Le 15 septembre, le procès d’un ancien soldat britannique s’est ouvert à Belfast. Surnommé « soldat F », l’ancien parachutiste est accusé des meurtres de James Wray et William McKinney, et de cinq tentatives de meurtre, lors de la répression du Bloody Sunday qui a fait 13 morts le 30 janvier 1972 (voir notre article). En décembre, il avait plaidé non coupable devant le tribunal de Belfast. Le parquet nord-irlandais avait engagé des poursuites pénales contre le « soldat F » en 2019 (voir notre article). Elles avaient ensuite été abandonnées, puis relancées en 2022.

En juin 2023, la revue en ligne lundimatin a publié un article intitulé « Architecture et greenwashing ou comment biodiversifier le béton » du chercheur Mathias Rollot. Quelques jours plus tard, l’auteur et le site ont reçu une mise en demeure de l’avocat de l’agence Chartier Dalix qui est évoquée dans l’article. Finalement, Mathias Rollot est mis en examen pour diffamation en juillet 2025. Une seconde plainte a été déposée contre lundimatin, il y a maintenant deux ans, à la suite de la publication d’un texte d’un collectif dénonçant la présence d’un homme accusé de viol dans le film Boum Boum de Laurie Lassalle. L’homme en question a choisi de déposer plainte pour diffamation contre lundimatin, les autrices du texte n’étant pas identifiables a priori. Un procès se tiendra le 30 septembre prochain au TGI de Paris. Une cagnotte de soutien a également été mise en place (voir ici).

Ce jeudi 11 septembre, le tribunal anti-terroriste de Kahawa a demandé un renvoi pour obtenir plus de temps afin de mener leur enquête contre 75 jeunes qui sont poursuivis pour « terrorisme » dans le cadre des manifestations de l’été (voir notre article). Cela fait trois fois que l’ouverture du procès est repoussée. Les 75 prévenus sont détenus en prison, la cour a fixé à 100 000 shillings (soit plus de 650 euros) la caution pour la mise en liberté provisoire. L’affaire a été renvoyée au 2 octobre.

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Dans les prochaines semaines, 5 procès contre des militant·es d’Extinction Rebellion se tiendront en région parisienne : le 19 août pour une action de soutien à la Palestine, le 2 septembre pour une action contre le groupe LVMH, le 12 septembre pour une action contre BNP, le 17 septembre et 9 octobre contre les effets écocides des JO à Paris.  Pour avoir dénoncé les responsables d’un système destructeur, des activistes ont subi plus de 200h de garde à vue, des perquisitions, et sont maintenant convoqué·es devant la justice. Une cagnotte de solidarité a été mise en place (voir ici) pour couvrir les frais de défense des procès à venir, mais aussi les frais de transport pour faire venir certain·es témoins et certains activistes à leur procès.

Ce mardi 8 juillet, le tribunal de Nanterre a prononcé la relaxe des sept activistes poursuivis pour une action initiée par Palestine Action France en février 2024, devant les locaux de Thalès à Gennevilliers (voir notre article). Durant le procès, ils ont assumé la légitimité de leurs actes et dénoncé la complicité du géant industriel français avec le génocide en cours en Palestine. 16e vendeur d’armes au monde, cette entreprise coopère avec la principale entreprise israélienne de l’armement Elbit Systems, notamment en fabriquant conjointement le drone Watchkeeper WK450 qui est utilisé pour surveiller et bombarder Gaza. Cette relaxe intervient alors que l’antenne britannique de Palestine Action vient d’être classée « organisation terroriste » et que 22 activistes du mouvement sont toujours emprisonnés en Grande-Bretagne (voir notre article).

Jeudi 12 juin, cinq postiers syndicalistes des Hauts-de-Seine passent en procès pour leur participation à une grève en 2014, pour des accusations de « violation de domicile professionnel » et des violences présumées sur une responsable d’une sécurité privée. La grève avait duré 170 jours et avait contesté la politique de précarisation et de suppression d’emploi à la Poste qui avait répondu par une forte répression. Alors que les cinq inculpés risquent cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende, leurs nombreux soutiens appellent à se rassembler le jour du procès devant le tribunal judiciaire de Paris à partir de 12h.

Le 27 mai, 7 militant·es sont poursuivi·es par le géant français de l’aéronautique et de l’armement Thales, ils passeront en procès suite à une action organisée par Palestine Action France pour dénoncer la responsabilité de l’entreprise dans le génocide en Palestine. En effet, la multinationale est le 16ᵉ plus gros vendeur d’armes au monde et collabore avec le principal fabricant d’armes israélien Elbit System. Afin de dénoncer cette situation, de nombreux soutiens de la cause palestinienne appellent à se rassembler ce même jour devant le Tribunal de Nanterre dès 8H30 (179/181 avenue Joliot-Curie).

Commencées le 25 mars dernier, les audiences du procès de Daniela Klette se poursuivent. Les dernières ont eu lieu les 6 et 7 mai et se poursuivront le 13 et 15 mai à 10 heures devant le tribunal régional supérieur de Celle. Lors de ces occasions, elle est arrivée menottée, ligotée et portant un gilet de plomb. Ses avocats ont critiqué à plusieurs reprises ses conditions de détention et les prétendues mesures de sécurité prises par le tribunal pendant le procès. Arrêtée à Berlin le 26 février 2024 après 30 ans de clandestinité, elle est accusée d’avoir participé à 13 campagnes de collecte de fonds dans le nord-ouest de l’Allemagne entre 1999 et 2016 – après la dissolution de la RAF en 1998 – avec les anciens membres présumés de la RAF Volker et Burkhard, toujours recherchés (voir notre article). Un autre procès aura probablement lieu devant le tribunal régional supérieur de Francfort, entre autres en raison des actions de la RAF contre la prison en construction à Weiterstadt en 1993 et ​​contre l’ambassade américaine à Bonn en 1991.

A l’occasion du 1er mai révolutionnaire de Berlin, Daniela Klette a transmis un message de solidarité affirmant : « Il y a tellement de connaissances de notre côté, des idées de gens qui ne se soumettent pas à la poursuite capitaliste du profit. Tant d’expériences d’auto-organisation dans des contextes petits et grands, depuis les occupations d’usines et les campagnes d’expropriation jusqu’à l’auto-administration du mouvement de libération kurde. Toutes ces expériences devraient être intégrées dans les pensées et les efforts sur le chemin vers une société libérée, pour une vie de liberté les uns avec les autres et en harmonie avec tous les êtres vivants. » Par ailleurs, elle a rappelé qu’il était important de descendre dans la rue aujourd’hui pour protester contre le génocide en Palestine (lire les salutations).

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Déjà quatre fois jugée pour « terrorisme », et quatre fois acquittée, Pinar Selek a une nouvelle fois été jugée, ce vendredi 25 avril à Istanbul. Visée par un mandat d’arrêt international, la chercheuse vit en France, où elle enseigne la sociologie et les sciences politiques à l’université Côte d’Azur, à Nice. Pinar Selek et ses nombreux soutiens dénoncent un « acharnement judiciaire » qui dure depuis plus d’un quart de siècle. Il s’agit toujours de la même affaire, en juillet 1998, elle a été arrêtée par la police d’Istanbul, interrogée sur ses recherches sur la question kurde. La Turquie exige les noms des personnes qu’elle a rencontrées. Pinar Selek refuse de parler. Elle apprend qu’on l’implique dans une explosion meurtrière au marché aux épices. Entre 2006 et 2014, Pinar Selek sera acquittée faute de preuves ( nos articles ici et ici ) Le procureur avait fait appel et la Cour de cassation avait annulé l’acquittement, relançant sans cesse la machine judiciaire. Pinar Selek, qui risque la prison à vie, n’est plus allée en Turquie depuis 2009 et ne sera donc pas à l’audience.

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Ce 19 avril, 40 opposant.es politiques ont lourdement été condamné.es à des peines allant de 13 à 66 ans de prison, sans défense ni débat, les avocats des accusé.es n’ayant pas pu plaider lors des audiences. Le président Kaïs Saïed veut faire taire toute contestation, quitte à piétiner la liberté d’expression. Sur le banc des condamné.es : militant·es, avocat·es, figures de partis, tous.tes accusé·es de « complot contre la sûreté de l’État » ou d’« appartenance à un groupe terroriste ». En réalité, ils et elles ont osé critiquer Kaïs Saïed, qui a pris les pleins pouvoirs depuis 2021. Depuis, le régime procède à des arrestations, des exils forcés, des procès expéditifs. Ne pouvant être entendu.es, plusieurs accusé.es avaient entamé une grève de la faim pour réclamer ce droit élémentaire, en vain. L’homme d’affaires Kamel Eltaief a reçu la plus lourde peine : 66 ans de prison. Ensuite, l’homme politique Khayem Turki a été condamné à 48 ans ; et Noureddine Bhiri, membre du parti islamiste Ennahdha, également ancien ministre de la Justice et député, a été condamné à 43 ans de prison. Les autres peines varient entre 33, 18, 13 et 10 à 4 ans de prison pour des prévenu.es qui sont, pour la plupart, encore en liberté, en fuite ou qui résident à l’étranger.

L’avocate Dalila Ben Mbarek lors d’une manifestation contre le procès en question