Une consultation publique a été lancée l’année dernière en République d’Irlande afin de mettre à jour la loi contre les « discours de haine ». L’extrême-droite irlandaise organisait hier une manifestation contre cette loi, dans le centre de Dublin, et les forces antifascistes ont formé une contre-manifestation. Plusieurs heurts ont opposés les antifas et membres de la Garda Síochána, ces policiers s’interposant pour protéger le rassemblement d’extrême-droite. Il en a résulté plusieurs blessés dont un policier, et six arrestations. Ces six personnes ont depuis été relâchées dans l’attente de leur comparution.

Membres de la Garda Síochána

Pour l’Acte 64 des gilets jaunes, un appel national à manifester avait été lancé à Montpellier. Si le début de la journée a été calme, avec une manifestation marchant vers la place de la Comédie, la situation s’est tendue en milieu de journée quand des centaines de manifestants venus d’autres villes ont rallié le cortège. Il y avait d’ailleurs eu quatre interpellations en amont de la manifestation au motif que les personnes transportaient du matériel prohibé en manifestation. Les vitrines d’un restaurant MacDonald’s, une boutique SFR et une agence du Crédit Mutuel ont été taguées et dégradées. Certains manifestants ont ensuite jeté des pavés et des pierres en direction des forces de l’ordre qui ont eu recours à des gaz lacrymogènes et à un canon à eau pour disperser les manifestants place de la Comédie. Selon la préfecture de l’Hérault, 23 personnes ont été arrêtées. A Paris, la préfecture de police avait pris un arrêté d’interdiction de manifestation mais des gilets jaunes se sont bien rassemblés samedi en début d’après-midi place du Palais-Royal, devant le Conseil d’Etat. Nassé, le cortège n’a jamais pu réellement s’élancer pour se diriger vers l’Assemblée nationale, lieu d’arrivée initialement envisagé avant l’arrêté de la préfecture de police. Selon cette dernière, trois personnes avaient été arrêtées et 403 autres verbalisées. D’autres rassemblements ont eu lieu, notamment à Toulouse, Lyon, Bordeaux, Lille ou Nantes.

La place de la Comédie ce samedi

L’armée d’occupation a violemment dispersé des marches condamnant le plan de Trump dans toute la Cisjordanie, en ayant recours à des balles réelles, des balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. En plusieurs occasions, de jeunes palestiniens ont caillassé les forces d’occupation après avoir mis le feu dans des pneus. Plusieurs manifestants ont été blessés par les tirs des forces d’occupation, dont un adolescent de 15 ans qui a été gravement blessé. Des dizaines de Palestiniens ont dû être soigné parce qu’ils avaient respiré des doses massives de lacrymogènes.

Les forces d'occupation à Hebron

L’élection présidentielle du 12 décembre 2019 n’a guère desserré l’étau sécuritaire sur la population algérienne. En dépit des appels au dialogue du président contesté Abdelmadjid Tebboune, les autorités algériennes ont arrêté des dizaines de militants qui ont participé à des manifestations pacifiques. D’impressionnants dispositifs policiers quadrillent les rues, des barrages filtrent les entrées de la ville chaque jour de manifestation, les têtes d’affiche du Hirak sont arrêtées, souvent avant même les manifestations. Début janvier cependant, 76 manifestants incarcérés ont été libérées attendant de comparaître devant les tribunaux algériens. Mais si des personnes ont parfois été acquittées, la plupart restent en liberté provisoire, en attente de leur jugement. Il s’agit surtout des personnes qui étaient poursuivies pour port du drapeau amazigh. 35 personnes incarcérées sont des détenus d’opinion antérieurs au Hirak (l’une d’entre elles est morte en prison en juin dernier, après y avoir contracté une infection lors de conditions de détention désastreuses), et une centaine de détenus du Hirak sont toujours derrière les verrous. Le décompte est très difficile en raison du flux continu des arrestations et des extraordinaires disparités du traitement juridique des affaires dans le pays.

Plusieurs procès et rendus de verdicts, attendus en février, seront éclairants sur les dispositions du pouvoir à l’égard du mouvement. Mercredi 5 février, la justice décidera du sort de 33 manifestants d’Aïn Temouchent (à 80 km à l’ouest d’Oran) arrêtés le 13 décembre, au lendemain du scrutin présidentiel. Le procès de 20 des 76 manifestants remis en liberté se tiendra, lui, dimanche prochain, le 9 février. Si des personnes ont été acquittées, plusieurs lourdes condamnations ont récemment été prononcées. Le journaliste de la webradio Sarbacane Abdelkrim Zeghileche a ainsi écopé, le 21 janvier, de six mois ferme de prison, pour avoir émis sans autorisation et pour offense au chef de l’État. Il doit également être jugé pour « attroupement non armé », mercredi 5 février. Le syndicaliste et défenseur des droits humains Kaddour Chouicha purge, lui, une année de prison. Il attend son procès en appel. Et le sort de plusieurs personnalités du mouvement, poursuivies pour atteinte à l’intégrité nationale, inquiète. Ceux, en particulier, de l’activiste Samir Benlarbi, du journaliste Fodil Boumala, de l’ancien secrétaire général du parti d’opposition Front des forces socialistes Karim Tabbou, voire du président du Rassemblement actions jeunesse, Abdelwahab Fersaoui. Autant de figures incarcérées depuis septembre ou octobre 2019.

Manifestation du Hirak, le 20 décembre à Alger

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Mercredi 29 janvier, une dizaine de guérilleros maoïstes a été accrochée par un détachement du 73e bataillon d’infanterie de l’armée gouvernementale dans le village de Kinam (province de Sarangani). Après l’affrontement, les soldats ont récupéré un fusil M-16, un fusil M653, des effets personnels et des documents politiques. Les membres de la NPA appartiendraient au Front de guérilla Tala.

La province de Sarangani

 

Des affrontements ont éclaté, mercredi, en Cisjordanie entre des Palestiniens dénonçant le prétendu “accord du siècle” américain et l’armée israélienne. L’armée israélienne a fait recours à des balles réelles, des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogènes pour disperser les Palestiniens. 41 Palestiniens ont été blessés, dont 3 touchés par balles réelles. Deux manifestants ont été deux blessés par balles réelles dans le quartier Jabal al-Tawil, un autre a été la cible de tirs à balles réelles par un colon israélien à Beit Sira.  Ces événements interviennent un jour après que le président américain ait révélé le prétendu « accord du siècle », mardi, lors d’une conférence de presse à Washington en présence du Premier ministre israélien. Le plan, qui a été rejeté par l’Autorité palestinienne et toutes les factions de la résistance, prévoit la création d’un État palestinien sous la forme d’un archipel relié par des ponts et des tunnels et de faire de la ville de Jérusalem la capitale “indivisible” d’Israël.

Les affrontements à Ramallah

Après un an et demi de clandestinité, samedi 25 janvier, Gabriel Pombo da Silva a été arrêté au Portugal, la région de Monção. La police portugaise aurait bénéficié de l’aide des polices espagnole et italienne. Gabriel était sorti de prison en 2016 (voir notre article), mais il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international, l’Espagne voulant lui faire purger un supplément de peine de dix ans de prison pour des faits datant des années ’90. Dans la clandestinité, Gabriel a continué à se battre et à apporter sa propre contribution à la lutte anarchiste notamment via ses textes. La cour d’appel de Guimarães dispose désormais de 60 jours pour décider de le libérer ou de le remettre en Espagne. En attendant, il est enfermé à titre préventif dans une prison du nord du pays.

Gabriel Pombo da Silva

250 manifestants s’étaient rassemblés hier lundi devant le Cercle de Lorraine pour empêcher la tenue de la conférence “Back From Davos”. Ils étaient issus de 25 collectifs différents, parmi lesquels Act For Climate Justice et Jeunes FGTB Bruxelles, des Gilets jaunes étaient aussi présents. La police a fait barrage devant les grilles du bâtiments. Certains manifestants sont montés sur des poteaux. D’autres se sont enchaînés bras à bras par des tubes. La police a fermé la circulation automobile dans le tunnel Louise vers la place Poelaert et en surface sur les voies allant de l’arrêt Louise vers la place Poelaert. Les policiers sont ensuite brutalement intervenus pour dégager les manifestants vers 19h45. Un manifestant a reçu un coup de matraque sur la tête. Il a été voir un médecin qui l’a redirigé vers les urgences pour se faire recoudre. Les policiers ont aussi fait usage de gaz. S’ils n’ont pas réussi à faire annuler la conférence “Back From Davos”, les manifestants l’ont considérablement perturbée et réduit drastiquement le nombre de participants.

Devan le Carcle de Lorraine hier soir

Une nouvelle fois, une marche féministe s’est terminée par des affrontements à Mexico. Samedi, la police, les journalistes et certains immeubles officiels ont été attaqués avec des bouteilles de peintures ou des cocktails Molotov par des manifestantes, malgré un déploiement policier massif (1.600 agents). La manifestation contre les féminicides est partie du Palais des Beaux-Arts pour marcher sur le Sénat. Trois policières ont été hospitalisées.

A Mexico ce samedi

La signification de l’abandon de la grenade GLI-F4 par le ministère de l’intérieur français (voir notre article) se révèle être très faible. D’abord parce que sa remplaçante reste un engin pouvant mutiler, même si elle explose sous l’effet d’un dispositif pyrotechnique plutôt qu’un explosif au sens strict (ce qui implique une onde de choc moindre). Dans son mémoire de défense devant le Conseil d’Etat en mai dernier, le ministère de l’intérieur écrivait : «Le choix de la grenade GM2L, dont la puissance (et donc la dangerosité pour quiconque voudrait ramasser un tel projectile) est quasiment similaire à celle de la GLI-F4, malgré l’absence d’explosif». Cependant, la GM2L produirait moins d’éclats vulnérants, du fait de l’emploi de plastique polyéthylène élastomère.

Mais outre cet aspect technique, l’annonce du retrait de la GLI-F4 pourrait simplement correspondre à l’épuisement des stocks! En effet, la GLI-F4 n’est plus produite depuis 2014, et le ministère de l’Intérieur annonçait il y a déjà un an et demi qu’elle serait utilisée jusqu’à l’épuisement des stocks. Interrogé par Libération sur la quantité de GLI-F4 restantes dans les armureries de la police et de la gendarmerie, le cabinet du ministère de l’Intérieur n’a pas répondu…

Fiche technique de la GM2L