En 2024, 993 personnes ont été exécutées en Iran, dont 915 en secret et 14 prisonniers politiques. Aujourd’hui, 57 prisonniers et prisonnières politiques attendent le même sort. La plupart ont été condamnés dans des procès opaques, à huis clos, sans la présence des médias ou d’observateurs indépendants. Des aveux ont été extorqués sous la torture. Les accusés sont souvent contraints d’accepter les avocats désignés par le gouvernement et doivent souvent faire face à des accusations vagues telles que « inimitié contre Dieu » ou « actions contre la sécurité nationale ».

Nombre d’entre eux ont été arrêtés lors des manifestations nationales de 2022, au cours desquelles les peuples d’Iran ont réclamé leur liberté. Leurs conditions de détention se caractérisent par le refus de soins médicaux (alors que plusieurs prisonniers souffrent de maladies graves) et de mise en isolement prolongée. Ces 57 prisonniers politiques reflètent l’opposition à la dictature par la diversité de leur engagement politique (membres du PJAK, des Moudjahidine du Peuple, simples manifestants, etc.), ethnique (Persans, Kurdes, Baloutches, Arabes…), de genre et d’âge : Soleiman Shahbakhsh, aujourd’hui âgé de 20 ans, a été arrêté à 12 ans; Behrouz Ehsani, un père de deux enfants, est âgé de 70 ans.

La liste des prisonniers et prisonnières condamnés à mort avec quelques informations sur leur cas

La répression des étudiants pro-palestiniens a mis en lumière la politique sécuritaire des universités américaines. L’une des plus grandes universités publiques du pays, l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign (UIUC), poursuit actuellement des manifestants dans des campements en utilisant des preuves issues de logiciels d’espionnages. Sa police, le département de police de l’Université de l’Illinois (UIPD) disposait d’un budget total de 13,5 millions de dollars pour l’exercice 2022-2023. 2 300 caméras sont actuellement installées sur le campus. L’université a récemment obtenu une subvention fédérale de près d’un million de dollars pour la création d’un « centre de lutte contre la criminalité en temps réel » qui permet de visionner les caméras de surveillance, d’effectuer des recherches dans les bases de données et d’utiliser des lecteurs de plaques d’immatriculation. L’UIPD a envoyé des photos d’un étudiant manifestant au Centre de renseignement et de lutte contre le terrorisme de la police d’État de l’Illinois, qui les a analysées par un logiciel de reconnaissance faciale.

Depuis au moins 2021, l’Université de l’Illinois a conclu un contrat avec Cellebrite, l’entreprise israélienne  de technologies de surveillance. L’université a renouvelé son contrat en novembre 2024, pour l’utilisation des logiciels Digital Collector et Inspector (un outil qui recherche l’historique Internet, les téléchargements, les localisations, les recherches récentes, etc.) pour 17 464,40 $. Ce renouvellement de contrat intervient après plus d’un an de génocide à Gaza et est en opposition directe aux préoccupations des étudiants, qui tentent d’obtenir depuis 2020, en vain, un référendum sur le boycott académique d’Israël. L’université est donc une cliente fidèle d’une entreprise complice des violations des droits humains en Palestine et ailleurs. Cellebrite a récemment vendu pour 54 millions de dollars d’outils à l’ICE, qui peuvent être utilisés pour la répression migratoire de Trump.

La guérilla des Comuneros del Sur a commencé à remettre ses armes au gouvernement colombien, dans le cadre de négociations de paix qui devraient aboutir à son désarmement dans les prochains mois. Ce groupe, composé d’environ 250 combattants, opère dans la province de Nariño, dans le sud-ouest de la Colombie, et négocie avec le gouvernement depuis l’année dernière. Le groupe a remis au cours des deux derniers jours 585 mines, grenades et roquettes à une unité de l’armée chargée de les détruire. Jusqu’à récemment, les Comuneros del Sur faisaient partie de l’Armée de libération nationale (ELN), une organisation d’environ 6 000 combattants qui combat toujours le gouvernement colombien.

Le 1er avril, le Conseil des deux quartiers kurdes d’Alep, la seconde ville de Syrie, les quartiers de Cheikh Maqsoud et d’Achrafiyah, ont passé un accord avec le nouveau gouvernement de Damas. Selon cet accord, les forces de sécurité kurdes (assayeshs) continueront d’assurer la sécurité de ces deux quartiers, mais les forces militaires kurdes (YPG et YPJ) se retireraient à l’Est de l’Euphrate. Depuis le début de la guerre civile, ces deux quartiers se sont auto-organisés et auto-défendus, parvenant presque toujours à rester en dehors des combats entre l’opposition islamiste et le régime baasiste (mais en combattant épisodiquement l’une et l’autre). Ces quartiers ont par ce fait servi de refuge aux habitants des autres quartiers de la ville.

Conformément à cet accord, les forces YPG et YPJ qui était stationnées à Alep ont quitté la ville et sont arrivées à Tabka hier 5 avril (pĥoto). L’accord a aussi permis un échange de prisonniers: 146 membres des Forces démocratiques syriennes (FDS), des YPG et des YPJ ont été libérés jeudi 3 en échange de 97 miliciens islamistes proches du gouvernement de Damas.

Depuis 10 mois, Tom et Marina, deux antifascistes sont en prison à Seysses. Iels sont accusé·es d’avoir attaqué plusieurs fascistes et de détenir du shit. La justice vient de refuser leur mise en liberté en argumentant sur le risque de récidive d’affrontements avec des groupes fascistes. Un appel est lancé aux personnes et collectifs de lutte à prendre toutes les initiatives qu’iels jugeront utiles pour obtenir la libération des camarades emprisonné.es.

L’anarchiste Francisco Solar (voir nos articles) était détenu depuis presque cinq ans à l’isolement, dans différents sections de sécurité maximale. Un durcissement du régime carcéral le gardait enfermé dans sa cellule pendant 21 heures par jour, sans télévision ni radio et avec des restrictions dans les parloirs. Après de nombreuses audiences et des chambres de conseil techniques, l’Administration pénitentiaire chilienne a été à court de prétexte pour maintenir ce régime punitif. Francisco est enfin sorti de l’isolement et été transféré dans la section n°33 de la prison La Gonzalina, où se trouvent d’autres prisonnier.es révolutionnaires.

Le Service de police du Nunavik (SPN) souhaite s’équiper d’une nouvelle technologie de capteurs biométriques afin de surveiller les signes vitaux des personnes incarcérées dans une cellule. Le porte-parole du SPN a exposé que ces capteurs doivent aider à faire la différence entre quelqu’un qui est endormi et quelqu’un inconscient suite à un problème de surdose (cinq personnes sont mortes d’une intoxication à l’alcool dans les cellules des postes de police du Nunavik depuis 2017). Mais l’usage de cette technologie est susceptible de s’élargir avec le monitoring H24 en temps réel d’une population carcérale.

Les salariés de Neuhauser ont appris ce 25 mars que le groupe InVivo a été condamné pour avoir mis à pied Christian Porta, délégué syndical CGT chez Neuhauser, propriété d’InVivo. La direction reprochait à Christian d’avoir publié des tweets et des vidéos dénonçant les conditions de travail dans l’entreprise. Elle doit désormais lui payer ses jours de mise à pied.

Les faits reprochés à Christian remontent à 2021, lorsque le groupe InVivo rachète le groupe Soufflet et l’entreprise de boulangerie et viennoiserie Neuhauser. L’offensive antisyndicale a commencé dès le moment où InVivo a gradué les sanctions après le rachat, l’une des premières ayant été de le sanctionner pour des vidéos et des tweets faits par le syndicat. Dans ces tweets, le syndicat dénonçait les pratiques patronales dans l’entreprise et dénonçait les posts Twitter du DRH du groupe qui s’attaquait au SMIC. Les vidéos dénonçaient la répression et les conditions de travail dans l’entreprise. Le DRH reprochait que les vidéos étaient tournées dans l’usine, mais surtout le fait qu’avec Jul en fond sonore, il y avait des gestes « de mitraillettes en l’air » (en fait le mot « Jul » fait avec les mains – photo), que c’était « antisémite », un « appel à la haine », etc.

Le cas Marie Gilow (voir notre article) n’est pas isolé. Une deuxième personne, de nationalité française, et vivant en Belgique depuis plus de 20 ans, active dans la vie associative et politique et notament dans la solidarité avec le Rojava, a également été placée en septembre 2024 sur liste « Terrorisme, Extrémisme, processus de Radicalisation » de l’OCAM, en tant que « prédicatrice de haine » de niveau 2. Suite à ce classement, elle a reçu dernièrement le même courrier de l’Office des Étrangers que Marie Gilow, menaçant de lui retirer son droit de séjour en Belgique et de lui interdire l’entrée sur le territoire, en invoquant la « sécurité nationale ».

La police de Las Vegas a arrêté un homme soupçonné d’avoir attaqué un centre de service Tesla plus tôt ce mois-ci avec des cocktails Molotov, qu’il aurait utilisés pour incendier plusieurs véhicules. Paul Hyon Kim, 36 ans, détenu au centre de détention du comté de Clark, fait face à de multiples chefs d’accusation, notamment d’incendie criminel et de destruction ou de dégradation de biens immobiliers ou personnels. Près de 20 showrooms et bornes de recharge Tesla ont été la cible d’incendies volontaires (voir nos articles). Hier était d’ailleurs une journée internationale d’action contre Elon Musk . Des rassemblements ont eu lieu devant quelque 200 concessions Tesla des Etats-Unis et d’Europe.

EDIT (31 mars) : Les attaques contre Tesla se poursuivrent. La borne de rechargement Tesla de Saint-Chamond, a été incendiée. Un tag signe l’action:  « Campagne anti-Tesla, borne to burn » (en savoir plus).

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