Şükriye Erol, qui a demandé l’asile politique en Suisse en décembre 2022 est détenue à l’aéroport de Zurich en attendant son extradition vers la Turquie où elle risque la prison, la torture et les mauvais traitements. Convoquée, ce jeudi 18 juin, au Bureau des migrations de Glaris dans le cadre d’une procédure d’extradition, elle a été invitée à signer des documents de rapatriement, mais a refusé. Erol aurait alors été menottée les mains dans le dos et trainée au sol par la police puis emmenée de force à l’aéroport de Zurich afin d’être extradée vers la Turquie. Engagée en politique depuis plus de trente ans, elle a été coprésidente des partis politiques kurdes HDP et du DBP et avait dû quitter le pays.

Mo Chara, le rappeur du trio nord-irlandais Kneecap, a comparu ce mercredi pour « infraction terroriste » devant un tribunal de Londres. Accueilli sous les acclamations et les applaudissements, Mo Chara a dû traverser une foule compacte brandissant des drapeaux irlandais, palestiniens et des pancartes « Libérez la Palestine ! ». Son groupe originaire de Belfast rappe en anglais et en irlandais, revendique haut et fort son engagement en faveur de la cause palestinienne. Liam O’Hanna (Liam Og O Hannaidh en gaélique), nom de scène Mo Chara est accusé de s’être couvert d’un drapeau du Hezbollah classé terroriste pendant un concert à Londres le 21 novembre 2024 et d’avoir crié « Allez le Hamas ! Allez le Hezbollah ! ». Le rappeur sous le coup d’une enquête depuis le 1er mai (notre article ici) a été inculpé le 21 mai. Les avocats du rappeur, ont affirmé que son inculpation avait eu lieu hors délai légal. Mo Chara, qui était accompagné des autres membres du trio, Móglaí Bap et DJ Próvaí, est reparti libre. La prochaine audience est prévue pour le 20 août.

Une grève des métallurgistes de Cadix a débuté le mercredi 18 juin, réunissant plus de 25000 personnes. Les grévistes ont érigé des barricades enflammées sur les autoroutes CA-35 et CA-36, paralysant la circulation, des trains ont été bloqués. Des affrontements ont éclaté dans plusieurs quartiers de la ville, dans la zone industrielle de Río San Pedro, des barricades brûlaient depuis le petit matin, empêchant l’accès à la zone industrielle.Les affrontements se sont propagées aux quartiers de Loreto et de La Laguna. Des conteneurs en feu ont bloqué le passage des véhicules, forçant l’intervention de la police antiémeute. Les forces de l’ordre ont identifié une personne et en ont arrêté une autre, qui a ensuite été relâchée.

Suite à des arrestations et des perquisitions domiciliaires qui ont eu lieu à Istanbul le 13 juin, sept personnes dont six journalistes, ont été placées en garde à vue puis transférées à Artvin. Des interrogatoires ont été menés le 14 juin et, après trois jours de garde à vue, les journalistes ont été déférés devant le tribunal le lundi 16 juin. Le procureur les a renvoyés devant le tribunal correctionnel de paix avec une demande d’arrestation. Ozan Cırık, membre du personnel de Sendika.org, ainsi que les journalistes Dicle Baştürk, Yavuz Akengin et Eylem Emel Yılmaz, ont été placés en détention provisoire pour « appartenance à une organisation illégale ». Semra Melek et Melisa Efe ont été libérées sous contrôle judiciaire. Sendika.org est un site d’information alternatif, aujourd’hui largement censuré en Turquie sous le gouvernement Erdogan. Connu pour sa couverture des questions kurdes, Sendika a été l’un des premiers sites bloqués par le gouvernement turc lors de la vague d’interdiction de sites en juillet 2015.

Hier mardi 17 juin, pendant que l’armée israélienne ouvrait une nouvelle fois le feu sur des Palestiniens venus chercher le peu d’aide humanitaire entrant sur le territoire, tuant près de 50 personnes, le régime égyptien a lancé une vaste opération militaro-policière contre les manifestants venus du monde entier pour la Global March to Gaza (Marche mondiale vers Gaza). Des dizaines de délégations ont été expulsées d’Égypte dès leur arrivée. D’autres délégations qui parvenaient à sortir de l’aéroport ont été arrêtées au premier checkpoint, puis parquées dans des bus par la police égyptienne avant d’être détenues puis expulsées.

Les manifestants sont traqués partout, que ce soit dans les hôtels, les cafés, les magasins ou dans la rue. Le 16 juin, trois personnes ont ainsi été enlevées par les renseignements égyptiens dans un café du Caire, avant d’être violemment battues alors qu’elles avaient les yeux bandés et les mains attachées. Certains manifestants sont par ailleurs coupés de toute communication et enfermés dans des lieux inconnus, à l’image de Saif Abukeshek, militant du mouvement palestinien de l’État espagnol et membre du comité d’organisation de la marche.

Mais cette répression, bien que généralisée, a surtout visé les organisateurs de la marche comme Manuel Tapial et le docteur Hicham El Ghaoui, qui ont été enlevés et enfermés, avant d’être finalement déportés. Les organisateurs ont mis à l’arrêt la grande marche internationaliste contre le génocide à Gaza le 15 juin avant d’appeler, le lendemain, les participants à rentrer chez eux et à poursuivre la lutte par d’autres moyens.

Lors des manifestations des 5 et 6 juin à Lomé (voir notre article), au moins 81 manifestant⋅es – dont certain⋅es défenseur⋅es des droits humains et un mineur – ont été arbitrairement arrêté⋅es et transféré⋅es au Commissariat central, à la Gendarmerie nationale, dont le Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles (SCRIC), et à la brigade Antigang de Djidjolé, afin d’être placé·es en garde à vue. Six ont comparu devant un juge le 10 juin, sans avoir connaissance des charges qui pesaient contre elles et eux. Trois ont été inculpés pour « troubles aggravés à l’ordre public ».

Lors des manifestations des gendarmes de la brigade Antigang et des militaires ont battu des manifestant·es à coups de poing, de pied et de matraques, des Officiers de police judiciaire (OPJ) ont aspergé d’eau, frappé avec des cordelettes et giflé les manifestant·es placé·es en garde à vue. Les manifestant⋅es arrêté.es  n’ont pas été autorisé·es à communiquer avec leur famille, n’ont pas eu accès à un médecin, l’un des avocats s’est vu refuser l’accès à ses clients par les OPJ, malgré l’autorisation du Procureur de la République et les hommes, les femmes, et le mineur n’ont pas été strictement séparé·es pendant leur garde à vue. Une journaliste de TV5 Monde qui couvrait les manifestations le 6 a été intimidée par des gendarmes qui l’ont emmenée au Commissariat de Djidjolé et l’ont obligée à supprimer les images des manifestations de son appareil photo.

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Le comité du PCI (maoïste) du Telangana a appelé à une grève dans le Telangana et l’Andhra Pradesh pour le 20 juin pour protester contre l’opération anti-maoïste « Kagar » qui s’est soldée par la mort de nombreux militants et présumés militants.

Cinq grands partis de gauche, le Communist Party of India (Marxist), le Communist Party of India, le Communist Party of India (Marxist-Leninist) Liberation, le Revolutionary Socialist Party, et le Forward Block ont écrit une lettre commune, lundi 9 juin, au Premier ministre indien Narendra Modi, exigeant son intervention immédiate pour mettre fin aux exécutions extrajudiciaires en cours dans le centre de l’Inde, et perpétrées sous prétexte de combattre l’insurrection maoïste. Ils ont également exigé le rétablissement de l’État de droit dans la région et la fin du pillage des ressources naturelles.

L’État du Chhattisgarh, dans le centre de l’Inde, et la région environnante, où se produisent la majorité de ces exécutions, possèdent de vastes zones forestières et sont riches en minéraux. La région abrite aussi une grande partie de la population autochtone indienne. Depuis des décennies, la région sert de base au mouvement de résistance armée contre l’État indien, mené par le PCI (maoïste). Ces partis exigent dans leur lettre que le gouvernement central engage des négociations avec le PCI (maoïste), interdit, et trouve une solution politique au conflit, au lieu de poursuivre sa « politique inhumaine de meurtres et d’extermination », à mettre fin à la militarisation de la région et à respecter les droits des Adivasis (peuples autochtones de l’Inde) inscrits dans la cinquième annexe de la Constitution indienne.

Los Angeles, une manifestation se tenait dans le cadre de la journée nationale de contestation « No Kings » ce samedi 14 juin. Pendant plusieurs heures, des milliers de personnes ont affiché dans le calme et en musique leur défiance envers Donald Trump, avant que la police n’intervienne pour disperser les manifestants. La journée avait commencé par des danses amérindiennes devant la mairie, des manifestants jouaient des percussions sur les barrières de sécurité, et des vendeurs ambulants répandaient dans l’air une odeur d’oignons frits. Sous un ballon géant représentant le président américain en bébé portant une couche, les manifestants ont défilé dans le centre-ville. De nombreuses pancartes comportaient le nom de Trump suivi de divers jurons étaient brandies, d’autres montraient des caricatures du président sous les traits du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.

Les manifestants flânaient dans l’après-midi sous le soleil, c’est alors que la police a soudainement commencé à repousser la foule de la zone, provoquant confusion et colère parmi les manifestants. La police montée a repoussé les contestataires, d’autres unités des forces de l’ordre tiraient des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes, alors que le couvre-feu n’entre en vigueur qu’à 20 heures. Des manifestants ont riposté aux lancés de gaz lacrymogènes par des jets de pierres, bouteilles et autres projectiles. Les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs arrestations, le nombre total d’interpellations n’est pas communiqué.

Le procès en appel du leader syndicaliste et enseignant Ghislain Dugarry Assi s’est tenu mercredi 11 juin. Il avait été condamné en première instance à deux ans de prison ferme pour « coalition d’agent public » et « entrave au fonctionnement du service public ». Lors de l’audience, les débats se sont focalisés sur l’exercice du droit syndical.  Ghislain Dugarry Assi a comparu libre. Il bénéficie d’une liberté conditionnelle depuis près d’un mois. L’enseignant avait été arrêté dans la nuit du 2 au 3 avril par des hommes armés qui ont défoncé la porte d’entrée. Aucune convocation ou mandat d’arrêt n’avait été délivré au préalable. La justice lui reproche… d’avoir incité à la grève en distribuant des tracts pendant les heures de cours. Ghislain Dugarry Assi a affirmé l’avoir fait dans le cadre des quinze heures payées pour l’exercice des droits syndicaux. Le délibéré a été fixé au 16 juillet.

 

Nairobi a été secouée, jeudi 12 juin, par des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Plusieurs centaines de protestataires ont marché dans le centre-ville pour demander justice pour Albert Ojwang, un jeune homme décédé en détention le week-end dernier ( notre article ici ). La police se retrouve sous le feu des critiques pour avoir présenté des faits contraire à ceux mis en évidence par l’autopsie du corps d’Albert Ojwang. Les médecins légistes ont relevé sur la victime des blessures « infligées par une force externe », la police a soutenu que celui-ci se serait cognée la tête contre le mur de sa cellule. Face aux manifestants, les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes, plusieurs personnes ont été blessées par des balles en caoutchouc. Deux voitures ont été incendiées et des pierres lancées.

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