière l’alliance entre l’Eglise et un état autoritaire’. Reconnues coupables de hooliganisme, les trois femmes pourraient être condamnées à purger jusqu’à sept années de camp.

Les Pussy Riot

EDIT 17h: Les trois femmes ont été condamnées à deux annés de camp de travail.

Les Pussy Riot