Après avoir déclaré inéligible le co-maire kurde du u Parti de la Démocratie et de l’Égalité des Peuples (DEM), nouvellement élu dans la métropole de Van avec une majorité absolue des voix, le Conseil électoral régional de Van a attribué aujourd’hui le mandat municipal au candidat de l’AKP arrivé en seconde position.  À l’appel du DEM, des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Van pour protester contre cette confiscation de la victoire électroale du DEM.  Défiant la forte présence policière, les manifestants ont marché jusqu’au parc Feqiyê Teyran puis se sont mis en marche vers le palais de justice où se trouve le bureau de la commission électorale. Le cortège a été attaqué par la police avec des bombes de gaz et des canons à eau.

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Remi Kartal et Zubeyir Aydar sont des militants actifs du KNK (Conseil National du Kurdistan) qui vivent en Belgique depuis plusieurs décennies. Ils figurent sur la liste rouge du régime turc. En 2017, la Turquie envoie Zekeriya C et Yakup K (un agent du MIT, ancien policier du service politique de la police d’Istanbul et ancien responsable de la sécurité de l’ambassade turque à Paris) préparer leur assassinat. Yakup K et Zekeriya C prennent contact avec un ouvrier kurde par l’intermédiaire de son employeur turc. Estimant que l’ouvrier kurde aura plus facilement accès aux cibles, ils espèrent le recruter comme exécutant contre une récompense mais Haci A décide d’informer les futures victimes. Celles-ci préviennent la police belge qui suit à la trace les préparatifs de l’attentat. En juin 2017, les deux agents et Haci A effectuent une reconnaissance devant les bureaux du KNK à Saint-Gilles (Bruxelles). Par ailleurs, il est établi que la plan prévoyait notamment l’utilisation d’une moto pour les meurtres qui serait ensuite cachée dans une camionnette.

Arrêtés avant d’avoir pu concrétiser leur action, Zekeriya C et Yakup K sont acquittés en première instance. Ils peuvent ainsi quitter le territoire belge avant d’être condamnés par contumace le mois dernier à 5 ans de prison en appel. Zekeriya C et Yakup K faisait partie d’un groupe d’environ 5 personnes en France qui recueillent des renseignements sur les personnalités kurdes. Ce groupe est probablement liée à l’assassinat en 2013 à Paris de Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez, 3 militantes kurdes (voir notre article).

Le rassemblement du 11 septembre.

Rassemblement Kurde à Bruxelles (archive)

Le militant kurde Firaz Kokmaz, 24 ans, en situation irrégulière en France depuis 4 ans, faisait l’objet d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) et devait être escorté par l’Unité nationale d’éloignement (Unesi) jusqu’à son vol vers Istanbul. Une manifestation a eu lieu dans l’aéroport pour tenter d’empêcher cette expulsion. Parmi les manifestants, des proches, des sympathisants à la cause kurde, des représentants du Conseil démocratique kurde en France et quatre élus communistes. L’opposition à l’expulsion a tourné à l’affrontement près du local des policiers avant de se propager à l’aérogare. Le mouvement de soutien contestait cette expulsion en raison des risques d’emprisonnement et de torture auxquels le militant allait être confronté à son retour. Firaz a finalement été conduit de force à bord et a en effet été incarcéré dès son arrivée sur le sol turc.

Dimanche, la communauté kurde célébrait son nouvel an dans le calme à Louvain. Une famille revenant chez elle après la célébration a été prise en embuscade à Heusden-Zolder par des centaines de militants et sympathisants des Loups Gris. En plus d’essayer de passer à tabac cette famille, les fascistes ont saccagé leurs voitures et ont essayé d’incendier leur maison (photo 1). Des Kurdes sont intervenus pour protéger les leurs, ils ont été pourchassés par les fascistes bien plus nombreux. La soirée s’est donc transformée en chasse au kurde dans toute la ville. Sept personnes ont été blessées ont une qui est dans un état critique tandis qu’une huitième est portée disparue.

Notons que la famille attaquée était composée de réfugié·es d’Afrin. Un canton du Rojava occupé par l’armée turque et ses mercenaires jihadistes depuis 2018. Les forces d’occupation s’y rendent coupables de nombreuses exactions. Les femmes y sont particulièrement visées. Au moins 99 femmes ont été tuées, 74 violées ou agressées sexuellement, et plus d’un millier enlevées depuis l’occupation (voir notre article).

En réaction, une manifestation spontanée a éclaté le même soir à Bruxellois. Dès le lendemain, les mouvements kurdes ont appelé à un rassemblement devant le parlement européen. Celui-ci a réuni plusieurs centaines de personnes incluant plusieurs organisations progressistes et antifascistes belges (photo 2). Des provocateurs, faisant le signe des Loups-Gris, ont tenté de perturber le rassemblement mais, ont été mis en déroute et n’ont pu s’enfuir que sous la protection de la police. Cette dernière est intervenue contre le rassemblement faisant usage de gaz lacrymogène et déployant des policiers anti-émeute ainsi qu’une autopompe. Le rassemblement a cependant pu continuer à se tenir une fois les fascistes repoussés.

Belgique des fascistes turcs attaquent les kurdes qui fêtaient le newroz

 

Rassemblement pour dénoncer le pogrom anti-kurde (25/03/2024)

EDIT: Des dizaines de personnes liées au mouvement kurde ont mené une attaque d’un centre culturel truc appelé « Ülkü Ocagi » dans le village de Visé (province de Liège). « Ülkü Ocagi » signifie « Foyer Idéal » en Turc. Il s’agit d’une appellation des Loups Gris, parti fasciste bien connu, qui a mené le pogrom anti-Kurde dimanche . Les militant·es kurdes sont entrés dans les lieux avec des battes de baseball blessant six habitués. Des cocktails Molotov ont également été utilisés à l’extérieur et les vitrines ont été brisées.

Le quartier général des HPG (la guérilla du PKK) annonce, dans un communiqué, que 15 drones turcs auraient été abattus par la guérilla depuis le 13 février 2023. Le plus récent aurait été abattu dans la région de Zap/Ciyaresh le 1er mars 2024. Ces succès auraient été obtenus grâce à l’emploi d’un système de missiles, sans fournir de détails à ce sujet. Tous les appareils abattus étaient de type TB2 BAYRAKTAR : Cinq étaient des ANKA, deux des AKINCI et deux des AKSUNGUR. Des vidéos montrant quatre de ces drones se faire abattre ont été rendues publique. Ces drones constituent un élément capital de la stratégie de l’armée turque dans sa guerre contre le mouvement de libération du Kurdistan.

Des membres du Parti socialiste des opprimés (ESP) ont été placés en détention lors de descentes de police dans différentes provinces de Turquie, dont celle d’Izmir, mardi matin. Hıdır Ali Kılıç et Sinem Çelebi ont été placés en détention lors de descentes à Izmir, Birkan Polat à Istanbul, et Ebru Yiğit à Eskişehir. Le motif de la détention n’a pas été révélé. D’autre part, Sevinç Bozan, ancienne co-maire de la municipalité d’Artuklu à Mardin (Mêrdî), a été placée en garde à vue au palais de justice de Mardin où elle s’était rendue pour faire une déposition dans le cadre d’une enquête ouverte contre elle pour les activités organisées par le Mouvement des femmes libres – Tevgera Jinên Azad (TJA) auxquelles elle avait participé. Bozan a été arrêtée au palais de justice et emmenée au commandement de la gendarmerie provinciale de Mardin.

A İstanbul, l’exécutif de l’organisation du district de Gaziosmanpaşa du Parti des Peuples pour l’Égalité et la Démocratie (DEM), Doğu Yılmaz, et un membre du parti, Süleyman Turgut, ont été arrêtés et emmenés à la direction provinciale de la sécurité. A Diyarbakır), de nombreux jeunes, y compris des membres de l’assemblée des jeunes du parti DEM, ont été placés en détention. Les raisons de ces détentions n’ont pas été révélées. Une enquête menée par le bureau du procureur général de Diyarbakır a été citée comme raison des perquisitions. Alors que la police turque a pillé les biens dans les maisons, il est rapporté que le nombre de détentions pourrait augmenter. Les détenus ont été soumis à des restrictions arbitraires et systématiques concernant les avocats et l’accès aux dossiers.

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À quelques semaines des élections municipales en Turquie, le régime d’Erdogan multiplie les rafles à l’encontre de l’opposition politique, de la société civile et des médias indépendants. Les procureurs d’Istanbul et de Mersin soupçonnent au moins vingt personnes d’appartenir à une organisation terroriste, sous-entendu le PKK. Dans tous les cas, les dossiers d’enquête sont soumis à une clause de confidentialité et les personnes arrêtées sont interdites de contacter leur avocat pendant 24 heures. Neuf arrestations ont été confirmées jusqu’à présent à Mersin. Parmi les personnes visées se trouvent plusieurs membres de l’association de solidarité avec les prisonniers politiques (TUAY-DER). Ils ont été arrêtés lors de raids dans la province de Mersin, majoritairement dans le district de Tarsus. Les perquisitions se poursuivent dans d’autres districts de la région côtière.

À Istanbul, la police a mené des raids dans les districts d’Esenyurt, Esenler, Maltepe, Pendik et Kağıthane. Une famille kurde d’Esenyurt aurait été victime de violences policières au cours des perquisitions. Plusieurs personnes ont été rouées de coups de matraque au niveau du dos, des bras et des jambes. Au moins une femme figure parmi les personnes arrêtées. Plus tôt dans la journée, six professionnels des médias avaient déjà été placés en garde à vue à Izmir, toujours pour “terrorisme”. La veille, deux autres arrestations avaient eu lieu dans la soirée, près de Licê, au nord-est de la province kurde de Diyarbakir. Les deux hommes, originaires de la localité de Çemê Elîka (Birlik), sont encore en garde à vue à la gendarmerie, sans que l’on sache de quoi ils sont accusés.

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Jeudi 18 janvier, Firyal Sileman Xalid (nom de guerre Zelal Zagros), une révolutionnaire kurde, a été assassinée par balles devant une école de Kirkouk (ville du Bashur – Kurdistan Sud – Irak). L’attaque a été menée par deux personnes à l’aide d’une arme avec silencieux. Faryal Suleiman Khaled, née à Amûdê (Rojava) en 1975, a commencé à militer dans le mouvement kurde au Rojava au début des années 1990 . Elle a a participé à la guérilla dans les montagnes pendant 15 ans et à par la suite travaillé huit ans auprès de la société kurde d’Arménie. Elle a participé à la résistance armée au Rojava lorsque l’État islamique a envahi le nord de la Syrie, et à partir de 2016, a poursuivit son travail au sein de la société civile et politique du Rojava en tant que membre du mouvement des femmes Kongra Star. Elle travaillait récemment au Kurdistan du Sud pour le mouvement des femmes où elle a été assassinée ce 18 janvier.

Firyal Sileman Xalid (Zelal Zagros)

Firyal Sileman Xalid (Zelal Zagros)

La prisonnière politique kurde Gülser Özbay, 68 ans, a été libérée de la prison de Sakran, à Izmir, après une détention de 31 ans et 6 mois. Elle avait été arrêtée en juillet 1992 à Agirî et, après plusieurs semaines de torture, condamnée à la prison à vie pour avoir attenté à  « l’unité et à l’intégrité » de la Turquie. En détention, elle a développé un cancer de l’utérus. En Turquie, les « condamnés à vie » sont normalement libérés après trente ans, mais de nombreux prisonniers politiques sont exemptés de cette règle. L’été dernier, lorsque Gülser Özbay a refusé une nouvelle fois de prendre ses distances avec le mouvement kurde, la date de sa libération a de nouveau été repoussée de six mois. De retour retour à Doğubayazıt, sa ville natale, elle a assisté aux élections primaires du Parti de l’Égalité et de la Démocratie du Peuple (Parti DEM) à la salle des fêtes Mem û Zin, un événement marquant dans le calendrier politique local. Gülser Özbay a souligné la situation précaire des nombreux détenus qui restent incarcérés, insistant sur la nécessité de prêter attention aux prisonniers malades et à leur lutte.

La Turquie poursuit ses bombardement contre les régions autonomes du nord et de l’est de la Syrie. En 72 heures, l’armée turque a mené des frappes aériennes sur 80 installations, principalement des des infrastructures énergétiques et des installations de service public. Outre les centrales électriques et les installations de gaz et de pétrole, l’aviation turque a ciblé des habitations, des centres agricoles et des usines. Les frappes du 14 janvier ont gravement endommagé des centrales électriques cruciales à Amûdê, Qamishlo, Kobanê, Tirbêspî et Aïn Issa, entraînant des coupures d’électricité généralisées. Suite aux bombardements, 2,5 millions de personnes sont privées d’électricité, d’eau, de gaz et de carburant dans la région.

 

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