Lundi et mardi dernier en France, les contrôleurs aériens ont mené un mouvement de grève à l’initiative de trois syndicats pour s’opposer au plan de restructuration des services de contrôle aérien de province qui impliquerait une diminution des effectifs. En outre, ils dénoncent également les conséquences qu’il aurait sur les conditions de travail des agents en organisant le sous-effectif. Mais la compagnie aérienne Ryanair ne l’entend pas de cette oreille. Elle a transmis un communiqué à la Commission européenne, l’invitant à intervenir dans ce genre de situation pour mettre fin à la grève, et surtout à prendre des dispositions afin d’interdire purement et simplement aux contrôleurs aériens de faire grève. La compagnie estime qu’elle devrait appliquer une règle similaire à celle en vigueur aux Etats-Unsi, où une loi interdit ce type de mouvement.

Le groupe minier sud-africain Impala Platinum (Implats), numéro deux mondial du platine, a licencié 13.000 employés qui avaient poursuivi une grève décrétée illégale à la mine de Rustenburg (nord). Les mineurs, qui avaient cessé le travail le 30 janvier car certaines catégories ont reçu une augmentation de 18% tandis que d’autres étaient exclus. Mais Implats a obtenu un interdit judiciaire contre le mouvement, avertissant que ceux qui refusaient de travailler seraient licenciés. La grève a finalement cessé fin février, après avoir donné lieu a de nombreux incidents, les grévistes ont ainsi mis le feu en février à un commissariat de police.

Afrique du Sud: 17.000 grévistes licenciés

La Cour de cassation française vient de répondre par l’affirmative à la question de savoir si un gréviste peut faire de la rétention de matériel. L’affaire se passe dans le groupe de transport Star’s Service. Dans l’une de ses sociétés, 15 chauffeurs-livreurs en grève refusent de restituer les clefs de leurs véhicules de fonction, et d’indiquer leur lieu de stationnement, tant que des négociations n’auront pas été engagées. L’employeur leur adresse plusieurs mises en demeure puis, au bout de sept jours, saisit le juge des référés. Cette action décide enfin les récalcitrants à remettre les clefs mais l’employeur n’est pas décidé pour autant à passer l’éponge, il les licencie pour faute lourde.

Seule la faute lourde permet de sanctionner un salarié en raison d’actes commis au cours d’une grève et que les quatre cas où elle est retenue sont la violence, la séquestration, le refus d’obéir à une ordonnance d’expulsion et l’entrave à la liberté du travail. C’est sur ce dernier terrain que s’était placé l’employeur. OLr, selon la cour de cassation, le refus de restituer le véhicule ne constitue une faute lourde que si l’employeur peut prouver que cette action porte atteinte à la liberté du travail des autres salariés. Et comme tous les chauffeurs-livreurs de l’établissement étaient en grève…

Les personnels de santé du Kenya en lutte contre leurs mauvaises conditions de travail, le sous-équipement des hôpitaux et l’indigence de leur paie, ont accepté mercredi de mettre fin à leur grève entamée le 1er mars, après avoir été reçus par le Premier ministre qui a annulé la décision de révoquer 25.000 grévistes. Leurs revendications seront examinées par un groupe de travail spécial, a déclaré le secrétaire général du Syndicat kényan de la Fonction publique. Les mesures simples seront appliquées immédiatement tandis que celles ayant des conséquences budgétaires seront examinées à partir du 1er juillet. Aucun fonctionnaire ne sera inquiété pour avoir participé à la grève et les lettres disciplinaires envoyés à certains personnels de santé ont été annulées.

La direction de Lidl a envoyé, voici quelques jours, un courrier de remerciement aux employés qui ont travaillé lors de la grève générale du 30 janvier 2012 et leur offre un bon cadeau de 20 euros. Lidl avait demandé à des travailleurs du siège central, des dépôts ou de l’équipe volante d’aller remplacer les grévistes ou de briser les éventuels piquets.

Le SECTA a révélé que depuis des mois, des travailleurs des dépôts et du siège, en ce compris la haute direction, suivent des formations express dans les magasins pour pouvoir remplacer au pied levé les travailleurs. Non pas pour pallier les absences pour maladie – ça, c’est la mission de l’équipe volante – mais bien pour contrer les éventuels mouvements sociaux.

En grève depuis quatre semaines, les salariés de l’usine Arcelor Mittal de Florange, où deux hauts-fourneaux sont à l’arrêt depuis plusieurs mois et dont ils réclament le redémarrage ont manifesté ce midi à Paris. Partis en car ce matin de Lorraine, les 200 métallos se sont rendus devant le QG de campagne de Nicolas Sarkozy où ils ont été violemment accueillis par un important cordon policier. Les quatre cars avaient déjà été escortés par les CRS depuis le péage autoroutier de Marne-la-Vallée. Lorsqu’ils sont descendus des véhicules et ont tenté de s’approcher du siège de campagne, les métallos ont été aspergés de gaz lacrymogènes par la gendarmerie mobile et refoulés par la force. De loin, au milieu des feux de Bengale et des pétards, ils ont poursuivis leur rassemblement aux cris de ‘merci Sarko, travailler plus pour gazer plus’ et ‘l’acier lorrain vivra’. Cet après-midi, ils devaient se rendre à la Tour Eiffel pour y déployer une banderole.

Répression d’une manifestation de métallos

Répression d'une manifestation de métallos

Le gouvernement kényan a annoncé jeudi le licenciement de 25.000 infirmières du secteur public. Les infirmières observaient une grève depuis jeudi dernier en accusant le gouvernement de n’avoir pas appliqué des revalorisations salariales promises plus tôt. Le gouvernement kényan avait menacé mercredi de licencier les infirmières qui refuseraient de reprendre le travail.

infirmières en grève au Kenya

infirmières en grève au Kenya

Depuis le 20 février, les métallurgistes de l’aciérie de Florange mènent de multiples actions pour obtenir le redémarrage des deux hauts-fourneaux de l’usine. Depuis lundi, les ouvriers ont dressé des barrages filtrants devant la sortie des expéditions du site, ils bloquent l’accès de la gare d’Ebange approvisionnant l’usine en brames d’acier, forment des piquets de grève,… Toutes ces actions de blocage ont été jugées inacceptables par la direction qui a saisi la justice, arguant que celles-ci étaient illégales et qu’elles lui portaient un grave préjudice économique et financier. Hier, le tribunal de grand instance de Thionville a donné droit à la requête introduite en urgence par la direction, autorisant l’intervention de la force publique pour faire les piquets de grève. Cette décision a été notifiée au directeur du site qui peut désormais demander son exécution immédiate au préfet de la Moselle. Les syndicalistes ont quant à eux réaffirmé qu’ils resteraient sur les piquets.

En 2006, Mickaël Prince, délégué syndical CGT à TFE-Chaulnes (Groupe STEF Transports), accuse le directeur régional des Transports Frigorifiques Européens, de lui avoir expliqué qu’il n’aurait plus d’évolution de carrière dans l’entreprise TFE, à cause de son étiquette syndicale, et de lui avoir proposé 40.000€ pour partir de l’entreprise. Le directeur avait porté plainte pour « dénonciation calomnieuse », accusant Mickaël Prince d’avoir tout simplement menti. Ce que ne sait pas le directeur, c’est que le délégué syndical a enregistré toute la discussion et la proposition avec un MP3. Le 7 septembre 2010, un tribunal condamne le directeur. Une décision confirmée par la cour d’appel en 2011.

Mais le harcèlement continue: cette fois, c’est pour « contrefaçon » que Mickaël Prince est cité en justice: Pour « atteinte au droit d’auteur » : parce qu’il a repris, détourné, posté sur YouTube, une chanson de sa multinationale – qui vantait les joies de l’alcool… Pour exiger l’arrêt du harcèlement anti-syndical et l’arrêt des poursuites judiciaires contre le délégué syndical, la CGT TFE Chaulnes organise un rassemblement devant le tribunal correctionnelle d’Amiens le 13 mars 2012. Barbecue à partir de 12H30.

France: Procès anti-syndical à Amiens

La maison mère de Meister affirme qu’elle a consulté un juriste belge pour savoir si un service d’ordre allemand pouvait effectivement intervenir de ce côté-ci de la frontière. Dans ces circonstances, pas de problème, lui aurait-on répondu. Pourtant, selon la loi Tobback, les sociétés de gardiennage doivent obtenir une autorisation pour opérer sur le territoire belge. Les sociétés, belges ou étrangères, qui ne disposent pas de cette autorisation tombent sous le coup de la loi sur les milices privées et sont passibles de poursuites judiciaires. Plainte a d’ailleurs été déposée.

Les miliciens engagés par le patronat de Meister ont déclaré travailler pour une modeste firme allemande installée entre Aix-la-Chapelle et Cologne, RSG pour Rescue and Security Guard. Selon la direction allemande de Meister qui a fait appel à elle, cette société a été embauchée très peu de temps avant l’opération de dimanche.

Par ailleurs, par l’intermédiaire de leur avocat, les patrons de la société allemande ont ‘justifié’ l’intervention des 35 miliciens allemands dimanche. L’avocat de l’entreprise a indiqué que cette dernière était acculée par ses clients, à qui Meister aurait dû payer un dédommagement énorme. ‘Depuis lundi, les expéditions de pièces produites étaient bloquées. Or, c’est éléments sont livrés, in fine, pour l’essentiel, à BMW et Volkswagen en Allemagne. Le groupe a des accords avec ces constructeurs: en cas de non-livraisons, il aurait dû leur payer une indemnité de 300.000 euros/heures, soit un peu plus de sept millions d’euros par jour’.