A l’appel de la CGT, un des magasins Primark de Mulhouse a été bloqué ce mercredi 4 juin par une centaine de personnes – militants syndicaux, simples salariés du site, mais également d’autres magasins de l’enseigne de prêt-à-porter irlandaise – ont occupé dès 10H00 l’entrée du magasin, empêchant l’accès aux clients. Au cœur du mouvement, la répression antisyndicale et le licenciement des salariés ayant participé à un premier mouvement le 22 mars. Rien que sur le magasin de Mulhouse, la direction a convoqué 10 salariés grévistes à des entretiens disciplinaires dont sept d’entre eux ont déjà été licenciés pour des motifs totalement fallacieux. La Fédération CGT Commerce et Services exige l’arrêt immédiat des sanctions et la réintégration des salariés licenciés.

Le 22 mars, une vingtaine de salariés s’étaient rassemblés durant trois heures devant l’entrée du magasin, resté ouvert. Il s’agissait du premier débrayage de l’enseigne ouverte à Mulhouse en 2023. La CGT entendait dénoncer des conditions de travail dégradées, un management toxique, des problèmes de paie récurrents, une discrimination et une entrave syndicale.

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De nombreuses corporations sont en grève et en lutte en Iran, notamment à cause des salaires impayés et de l’inflation. La grève nationale des routiers en est à son 9e jour jour consécutif malgré la répression, les menaces, l’intimidation judiciaire et les promesses creuses du régime. Le mouvement touche désormais au moins 140 villes dans 30 provinces avec l’adhésion de nouvelles villes telles que Marivan, Anzali, Asseman-Abadi (province d’Ilam) et Kahak (Qom). Les vidéos montrent des axes routiers majeurs vides comme Bandar Abbas–Chiraz, Machhad, Arak, Qazvine et Shahreza. En Iran, plus de 90 % des marchandises sont transportées par la route. Pour briser la grève, le régime a déployé une flotte de camions appartenant aux gardiens de la révolution (pasdaran).

Les routiers ont déclaré hier 29 mai que plusieurs des leurs avaient été arrêtés dans les provinces d’Ispahan, Hormozgan, Fars, Kermanchah, Guilan-e-Gharb, Ardebil et Khouzistan. Le corps des pasdarans du Khouzistan a annoncé dans un communiqué que des personnes ayant filmé la grève des routiers à Bandar Imam ont été arrêtées. Le procureur du centre de la province de Fars, a déclaré que ceux qui ont entravé l’activité des camions ont été arrêtés et que « des mesures sévères seront prises contre les perturbateurs ». Il a menacé les grévistes : « En tant que procureur du district, j’interviendrai pour la confiscation systémique et physique de leurs véhicules. »

Erik Helgeson, 42 ans, est vice-président du Syndicat des dockers suédois (Svenska hamnarbetarförbundet). En février de cette année, il a pris la tête d’un blocus symbolique de 20 ports suédois de six jours contre des cargaisons militaires destinées à Israël. Son employeur, DFDS, a réagi en le licenciant, au motif qu’il avait enfreint la loi sur la protection de la sécurité de la Suède. La loi, adoptée en 2018, vise à protéger les « activités critiques pour la sécurité contre l’espionnage, le sabotage [et] les infractions terroristes ». Le syndicat des dockers suédois a une longue tradition de solidarité internationale remontant à la guerre du Vietnam et au coup d’État au Chili de 1973. En 2010, il a participé au chargement de la flottille de la liberté qui avait tenté de briser le blocus israélien de la bande de Gaza. Des soldats israéliens sont montés à bord de la mission humanitaire et ont tué neuf des activistes désarmés qui s’y trouvaient.

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La filiale au Panama du géant américain de la banane Chiquita a annoncé jeudi le licenciement de ses travailleurs journaliers, après près d’un mois de grève sur fond de lutte contre la réforme des retraites adoptée par le Congrès, une délégation gouvernementale continue de négocier avec les syndicats, qui demandent le rétablissement d’un règlement antérieur lequel, selon eux, leur assurait de meilleures pensions et de meilleurs services de santé. Chiquita Panama, qui emploie environ 7000 personnes, a informé avoir procédé au licenciement de tous ses travailleurs journaliers pour «abandon injustifié du travail». La grève aurait conduit à «au moins 75 millions de dollars de pertes.

Le président de droite du Panama, José Raul Mulino, avait averti quelques heures plus tôt que des milliers d’emplois seraient perdus si la grève «illégale», commencée le 28 avril, se poursuivait. Le chef de l’Etat avait lancé cet avertissement quatre jours après qu’un tribunal panaméen eut déclaré «illégale» la grève des travailleurs de l’usine Chiquita de Changuinola, près de la frontière avec le Costa Rica. Le dirigeant syndical des travailleurs de bananeraies, Francisco Smith, a toutefois réaffirmé jeudi que la grève se poursuivrait de façon «indéfinie».

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La grève des professionnels de santé entame sa deuxième semaine en Éthiopie. Les autorités ont répliqué avec des intimidations, des arrestations arbitraires, des descentes de police nocturnes et des expulsions forcées de personnel médical dans plusieurs villes, notamment Addis-Abeba, Hawassa, Jimma, Bahir Dar et Gondar. Les personnes visées incluent des internes, des stagiaires et d’autres agents de santé mobilisés pour revendiquer de meilleures conditions de travail. Le personnel hospitalier aurait également été contraint de quitter ses logements dans des résidences universitaires ou des campus médicaux.

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En Grèce, les syndicats dénoncent une offensive sans précédent du gouvernement, qui multiplie les mesures répressives pour faire passer en force la réforme de l’évaluation. Parmi les cas emblématiques, celui de Chrysa Chotzoglou, membre du syndicat des enseignant·es du Pirée, suspendue pour avoir appliqué des décisions prises collectivement par les syndicats nationaux et locaux contre le système d’évaluation. Un autre enseignant, Dimitris Chartzoulakis, également membre du bureau syndical du Pirée, lui aussi menacé de révocation pour des raisons similaires. Les syndicats alertent sur une escalade des pressions, menaces et procédures disciplinaires, tant dans le primaire que dans le secondaire.

Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a récemment reconnu l’échec du gouvernement à imposer ce système d’évaluation dans les écoles. Il a même suggéré que les enseignant·es opposé.es à l’évaluation pourraient être licencié·es. Les syndicats mobilisent et accusent le gouvernement de vouloir imposer un modèle éducatif autoritaire, où enseignant·es, élèves et personnels seraient réduits au silence, soumis·es et privé·es de leurs droits. Ils dénoncent aussi une série de réformes éducatives qui, selon eux, creusent les inégalités et sapent l’école publique : création d’établissements d’élite, reconnaissance des universités privées, marchandisation de la formation professionnelle, généralisation des examens standardisés.

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Contre l’occupation d’un bâtiment par des syndicalistes étudiants de l’UNEF en 2022, les services de sécurité de l’Université Paris-Nanterre ont acheté des caméras espions, fait suivre des étudiants et même envisagé de poser des micros. En particulier, le média indépendant Streetpress révèle que dans le cadre d’une commission budgétaire de mars 2024, la direction a fourni par inadvertance un bilan comptable aux élus étudiants de l’UNEF. Celui-ci révèle l’achat de « deux nano caméras » et des dossiers sur des leaders syndicaux facturés par un prestataire inconnu. Le média a également recueilli les témoignages de vigiles de la fac qui racontent qu’ils devaient systématiquement prendre en photo ou en vidéo avec leurs smartphones les membres du syndicat pour informer la directrice de tous leurs déplacements.

Une section syndicale de Solidaires Informatique est créée à Solutec en janvier 2019. Les difficultés commencent dès la nomination d’un représentant. À plusieurs reprises, Solidaires Informatique a demandé à la direction une liste des adresses e-mail professionnelles des salarié·es afin de pouvoir communiquer et remplir son rôle de représentation et d’information. Cette demande s’est heurtée à un refus catégorique de l’entreprise. Depuis septembre 2022, la pression s’accentue sur les élu·es du personnel. Yanis C., délégué syndical Solidaires Informatique, est accusé d’avoir « préparé des post-its sur lesquels était inscrit son numéro de téléphone qu’il a distribué aux salariés (…) en indiquant qu’en cas de problèmes, ils pouvaient l’appeler ». Ce prétexte sert de base à 4 tentatives de licenciement. Le 20 novembre 2023, Solutec porte plainte, l’entreprise reproche à Solidaires Informatique l’envoi d’un mail aux salarié·es dans le cadre des élections professionnelles fin 2023.

Le 8 août 2024, à 8h du matin, Yanis C. est interpellé chez ses parents par 8 policiers avec armes et gilets pare-balles, mis en garde à vue, son domicile est perquisitionné, les données de son ordinateur et téléphone contrôlées. Il a été interrogé durant plusieurs heures avant d’être libéré en fin de journée. Solutec s’entête et ne veut pas clore l’affaire, le délégué syndical Solidaires Informatique est toujours inquiété et sera traduit en justice au mois de juin. Le syndicat et les salarié·es restent mobilisé·es malgré les multiples pressions. Solidaires Informatique réclame l’abandon des poursuites judiciaires et que cesse l’acharnement contre les représentants et les salarié·es de Solutec.

En soutien à Yanis C., Solidaire lance un appel à la grève le 20 juin et à un rassemblement dès 12h devant le tribunal judiciaire de Lyon avant l’audience à 14h.

Mobilisé·e·s sous la bannière de la Confédération des enseignant·e·s du Népal (Confederation of Nepalese Teachers, CNT), les enseignant·e·s organisent des manifestations en continu depuis le 9 mars. Alors que ces manifestations se déroulaient pacifiquement depuis 27 jours, le gouvernement népalais a choisi de répondre par la violence. La police népalaise s’en est pris violemment à des enseignant·e·s à l’occasion d’une manifestation organisée à Katmandou, faisant plus de 60 blessé·e·s. Un accord en six points promettant une action législative immédiate, conclu en 2023 entre le gouvernement et la CNT, énonçait des dispositions telles que la sécurité de l’emploi, des salaires équitables, une réforme de l’éducation etc. Cependant, trois sessions parlementaires ont eu lieu depuis sans qu’aucun progrès ne soit enregistré, ce qui a conduit les enseignant·e·s à reprendre les manifestations.