Le 1er mai 2024, des militants d’Extinction Rebellion avaient aspergé la façade de l’immeuble de la Direction générale de l’aviation civile, avec des extincteurs et des balles de peinture (lavables à l’eau). Six d’entre eux étaient convoqués ce jeudi 23 janvier, accusés de dégradation de matériel. Ce geste avait pour but de dénoncer les taxis volants à Paris, une aberration écologique. Arrêtés, ils ont été en proie à des méthodes d’enquêtes illégales pour ce type de délit, des perquisitions injustifiées et des gardes à vue répétées, ainsi qu’une intrusion dans leur vie privée.

Le procureur avait donné carte blanche à la gendarmerie, elle avait ainsi une totale liberté et aucune limite pour retrouver les auteurs des actes. Reconnaissance faciale, réquisitions auprès d’organismes comme la CAF ( Caisse d’Allocations Familiales ), les syndics de copropriétés ou encore les caisses de sécurité sociale, les opérateurs de téléphonie ont été contactés pour obtenir une géolocalisation en temps réel des personnes.

Une militante dénonce ces mesures :« Ils ont vérifié auprès des copropriétés pour avoir les codes d’entrée de nos immeubles, ont appelé la CAF pour avoir nos adresses, EDF… Tous ces organismes qui ont été appelés ont été mis au courant qu’il y avait une enquête sur nous ». Les militants risquent 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. 

Des représentants de la CGT se sont réunis en nombre ce vendredi 24 janvier 2025 devant la gendarmerie de Bayeux (Calvados). Pour cause, deux des leurs, Yves Fernandez et Cédric Surire y sont convoqués suite à la manifestation du 15 mars 2023, à l’époque du mouvement contre la réforme des retraites. Les gendarmes ont abordé la question des tags qui ont été réalisés devant la permanence de Bertrand Bouyx, député (Horizons) du Calvados – considérées comme « dommages légers ». Ces types d’infractions sont passibles d’une amende de 3 750€ et de travaux d’intérêt général.  Il y avait eu des manifestations historiques sur Bayeux en 2023, on n’avait pas vu autant de monde dans les rues de la ville depuis mai 1968.

Le tribunal correctionnel de Fort-de-France a condamné ce vendredi 24 janvier Rodrigue Petitot, leader du mouvement contre la vie chère ( RPPRAC ), à un an de prison avec sursis pour des « menaces et actes d’intimidation » envers le préfet de la Martinique ainsi qu’à 500 euros d’amende. La justice estime que les faits ne s’apparentaient pas à une action militante. Il était reproché à Rodrigue Petitot de s’être introduit sans autorisation avec trois autres militants dans la résidence préfectorale le 11 novembre et de s’en être pris verbalement au représentant de l’État, Jean-Christophe Bouvier (voir article ici ). Trois autres militants présents lors des « actes d’intimidations » seront jugés le 31 mars. Les deux jours d’audience marathon, mardi et mercredi, ont été suivis par de nombreux manifestants qui s’étaient massés devant les grilles du tribunal, en soutien à Rodrigue Petitot surnommé le « R ».

ÉDIT: Libération ce vendredi 24 janvier de Rogrigue Petitot, le leader du mouvement contre la vie chère, il écope finalement d’un an avec sursis, d’un aménagement de peine avec le port d’un bracelet électronique et 1 000 euros d’amende. Il reste déterminé dans son combat. « On va faire en sorte que tous ceux qui ont fait des annonces, que ce soit suivi d’actions, que la grande distribution se mette à genoux. Elle va plier. Elle va respecter le peuple martiniquais ».

En février 2022, le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin annonce sur Twitter/X son intention de dissoudre le Collectif Palestine Vaincra à la demande d’Emmanuel Macron pour « appel à la haine, à la violence et à la discrimination ». Le 9 mars, le décret de dissolution est adopté en Conseil des Ministres et publié le lendemain au Journal Officiel. Face à cette gravissime attaque contre la liberté d’association, le Collectif Palestine Vaincra dépose un recours devant le Conseil d’État. Saisi en urgence, le juge des référés décide de suspendre le décret le 29 avril 2022 considérant que nos prises de positions ne constituaient pas « un appel à la discrimination, à la haine ou à la violence ou des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme. » (voir notre article)

Après plus de 2 ans et demi d’attente, l’audience au fond du décret de dissolution du Collectif Palestine Vaincra se tiendra au Conseil d’État ce lundi 27 janvier 2025. La décision sera rendue dans un délai de 2 à 3 semaines. Dans ce contexte, l’organisation pro-palestinienne appelle à signer la pétition et organiser des actions de solidarité.

 

En 2018, des membres de Handi-Social organisent des blocages à la gare Matabiau, à Toulouse (où il est impossible pour les personnes handicapées d’avoir accès seules aux trains) et à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Ils envahissent les voies et les pistes, perturbant la circulation des trains et des avions. Ces actions donnent lieu à un procès. Lors de ce dernier, auquel les condamnés ne peuvent entièrement assister, faute d’accessibilité, 16 militant·es sont condamné·es en première instance à des peines de prison de deux à six mois avec sursis.

Après réévaluation par la cour d’appel, ces peines sont transformées en amendes pouvant aller jusqu’à 2000 € doublées de sursis. Handi-Social saisit alors la Cour de cassation, dénonçant une atteinte à la liberté d’expression à travers ces condamnations. Le verdict est tombé ce jeudi 8 janvier : la demande est rejetée.

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Ils étaient jugés pour ne pas s’être présentés à une commission d’enquête parlementaire relative aux affrontements survenus à Sainte-Soline en 2023. Des affrontements avaient éclaté le 25 mars lors d’une manifestation près de cette réserve d’eau en construction, quadrillée par 3 000 gendarmes. Ces affrontements avaient fait de nombreux blessés, dont deux manifestants restés plusieurs jours dans le coma ( voir article ici ). Identifiés comme principaux porte-parole du mouvement, les deux prévenus avaient été convoqués devant cette commission. Dans un courrier, ils avaient signifié leur refus de s’y présenter, souhaitant répondre uniquement par écrit.

Lors de l’audience du jeudi 15 janvier devant la Cour d’appel française de Paris, Gino et ses avocats ont obtenu un succès important, l’extradition n’est pas à l’ordre du jour, du moins pour le moment. Le tribunal français a constaté qu’en Hongrie il y a des manquements systématiques au droit à un procès. Le tribunal a demandé aux autorités hongroises des informations complémentaires sur les conditions de détention. La justice française exige des garanties pour qu’un éventuel procès porte sur des faits et non sur l’orientation politique de l’inculpé. Les autorités hongroises ont quinze jours pour transmettre les informations demandées. Une nouvelle audience est prévue pour le 12 février, à 14 heures, Gino reste jusqu’à cette date en détention provisoire.

Kamel Brahmi, secrétaire général de l’union départementale de Seine-Saint-Denis , membre de la direction nationale de la CGT a été arrêté le 13 janvier lors d’une mobilisation pour la réouverture de la clinique Vauban. À la mairie de Livry-Gargan, une réunion avait lieu mais une nouvelle fois la CGT n’y était pas invitée, alors qu’elle porte un projet concret de reprise d’activité. Les manifestants ont tenté de pénétrer dans le bâtiment, alors qu’il maintenait les portes ouvertes, le syndicaliste a été brutalement interpellé par la police municipale. Mis au sol par une balayette, menotté, il a été emmené au commissariat. Les manifestants se sont immédiatement dirigés vers le lieu de détention pour soutenir le syndicaliste. Kamel Brahim a été libéré dans la soirée, une plainte à son encontre a été déposée par un policier municipal.

Ce mardi 7 janvier dans le centre de Rennes, un rassemblement a donné lieu à quelques échauffourées avec la police. Sur les réseaux sociaux, un  appel à « une fête populaire » avait été lancé par le syndicat étudiant « Union pirate » après le décès de Jean-Marie Le Pen, et souhaitant « qu’il emporte ses idées dans sa tombe ». À partir de 20 h, plusieurs dizaines de personnes ont rejoint le lieu de rendez-vous. Des feux d’artifice et des confettis ont été tirés tandis que des manifestants dansaient autour d’une poubelle incendiée scandant « Rennes, Rennes, antifa ». Présente sur place, la police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, donnant lieu au jeu du chat et de la souris dans les rues adjacentes. Certains militants, le visage dissimulé, ont tenté d’ériger des barricades pour ralentir l’avancée des forces de l’ordre, au cri de « tout le monde déteste la police ». Des scènes similaires ont été rapportées notamment à Paris et à Nantes.

Au côté d’un autre militant de Révolution Permanente, son porte-parole Anasse Kazib a annoncé sur X être poursuivi en justice en raison d’un tweet de soutien à la Palestine. Le procès aura lieu le 18 juin 2025 et s’inscrit dans la vague de criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine en France où des centaines de personnes ont déjà été réprimées à l’image de Jean-Paul Delescaut, représentant de l’UD CGT 59 condamné à un an de prison avec sursis pour un tract (voir notre article).