Depuis samedi 14 mai, des dizaines de manifestants reçoivent des interdictions de manifester le 17 mai. Ces arrêtés sont administratifs, c’est-à-dire qu’ils ne relèvent d’aucune procédure judiciaire et ne viennent donc sanctionner aucun comportement délictueux avéré ou même supposé. Le seul fondement de ces lettres de cachet sont les notes blanches de la DGSI et le ciblage politique de manifestants qui s’organisent contre la Loi Travail. Au prétexte de la lutte antiterroriste et grâce aux pouvoirs exceptionnels de l’état d’urgence, le ministre de l’Intérieur s’octroie donc le droit de décider de qui est autorisé ou non à manifester. Les personnes « interdites » de manifestation sont menacée de 6 mois d’emprisonnement.

Manifestation contre la loi Travail

Manifestation contre la loi Travail

L’état-major turc a annoncé la perte de huit soldats tués et huit autres blessés vendredi dans des opérations contre le PKK dans la province kurde de Hakkari. Six soldats ont été tués lors d’affrontements près d’une base militaire du district de Cukurca et deux autres ont péri dans le crash d’un hélicoptère militaire qui se rendait sur les lieux en renfort, a détaillé l’armée turque dans un communiqué. En fait de crash, l’hélicoptère (de modèle Cobra, donc de type « canonnière volante ») a été abattu par un missile sol-air portatif à guidage infrarouge « Igla », comme le montre des vidéos mises en lignes par la guérilla kurde. C’est le deuxième hélicoptère abattu en peu de temps par les combattants du PKK. L’entrée en possession de ces missiles (de fabrication russe, qui étaient détenus en grande quantité par les armées syrienne et irakienne) pourrait transformer le rapport de forces au Kurdistan.

Combattant du PKK avec le lance-missiles Igla

Combattant du PKK avec le lance-missiles Igla

Les forces de l’ordre, venues en nombre, ont empêché samedi quelque 700 manifestants de défiler dans le centre de Rennes pour protester contre les violences policières, au lendemain d’une soirée d’incidents. Un dispositif très lourd de quelque 500 hommes a encerclé la vaste esplanade Charles-de-Gaulle, tout près de la gare, faisant usage de gaz lacrymogènes et de lanceurs de balles de défense pour empêcher les manifestants qui s’étaient rassemblés vers 13H00 de partir en cortège dans la ville.

Ce samedi après-midi à Rennes

Ce samedi après-midi à Rennes

Les manifestants ont lancé des projectiles en direction des forces de l’ordre en criant
« La police mutile, la police assassine ». Les manifestants étaient autorisés à quitter la place après avoir montré le contenu de leur sac-à-dos aux policiers. Les forces de l’ordre ont veillé à empêcher que des petits groupes se reconstituent dans le centre-ville. Elles étaient appuyées par deux hélicoptères, n’ont pas eu à faire usage des quatre canons à eau qui avaient été prépositionnés. Avant la manifestation, les forces de l’ordre avaient effectué 22 contrôles d’identité auprès de personnes qui se rendaient sur l’esplanade. Quatre ont été placées en garde à vue, dont une qui aurait été en possession d’un marteau et trois autres qui ont refusé de se soumettre à des prises d’empreintes.

Les agents de la Direction contre le terrorisme (DIRCOTE) ont découvert 10 dépôts clandestins de la guérilla du PCP-SL dans la région de La Convencion (Cuzco). Ces dépôts contenaient du matériel explosif, des vêtements, des fournitures militaires, du matériel de propagande politique, du matériel information et de télécom. Ce matériel a été reconnu comme ayant été employé par les guérilleros maoïstes actifs dans la vallée de la rivière Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM) et lors de la série d’actions qui ont eu lieu lors des dernières élections présidentielles.

Une partie du matériel saisi

Une partie du matériel saisi

Pour détecter des voitures volées et alimenter le registre des véhicules de la ville, la police de Philadelphie a fait circuler l’un de ses véhicules sous les traits d’une voiture Google Street View, du nom du service chargé de photographier les rues des villes. Sauf qu’en lieu et place de la caméra à 360° qui coiffe habituellement les Google Car, ce véhicule comportait sur son toit un lecteur automatique de plaques d’immatriculation. Cet appareil, appelé ELSAG MPH-900, est équipé d’une caméra thermique capable de lire ces plaques grâce à la différence de température entre la plaque elle-même et les lettres en relief. La municipalité utilise une dizaine de lecteurs de ce genre depuis 2014. La supercherie a été découverte parce que le pare-prise du véhicule arborait la vignette indiquait son appartenance au Philadelphia Office of Fleet Management, chargé de la flotte de véhicules municipaux.

La voiture de police maquillée

La voiture de police maquillée

Esmail Abdi, secrétaire de l’Association Syndicale des Enseignants Iraniens, a été libéré de la prison d’Evin le 14 mai sous caution. Il reste en sursis jusqu’à la finalisation de sa peine. Esmail Abdi et Jafar Azimzadeh, président de l’union libre des travailleurs iraniens, ont entamé une grève de la faim le 29 avril dernier (voir notre article). Jafar Azimzadeh est toujours en prison où son état de santé se serait fortement dégradé.

Jafar Azimzadeh et Esmail Abdi

Jafar Azimzadeh et Esmail Abdi

La police allemande a annoncé dimanche l’arrestation de 120 militants écologistes à la suite d’une manifestation dans l’est du pays, visant à dénoncer le recours aux énergies fossiles. Les affrontements ont eu lieu samedi quand près de 300 manifestants ont tenté, certains avec succès, de pénétrer dans l’enceinte de la centrale thermique Schwarze Pumpe appartenant au groupe public suédois Vattenfall, à Lausitz. Deux manifestants ont été blessés lors des interpellations et emmenés à l’hôpital, a ajouté la police.

La manifestation, à laquelle participaient plus de 2.000 personnes selon les organisateurs, s’inscrivait dans le cadre de la campagne internationale « Break Free » pour exiger une réduction drastique des énergies fossiles. Depuis vendredi, les militants anti-charbon bloquent une mine alimentant la centrale thermique de Schwarze Pumpe. Samedi, ils ont réussi samedi à intercepter certains chargements de charbon, contraignant la centrale à réduire sa production. L’Allemagne, qui va fermer toutes ses centrales nucléaires d’ici à 2022, dépend encore à 42% du charbon pour sa production d’électricité.

Arrestation à Lausitz

Arrestation à Lausitz

Vendredi soir, les incidents ont été très nombreux entre plusieurs centaines de jeunes et les forces de l’ordre après l’évacuation à l’aube d’une salle municipale, rebaptisée «Maison du peuple» par les opposants à la loi Travail, après douze jours d’occupation (voir notre article). Dans un premier temps, un face à face calme a débuté entre quelque 200 jeunes et des forces de l’ordre qui les empêchaient de réinvestir les lieux dont ils ont été délogés. Puis, vers 21 h 30, alors que le nombre des manifestants, dont beaucoup étaient cagoulés, avait beaucoup grossi, certains ont commencé à s’en prendre à des caméras de surveillance ou aux palissades du chantier du métro situé sur la place Sainte-Anne. Ils s’en sont pris au commissariat de la rue de Penhoët dont ils ont brisé les vitres. Une nouvelle manifestation était prévue ce samedi à Rennes contre les violences policières. Celle-ci est interdite par les autorités. Plusieurs centaines de policiers et des unités mobiles sont annoncées dans le centre-ville par la préfecture. Au total, sept compagnies de CRS et quatre canons à eau seront déployés.

Le commissariat rue Penhoët à Rennes:

Le commissariat rue Penhoët à Rennes:

A Toulouse, des incidents ont émaillé la fin de la manifestation contre la loi Travail. Après avoir emprunté le parcours prévu, les manifestants ont poursuivi leur course une fois arrivés au point supposé de dispersion. Le cortège s’est scinder en deux une fois arrivé au Canal du Midi aux environs de 14 h. Environ 800 manifestants, selon la police, se sont alors rendus devant le commissariat central, pour réclamer la libération de quatre militants, interpellés et placés en garde suite à l’occupation de la permanence de la députée Martine Martinel la veille. Une délégation syndicale ayant été reçue dans les locaux de police, ceux-ci ont été libérés une demi-heure plus tard.

Peu après 16 h, plusieurs centaines de manifestants étaient de retour au point de départ de la manifestation, à François-Verdier. C’est alors que les forces de l’ordre présentes sur place ont fait usage de grenades lacrymogènes ainsi que de grenades de désencerclement pour disperser les manifestants, place Dupuy, où trois personnes ont été interpellées. Du gaz lacrymogène a également été envoyé dans la station de métro, vers laquelle tentaient de partir des manifestants. Le cortège s’est ensuite dirigé vers le Grand Rond, où les forces de l’ordre ont procédé à de nouvelles interpellations. Au total neuf personnes ont été interpellées suite à des jets de projectiles contre les forces de l’ordre.

Les affrontements à Toulouse

Les affrontements à Toulouse

Un détachement de la 303e brigade d’infanterie de l’armée philippines menait une opération anti-guérilla hier à Sitio Carbon (région du Visayas occidental) quand il s’est retrouvé sous le feu d’une dizaine de combattants de la NPA. Trois militaires ont été tués et deux autres blessés.

Militaires philippins

Militaires philippins

Le campus de Vanderbijlpark de la Vaal University of Technology (VUT) a été le théâtre de violents affrontements entre étudiants et policiers. L’université avait été fermée suite à une série de manifestations étudiantes cette semaine et comptait reprendre les cours. Un mémorandum remis à l’université par les étudiants cette semaine, ce qui a exigé la libération des étudiants qui avaient été arrêtés ou suspendus en raison des protestations sur le campus. De violents affrontements ont éclaté, un bâtiment a été inciendié et les policiers ont fait usage de balles en caoutchouc et de grenade de désencerclement. L’université avait annoncé l’intention de reprendre les cours le jeudi, mais elle restera fermée jusqu’à nouvel ordre.

Bâtiment incendié à la VUT mercredi

Bâtiment incendié à la VUT mercredi