Le verdict dans le cadre du procès des 54 policiers accusés de violence lors d’une manifestation à Istanbul le 6 mars 2005 est tombé ce jeudi. Ils étaient jugés pour avoir dispersé la foule rassemblée pour célébrer la journée internationale de la femme avec une brutalité inouïe, utilisant en abondance les gaz lacrymogènes. Des femmes avaient également été frappées à coups de matraque et de pieds, certaines jetées au sol et piétinées par des policiers déchaînés. Hier, le tribunal a prononcé l’acquittement pour 49 d’entre eux. Les six autres écopent de peines allant de un an et neuf mois à 5 mois de prison.

Dans la nuit de dimanche à lundi, plusieurs équipes de l’unité antiterroriste du département de police d’Istanbul ont effectué des descentes dans les bâtiments de trois organisations basées dans le district de Sisli. Le police a fouillé les locaux du Idil Cultural Center, de la Okmeydani Rights and Freedom Association et de la Federation of Youth Associations. L’opération a duré plusieurs heures et les forces de l’ordre ont saisi de nombreux documents. Elles ont également interpellé 34 personnes, parmi lesquelles trois membres du groupe Yorum. Il semblerait que l’action ait été ordonnée par la High Criminal Court d’Istanbul et que toutes les personnes arrêtées sont suspectées d’entretenir des liens avec le DHKP-C.

Raids contre trois collectifs par l’unité antiterroriste de la police d’Istanbul

Raids contre trois collectifs par l'unité antiterroriste de la police d'Istanbul

Le PKK a revendiqué aujourd’hui l’embuscade de vendredi au fusil-mitrailleur et à la grenade a visé une voiture de police qui escortait un bus du parti islamo-conservateur de Erdogan près de Kastamonu (nord), après que le Premier ministre eut quitté la ville à l’issue d’un meeting, tuant un policier et en blessant deux autres. L’attaque a été menée par un commando de six membres du PKK.

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Entre le 27 et le 29 avril, la police antiterroriste turque a arrêté 8 personnes dans le cadre d’une opération visant une cellule du DHKP-C à Istanbul. Les militants arrêtés sont accusés d’avoir participé à 14 actions clandestines différentes et de projeter des attaques contre les locaux de certains partis en campagne pour les élections législatives du 12 juin prochain. L’un des militants arrêtés est soupçonné d’être un artificier de la guérilla urbaine du DHKP-C. En deux mois, 87 personnes ont été arrêtées et incarcérées pour leur prétendue appartenance à l’organisation marxiste-léniniste DHKP-C.

La semaine dernière, sept candidats kurdes s’étaient vus refuser, par les autorités électorales, de poser leur candidature au scrutin du 12 juin prochain. Cette décision avait soulevé une vague de manifestations dans plusieurs villes du pays au cours desquelles de violents incidents avaient éclaté entre la police et la foule. Les autorités sont allées plus loin ce week-end. A Hakkari, dans le sud-est du pays, 35 élus ont été arrêté dans la nuit de dimanche à lundi. Cette rafle n’est pas sans rappeler celle ayant eu lieu à Diyarbakir en décembre 2009 et dans laquelle 23 personnes, dont treize bourgmestres de villes kurdes avaient été arrêtés. Lundi, une grande majorité des habitants de Hakkari ont quitté la ville en guise de protestation, dans un immense cortège en direction du pont Depin, le poste de contrôle sur la route Hakkari-Van à 7 km de là. A la nuit tombée, ils sont rentrés dans leur ville et certains d’entre eux ont passé la nuit devant la mairie. Entre-temps, douze des élus arrêtés avaient été remis en liberté. Les 25 autres ont été incarcérés dans l’attente de leur procès.

Manifestation à Hakkari

Manifestation à Hakkari

Le 1 avril 2010, des milliers d’ouvriers de l’usine Tekel (ex-monopole public de l’alcool et du tabac) s’étaient rassemblés pour protester contre la privatisation de leur entreprise, les licenciements massifs et les modifications de leurs conditions de travail. A l’époque, les forces de l’ordre ne s’étaient pas privées, afin de disperser les manifestants, de faire usage de leur gaz lacrymogènes sous prétexte que le rassemblement n’était pas autorisé. Malgré les avertissements, les ouvriers étaient restés sur place.

Aujourd’hui, le bureau du procureur général d’Ankara a annoncé avoir déposé plainte contre 111 ouvriers de Tekel, les accusant d’avoir violé la loi sur les manifestations. L’accusation préparée par le procureur affirme qu’aucune autorisation n’avait été délivrée par les autorités, et que les manifestants venus de tout le pays à Ankara avaient été mis en garde contre le rassemblement. Elle justifie également la violence des forces de l’ordre par les agissements des ouvriers, qui ont été brutalement battus et gazés par elles. Les 111 accusés risquent, en vertu de la loi turque, jusqu’à huit ans de prison.

Les manifestations consécutives à la décision d’explure des listes électorales sept candidats du parti pro-kurde se poursuivent au Kurdistan et dans les villes turques à immigration kurde. Dans le district de Bismil (province de Diyarbakir), les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les manifestants, tuant l’un d’entre eux.

De violents incidents ont éclaté aujourd’hui dans plusieurs villes de Turquie entre manifestants kurdes et la police après une décision des autorités électorales d’interdire à des candidats kurdes de se représenter aux législatives, prévues le 12 juin. Le principal parti pro-kurde de Turquie BDP a menacé de boycotter le scrutin après le rejet lundi soir par le Haut conseil électoral (YSK) de sept de ses candidats, au motif de leur casier judiciaire notamment. Parmi eux figure Leyla Zana (photo) et Hatip Dicle, deux ex-députés kurdes qui ont passé une décennie en prison (1994-2004), pour « collusion » avec le PKK.

Les heurts ont opposé les manifestants kurdes qui protestaient contre ce refus à la police à Diyarbakir, peuplé majoritairement de Kurdes. Quelque 4.000 manifestants ont lancé des pierres contre la police anti-émeutes qui a riposté avec des bombes lacrymogènes et des canons à eau. Une vingtaine de manifestants ont été arrêtés.

A Istanbul, première métropole turque, la police est intervenue pour disperser plusieurs centaines de manifestants après un sit-in sur la place centrale de Taksim. Des groupes de jeunes ont attaqué des stations de métro, des bâtiments scolaires et un bureau de poste à coups de pierres et de cocktails Molotov, prenant également pour cibles des bus, des voitures, des véhicules de pompiers et des journalistes, les forces de sécurité réagissant avec des grenades lacrymogènes. Une manifestation similaire a eu lieu à Van, où plusieurs manifestants auraient été blessés

Turquie/Kurdistan: Affrontements entre manifestants kurdes et policiers

Dimanche 10 avril, une manifestation clandestine a eu lieu à Istanbul pour saluer l’anniversaire du DHKP-C. Les militants masqués, armés de cocktails Molotov, de frondes et de feux d’artifice, ont affronté pendant une heure les véhicules blindés de la police et en ont endommagés trois. Ils ont également dressé des barricades.

Depuis la naissance du DKKP-C en 1994, chaque année entre le 30 mars et le 17 avril, les sympathisants de ce mouvement célèbre l’anniversaire du Parti-Front, les martyrs de la révolution et la mort de leurs dirigeants. C’est dans ce cadre qu’hier, les unités d’élite de la police turque ont mené une vaste opération dans deux quartiers d’Istanbul, prenant pour cible les locaux de l’Association des Libertés de Gazi et plusieurs militants soupçonnés d’appartenance au DHKP-C. Plusieurs affrontements ont éclaté entre les militants et la police durant l’opération. Au total, 23 militants ont été arrêtés. De nombreuses manifestations de soutien aux prisonniers se sont déroulées aujourd’hui à travers tout le pays.


NTV_GaziMahallesi-operasyon-20110409 par halkinsesi