Le samedi 3 février, 5000 personnes ont participé de manière non-violente à la manifestation autorisée « lutte contre la dictature en Turquie ». La police n’a autorisé que peut de temps avant la manifestation avec comme point de ralliement le Claramatte (lieu proche de Claraplatz, point de ralliement officiel) à 13h, et non à 14h. Ce qui a permis de considérer tout rassemblement sur le Claraplatz comme illégal. Toutes les personnes qui s’y rendaient étaient soumises à des contrôles et devaient se laisser prendre en photo. Deux personnes ont été arrêtées sur place. Cet harcèlement policier visait surtout les soutiens solidaires non-kurdes. Tou-te-s celles et ceux qui, aux yeux de la police, n’avaient pas « l’air d’être kurdes » encouraient le risque d’être poursuivi-e-s et arrêté-e-s. Plusieurs manifestant-e-s ont rapporté que des policer-e-s leur ont dit que cette manif n’était « pas pour les « suisses » et que seul-e-s les « kurdes » avaient l’autorisation d’y participer.

Avant même que la manifestation n’ait lieu, des unités de police cagoulées sont entrées dans un appartement du Revolutionärer Aufbau Basel, sans mandat de perquisition. Trois personnes en train de préparer la manifestation ont été provisoirement arrêtées et un calicot a été confisqué. Selon un témoin, la police aurait menacé les personnes présentes que ceux qui participeraient à la manifestation seraient arrêtés. Dès le début de a manifestation, des policier-es- cagoulé-e-s armé-e-s de fusils à balles en caoutchouc se sont dirigé-e-s vers la partie de la manifestation regroupant le plus de « non-kurdes » et ont tenté d’arracher un calicot aux manifestant-e-s. La police s’est heurtée à une résistance unie et s’est finalement retirée. Au final au moins 15 participant-e-s ont été arrêté-e-s. Tou-te-s ont été relâché-e-s depuis.

Manifestation pour Afrin à Bâle

Manifestation pour Afrin à Bâle

Hülya Emeç, journaliste kurde, est en détention depuis le 15 janvier 2018, retenue à l’aéroport de Zürich. Reporter de l’agence de presse Dicle (DIHA) qui a été fermée en 2016, elle est sous procès en Turquie depuis 2009 pour appartenance à une organisation terroriste. Le 9 octobre 2017, la décision d’une peine de prison de 7 ans et 6 mois a été approuvée. Avant cela, la reporter travaillait pour l’agence de presse Firat (ANF) et la chaîne de télévision Van TV. Les autres procès ouverts par les tribunaux turcs dus aux différents articles écrits par Hülya sont actuellement en cours.

Après que le tribunal ait décidé de détenir Hülya Emeç, elle s’est vue contrainte pour sa sécurité de fuir la Turquie dans des conditions difficiles, pour aller au Pérou puis au Brésil. Elle a ensuite acheté un billet pour la Turquie, avec escale en Suisse à l’aéroport de Zürich, sans visa. Durant cette escale, la police zurichoise, ayant appris que Hülya avait l’intention d’immigrer en Suisse, a cherché à la renvoyer en Turquie. Elle a donc été mise en garde en vue, où elle a ouvertement informé la police de son intention de demander asile. Cela fait une semaine que Hülya est en détention, privée de son téléphone, et elle n’a pas le droit d’entrer en contact avec des personnes à l’extérieur, même ses avocats.

Hülya Emeç

Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier une centaine de personnes ont occupé un l’ancien bâtiment de H&M, vide depuis un an. L’appel avait été lancé pour une fête sauvage dans le but de se réapproprier la ville. Peu de temps après le début de la fête, la police est arrivée sur place avec un énorme dispositif. Un canon à eau, une centaine de policiers anti-émeutes ainsi que la brigade de renseignement (BRIC) ont bouclé le périmètre. Un petit groupe de participant.es a réussi à sortir du bâtiment en forçant le dispositif. Le Groupe Antirep Genève fait état de 116 interpellations dont 46 personnes emmenées au poste de police pour des contrôles plus poussés. Deux personnes ont aussi été hospitalisées pour des traumatismes crâniens et des contusions suite aux violences policières.

Nouvel an répressif à Genève

Nouvel an répressif à Genève

Le 27 novembre, le tribunal administratif fédéral suisse de Saint-Gall a rejeté le recours déposé par Nekane Txapartegi qui avait vu sa demande d’asile refusée par le Secrétariat d’État aux Migrations (SEM). Le tribunal a déclaré que la question de l’asile n’était plus pertinente depuis que la Haute Cour espagnole avait statué la prescription de la peineNekane Txapartegi. Elle était maintenant libre de rester en Suisse depuis l’abandon la demande d’extradition et de la peine.

Le tribunal de Saint-Gall a également commenté la décision du SEM qui avait refusé la demande d’asile en rejetant les accusations de tortures subies par Nekane lors de sa détention en Espagne. Le tribunal précise que les allégations de torture subies par Nekane sont vraisemblables et dès lors n’exclut pas qu’elle ait été torturée lors sa détention en Espagne en 1999.

Nekane Txapartegi

Nekane Txapartegi

Le sergent-major Boiron a été condamné à 3.000CHF (2.575€) d’amende. Il est bien connu en Suisse romande, il dirige la BRIC (Brigade de Recherche et Ilôtage Communautaire) sorte de police politique de Genève. Les faits remontent à 2014, après une manifestation contre le bicentenaire de la police Genevoise il avait rédigé un faux rapport, monté de toutes pièces, accusant un militant d’avoir insulté et menacé un policier. Il comprenait même une audition factice du policier menacé avec horaires, questions, réponses et même les pauses. Le document fut par le suite transmis au procureur. Notons que le tribunal de police n’a pas retenu la volonté de nuire au militant faussement accusé mais seulement un « faux dans les titres par négligence » (sic) . L’avocat du sergent-major a déjà annoncé leur intention de faire appel.

La manifestation de 2014 contre le bicentenaire de la police.

La manifestation de 2014 contre le bicentenaire de la police.

Ce mercredi 1er novembre à l’occasion de l’International Kobane Day une conférence était organisée à Genève. Plus d’une trentaine de personne ont assisté à la projection du documentaire « Rojava, une utopie au cœur du chaos syrien ». Une présentation de la campagne internationale « Celox » à suivi ainsi qu’une discussion sur le projet révolutionnaire du Rojava. Des fonds ont pu être récoltés pour l’achat de pansements « Celox » et du matériel d’information à été distribué.

Stand Secours Rouge

Stand Secours Rouge

Dans le cadre de l’« International Kobane Day », La Makhno organise une soirée projection et discussion sur le Rojava. À 20h projection du documentaire « Rojava, une utopie au milieu du chaos syrie » réalisé en 2017 par Chris Den Hond et Mireille Court. Ce documentaire a l’intérêt de ne pas seulement aborder le sujet de la guerre contre Daesh. Il plonge également au cœur des changements qui ont lieu dans la société civile du nord de la Syrie. La projection sera suivie d’une discussion/débat sur le projet révolutionnaire au Rojava et une présentation de la campagne « CELOX ». Afin de soutenir cette campagne une table de presse ainsi qu’une récolte de fonds seront organisés.

20H – Projection « Rojava, une utopie au coeur du chaos syrien » 45min.
21H – Discussion & débat
22H – DJ Heval
Stands & matériel de soutien

Mercredi 1 novembre, 20h à la Makhno 4 Place des Volontaires, Genève.

Soirée Rojava à la Makhno

Soirée Rojava à la Makhno

Il y a quelques jours, une audience a eu lieu au tribunal de Turin dans le cadre du procès contre les trois éco-anarchistes Billy, Costa et Silvia. La cour suprême a confirmé un « défaut de juridiction non-procédurier », comme cela avait déjà été dit en première instance et en appel, sur le principe que des accusés ne peuvent être jugés deux fois pour la même affaire. Ceci ferme une fois pour toutes l’affaire opposant l’état italien aux trois accusés.

Billy, Costa et Silvia avaient été arrêtés en Suisse avec des explosifs et accusés de vouloir commettre une action contre le centre de recherche sur les nanotechnologie d’IBM à Zurich et ils ont purgé des années de prison en Suisse. Le procureur italien voulait qu’ils soient jugés et condamnés pour les mêmes faits en Italie parce que le transport de matières explosives et la tentative d’attentat à cibler IBM en Suisse aurait été planifiée en Italie.

Soldiarité en Suisse avec Billy, Costa et Silvia

Soldiarité en Suisse avec Billy, Costa et Silvia

Finalement, Nekane est sortie de prison cantonale de Zurich en début de soirée. On ne connait pas encore le détail de sa situation juridique. il se pourrait qu’elle soit en liberté provisoire le temps que les services compétents se prononcent sur sa demande de statu de réfugiée politique. Il se pourrait qu’en cas de refus, la procédure d’expulsion soit lancée.

Nekane Txapartegi

Nekane Txapartegi

Ce matin, premier jour de deux semaines d’actions pour la libération de Nekane, une bonne nouvelle tombait: l’état espagnol avait déclaré l’affaire prescrite et avait également levé formellement la demande d’arrestation et d’extradition qui pesait contre Nekane, militante basque qui vit depuis dix ans en exil en Suisse après avoir avoué sous la torture être membre de l’ETA. Elle a été arrêté au printemps 2016. Le Canton de Zurich vient d’annoncer qu’il voulait de toute façon expulser Nekane vers l’Espagne et qu’elle resterait emprisonnée d’ici là. Les deux semaines d’actions en solidarité sont donc maintenues. L’apéro de solidarité qui aura lieu à Bruxelles le 23 septembre sera maintenu quoi qu’il arrive.

Liberté pour Nekane, Nadia et Mesale!

Mise à jour 20H30: Nekane a finalement été libérée