Le 25 janvier a commencé le procès de dix personnes sans-papiers accusées d’avoir participé, le 22 juin 2008, à la révolte collective qui a abouti à la destruction du centre de rétention administrative de Vincennes (photo). Ils sont inculpés d’incendie volontaire, dégradation et violence en réunion.

Le procès est à l’image de l’instruction, menée exclusivement à charge pendant un an. La quasi totalité des demandes de la défense (circonstance de la mort de Salem Souli la veille de la révolte, expertises techniques des matériaux des bâtiments, rapport des pompiers…) a été rejetée. Seule a été acceptée la demande de visionnage de la totalité des bandes de vidéosurveillance, mais en audience. Cette décision qui apparaissait comme une concession a, en fait, porté atteinte aux droits de la défense en imposant, sans concertation et du jour au lendemain, aux avocats et aux prévenus trois semaines d’audience consécutives. Ainsi depuis le 1er février, le procès se poursuit entre personnes de connivence: les juges, le procureur, les avocats des parties civiles, à savoir l’Etat, ainsi que les policiers du centre. Les inculpés et leurs avocats ont quitté le procès, ces derniers affirmant ne pas avoir les moyens de la défense et ne voulant pas être ‘la caution de cette comédie’.

Suite à un appel à une semaine de solidarité avec les inculpés de Vincennes du 16 au 24 janvier, partout en France et ailleurs, des personnes ont exprimé leur solidarité de diverses façons: repas de solidarité à Reims; banderoles accrochées à Trièves, Grenoble, Paris, Bordeaux et Marseille; occupations à Air-France, et à Carlson-wagonlit travel (Paris); soirées d’information et de débats à Paris, Marseille, Dijon, Milan et, Saint-Etienne; manifestations de rues et balades-diffusions de tracts à Paris, Bordeaux et Angers; rassemblement devant les palais de justice de Paris, de Marseille et de Limoges; rassemblements devant les centres de rétention de Marseille, d’Utrecht, de Besançon et de Turin; inscriptions et collages sur les murs des villes, des camps, des palais de justice, des banques qui dénoncent les sans papiers, des entreprises qui construisent les camps à Paris, Lyon, Turin, Bordeaux, Angers, Grenoble, Nîmes, Reims et Marseille; sabotage des distributeurs des banques qui dénoncent des sans papiers, entreprises qui participent à la machine à expulser (Paris). RDV à l’audience du mercredi 10 février à 13h30 Au TGI de Paris (16e chambre)

Centre de rétention de Vincennes

Centre de rétention de Vincennes

Le 21 avril 2009, suite à l’annonce du tribunal de grande instance de Sarreguemines (Moselle) qui les déboutait de leur demande d’annulation du plan de fermeture de leur usine qui comptait 1.100 salariés, plus de 200 ouvriers de l’usine Continental de Clairoix avaient laissé éclater leur colère dans les locaux de la sous-préfècture de Compiègne (photo).

En première instance au mois de janvier, six d’entre eux avaient été condamnés à des peines de prison avec sursis. Ce matin, la cour d’appel d’Amiens les a condamnés à de simples peines d’amende, allant de 2.000 à 4.000€. Ils ont été déclarés coupables de ‘dégradation de biens destinés à l’utilité publique’.

Sous-préfecture de Compiègne

Sous-préfecture de Compiègne

Il y a plus de six mois, Luk Vervaet, professeur à la prison de Saint-Gilles recevait un courrier de l’administration pénitentiaire lui interdisant l’entrée dans toutes les prisons de pays, sans même l’avoir concerté. Justification: pour des raisons de sécurité. Or, cela faisait cinq ans qu’il enseignait dans différentes prisons, son casier judiciaire est vierge, il dispose d’un certificat de bonne vie et moeurs. Mais ses écrits sont engagés. Il dénonce la surpopulation carcérale, les conditions de détention, tient un blog, milite pour la cause des palestiniens,…

Luk Vervaet avait fait appel de la décision du tribunal de première instance qui avait donné raison au Ministère de la Justice et à l’Etat. Aujourd’hui, la cour d’appel leur a donné tort car elle estime que l’administration pénitentiaire aurait au moins dû d’abord auditionner le professeur avant de lui interdire d’exercer son métier.

C’est ce lundi 1er février qu’Alan et Jonathan comparaissaient à Nantes pour refus de contrôle d’identité (les avocats ont plaidé son illégalité), suivi de ‘rébellion’ (les avocats ont plaidé qu’il n’y a pas ‘rébellion’ lorsqu’on défend son droit). 75 sympathisants des militants étaient présents à l’audience (photo). Les policiers convoqués n’ont convaincu personne, en cherchant à persuader qu’ils n’étaient pas téléguidés par les RG. Le parquet a requit une amende de 750 €, réquisition démontée par les avocats qui retournent l’accusation dans la direction des policiers, coupables de provocation. Jugement mis en délibéré le 1er mars.

En marge du procès, un des militants sympathisant des accusés a été interpellé par les forces de police présentes. Il rangeait le stand de son collectif avec quelques militants restés sur place quand trois policiers en civil leurs ont demandé leurs papiers. Ils n’ont pas attendu de les voir pour emmener le militant de force dans une voiture banalisée, ce sous la ‘protection’ de nombreux autres policiers en uniforme et sans donner d’explication. A l’heure qu’il est, il est retenu en garde à vue pour une durée indéterminée et sans que l’on ne donne aucun motif ni à sa famille ni aux autres militants présents.

Procès des bretons à Nantes

Procès des bretons à Nantes

Interdits de manifester le 5 décembre pour (soi-disant) ne pas perturber la Techno Parade des Transmusicales, les chômeurs et les précaires manifestants ont du jouer au chat et à la souris avec les forces de l’ordre pendant trois heures dans les rues de Rennes… Quatre jeunes manifestants avaient été interpellés, qui avaient refusé la procédure de comparution immédiate. L’un d’eux était déjà repéré par les forces de l’ordre… pour un lancer de fumier! Trois d’entre eux, qui ne s’étaient pas laissé interpeller en douceur (photos), devaient répondre de rébellion.

C’est ce lundi 1er février, en début d’après-midi, que le tribunal de grande instance de Rennes a rendu son délibéré concernant les quatre manifestants. Le tribunal les a reconnus coupables des faits reprochés et les a condamnés à des peines allant de 80 à 40 heures de travail d’intérêt général. Lors de son réquisitoire, le procureur avait réclamé, pour le principal prévenu, une peine de 6 mois de prison dont 3 mois ferme. Les quatre prévenus sont également condamnés à verser 1€ symbolique aux trois policiers qui s’étaient porté partie civile.

Manifestation des précaires à Rennes

Manifestation des précaires à Rennes

Manifestation des précaires à Rennes
Manifestation des précaires à Rennes

C’est ce vendredi 5 février que la cour d’appel d’Amiens doit rendre son jugement sur les six salariés de Continental Clairoix condamnés en première instance par le tribunal de Compiègne. La mobilisation du 13 janvier à Amiens pour demander la relaxe des 6 condamnés a été un succès et a pesé dans le déroulement du jugement. Il faut que cette mobilisation se maintienne au moment où la cour d’appel rendra son jugement pour encore et toujours demander la relaxe pour les travailleurs poursuivis de Continental et affirmer le refus de la répression anti-ouvrière. Rassemblement devant le Palais de justice d’Amiens vendredi 5 février à 8h30.

Du 23 au 29 juin 2009 s’est tenu à Calais un camp No Border qui a réuni plusieurs centaines de personnes dans l’objectif de dénoncer les politiques de gestion des flux migratoires. Le 25 juin 2009 à Calais, alors que le camp No Border faisait l’objet d’un impressionnant blocus policier, une partie des militants a tenté de manifester au centre-ville, au contact de la population locale, avec pour seul objectif de défiler avec banderoles et tracts.

Rendez-vous avait été donné sur une place a proximité du centre à 16 heures. Chacun savait qu’il fallait faire vite pour échapper aux forces de police, c’est pourquoi la manif est partie dans un délai de cinq minutes après le rendez-vous, pour rejoindre les grands axes du centre-ville. Il a fallu moins de temps qu’il n’en faut pour le dire pour que, coincés entre deux rangées de policiers, à 16h15, une partie des manifestants soit interpellée. Les deux porteurs de la banderole de tête ont alors été plaqués au sol, maîtrisés et menottés, tandis qu’ils continuaient de scander ‘Liberté de circuler, liberté de manifester’, ‘Liberté d’expression, liberté de circulation’. Leur volonté de ne pas se taire, et alors qu’ils n’ont fait preuve d’aucune résistance physique, leur vaut une inculpation pour ‘résistance violente à agent dépositaire de l’autorité’ (rébellion). L’un des deux, ayant fait l’objet de violences (pression des mains sur le visage, étranglement, utilisation de lunettes coincées entre les dents pour le faire taire) en a fait mention dans sa déposition, ce qui lui vaut une plainte de la part de l’agent de la BAC qui l’a interpellé.

Les deux militants sont passés en procès le 14 octobre 2009 pour se voir annoncer un report d’audience. Les policiers n’étaient ni présents, ni représentés. La substitut de procureur avait demandé un complément d’information, notamment l’ajout d’une carte de Calais représentant les zones d’intervention et de contrôle des forces de police. Les deux camarades sont reconvoqués ce mercredi 3 février 2010 au tribunal de Boulogne-sur-Mer. Ils invitent donc toutes et tous à venir les soutenir le jour de l’audience.

Ce vendredi 29 janvier 2010 à 14h, la section belge du Comité des libertés a organisé un rassemblement devant l’Ambassade d’Allemagne à Bruxelles en solidarité avec Nurhan, Cengiz et Ahmet, trois membres de la Fédération anatolienne incarcérés injustement en Allemagne depuis 15 mois pour avoir prétendument participé au financement de la lutte armée menée en Turquie par le DHKP-C. La presse allemande a annoncé avant-hier que le procès des trois militants communistes commencerait le 11 mars prochain à Düsseldorf et s’achèverait à la fin du mois d’août.

Le 28 juin 2009, le président Manuel Zelaya était renversé par un coup d’état militaire et envoyé de force au Costa Rica. Le 24 septembre, il est rentré à Tegucigalpa et a trouvé refuge à l’ambassade du Brésil. Hier, il a quitté son pays pour se rendre en République Dominicaine. Dès sa prise de pouvoir, le gouvernement putschiste a placé le pays sous loi martiale, faisant régner un climat de répression et de violences constant vis à vis du peuple, et notamment des partisans du président déchu. Le Ministère Public hondurien avait sais la Cour Suprême de Justice pour qu’elle juge pour délits d’abus d’autorité les six chefs de l’armée qui avaient donné les ordres d’expulser par la force Zelaya. Le verdict est tombé en début de semaine, et la junte des commandants a été absoute. Entre autres arguments, le président de la Cour a évoqué le fait qu’avant le coup d’état, le Honduras vivait déjà des moments d’incertitudes. Que 700 étrangers étaient présents dans le pays avant le 28 juin, mettant en danger la population. Il a également déclarer détenir des documents liés au référendum (que Zelaya avait fait mener plus tôt dans l’année) faisant état de la participation de 900 citoyens d’origine vénézuélienne et cubaine qui auraient contribué à déstabiliser le pays. Le président de la Cour a donc innocenté les six chefs de l’armée. Dans le même temps, le parlement a voté l’amnistie de tous les délits politiques commis depuis début 2009. Tous les auteurs et/ou commanditaires des assassinats, des enlèvements et des tortures commis au Honduras depuis le coup d’état vont ainsi être amnistié, la loi considérant ces actes comme des délits politiques.