7 militant.es de France, Suisse et Italie seront à Gap le 8 novembre prochain. Ils/Elles risquent jusqu’à 10 ans de prison et 750.000 euros d’amende pour « aide à l’entrée sur le territoire français d’étrangers en situation irrégulière, le tout en bande organisée ». Ces militant.es avaient participé à une marche contre les frontières le 22 avril passé en réponse aux provocations d’un groupe néo-fasciste à la frontière franco-italienne.

Deux suisses et une italienne avaient été arrêté.es le jour même et ont déjà passé plus d’un mois en détention préventive (notre précédent article sur l’affaire). Par la suite et après une enquête 3 autres militant.es français.es ont été arrêté.es et devront aussi se présenter au tribunal. Plusieurs collectifs de soutien appellent à des mobilisations durant le procès et à se rendre à Gap le 8 novembre.

Manifestation solidaire des inculpés de Briançon

Le samedi 2 octobre, le Secours de Genève organisera une soirée de commémoration Andrea Wolf. Andrea Wolf était une militante révolutionnaire allemande, elle quitta sont pays natal en 1996 pour échapper à la répression. Elle rejoint les rangs de la guérilla du mouvement des femmes du PKK. Le 23 octobre 1998, Andrea Wolf dit « Ronahî » fut capturée puis exécutée par l’armée turc.

Un documentaire réalisé par ses camarades après sa mort sera projeté suivi de discussion sur la signification de son engagement et de l’internationalisme dans les mouvements révolutionnaires. L’événement aura lieu la Maison Internationale des Associations Genève (15 Rue des Savoises, 1205 Genève) à partir de 19h30. Plus d’infos ici

Soirée de commémoration Andréa Wolf

Deux types de grenades fabriquées par l’entreprise suisse Ruag ont été retrouvées aux mains de l’État Islamique dans la région d’Idlib. Après la prise d’une position de l’État Islamique, des membres de Hayat Tahrir al-Cham (alliance djihadiste proche d’Al-Qaeda) ont publié une photo d’un stock d’armes saisies dont des grenades OHG92 et HG85. Selon Ruag ces grenades auraient été vendues au Émirats Arabes Unis en 2002 ou 2003 puis auraient transité par la Jordanie avant de finir aux mains de Daesh. La Suisse continue de vendre des armes aux E.A.U même si il a été prouvé qu’une partie d’entre elles est utilisée dans les conflits en Syrie ou au Yémen.

Une grenade HG85

Lors du week-end électoral en Turquie, trois observateurs suisses ont été arrêté par la police. Ils avaient été invité par le HDP a être présent lors des votations. Alors qu’ils avaient déjà visité trois locaux de votes où ils ont pu observer une forte présence militaire, ils se sont fait interpeller sur un check point dans la région de Urfa. Sans motif clair leur détention a duré toute la journée, elle prit fin à la fermeture des bureaux de vote.

Pour rappel des observateurs français ont eux aussi été interpellés le même week-end (voir notre article) et l’agence de presse turque Anatolie annonce que des « initiatives judiciaires » ont été lancée contre une dizaine d’étrangers français, allemands et italiens eux aussi observateurs lors des élections.

En rouge, l'opposition kemaliste, en orange l'AKP et ses alliés, en violet, l'HKP

Les Genevois Théo et Bastien ainsi que l’Italienne Éléonora pourront rentrer chez eux. Le contrôle judiciaire qui les contraignaient à rester en France a été levé, a-t-on appris lors de l’ouverture de leur procès, ce jeudi matin, à Gap. C’est le soulagement pour les familles et leur comité de soutien. Le procès est renvoyé au 8 novembre 2018.

Le 22 avril dernier, plus d’une centaine de personnes dont les trois de Briançon avaient franchi la frontière italo-française avec des migrants au col de Montgenèvre. Le trio est accusé «d’aide à l’entrée irrégulière» d’étrangers, avec comme circonstance aggravante selon le parquet d’avoir commis ces faits «en bande organisée». Le Conseil constitutionnel devra examiner, probablement d’ici fin août, si le délit d’aide à l’entrée sur le territoire français est compatible avec le principe de fraternité garanti par la Constitution française. La défense comme le procureur ont plaidé pour le renvoi, dans l’attente de la réponse du conseil constitutionnel à cette question.

Bastien et Théo à la sortie du tribunal

Près de onze mois après les affrontements du G20 à Hambourg, des descentes de police ont eu lieu mardi en Suisse, Italie, Espagne et France. Ces descentes de police concernaient principalement les affrontements ayant eu lieu sur l’Elbchaussee à Hambourg le 7 juillet 2017, qui avaient engendré d’importants dégâts. La recherche de suspects et de preuves est prise en charge par les différents services de police, coordonnés dans la commission spéciale « Schwarzer Block » de Hambourg.

En Suisse, un homme de 27 ans a été interpellé puis libéré quelques heures plus tard dans le canton d’Argovie. L’homme interpellé, un Suisse, a été interrogé par deux enquêteurs du Ministère public argovien. L’appartement où l’homme a été interpellé à Bremgarten a été fouillé, de même qu’un centre culturel alternatif. A Madrid, les enquêteurs ont investi trois bâtiments, dont deux maisons alors occupées. Trois Espagnols sont accusés d’avoir causé « de gros dégâts » et auraient pris part à « des actions violentes envers des policiers » lors du G20. En France, l’opération ciblait un manifestant qui aurait participé aux incidents sur l’Elbchaussee, selon la police de Hambourg. Enfin, en Italie, la police a notamment perquisitionné l’appartement d’un homme qui avait déjà été jugé dans la ville allemande pour l’agression d’un policier. Depuis, les enquêteurs l’accusent d’avoir aussi joué un rôle dans les émeutes.

A Berlin, la police berlinoise avait opéré la semaine passée une perquisition dans la bibliothèque anarchiste de Kalabal! K et dans quatre appartements privés. Cette perquisition a conduit à la saisie d’armes illégales et de pétards, la confiscation de clefs USB et deux arrestations pour diffamation (il s’agirait d’une série d’affiches réalisées pour le G20.

Les affrontrements du G20

Théo et Bastien les deux militants suisses ont tenu une conférence de presse la semaine dernière malgré leur interdiction de s’exprimer publiquement. Dans leurs déclarations ils ont dénoncé la répression d’Etat contre les militant.es solidaires avec les migrant.es ainsi que les conditions de survie que rencontrent les personnes en exil en Europe. « Malgré la répression, nous ne baissons pas la tête. Celle-ci met en suspens nos vies mais impacte d’autant plus les personnes en exil. Le message transmis par les médias cherche à faire peur aux personnes solidaires. Nous répondons que nous n’avons pas peur. Nous savons notre position juste et fondée, celle d’être solidaire ! Nous sommes poursuivis pour cette solidarité ! Notre solidarité doit être plus forte que leur répression ! » Le procès des trois inculpé.es aura lieu ce jeudi 31 mai au tribunal de Gap. Un rassemblement de soutien y sera organisé, plus d’information sur la page Facebook.

Pour rappel les trois militant.es, deux Suisses et une Italienne ont été incarcéré.es, puis remis en liberté conditionnelle après avoir participé à une marche solidaire à la frontière franco-italienne. La marche avait été organisée en réponse aux actions d’un groupe identitaire qui affirmait y avoir fermé la frontière pour empêcher les mirgant.es d’entrer en France.

Solidarité avec les trois de Briançon

Quelque 400 manifestants ont répondu à l’appel de la gauche révolutionnaire à manifester contre contre l’intervention turque à Afrin et contre les exportations d’armes suisses. Après avoir fait un aller-retour de la gare vers la Place fédérale, le défilé a été encerclé par la police à la hauteur de l’église du Saint-Esprit. Les manifestants, équipés notamment de torches et d’engins pyrotechniques, avaient commencé à sprayer des façades. Les forces de l’ordre ont fait usage de balles en caoutchouc et procédé à des interpellations. Au total, les policiers ont contrôlé 239 personnes: 63 femmes, 136 hommes et 40 mineurs. Celles qui ont été embarquées au poste ont pu quitter les locaux de la police après enregistrement de leurs données personnelles.

Le début de la manifestation

La police du canton de Zurich vient d’officialiser la location à l’armée de « Duro » blindés. Ces véhicules servant au transport de troupe peuvent résister aux éclats de grenades et autres attaques d’engins incendiaires. Une mitrailleuse lourde peut être montée en tourelle sur le toit. Plusieurs autres cantons ont déjà manifesté leur intention d’équiper leur police de ces véhicules pour faire face à la menace « terroriste ». La police du canton de Genève possède déjà des véhicules de combat léger de type « Piranha ». Ces deux modèles de blindés légers sont construits par l’entreprise d’armement suisse MOWAG.

Véhicule Duro