La Cour Suprême a rendu ce jeudi ses conclusions quant au procès en première instance des membres du groupe Pussy Riot. Celles-ci ont été condamnée en 2012 à deux ans de prison pour avoir chanté une ‘prière punk’ anti-Poutine dans une cathédrale de Moscou. Mais ce verdict va devoir être réexaminé sur ordre de la Cour Suprême qui estime, entre autre, que les motifs du délit n’ont pas été prouvés. Selon la Cour, le tribunal de première instance n’a pas fourni la preuve que les chanteuses avaient été mues par ‘la haine contre un groupe social’. En outre, d’autres éléments n’ont pas été pris en compte lors du jugement: le jeune âge des accusées, le caractère non-violent de leur action, leurs situations familiales (elles ont toutes un enfant très jeune),… L’affaire a été renvoyée au tribunal municipal de Moscou, mais en attendant, Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina restent incarcérées (Ekaterina Samoutsevitch a été libérée en appel après que sa peine ait été commuée en sursis).

Pussy Riot

Pussy Riot

Lors des audiences consacrées aux détentions préventives des 30 militants de Greenpeace interpellés par les autorités russes après une action contre une plateforme pétrolière dans l’Arctique, celles-ci avaient décidé de prolonger la détention d’un seul des militants. Il avait immédiatement fait appel de cette décision, et hier, il a été libéré sous caution (45000 euros) tout comme ses 29 co-inculpés. Tous restent poursuivis pour ‘hooliganisme’ et ‘piraterie’ et ne peuvent pas quitter le territoire russe.

Vendredi, 29 des 30 activistes de Greenpeace avaient été relâchés. La justice russe, qui avait commencé les audiences sur leurs détentions préventives lundi, a relaxé petit à petit l’ensemble des prisonniers. Seul un membre australien du groupe reste derrière les barreaux. Sa détention provisoire a été prolongée de trois mois, mais selon l’ambassadeur australien en Russie, il devrait faire appel et est confiant dans la décision qui sera rendue. Interpellés après avoir mené une action contre une plateforme pétrolière, les 30 activistes sont toujours inculpés de ‘hooliganisme’ et de ‘piraterie’. Les autorités russes ont donc exigé qu’aucun des étrangers ne soit autorisé à quitter le territoire avant qu’un jugement n’ait été rendu à leur encontre.

Deux mois après leur arrestation après une action contre une plateforme Gazprom dans l’Arctique, les trente militants de Greenpeace comparaissent depuis lundi devant la justice russe. Leur détention préventive prenant fin le 24 novembre, les autorités doivent décider de leur maintien, ou non, en détention. A l’heure qu’il est, treize militants sont passés devant le juge. Douze d’entre eux ont été libérés sous caution, une caution de 45.000 euros par personne que Greenpeace s’est engagé à payer. Le treizième militant, un australien, a vu sa détention provisoire prolongée de trois mois sans que personne ne sache pourquoi il n’est pas soumis au même traitement. Quoi qu’il en soit, tous restent inculpés pour ‘hooliganisme’ et ‘piraterie’.

Un militant de Greenpeace incarcéré

Un militant de Greenpeace incarcéré

Au mois de septembre, trente militants de Greenpeace ont été arrêtés par les autorités russes après avoir mené une action contre une plateforme pétrolière dans l’Arctique pour dénoncer les risques écologiques liés à l’extraction du pétrole. Tous ont été placés en détention provisoire, d’abord à Mourmansk avant d’être transférés vers Saint-Pétersbourg. Cette détention provisoire s’achèvera le 24 novembre prochain, mais il semblerait qu’elle soit prolongé de trois mois. Si les autorités décident de suivre l’avis du comité d’enquête, elle prononceront une extension de la détention.

La justice russe a décidé de transférer les trente militants de Greenpeace jusqu’ici d’étendus à Mourmansk vers Saint-Pétersbourgh. Celle-ci a statué que l’affaire relevait de la juridiction de l’ancienne ville impériale. Les trente militants, incarcérés depuis près de deux mois pour avoir mené une action contre une plateforme Gazprom dans l’Arctique, devraient arriver à destination ce mardi midi. Alors que les autorités russes avaient déclaré avoir requalifié les faits en ‘hooliganisme’ et avoir abandonné la ‘piraterie’, il semblerait que les militants devront répondre des deux accusations. La charge de ‘piraterie’ n’aurait finalement pas été abandonnée. Cette accusation est passible de 15 ans de prison, tandis que celle de ‘hooliganisme’ est passible de 7 ans d’emprisonnement.

La membre du groupe Pussy Riot condamnée à deux ans de camp pour avoir chanté une ‘prière punk’ dans une cathédrale de Moscou avait mené deux grèves de la faim pour dénoncer les conditions de détention dans son camp de Mordovie. Elle avait en outre déclaré avoir été menacée et craindre pour sa vie. Il y a deux semaines, les autorités avaient annoncé son transfert vers un autre camp, mais depuis lors, même ses proches n’avaient reçu aucune nouvelle. Hier, les autorités pénitentiaires ont annoncé qu’elle était en cours de transfert vers un nouveau camp dans la région de Krasnoïarsk (Sibérie orientale) dans la localité de Nijni Ingach à 4400 kilomètres de Moscou.

Nadejda Tolokonnikova

Nadejda Tolokonnikova

La chambre basse du Parlement russe a approuvé une nouvelle loi antiterrorisme qui renforce les sanctions, et prévoit notamment la possibilité d’enquêter sur la situation financière des proches « d’une personne qui a commis un acte terroriste », et le fait que ces proches pourraient être forcés de payer pour les dommages causés par cette personne. La loi punit également d’une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison toute personne « ayant reçu un entraînement destiné à lui permettre de commettre des actes terroristes », notamment l’entraînement au maniement des explosifs et d’autres armes.

Elle prévoit également jusqu’à six ans de prison pour toute personne ayant rejoint à l’étranger un groupe terroriste dont les activités sont considérées comme nuisant aux intérêts de la Russie. La loi a été approuvée vendredi par la Douma, et doit maintenant l’être par la chambre haute du Parlement, puis signée par le président Poutine.

Dans la nuit du 26 au 27 octobre, en face du recrutement de l’armée de de Nijni-Novgorod, l’explosion d’une bombe artisanale a blessé le militant anarchiste Ilya Romanov. Ilya a été amené aux soins intensifs à l’hôpital de la prison de la ville, on lui a amputé la main. C’est un militant connu, vétéran du mouvement anarchiste de Nijni-Novgorod et de Moscou qui avait été inculpé dans le cadre des actions de la Nouvelle Alternative Révolutionnaire. Il avait été emprisonné pour cela. Il avait ensuite été arrêté suite à une attentat contre le siège des services de la sécurité d’état ukrainienne à Kiev. Il avait purgé 10 ans de prison et avait été libéré il y a un an. Il pourrait être accusé en vertu de l’article 222 du code criminel russe pour tentative d’attentat et risque 4 ans de prison. Son domicile a naturellement été perquisitionné.

Ilya Romanov

Ilya Romanov

Près de 6000 personnes ont marché ce dimanche dans le centre de Moscou en solidarité avec les prisonniers politiques. Les manifestants ont également souhaité dénoncer la politique gouvernementale de Vladimir Poutine. Brandissant les photos de prisonniers, ils ont scandé ‘Poutine, voleur!’ et ‘Liberté pour les prisonniers politiques’. Sur les photos, les Pussy Riots, les trente militants de Greenpeace ou encore les personnes emprisonnées après avoir participé à la manifestation anti-Poutine à la veille de son investiture en mai 2012.

Manifestation pour la libération des prisonniers politiques à Moscou

Manifestation pour la libération des prisonniers politiques à Moscou