Au printemps 2010, un conflit avait opposé les postiers du 92 (Nanterre) et la direction de La Poste au sujet du projet ‘Facteur d’avenir’. Tout au long des deux semaines de grève, la société a usé de toutes les méthodes pour briser le mouvement (vigiles, huissiers, briseurs de grève,…) Le 10 mai 2010, un groupe de postiers entend négocier avec le directeur départemental de La Poste de Nanterre. Une quarantaine de grévistes investit le hall, puis les escaliers des bureaux de la direction. C’est suite à cette action que 13 cadres de la société travaillant majoritairement à la gestion des ressources humaines ont porté plainte contre quinze postiers, les accusant de les avoir séquestrés durant plus de deux heures. Le procès avait débuté au mois de juin dernier, et le tribunal de Nanterre a rendu son verdict hier. Le procureur avait réclamé la condamnation des prévenus pour ‘séquestration’ avec la circonstance aggravante de bande organisée, condamnation pouvant entraîner des peines allant jusqu’à cinq ans de prison et 75000€ d’amende. Hier, onze postiers ont été condamnés à 1500€ d’amende avec sursis, à 500€ de dommages et intérêts aux parties civiles et à 150€ de frais de justice. Les quatre autres ont été relaxés. Les onze condamnés ont d’ores et déjà annoncé leur intention de faire appel de leur condamnation, celle-ci constituant une criminalisation évidente du mouvement syndical.

Le parquet a requis jeudi six ans de prison ferme à l’encontre de Jon Iurrebaso (photo), un militant d’ETA jugé à Paris qui aurait participé aux négociations secrètes entre l’organisation basque et le gouvernement espagnol entre 2005 et 2007. Six ans ont également été requis contre Kepa Mirena Suarez Ugarte qui accompagnait J. Iurrebaso au moment de son arrestation en mars 2007 près de Périgueux. Enfin, la procureure a demandé une peine cinq ans de prison pour Aitor Elizaran, arrêté en octobre 2009 à Carnac (Morbihan) et des peines de quatre ans Igor Suberbiola Zumalde et Jon Salaberria (ancien élu de Batasuna) interpellés à Bordeaux en mai 2008, et Iratxe Sorzabal Diaz. Cette dernière, dans la clandestinité, est jugée par défaut.

La présence d’un “négociateur” et de plusieurs membres présumés de la direction politique d’ETA, dont un ancien élu indépendantiste, a permis à ce procès de lumière certains aspects du processus de négociations ayant eu lieu en 2005-2007 entre ETA et le gouvernement espagnol. Ainsi, à l’ouverture du procès ont été dévoilés les noms des diplomates suisses et norvégiens qui figuraient sur des cartes de visites en possession de J. Iurrebaso lors de son arrestation. Celui-ci, qui comparaît libre pour raisons de santé, a réitéré son appartenance au groupe de négociateur d’ETA et confirmé que les numéros de policiers qu’il portait sur lui lors de son arrestation étaient l’équivalent d’un laisser-passer. Il s’est aussi expliqué sur l’échec des négociation dans une déclaration (pour lire cette déclaration, suivre ce lien).

Pays basque/France: Procès contre le « négociateur » d’ETA

Alors que la police a interpellé 2124 personnes suite aux quatre nuits de trouble du mois d’août, et que 1121 d’entre elles ont été inculpées, les tribunaux continuent à prononcer de lourdes peines. Hier, un garçon de onze ans a été condamné pour avoir volé une poubelle. Le 8 août, un groupe de manifestants avait brisé la vitrine d’un magasin de la banlieue londonienne. Le jeune homme y était alors entrer pour emporter une poubelle d’une valeur de 55 €. Condamné hier pour vol, il devra effectuer une peine de rééducation de 18 mois, peine qui peut prendre différentes formes: travail d’intérêt général, couvre-feu imposé,… De plus, durant les six prochains mois, c’est pouvoir local qui déterminera son lieu de résidence. A la fin de l’audience, le juge a précisé que s’il avait été un peu plus âgé, il aurait écopé d’une peine de prison.

En octobre 2003, une vague de protestation populaire avait déferlé sur la ville d’El Alto, à proximité de La Paz. Des milliers de personnes s’étaient rassemblées pour protester contre l’exportation du gaz bolivien vers les Etats-Unis au départ des ports chiliens. Les autorités avaient fait feu sur la foule réunie devant le siège du gouvernement, tuant 65 personnes. Plus de 500 manifestants avaient également été blessés. Le verdict du procès fleuve (il avait commencé en 2009) des anciens ministres et officiers de l’époque a été rendu hier. Les quatre généraux ont été condamnés à des peines de dix à quinze ans de prison ferme. Les deux ministres écopent quant à eux d’une peine de trois ans d’emprisonnement chacun, pour complicité dans la répression sanglante menée par les forces armées.

En avril dernier, les services secrets danois (PET) avaient arrêté quatre jeunes alors qu’ils se trouvaient à l’intérieur de l’école de police de Broedbyoester, à proximité de Copenhague, avec des fusées éclairantes et des cocktails Molotov. Une cinquième personne avait été arrêté un peu plus tard. Après quatre mois d’emprisonnement, ils viennent de comparaître et ont été officiellement accusés d’avoir mené divers actes incendiaires qualifiés d’actes de terrorisme selon les lois antiterroristes danoises de 2002. Le chef d’inculpation est passé ce lundi, de simple incendie à action terroriste menée dans le but de déstabiliser l’état et la police. Ils sont notamment accusés d’attaques visant le QG de la Nordea Bank, le commissariat central de Copenhague, l’ambassade de Grèce, de nombreuses banques,… Ils sont également accusés de tentatives d’incendies et d’attaques contre le parlement, la garde royale,… accusations absurdes dans la mesure où ces tentatives auraient été commises durant leur incarcération. A l’issue de l’audience, le juge a prononcé leur maintien en détention pour un mois supplémentaire minimum, et probablement jusqu’à la fin de leur procès.

Depuis une semaine, les tribunaux britanniques fonctionnent à plein régime pour faire face à l’afflux de personnes interpellées lors des troubles urbains de la semaine dernière. Au total, plus de 1.700 personnes ont été interpellées à travers le pays. A Londres, la police a annoncé 1051 arrestations et près de 600 mises en accusation. Hier soir, à Chester, les premières peines ont été prononcées. Jordan Blackshaw, 21 ans, et Perry Sutcliffe-Keenan, 22 ans, ont chacun été condamnés à quatre ans d’emprisonnement pour incitation aux troubles via les réseaux sociaux. Blackshaw avait créé une page Facebook intitulée ‘Détruire la ville de Norwich’ le 9 août dernier. Sutcliffe-Keenan est quant à lui à l’origine d’une page sur le même réseau: ‘Organisons une émeute!’. Les deux hommes ont été jugés coupables en vertu du Serious Crime Act pour avoir intentionnellement incité autrui à commettre une infraction majeure. Le tribunal avait requis une peine de dix ans. Le juge a néanmoins affirmé qu’il espérait que la peine prononcée aurait un effet dissuasif. L’avocat de Blackshaw a annoncé dès ce matin qu’il allait interjeter appel de cette condamnation.

Deux condamnés suite aux émeutes en Grande-Bretagne

Deux condamnés suite aux émeutes en Grande-Bretagne

Les tribunaux tentent de faire face à l’afflux de centaines de pillards et d’émeutiers présumés interpellés lors des violences qui ont secoué plusieurs villes d’Angleterre. Dans le centre de Londres, des fourgons de police stationnaient en file indienne autour du tribunal de Westminster, théâtre d’une procession ininterrompue de prévenus appelés à comparaître.
La police londonienne a procédé à 922 arrestations en rapport avec les violences, les actes de pillage et autres troubles à l’ordre public. Sur les 922 personnes interpellées (compte arrêté à jeudi midi), 401 ont déjà été inculpées. Face à cet afflux inattendu de prévenus, les juges des tribunaux de la capitale et d’autres grandes villes anglaises ont siégé toute la nuit de jeudi à vendredi.

Le 5 octobre a été décidé comme jour d’ouverture du procès de l’organisation révolutionnaire, Lutte Révolutionnaire. Le procès aura lieu dans la salle du tribunal de la prison de Koridallos. Huit accusées passeront en procès, selon un ordre du conseil d’appel, pour participation à l’organisation. Ce sont N.Maziotis, P.Roupa, K.Gournas, Ch.Kortesis, V.Stathopoulos, S.Nikitopoulos, K.K. (en cavale) et M.Beraha (l’épouse de K.Gournas). Les charges sont: formation et participation dans une organisation terroriste, fabrication et possession d’engins explosifs, dynamitages et nombreuses tentatives d’homicides.

Les trois premiers accusé-e-s, Maziotis, Roupa et Gournas ont pris la responsabilité de leur participation et restent emprisonné-e-s, mais mi-octobre les 18 mois de leur détention provisoire expirent. Les autres accusés sont libres. Kortesis, Stathopoulos et Nikitopoulos, ont récemment été relâchés sous conditions, suite à deux décisions de juges de la Cour d’Appel˙ la Cour Suprême avait appliqué une rétractation sur la première décision de la Cour d’Appel et la deuxième décision prise a ratifié les décisions des juges d’appel.

Lien vers le blog de solidarité

Consultez notre page spéciale consacrée à l’histoire de ‘Lutte Révolutionnaire’

En mars 2010, les autorités françaises avaient interpellé huit hommes dans le cadre d’une enquête sur des attentats ou des tentatives d’attentat contre des agences immobilières, des terrains de golf et des villas perpétrés par le mouvement ‘Euskal Herria ez da salgai!’ (Le Pays-Basque n’est pas à vendre!) entre 2007 et 2009. Aujourd’hui, deux d’entre eux ont été condamnés à des peines de prison ferme. Mettin Olçomendy a été reconnu coupable de tentatives de destruction de biens par engins explosifs, fabrication et détention d’engin explosif et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et écope de cinq ans de prison ferme. Peio Irigoyen a quant à lui été condamné à quatre ans de prison dont un avec sursis pour association de malfaiteurs et détention d’engin explosif.

L’étudiante à l’université de Marrakech et membre de l’UNEM (Union Nationale des Etudiants Marocains) devait voir commencer son procès ce mardi, après déjà cinq reports. L’audience d’aujourd’hui a prononcé un nouveau report.

Ilham Hasnouni est détenue depuis plus de dix mois sans jugement. Elle a été arrêtée sans mandat ni convocation préalable et torturée début octobre 2010 pour des faits qui remontent aux manifestations dans la cité universitaire en 2008. Au cours de celles-ci, des affrontements avaient opposés les étudiants et les forces de l’ordre qui avaient procédé à une série d’arrestation. Ilham n’y a échappé que durant un an avant que les autorités ne reviennent à la charge. Elle est aujourd’hui poursuivie pour une vingtaine de chefs d’inculpation dont: destruction de biens de l’état, participation à un rassemblement non-autorisé, humiliation d’un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions, utilisation de la force, participation à un groupement armé,… La prochaine audience, et donc le début de son procès, aura lieu le 23 août.

Ilham Hasnouni

Ilham Hasnouni