Alors que plus de 2 600 policiers et gendarmes continuent à quadriller la Kanaky (voir notre article), un premier bilan de la répression peut être dressé un an après le soulèvement. Selon les chiffres officiels, plus 3 700 interpellations ont été recensées entre mai 2024 et décembre 2024. L’Observatoire international des prisons, OIP, a dressé le bilan judiciaire fin avril 2025 : 502 défèrements, 650 convocations différées devant la justice, 243 incarcérations, 520 mesures alternatives et 600 classes sans suite. Plusieurs figures du mouvement indépendantiste sont arrêtées, dont Christian Tein, porte-parole de la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain). Il est incarcéré sur l’Hexagone, au centre pénitentiaire de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin) depuis juin 2024, tout comme plusieurs de ses proches, accusés d’avoir organisé ou soutenu les émeutes.  Le mardi 8 avril 2025, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Christian Tein qui contestait son placement en détention provisoire en métropole (voir notre article). Enfin, depuis mai 2024, dix-sept arrêtés successifs ont été pris pour interdire les rassemblements.

La Brussels Pride a rassemblé ce samedi environ 70.000 personnes pour sa 29e édition. Un char de la N-VA a été bloqué à la hauteur de la place de la Monnaie, il a été bombardé de bouteilles et aspergé de peinture. La police de Bruxelles-Capitale-Ixelles a extrait une vingtaine de militants du cortège et deux personnes ont été interpellées pour trouble à l’ordre public. Les activistes d’un groupe d’action “queer” ont protesté contre la récupération politique de Pride. Ils estiment que la participation de partis comme le MR et la N-VA à cette manifestation est « une insulte pour les communautés et les personnes qui souffrent directement des discriminations et des violences qu’elles engendrent ». Dans un communiqué, « Iels estiment nécessaire de rappeler, que de nos jours, la Pride reste une lutte contre un système toujours oppresseur et pas une fête ».

Musaab Abu Atta est un militant palestinien en détention préventive depuis février 2025 suite à son engagement contre le génocide en cours en Palestine. Réfugié palestinien ayant grandi en Syrie, il est un membre actif de la diaspora palestinienne en Allemagne. Déjà en 2023, il avait été la cible d’une interdiction politique de la part des autorités allemandes de l’immigration.

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Le mouvement pro palestinien subit toujours plus de répression, pour la troisième fois, la police de Bruxelles Capital Ixelles (PolBru) a procédé à l’arrestation d’un militant pro-palestinien (nos articles ici et ici). Ce vendredi 16 mai, la police a interdit le rassemblement à la Bourse de Bruxelles. En très grand nombre, les agents ont poussé, bousculé les manifestant.e.s., les forçant à rejoindre la place De Brouckère pour ensuite nasser une partie de la manifestation. On note la présence de la brigade cynophile, la brigade à vélo et une armée casquée qui a rapidement bloqué toute tentative d’expression. Une trentaine de personnes a été isolée, familles et enfants compris. Un militant palestinien a été arrêté ainsi qu’une deuxième personne. Le reste des manifestants a été relâché.

Environ 1 100 personnes s’étaient rassemblées à Berlin-Kreuzberg pour commémorer la Nakba, plus de 50 personnes ont été arrêtées. Fin d’après-midi, des affrontements très brutaux ont eu lieu avec les forces d’intervention. Les assauts musclés des policiers ont déclenché la riposte des militants présents. Des bouteilles, des canettes de boisson, de la peinture rouge et d’autres objets ont été lancés sur des policiers. Un mouvement de foule a entrainé la chute de plusieurs agents qui ont été piétinés, une dizaine d’entre eux ont été blessés, dont au moins un grièvement. 600 agents étaient affectés au maintien de l’ordre. Initialement, les militants pro palestiniens devaient se déplacer en cortège, mais ce dernier a été interdit par les autorités. C’est en voulant franchir le cordon de sécurité qu’un groupe de manifestants a fait chuter les policiers. Une auto-pompe était présente, mais n’a pas été employée. Les participants ont scandé à plusieurs reprises des slogans tels que « Israël tueur d’enfants », « Yallah, yallah Intifada » et « From the river to the sea ». En Allemagne, ce dernier slogan est interdit depuis novembre 2023 et est considéré comme un appel à l’anéantissement de l’État israélien, passible d’amendes et de peines de prison (voir article ici). Le gouvernement fédéral allemand a également été pris à partie pour ses livraisons d’armes à Israël.

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Le mouvement écologiste radical a ciblé le siège d’AXA pour son soutien à TotalEnergies. La police est intervenue, 25 militants ont été interpellés pour vérifications d’identité, 2 militants ont été placés en garde à vue. Après les agences Caisses d’Épargne et Banque Populaire à Nantes, ils se sont donnés rendez-vous ce mercredi 14 mai pour bloquer l’entrée du siège d’Axa. Sur une banderole, on pouvait lire « Total détruit, Axa s’en assure », du faux pétrole a été déversé sur les marches et la façade vitrée avait été repeinte. Leur but, empêcher les salarié·es d’Axa de pénétrer dans le bâtiment.

Après quelques minutes, des dizaines de policiers ont débarqué et procédé à l’interpellation de presque toutes les personnes présentes. Les arrestations ne se font pas sans violence : clés de bras et étranglements se succèdent. Au commissariat, on peut entendre des « action de pd »,  » pue le bicot » de la part des policiers. Malgré les tentatives d’intimidations et menaces, les militants ont presque tous été relâchés. Les 2 personnes placées en garde à vue seront relâchées au bout de quelques heures, après avoir été entendues.

Extinction Rébellion rappelle qu’Axa « est une multinationale française, leader mondial des assureurs qui a réalisé plus de 110 milliards de chiffres d’affaires et a reversé trois quarts de ses bénéfices à ses actionnaires. Comment fait-elle ? En assurant les projets écocides de Total. En effet, Axa assure l’expansion des projets de gaz naturel liquéfiés (GNL), expansion largement menée par Total, qui souhaite augmenter de 50% sa production de GNL d’ici 2030 ».

Mardi 13 mai, la police a arrêté 97 étudiants à l’Université « Bogazici » à Istanbul lors d’une manifestation contre une conférence d’un prédicateur islamiste. La manifestation était dirigée contre Nuredin Yildiz, prédicateur connu pour ses positions et déclarations controversées en faveur des mariages précoces entre enfants et adultes. L’événement était organisé par un cercle d’étudiants, provoquant une vive réaction au sein de l’université. 97 personnes ont été interpellées après avoir tenté de percer un dispositif policier sur le campus. 13 agents ont été légèrement blessés dans les affrontements après être tombés dans une fosse de construction de cinq mètres. L’Université de Bogazici est l’un des symboles de la résistance académique en Turquie. Étudiants et professeurs de l’établissement ont à plusieurs reprises manifesté contre l’ingérence du gouvernement dans la gouvernance de l’université et le processus éducatif.

Lundi 5 mai, procès d’une étudiante allemande, Rima (le prénom a été modifié), elle avait été arrêtée lors d’une action de blocus en soutien à Georges Ibrahim Abdallah et au peuple palestinien à l’université Lumière Lyon 2 en décembre 2024. Arrivée sur place, la police avait rapidement et violemment chargé et arrêté plusieurs étudiant·es pour les contrôler. Lors de cet affrontement, Rima avait crié ACAB (lire notre dossier ACAB). Tout le procès tourne autour de ses opinions politiques, forcément d’« ultragauche » pour le procureur, lequel accuse Rima d’« être venue en France pour causer de l’agitation ». Pour avoir insulté les forces de l’ordre et refusé de donner ses empreintes en garde-à-vue, elle est condamnée à 3 mois de prison avec sursis, 2000 euros d’amende et 5 ans d’interdiction de paraître à Lyon.

Le syndicat Solidaires Informatique appelle à se mobiliser en soutien à Alexandre, syndicaliste réprimé par son employeur pour avoir dénoncé les liens de son entreprise, Pelico, avec un vendeur d’armes complice d’Israël. En particulier, ils appellent à un rassemblement ce mercredi 14 mai 8h30 devant Pelico à Paris (46 rue Notre-dame-des-Victoires, Métro 3 – Bourse).

Début mars, un militant pro-palestinien et membre de la LJR a été arrêté et placé en garde à vue pendant 48H dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme » suite à un discours dans une manifestation. Sous contrôle judiciaire, il a été également suspendu de son travail (voir notre article). Le jeudi 15 mai, il passe en procès au tribunal correctionnel de Paris (29 avenue Porte de Clichy) où ses soutiens appellent à se rassembler dès 13H.