Publié en octobre 2025, un document vient d’être publié pour recenser les différentes méthodes de surveillance utilisée par la police contre la mobilisation contre le projet de centre d’enfouissement des déchets nucléaires hautement radioactifs à Bure (voir notre article). En particulier, on retrouve l’utilisation de balise GPS, des policiers infiltrés, des mises sous écoute téléphonique ou encore l’usage d’hélicoptères et de drones.

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Un système de caméra de surveillance cachée a été repéré sur un poteau téléphonique à Portland. La caméra est dissimulée à l’intérieur d’un boîtier fixé au sommet d’un poteau téléphonique. Le boîtier est conçu pour ressembler à une sorte d’équipement électrique. Sur le devant du boîtier, il y a une inscription indiquant « Danger » et « Haute tension ». Le bas du boîtier a un câble qui sort et qui semble être relié à la ligne électrique. Au centre du boîtier et sur les côtés, il y a un carré noir rectangulaire. D’après d’appareils similaires, il s’agit probablement d’une fenêtre unidirectionnelle, pour que la caméra puisse voir dehors. Il n’est pas clair quelle agence de police a installé la caméra, mais elle pointe directement sur la maison d’une agente de l’ICE, dont des informations personnelles ont été rendues publiques il y a quelques mois (voir notre article).

L’utilisation de drones par les forces de l’ordre s’est généralisée pour la surveillance des manifestations, notamment lors des mobilisations du 10 et 18 septembre. Moyens de surveillance, de détection ou d’appui pour les opérations des forces de l’ordre, ces petits aéronefs télécommandés et équipés de caméras, sont systématiquement déployés lors des grands événements. En cinq ans, la flotte a triplé, comptabilisant 965 drones pour la gendarmerie, et 650 pour la police nationale, selon les chiffres communiqués par les autorités. Plus de 1 500 gendarmes et policiers ont été formés au pilotage et aux règles de sécurité. Pour le mouvement «Bloquons Tout» du 10 septembre, 82 arrêtés préfectoraux autorisant l’usage de drones ont été comptabilisés sur le territoire, un déploiement d’une ampleur « sans précédent en France ». Les drones couvraient des zones parfois très importantes, allant jusqu’à des départements entiers.

À partir du 8 septembre, Toulouse et une vingtaine de communes aux alentours vont être survolées par des drones dans le cadre d’opérations de vidéosurveillance. Cela va durer jusqu’au 8 novembre à minuit. Prétextant la présence de rodéos urbains, ces drones seront déployés dans plusieurs quartiers populaires toulousains : Empalot, Les Izards-Borderouge, Paléficat Grand-Selve, Jolimont, Roseraie, Soupetard, Bellefontaine, La Reynerie, Bagatelle – La Faourette, Les Pradettes, Les Arènes.

La police du Michigan expérimente une nouvelle technique pour arrêter les véhicules en fuite : un système de grappin. Utilisé par une soixantaine de polices locales, ce dispositif a déjà été utilisé pour arrêter 1 000 véhicules. Installé à l’avant des véhicules de police, ce grappin est vendu 5 000 dollars et permet de mettre fin aux courses-poursuites en quelques secondes. Il pourrait rapidement devenir un standard dans l’équipement des polices états-uniennes. 

Le 4 juillet, une série d’articles, basés sur un rapport de l’OCAM divulgué à la presse, évoquaient la « radicalisation » du mouvement climat et une présence croissante des forces et thématiques de « l’extrême-gauche » dans le mouvement écologiste, se traduisant notamment dans l’augmentation des sabotages pratiqués dans le cadre de Code Rouge. Ce rapport de l’OCAM et l’OCAM lui-même illustrent non seulement un changement dans la stratégie contre-révolutionnaire du pouvoir en Belgique, mais un changement général dans les modalités de l’exercice du pouvoir. Le Secours Rouge de Belgique vient de publier une analyse qui traite de cette évolution pour mieux y réagir (à lire ici).

Un mouchard (composé de deux micros), avec une carte SIM de l’opérateur Vodafone, une carte SD de 32GB et un GPS, a été retrouvé dans une voiture, à Rome. Il semblerait qu’il ait commencé à enregistrer et à envoyer des données le 14 février 2025 et qu’il ait été mis en place, peut-être, fin janvier.

Le dispositif se trouvait côté conducteur, en bas, à côté du siège, sur la gauche. Il était alimenté par des câbles passant sous le volant et les micros étaient placés, l’un sous le siège du conducteur, l’autre près de la ceinture de sûreté, toujours du même côté.

Le Mexique compte plus de 120 000 personnes disparues depuis 1952, surtout des victimes de la guerre des gangs de narcotrafiquants. Invoquant cette problématique et une volonté de moderniser l’administration, le Parlement mexicain a adopté fin juin un paquet de plus de vingt lois comprenant la CURP, que l’on peut traduire par « code unique du registre de la population », un identifiant obligatoire associé à des données biométriques telles que les empreintes digitales et la reconnaissance faciale, qui servira de document d’identification à la fois physique et numérique.

Rendez-vous chez le dentiste, achat d’un abonnement de gym ou ouverture d’un compte en banque: cet identifiant sera indispensable pour les démarches administratives et l’accès aux services publics et privés. La CURP créera ainsi une empreinte numérique des activités des citoyens et citoyennes, liée à un registre national consultable par l’Etat. L’objectif affiché est de permettre aux autorités d’effectuer des recherches en temps réel des personnes disparues. Bien entendu, ce paquet de lois accentue les capacités de surveillance de l’Etat mexicain. Lorsqu’un tel type d’informations est centralisé dans une base de données unique, cela permet de constituer un profil individuel à partir duquel les autorités peuvent faire des déductions ou vous suivre à la trace, car ces données sont consultables non seulement par les forces de l’ordre, mais aussi par l’armée. Cette base de données ne prévoit aucune protection: il n’y a pas de contrôle sur l’accès aux données ni de garanties concernant leur utilisation.

L’argument de la lutte contre les disparitions interroge : les cartels vont simplement prendre des dispositions pour ne laisser aucune trace, ce qui pourrait en réalité freiner les efforts pour retrouver les victimes et lutter contre les disparitions forcées.

 

Le gouvernement français a attribué à Talkwalker, une entreprise canadienne détenue par le groupe Hootsuite et des fonds américains, un contrat de surveillance des réseaux sociaux pour le compte du gouvernement. Ce marché de « social listening » vise à analyser les échanges en ligne sur des plateformes comme TikTok, X, Facebook, Instagram ou LinkedIn, afin d’anticiper des signes de crises en ligne, qu’elles soient locales ou étrangères.

Plusieurs services sensibles comme le ministère des Armées, l’ANSSI (Agence nationale de sécurité des systèmes d’information) et Viginum (chargé de la lutte contre les manipulations en ligne) ont exprimé leur inquiétude face à cette décision. Ce choix soulève selon eux des questions sur la confidentialité des données et le risque d’accès à des informations sensibles par des puissances étrangères.