Match de basket européen classé « sensible ». La rencontre entre Nanterre 92 et l’Hapoël Holon ( équipe israélienne ) au palais des sports de Nanterre, mercredi soir, s’est finalement soldée par sept interpellations de militants pro-palestiniens. A 21 heures, des militants ont déployé des drapeaux palestiniens et sont montés sur le terrain pour dénoncer le génocide à Gaza,  après cette brève interruption de match , ils ont regagné les tribunes. Plusieurs supporters de l’équipe israélienne les ont alors attaqués. Les CRS présents ont mis fin aux affrontements et ont procédé aux interpellations des militants pro-palestiniens. 6 arrestations pour « trouble au déroulement de la compétition » et une pour « violence sur personne dépositaire de l’autorité publique ».

7 arrestations-7 gardes à vue -7 déferrements au tribunal de Nanterre dont deux en comparution immédiate.

Une magistrate du tribunal de Paris a autorisé, ce 19 décembre, l’exploitation du matériel informatique, du carnet de notes et du téléphone du journaliste Philippe Miller, matériel saisi après son arrestation le 4 décembre et sa garde à vue de 48h. Cette décision sans précédent bafoue la liberté de la presse et le secret des sources. Une enquête a été ouverte pour « vol » et « violation du secret professionnel », à la suite d’une plainte du cabinet d’avocats Ziegler et associés au cœur des investigations du journaliste. Lors du dépôt de plainte, le cabinet d’avocats avait obtenu la mise sous surveillance par la BRDP (brigade de répression de la délinquance à la personne) du journaliste et de sa source,  une ancienne stagiaire accusée du vol de données afin  d’alerter sur les méthodes troubles du cabinet.

L’avocat Salah Hamouri devait participer ce mercredi 18 décembre à Lyon, à une conférence intitulée « Les espaces de résistance palestinienne entre occupation, prison et exil », un évènement organisé par le collectif Urgence Palestine et devant rassembler une soixantaine de personnes. La préfecture du Rhône a interdit cette conférence pour « risque de trouble à l’ordre public » et « risque sérieux » que « des propos antisémites » y soient tenus, aussi « que surviennent des confrontations violentes entre les pro-palestiniens et la communauté juive ». La préfecture avait déjà interdit, pour les mêmes motifs, une conférence de Salah Hamouri sur le même thème qui devait se tenir le 18 novembre à Décines (Rhône).

Plusieurs milliers de personnes ont bloqué une manifestation d’extrême droite ce samedi 14 décembre à Berlin. 60 fascistes du nouveau groupe d’extrême droite « Aktionsbündnis Berlin » ( Alliance d’Action Berlin) s’étaient rassemblés sous la bannière: « Pour la loi et l’ordre : contre tout extrémisme de gauche ».  30 antifascistes ont bloqué la rue en faisant un sit-in, la police est intervenue pour dégager violemment le parcours des nazillons, ces derniers ont alors repris leur marche accompagnées des forces de l’ordre. 2 500 à 3 000 contre-manifestants se sont rassemblés dans les rues adjacentes pour faire front. Des pierres et des engins de pyrotechnie ont été lancés, des voitures de police garées ont été détruites. Les policiers postés derrière des barrières ont répondu avec du gaz poivré, des barricades ont été construites à partir de poubelles et d’autres meubles de rue pour couper les itinéraires alternatifs aux militants d’extrême droite. Au bout de la Gürtelstraße, plus de 1 000 antifascistes ont fait blocus. La police accompagnée de brigades canines s’étaient déployées et ont interpellées 120 personnes . Pour les militants d’extrême droite, c’était la fin du parcours, ils ont été conduits dans un espace vert et ont été tenus d’y rester. La police a dissout la manifestation avant la fin du parcours prévu. 

Vendredi 13/12, des affrontements nocturnes ont eut lieu à Limassol, Larnaca et Nicosie, menant à des dizaines d’arrestations. Des heurts entre jeunes et forces de l’ordre ont conduit à des destructions de véhicules de police, de décorations de Noël, à des incendies de pneus et de poubelles. Les affrontements ont commencé vendredi soir, des jeunes ont lancé des pétards et des feux d’artifice pour fêter le 13 décembre, une date associée au numéro « 1312 » et à l’acronyme « ACAB », qui signifie « All Cops Are Bastards » ( voir article ici ) Des policiers qui tentaient de rétablir l’ordre ont été repoussés par des jets de pierres, des jets de fusées éclairantes et des lancés de matériel de pyrotechnie. Des unités anti-émeutes ont été déployées dans les zones de Prodromos, Feneromeni, Drosia et Agii Anargiri pour tenter de contrôler la situation.

Au total, 23 personnes ont été interpellées, 10 à Larnaca, 9 à Nicosie et 4 à Limassol. Samedi, le tribunal de Larnaca a placé en détention provisoire huit personnes, ils ont été relâchés après 48 heures d’enfermement. A Nicosie, cinq jeunes ont été inculpés, deux d’entres eux étaient en possession de pétards. La police de Larnaca examine les images de vidéosurveillance, et d’autres arrestations pourraient être effectuées au fur et à mesure que l’enquête se poursuit.

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Parastoo Ahmadii, chanteuse iranienne populaire, a été arrêtée pour avoir, selon le régime islamiste: « enfreint plusieurs règles strictes du code de l’habillement des femmes ». Elle s’est présentée sur scène tête nue et portant une robe sans manche en signe de protestation contre le régime iranien durant un concert en ligne. En Iran, les chanteuses sont confrontées à des restrictions sur leur performance devant un public mixte. Compte tenu de ces lois, Ahmadi pourrait faire face à des accusations liées à l’indécence publique, à la violation du code vestimentaire du pays et même à la mise en danger de l’ordre public. Deux autres membres du groupe ont été arrêtés dans leur studio à Téhéran. Le lieu de détention des 3 personnes n’est pas connu, ils semblent n’avoir aucun contact avec l’extérieur.

ÉDIT: La chanteuse et ses deux musiciens ont finalement été relâchés au bout de quelques heures de détention.

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Shaby Aziz a été condamné une peine de prison de 2 ans et 3 mois pour dommages criminel et intrusion illégale lors d’une action en soutien à la Palestine à l’usine d’armes Ferranti, à Oldham. Il est aujourd’hui incarcéré après avoir été condamné par un tribunal de Manchester. Un autre activiste, Ali, qui, lors de son arrestation, a déclaré : « Ils tuent des enfants, ils ont tué ma famille », a été condamné à une peine de prison avec sursis de 2 ans et 300 heures de travail non rémunérés.

L’usine Ferranti, appartient à la plus grande entreprise d’armement israélienne Elbit Systems, elle est  aujourd’hui à  l’arrêt suite à action directe du collectif « Action Palestine ». Avant sa fermeture, elle fabriquait des pièces pour les drones « Hermes » et du matériel pour les chars israéliens. En juin 2021, trois militants, dont Shaby, étaient entrés dans l’usine Ferranti et y avaient démantelé les machines de production.

Le Royaume-Uni compte maintenant 21 prisonniers appartenant à « Action Palestine », ils sont détenus pour avoir dénoncé le génocide à Gaza. Deux d’entre eux, dont Shaby, purgent une peine après avoir été condamnés, tandis que les 19 autres activistes sont détenus avant leur procès.

Relaxés en janvier, Alexandre et Christophe, les deux représentants syndicaux de la CGT Énergie 33 viennent d’être condamnés par la cour d’appel de Bordeaux à 9 mois de prison avec sursis et 5000 euros d’amende à verser à l’hôpital Saint-André pour leurs actions Robin des Bois durant la réforme des retraites. L’action s’était déroulée le 23 mars 2023. Ce jour-là, l’hôpital Saint-André avait brièvement été touché par erreur par une coupure de courant organisée par des énergéticiens et avait été privé d’électricité pendant quelques minutes, le générateur de secours n’avait pas joué son rôle, il était défectueux et avait nécessité dix minutes pour se mettre en marche.

Cette condamnation illustre l’esprit revanchard de l’État et du patronat envers les syndicalistes qui ont lutté contre une réforme des retraites largement rejetée par la population. Il y a quelques mois, les deux syndicalistes avaient été traînés devant un conseil de discipline par Enedis et sanctionnés d’une semaine de mise à pied.

A Bordeaux, la CGT Énergie a annoncé à la sortie du délibéré son intention de déposer un pourvoi auprès de la Cour de cassation.

« Les Filles de Kobanê : une histoire de rébellion, de courage et de justice » dédié aux combattantes kurdes lors la lutte contre DAECH à Kobanê, a été interdit en Turquie pour la deuxième fois (voir article ici) . Un tribunal a ordonné l’interdiction et la confiscation du livre accusé de faire de la propagande pro PKK. Publié à l’international, « The Daughters of Kobanê » s’appuie sur des centaines d’heures d’entretiens et de reportages de terrain menés par Gayle Tzemach Lemmon. Il raconte l’histoire de femmes combattantes kurdes qui ont joué un rôle crucial dans la lutte contre l’EI dans la ville kurde syrienne de Kobanê en 2014 et 2015.

Un sit-in s’est tenu, jeudi matin devant le tribunal de première instance de Salé au Maroc, où se déroule le procès de 13 membres du Front marocain de soutien à la Palestine. Les prévenus comparaissent pour leur participation à un rassemblement non autorisé et incitation à la manifestation, ils avaient pris part à un sit-in devant un magasin Carrefour dans la ville, le 25 novembre. L’enseigne française de grande distribution est dans le viseur de nombreux opposants pour son soutien à l’armée Israélienne sous la forme de dons. L’audience s’est déroulée deux jours après la condamnation à un an de prison d’Ismaël Ghezaoui, militant du mouvement BDS ( voir article ici ).