À l’issue d’une procédure ouverte en 2019, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) avait conclu qu’Amazon France Logistique (AFL) avait mis en place “un système de surveillance de l’activité et des performances des salariés excessivement intrusif” au regard du règlement général sur la protection des données. L’amende de 32 millions d’euros infligée à AFL équivaut à près de 3% du chiffre d’affaires de l’entreprise. Le Cnil  pointait notamment un recueil des données de productivité de manière massive via les scanners utilisés par les employés des entrepôts et des indicateurs. Le “stow machine gun” note lorsqu’un article est scanné “trop rapidement”, en moins de 1,25 seconde tandis que l’”idle time” signale une période d’inactivité de plus de dix minutes. Pour la Cnil, ce système conduit potentiellement les salariés à devoir justifier toute interruption de l’activité de leur scanner, faisant “peser sur eux une pression continue”.

Amazon a annoncé ce vendredi faire appel de sa condamnation et assure que le premier indicateur – qu’il va désactiver – vise à vérifier que chaque salarié inspecte correctement chaque article, et n’adopte pas des postures propres à compromettre sa sécurité et sa santé (!). Quant au second – dont le seuil de déclenchement va passer à 30 minutes -, il sert, selon l’entreprise, à identifier une défaillance anormale. En 2021, le chiffre d’affaires d’AFL s’élevait à 1,135 milliard d’euros, pour un résultat net de 58,9 millions d’euros.

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Plus de 20 000 personnes font actuellement l’objet, en France, d’une surveillance de la part des services de renseignement. Les méthodes utilisées ne sont pas nouvelles mais, elles se sont démultipliées depuis la loi Renseignement de 2015. Le nombre de personnes géolocalisées en temps réel par les services de renseignement a ainsi été multiplié par dix en sept ans, passant de 1140 cas en 2015 à 10 901 en 2022. Les captations de paroles et d’images dans un lieu privé (de la pose de micros ou de caméras dans un domicile à la captation de l’environnement sonore via un smartphone espionné, par exemple) ont connu une hausse de 36 % entre 2016 et 2022, passant de 2427 à 3314 cas. Depuis 1991, le nombre de lignes téléphoniques pouvant être écoutées simultanément a triplé, passant de 1180 alors à 3800 aujourd’hui.

En 2017, la moitié des demandes de mise en œuvre d’une technique de renseignement l’était au titre de la prévention du terrorisme. Ce taux est tombé à 38 % en 2022. Dans le même temps, la part des demandes motivées par la « prévention des atteintes à la forme républicaine des institutions, des actions tendant au maintien ou à la reconstitution de groupements dissous et des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique » (principal motif visant les militant·es), est passée de 6 % à 12 %, après un pic à 14,2 % en 2020 et au même niveau en 2021. Plus d’infos dans cet article.

Nombre de personnes surveillées en France (Source : Basta)

Plusieurs dizaines de personnes ont pris pour cible le commissariat de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) dimanche soir, procédant à d’importants tirs de mortiers d’artifice et de projectiles. Des renforts ont dû être déployés pour sécuriser le bâtiment. Cette révolte a éclaté suite à la mort d’un jeune, tué quatre jours plus tôt dans une collision avec un véhicule de police, alors qu’il circulait sur un scooter à Aubervilliers. Neuf personnes ont été arrêtées suite à ces affrontements.

Le placement en détention provisoire d’Hervé Pinto, président du Kollectif Jistiss Matinik, a provoqué deux nuits d’émeutes en Martinique. Dimanche, plusieurs incendies avaient déjà été déclenchés dans le centre-ville de Fort-de-France aux cris de « Libérez Pinto », un activiste qui dit être l’héritier d’un terrain dont il aurait été spolié sur la commune des Trois-Ilets. Les habitants de la résidence construite sur le terrain revendiqué par Hervé Pinto, se disant intimidés, avaient mené une action en justice et l’homme a interdiction de s’approcher du quartier. Le militant anticolonial a été interpellé dans une zone où il avait justement interdiction de se rendre. Dès 21 heures locales lundi, des manifestants masqués ont installé des barricades enflammées à l’entrée du quartier Sainte-Thérèse, à Fort-de-France. Ils ont jeté des cocktails Molotov sur un véhicule de gendarmerie mobile et tiré à trois reprises à balles réelles sur les forces de l’ordre. Des émeutiers ont pillé une station-service et incendié un commerce et au moins cinq voitures. Quatre personnes ont été interpellées.

 

 

 

Plus les semaines passent et plus il apparaît que l’implication de l’armée de Terre pour assurer la sécurité des Jeux Olympiques de Paris, à partir de juillet prochain, sera importante. En novembre, le gouverneur militaire de Paris avait annoncé que 10 000 militaires seraient mobilisés pour sécuriser les sites. Deux mois plus tard, il était question d’en solliciter deux fois plus. Même si l’armée de Terre ne sera pas la seule sollicitée, l’armée de l’Air & de l’Espace assurera la surveillance aérienne de l’évènement, cela veut dire que la Force opérationnelle terrestre aura à engager environ 25 % de son effectif durant le mois olympique (elle compte 77 000 hommes). D’où le projet de créer le statut de « volontaire découverte de l’armée de Terre » (VDAT).

Cette nouvelle forme d’engagement fera l’objet d’une expérimentation pendant la période olympique. Il s’agit ainsi de recruter, sous statut militaire, de jeunes Français pour une durée de seulement quatre mois, l’idée étant de leur permettre de « découvrir l’armée de Terre de l’intérieur ».  Après une formation militaire initiale adaptée, complétée par un entraînement ciblé au sein d’une unité opérationnelle, de jeunes volontaires sera déployée en région parisienne et intégrée dans des missions  qui pourront comprendre la participation à la sécurisation de sites militaires, à des cérémonies officielle. Nourris, logés et blanchis, les VDAT percevront une solde de base de 790 euros nets par mois, celle-ci pouvant être « complémentée par des indemnités relatives à un engagement opérationnel », soit environ 1000 euros nets par mois supplémentaires. À la fin de leur contrat, les VDAT pourront, s’ils le souhaitent, rejoindre la réserve opérationnelle ou s’engager dans l’active.

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Deux ans après le décès d’Yvan Colonna une manifestation a réuni six cent cinquante personnes pour rendre hommage au militant agressé mortellement dans sa cellule. A proximité de la préfecture de Haute-Corse, dans le centre-ville de Bastia, de jeunes indépendantistes ont lancé des projectiles, dont plusieurs cocktails Molotov sur les forces de l’ordre. Les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes et les heurts ont duré près de deux heures. Un manifestant a été hospitalisé en urgence.

En réaction à la présence du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin en Kanbaly/ Nouvelle-Calédonie, une manifestation indépendantiste avait lieu mercredi, à Nouméa, pour dénoncer le projet de dégeler le corps électoral. Elle a été marquée par des heurts avec les forces de l’ordre. C’est la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), composée de mouvements et de syndicats dans la mouvance indépendantiste (UC, PT, MOI, l’USTKE…), elle a organisé la manifestation mercredi. L’action consistait à marcher depuis le Mwâ Kââ pour, dans un premier temps se rendre au gouvernement afin d’informer les élus de leur demande du retrait du projet de loi constitutionnelle qui doit ouvrir le corps électoral citoyen. Puis, dans un second temps se rendre au haut-commissariat afin de remettre notre courrier au ministre de l’Intérieur et des Outre-mer. Lors du déplacement, les responsables des forces de l’ordre leur ont indiqué un trajet qui selon eux devrait être sûr pour tous. »C’est ainsi que les manifestants ont été conduits dans un traquenard par la mise en place de camions militaires à l’angle des rues Anatole -France et Général-Mangin. Les affrontements ont alors commencé, faisant plusieurs blessés.

 

Six opposants au projet d’autoroute A69 Toulouse-Castres ont été interpellés ce dimanche 18 février lors d’une manifestation interdite à Saïx, dans le Tarn. Alors que les forces de l’ordre encerclent depuis samedi les arbres sur lesquels campent des opposants pour empêcher la poursuite du chantier, les manifestants voulaient ravitailler ces militants. Les affrontements ont été violents, avec usage massif de gaz et jets de cocktails Molotov. Dans le même temps, deux engins de chantier d’une usine de cimenterie à plusieurs centaines de mètres de la Zone à défendre (ZAD) créée par les opposants ont été incendiés par des manifestants.

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Dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 février, les marches de l’escalier de la rue Sainte Marie des Terreaux, à Lyon, ont été repeintes aux couleurs de la Palestine, pour visibiliser l’horreur du génocide pratiqué par l’armée d’occupation israélienne. Six militant.es ont été pris sur le fait et mis en garde à vue et trois ont subi des perquisitions immédiates (ce qui est illégal, car les règles de mises en garde à vue ne s’appliquent normalement pas à ce genre de délit). Une directive ministérielle est d’ailleurs appliquée : chaque action concernant la Palestine doit conduire, autant que possible, à une garde à vue, dans le but d’intimider.

Organisée par le Conseil Démocratique Kurde de France (CDK-F) et le Mouvement des Femmes Kurdes en France (TJK-F), la marche pour la liberté du leader Kurde Abdullah Öcalan a débuté le 22 janvier et finira le 15 février. Elle vise à rallier Strasbourg, siège des institutions de l’Union Européenne, sous le slogan “Liberté pour Abdullah Öcalan, Justice pour les Kurdes”. La marche se terminera le 15 février qui est jour anniversaire de l’arrestation d’Abdullah Öcalan, au Kenya le 15 février 1999, suite à la coopération de services secrets internationaux. La communauté kurde saisit cet anniversaire pour exiger la libération de ce leader âgé de 74 ans et une solution politique à la question kurde. D’autres cortèges marchent sur Strasbourg, ainsi un parti de Bâle (photo).