Le 27 septembre 2005, les marins du STC (Syndicat des Travailleurs Corses) de la SNCM, devant les menaces de privatisation de leur compagnie et l’impasse dans laquelle se trouvaient les négociations, décidaient de ramener le navire ‘Pascal PAOLI’, amarré à Marseille, à son port d’attache, à savoir Bastia. Cette action avait pour objectif d’attirer l’attention de l’opinion sur le drame social qui se jouait dans l’entreprise, où plusieurs centaines d’emploi étaient menacés. Quelques heures plus tard, le bateau faisait l’objet d’un assaut héliporté dans le port de Bastia par les militaires du GIGN et les commandos de marine (photo). Pour la première fois depuis un siècle, un gouvernement français envoyait l’armée contre des travailleurs en lutte.

Les syndicalistes étaient arrêtés, transférés à l’arsenal de Toulon, puis à Marseille, déférés devant un juge et poursuivis pour détournement de navire et séquestration de personne, dans le cadre d’une procédure criminelle. Cette dernière doit les conduire à comparaître dans quelques mois devant une cour d’assise. Une campagne a lieu actuellement pour demander l’arrêt immédiat des poursuites engagées à l’encontre des quatre marins du STC.

Le Pascal Paoli

Le site du STC – marins

Le 14 octobre, la police espagnole arrêtait au siège du syndicat de la gauche indépendantiste LAB, à Donostia (Saint-Sébastien), dix militants indépendantistes très connus dans les milieux politiques, sous l’accusation d’essayer de constituer une nouvelle direction politique de Batasuna. Cette organisation populaire de la gauche indépendantiste avait été mise hors la loi par les tribunaux espagnols en 2003, mais elle continuait toujours son activité politique. Le siège du syndicat a été complètement entouré, bloqué et pris par les forces de répression pendant de longues heures.

Les syndicalistes qui se trouvaient au siège de LAB (parmi eux, l’ex dirigeant de LAB Rafa Diaz Usabiaga) ont été identifiés et retenus dans une salle pendant des heures

Dans une autre salle se trouvaient arrêtés Arnaldo Otegi, Rufi Etxebarria, Sonia Jacinto et Arkaitz Rodriguez et peu de temps après, Rafa Diaz Usabiaga les a rejoint. En même temps, dans d’autres localités, Mañel Ugarte, Amaia Esnal, Ainara Oiz, Txeluis Moreno et Miren Zabaleta étaient également arrêtés. Toutes les personnes arrêtées se trouvent en garde à vue au secret.

Ces faits d’une extrême gravité, menés sous la direction du juge de l’Audience Nationale espagnole Baltasar Garzón, ont néanmoins une origine politique indiscutable dans le gouvernement de Rodriguez Zapatero. Il y a quelques jours, le quotidien du gouvernement El País avait commencé une campagne d’intoxication disant que ces dirigeants qui viennent d’être arrêtés avaient été désavoués par l’ETA à cause de leur supposée opinion politique contraire à la lutte armée.

La politique des gouvernements espagnols de la dernière décennie de mettre hors la loi partis et associations politiques et sociales est complètement stérile dans son objectif: paralyser et anéantir ce mouvement, la gauche indépendantiste basque. Ni ETA a disparu, ni Batasuna, ni le mouvement contre la répression, ni les luttes sociales soutenues par la gauche indépendantiste, ni tout le travail de reconstruction linguistique et culturelle. Tout au contraire, la gauche indépendantiste basque a montré une grande vitalité dans les quelques mobilisations de masses qui ont été permises, et mêmes dans quelques unes interdites. La gauche indépendantiste, même dans l’illégalité, a su se présenter aux élections, renouveler sa participation dans des institutions, en démontrant de façon répétée sa force avec un 15-20% de l’électorat, dans toutes les élections de ces dernières années, alors qu’elle se trouve dans l’illégalité. C’est-à-dire qu’elle continue à maintenir avec force l’initiative politique.

Le dirigeant syndical Jairo Sánchez est mort samedi 17 d’un tir des forces militaires putchistes reçu le 22 septembre dernier pendant une manifestation. Sánchez et des centaines de citoyen(ne)es ont été réprimé(e)s par les organismes de sécurité aux ordres du régime putschiste dans un quartier de Tegucigalpa du nom de San Francisco. Six autres personnes avaient été blessées par balle à cette occasion. Sánchez a reçu le tir en plein état de siège décrété par Robert Micheletti et une équipe militaire, installés au pouvoir dans ce pays à la suite d’un coup d’État le 28 juin dernier, lorsqu’un raid militaire appuyé par le Pentagone leur permit d’expulser le président du Honduras Manuel Zelaya. La victime était le coordinateur et président du Syndicat de Travailleurs de l’Institut de Formation Professionnelle. Les militaires lui avaient tiré dessus au visage, il avait été opéré mais on n’avait pu extraire la balle et il en est mort.

Jairo Sanchez

Jairo Sanchez

De nouveaux affrontements ont opposé vendredi à Nouméa policiers et membres du syndicat USTKE, alors que se tenait le sommet France-Océanie en présence de Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères. Trois gendarmes, un policier et deux pompiers ont été légèrement blessés. Le syndicat USTKE (indépendantiste) multiplie les manifestations et les blocages d’entreprises afin de protester contre l’incarcération fin juin de son président, Gérard Jodar, et de cinq adhérents suite à l’action menée à l’aérodrome, en janvier dernier.

Manifestation en Nouvelle-Calédonie

Vendredi, les manifestants ont bloqué plusieurs entreprises dans les zones industrielles de la périphérie de Nouméa et dressé des barrages, parfois enflammés, sur les routes. Les affrontements ont repris dimanche et lundi, faisant au moins 28 blessés.

Ce mercredi, 4 manifestants et 2 policiers ont été blessés lors de nouveaux troubles à la périphérie de Nouméa.

Le site de l’USTKE

Manifestation en Nouvelle-Calédonie

Servisair Cargo, société de transbordement de fret en redressement judiciaire qui emploie 351 salariés en France, surtout à Roissy et Orly, a été placée le 30 mars en redressement judiciaire. Le tribunal administratif de Bobigny doit rendre sa décision le 28 juillet. La grève a commencé mercredi et, depuis jeudi soir, les salariés de Servisair Cargo d’Orly bloquent leur site.

Après avoir retenu pendant 24 heures leur PDG et leur directeur général, et après 48 heures de grève, les salariés de Servisair Cargo ont débuté les négociations avec leur direction vendredi en fin d’après midi. Les salariés de Servisair Cargo demandent une solution: un reclassement ou des indemnités conséquentes (30.000 euros par salarié de moins de 10 ans d’ancienneté et 2.000 euros par année supplémentaire pour ceux de plus de dix ans d’ancienneté). Le PDG et le directeur général de Servisair Cargo, Abderaman el Aoufir et Andy Cowie ont été maintenus 24 heures dans les locaux de l’entreprise dans la zone de fret de l’aéroport de Roissy-CHarles-de Gaulle.

Un délégué syndical a été assigné en référé au tribunal de grande instance de Bobigny vendredi après-midi, ainsi que trois de ses collègues. Il leur est reproché la ‘séquestration’, ‘le blocus’, un ‘trouble illicite’ et une ‘violence morale permanente’. Moins d’une heure après la délivrance des citations à comparaître, sur le site même de la grève, les deux dirigeants quittaient les bureaux de Servisair Cargo, encadrés par les salariés, pour rejoindre, de leur plein gré, la table des négociations. Parallèlement, les quatre salariés se rendaient devant les juges au tribunal de Bobigny où ont été condamnés à une ‘interdiction d’occupation du site’ et une ‘interdiction de gêner la liberté de circulation au sein du site’.

Grève chez Servisair Cargo

Grève chez Servisair Cargo

Depuis maintenant deux mois, à Pyeongtaek, dans le sud du pays, des salariés de Ssangyong Motor, un constructeur automobile local, occupent leur usine suite à l’annonce de leur licenciement par la direction. La situation semble bloquée et un climat de violence s’est installé. Lundi, plus de 3.000 policiers sont intervenus pour tenter de déloger les 800 salariés. Résultat: des affrontements particulièrement violents. Les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau avant de bombarder les salariés frondeurs de gaz lacrymogène. Pas en reste, les ouvriers ont répondu par des jets de cocktails Molotov et de gros boulons.

Une nouvelle étape dans un conflit qui dure depuis deux mois et ne cesse de s’envenimer. A l’origine: Ssangyong Motor, un constructeur automobile pris dans la tourmente de la crise économique et menacé de liquidation judiciaire. Pour tenter de rétablir la barre, la direction annonce en début d’année qu’elle prévoit de licencier 36% de sa masse salariale. Pour protester, les salariés se mettent en grève, une première fois, début janvier, avant d’occuper leur entreprise quelques mois plus tard. Depuis la situation n’a fait que s’envenimer.

Dans un premier temps, la direction de l’entreprise avait fait couper le gaz et l’eau aux salariés retranchés dans l’usine et supprimé les livraisons de nourriture et de médicaments. En juin, la tension était montée d’un cran. De violents heurts avaient éclaté quand la direction de Ssangyong avait décidé de passer à l’offensive en embauchant des ‘gros bras’ pour déloger les salariés. Les affrontements avaient fait entre 10 et 20 blessés. Depuis que la grève a commencé, cinq ouvriers sont morts et hier, la femme d’un des dirigeants de la lutte s’est suicidée.

Grève à l’usine Ssangyong Motor en Corée

Grève à l'usine Ssangyong Motor en Corée

Des peines de trois à six mois de prison avec sursis ont été requises à Compiègne contre sept salariés de l’usine Continental de Clairoix (Oise), poursuivis pour le saccage des bureaux de la sous-préfecture. Les sept prévenus, dont trois délégués syndicaux de la CGT, seront fixés sur leur sort le 1er septembre. Leur avocate a plaidé devant le tribunal correctionnel la relaxe en estimant que l’infraction n’était pas constituée. ‘La responsabilité pénale ne peut pas être collective. Une infraction pénale, c’est un fait précis imputable à une personne précise‘, a dit Me Marie-Laure Dufresne-Castets. Poursuivis pour ‘destruction en réunion de biens appartenant à l’Etat’, les salariés du fabricant allemand de pneumatiques risquent jusqu’à cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende.

Plusieurs centaines d’employés de Continental ont manifesté devant le tribunal durant l’audience. Des ‘Conti’ s’en étaient pris le 21 avril dernier aux équipements des bureaux de la sous-préfecture de Compiègne en apprenant qu’ils étaient déboutés de leur demande d’annulation du plan social relatif à la fermeture de l’usine. L’entreprise avait annoncé le 11 mars son intention de fermer le site français, qui employait 1.120 personnes et celui de Hanovre, en Allemagne, pour réduire sa production de pneus en Europe. Un accord est intervenu début juin entre la direction du groupe et les salariés, qui ont obtenu une prime supplémentaire de 50.000 euros par personne et bénéficieront d’un accompagnement social jusqu’au 31 décembre 2011.

Ils étaient environ 180 à avoir fait le déplacement. Des salariés de l’usine New Fabris, spécialisée dans la fabrication de pièces mécaniques pour l’automobile et basée à Châtellerault, se sont rendus à Boulogne-Billancourt ce jeudi matin pour demander ‘un geste’ à Renault, son principal client avec PSA. Ils sont repartis bredouilles. Reçus par la direction à 11h, ils se sont vus proposer la même chose que chez Peugeot, soit rachat du stock. Ce qui équivaudrait, selon les délégués syndicaux présents sur place, à 6.600 euros d’indemnité par employé, alors qu’ils en réclament 30.000, faute de quoi ils menacent de faire sauter l’usine au 31 juillet. L’ambiance était tendue à l’issue de la réunion. Les salariés ont décidé spontanément de bloquer l’avenue du Général-Leclerc à Boulogne. Les CRS sont alors intervenus. Le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, a exigé le retrait des bonbonnes de gaz sur le site. ‘Il est hors de question qu’on les enlève’, a lancé Guy Eyermann, délégué CGT et secrétaire du CE. Sur le toit d’un petit atelier, on peut toujours apercevoir six bouteilles de gaz reliées entre elles.

Le président du syndicat indépendantiste de Nouvelle-Calédonie USTKE, Gérard Jodar, a été condamné lundi à Nouméa à un an de prison ferme pour ‘entrave à la circulation d’un aéronef‘. La même peine a été prononcée à l’encontre d’un autre responsable du syndicat, Michel Safoka. En tout, vingt-huit militants étaient poursuivis; de 4 à 12 mois de prison ferme ont été prononcés pour six d’entre eux. Tous vont faire appel. En mai dernier, dans le cadre du conflit déclenché par le licenciement abusif d’une employée de la compagnie Aircal, plusieurs centaines de militants USTKE avaient marché sur l’aérodrome de Magenta. Le Haut commissaire de la République, Yves Dassonville, avait fait donner les gendarmes mobiles et le GIPN (Groupe d’intervention de la police nationale). Des échauffourées avaient éclaté avec la police et certains manifestants étaient montés à bord de deux appareils de la compagnie Aircal.

Après le conflit chez Carsud (Veolia) en janvier 2008, qui avait déjà mené ses dirigeants au tribunal, l’organisation, majoritaire en Nouvelle-Calédonie fait surtout les frais, une fois de plus, de la répression féroce qui sanctionne toute action syndicale sur l’île. Sur ce territoire, le code du travail français ne s’applique pas, les conseils de prud’hommes n’existent pas, et le Mouvement des entreprises de France (Medef) local appelle les entreprises à sanctionner les travailleurs qui se mettent en grève pour défendre le droit syndical. L’USTKE a encore aggravé son cas en étant à l’origine de la création du Parti travailliste, parti indépendantiste radical dont la naissance inquiète autant la droite que les indépendantistes institutionnels.