Danny Cook, un britannique de 22 ans, a été condamné ce mercredi à trente mois de prison. Le 9 août dernier, le jeune homme avait créé, dans une manifestation d’humour noir un peu déplacée (dixit la défense), une page Facebook intitulée ‘Let’s start a riot’ (Déclenchons une émeute), immédiatement rejointe par 44 personnes. La page n’est cependant restée en ligne que trente minutes. Cook a été condamné à trente mois de prison pour avoir intentionnellement encouragé ou contribué à la perpétration de vols et de dommages criminels. Le juge a estimé que c’était un délit très grave dans le contexte des émeutes, mais qu’étant donné que le page n’était restée en ligne que trente minutes, Cook pourrait être libéré à la moitié de sa peine. Soit quinze mois d’emprisonnement pour trente minutes d’humour.

Un prêtre ouvrier londonien a reçu une peine de prison de 24 jours pour une action contre la guerre au Quartier Général Northwood en décembre 2008. À l’origine, il ne devait payer qu’une amende, ce qu’il a refusé de faire. Voici sa déclaration : « Je travaille avec des réfugiés afghans et irakiens à la LCW. Je suis opposé aux guerres qui ont lieu dans ces pays et j’y ai résisté de façon non-violente depuis qu’elles ont commencé. Je refuse payer cette amende de façon à ne coopérer en aucun cas avec ces guerres. »

En mai 2010, à Adana (sud de la Turquie), la police avait interpellé un jeune homme kurde de 14 ans dans une manifestation pour avoir jeté un cocktail Molotov sur un commissariat de police. Accusé d’avoir blessé un policier, il a été mis en examen pour ‘tentative de meurtre’ et ‘action armée contre la police’. Au cours du procès, à la demande du directeur de la police d’Adana, le parquet a estimé que le cocktail Molotov était une bombe. Ce même directeur a par ailleurs demandé le droit d’ouvrir le feu sur les manifestants qui jettent des cocktails Molotovs. Ce 6 décembre, le parquet a requis 24 ans de prison contre l’adolescent: vingt ans pour ‘tentative de meurtre’, trois ans pour ‘action armée’ et un an pour ‘outrage’.

Cocktail Molotov

Cocktail Molotov

Après plus de trois ans d’enquête, six militants devant le tribunal correctionnel antiterroriste suite à l’arrestation avec un fumigène et des clous tordus en 2008 (avant une manifestation au centre fermé de Vincennes); une tentative d’incendie d’une dépanneuse de la police en 2007 au moment de l’élection de Sarkozy ; une tentative d’incendie d’une armoire électrique de la SNCF en 2006, au moment de la lutte contre le CPE.

Ivan, Bruno, Damien, Frank (Farid), Inès (Isa), Javier (Juan) ont déjà fait de cinq à treize mois de détention provisoire et sont sous contrôle judiciaire depuis leur sortie de prison. Ils sont accusés de « Participation à un groupement formé en vue de la préparation d’actes de terrorisme » (pour les six) ; « Fabrication d’engins explosif ou incendiaire » (pour trois) ; « Tentative (ou complicité de tentative) de dégradation ou de destruction d’un bien appartenant à autrui » (pour trois) ; « Détention et transport de produits incendiaires ou explosifs » (pour quatre) ; « Refus de se soumettre au prélèvement ADN » (pour trois) ; « Refus de soumettre aux prises d’empreintes digitales » (pour trois). Les cinq derniers délits sont tous « en lien avec une entreprise terroriste ».

La date définitive du procès sera fixée le 13 février prochain, mais des dates ont déjà été réservées, il devrait probablement se dérouler les 14, 15, 16, 21 et 22 mai 2012 devant la 10e chambre du Tribunal correctionnel de Paris.

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Le 1er décembre, deux militants anarchistes ont bénéficié d’un non-lieu suite aux accusations de détention et transport en public de matériel explosif (en fait, des allumes-barbecue), suite auxquelles ils avaient été incarcérés le 15 juin dernier à Milan. A l’audience du 28 novembre, la procureur avait réclamé deux années de prison ferme.

Par ailleurs, c’est à la date du 12 décembre qu’a été fixée, à Bologne, le procès contre les anarchistes arrêtés le 6 avril (dans le cadre d’une grande rafle avec 27 interpellations, 60 perquisitions et finalement 5 incarcérations et 7 assignations à résidence) et inculpés d’ « association de malfaiteurs à finalité subversive ». L’enquête porte sur des actions remontant à 2009-2010 et visant le centre fermé de Bologne, la banque Unicredit, la multinationale italienne du pétrole ENI, etc.

Hier a eu lieu la première audience du procès « Casas bombas » (une série d’attaques à la bombe contre des cibles de l’Etat et du capital au Chili): Omar Hermosilla et Carlos Riveros sont accusés d’avoir fourni les moyens de ces attaques, Monica Caballero, Felipe Guerra et Francisco Solar sont accusé(e)s de les avoir menées. Une manifestation de solidarité au eu lieu devant le Palais de justice.

Chili: Début du procès des 5 du « Caso bombas »

Le 26 février 2011 à Cuneo, dans les Alpes, a eu lieu l’ouverture d’un siège de Casapound, les « fascistes du troisième millénaire ». Le contre-rassemblement, bien qu’organisé par la gauche officielle, tourne vite à l’émeute (photo), avec plusieurs blessés parmi les fascistes et les policiers. Le 27 mai, une opération de police mène à l’incarcération de deux anarchistes, Fabio et Luca, accusés d’avoir participé aux incidents. D’autres personnes sont mises en résidence surveillée, et deux autres restent introuvables.

Samedi 26 novembre a commencé le procès pour les 19 accusés, avec l’audience préliminaire. Après 6 mois de cavale, Guido, un anarchistes connu de Cueno, se présente et est immédiatement emprisonné. En attendant la seconde date du procès, le 25 janvier, il risque donc de rester en préventive. Il y comparaîtra avec 16 autres accusés. Pendant le procès, un rassemblement d’une centaine de personnes s’est déroulé à l’extérieur. Après le rassemblement, la voiture où se trouvait Arturo a été stoppée par les carabiniers, qui l’ont à son tour amené en prison. Arturo doit purger deux mois de prison ferme restant d’une vieille condamnation (en partie effacée par l’amnistie de 2006) et s’attendait à cette arrestation depuis un mois que ce calcul lui avait été notifié.

Italie: Deux antifascistes en procès

Ce lundi, le tribunal de Van (sud-est), a condamné deux personnes pour ‘avoir fourni des armes à une organisation terroriste’ après qu’ils aient été interpellés et leurs domiciles perquisitionnés. La décision de la cour, qui est sans précédent, a condamné les deux hommes à douze ans et six mois de prison ferme. En 2010, dans le cadre d’une enquête visant la KCK (Kurdistan Communities Union – considérée par les autorités comme la branche urbaine du PKK), les autorités avaient, notamment, placé de nombreux téléphones sur écoute. Sur base de certaines conversations, la police avait interpellés Kadir C. et Hakan Z. et saisi, lors de la perquisition, quatre cocktails Molotovs, seize feux d’artifice et des bouteilles contenant du matériel incendiaire. Dans son arrêt, le tribunal déclare: ‘Le code pénal ne spécifie pas quelles doivent être les quantité ni la qualité du matériel pour qu’il soit considéré comme une arme’.

Ce vendredi, la 4ème cour d’assise d’Erzurum a prononcé son verdict à l’encontre du chanteur Seyithan Karatas, le soliste du groupe Gimgim. Ce dernier était jugé pour avoir, en juin dernier, chanté en kurde lors d’un meeting du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) dans le cadre de sa campagne électorale. Karatas a été déclaré coupable de ‘propagande d’une organisation terroriste et d’être membre de cette organisation’ et a écopé d’une peine de neuf ans et six mois de prison ferme. Son avocat a d’ores et déjà annoncé son intention d’interjeter appel devant la cour de Cassation turque.

Le processus judiciaire entamé contre une vingtaine de militantes et de militants accusés d’avoir «comploté» pour faire dérailler le sommet du G20 en juin 2010 à Toronto est arrivé à son terme. Les 17 personnes qui étaient encore accusées (cf. photo) ont en effet conclu une entente en vertu de laquelle six d’entre elles ont plaidé coupable à des accusations réduites en échange de quoi, les accusations sont abandonnées contre les 11 autres. C’est ainsi que se termine la plus vaste opération répressive de toute l’histoire de l’État canadien (plus d’un millier d’arrestations!), de la manière la plus lamentable qui soit pour les accusateurs.

Lire le communiqué des inculpés (en anglais et en français)

Canada: Fin du processus judiciaire pour le « complot » anti-G20