Des heurts ont éclaté mardi 11 novembre à Kolwezi après la mort du Dr Dibu Nawej Emmanuel dans un cachot de la police. Plusieurs centaines de médecins, rassemblés à l’hôpital Mwangeji, ont tenté de marcher vers le gouvernorat, mais ont été dispersés par la police à coups de gaz lacrymogènes. De nombreux praticiens du Lualaba ont quitté leurs postes en signe de solidarité. Le Conseil provincial de l’Ordre des médecins a exprimé son indignation et, avec les syndicats SYNAMED et SYMECO, demande une enquête indépendante pour éclaircir les circonstances de ce décès.

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Le tribunal régional de première instance de la 7e chambre de Bayugan City a rejeté une requête urgente de permission de sortie déposée par la prisonnière politique et organisatrice paysanne Virgie Valdez, qui demandait une permission temporaire pour assister à l’enterrement de sa mère le 13 novembre dernier. La décision du tribunal a invoqué des « préoccupations sécuritaires extrêmement élevées et non atténuables ». Cette décision a été soutenue par le Bureau de gestion des prisons (BJMP) qui a indiqué que Mme Valdez est « actuellement classée comme détenue à haut risque » en raison de son prétendu « ancien statut de membre haut placée de la Nouvelle Armée populaire (NPA) ».

À la suite des commissions disciplinaires visant plusieurs personnes — dont quatre syndicalistes de la FSE — pour leur mobilisation contre l’organisation d’extrême droite l’UNI (voir notre article), deux d’entre elles ont écopé d’une exclusion d’un an avec sursis. Face à cette répression, un rassemblement est organisé ce lundi 17 novembre à 12h, devant le bâtiment de la présidence de l’université de Strasbourg, pour exiger l’abandon de ces sanctions.

Le vendredi 7 novembre à Beyrouth, le dirigeant de gauche bahreïni Ibrahim Sharif a participé à la 34e session de la Conférence nationale arabe avec la participation de plus de 250 personnalités arabes dont le communiste libanais Georges Abdallah ou encore la dirigeante du FPLP et féministe palestinienne Mariam Abu Daqqa. Dès son retour et son arrivée à l’aéroport de Manama, il a été arrêté sous prétexte de diffuser de « fausses informations via les réseaux sociaux et de tenir des propos offensants à l’égard des pays arabes frères et de leurs dirigeants ». Aujourd’hui, il est détenu depuis une semaine dans l’attente d’une enquête. Déjà en 2011, il avait été arrêté et placé en détention pour son rôle présumé dans le soulèvement populaire qui avait embrassé Bahreïn puis libéré en juin 2015 suite à une campagne internationale de soutien. Par ailleurs, il a été secrétaire général de la National Democratic Action Society (Wa’ad), un parti laïque de gauche dissous par un tribunal bahreïni en mai 2017.

Enseignant en LLCER arabe à la Sorbonne Nouvelle, Maamoun Hamad est convoqué devant un conseil de discipline pour avoir apposé un drapeau palestinien sur son sac. Après plusieurs mois de tensions avec la présidence de l’université Paris-3 à ce sujet, cette menace de sanction illustre les atteintes portées à la liberté académique dans le contexte du génocide à Gaza au sein des universités françaises, comme l’a montré récemment l’interdiction d’un colloque sur la Palestine au Collège de France (voir notre article).

Les États-Unis ont annoncé jeudi désigner quatre mouvements antifascistes et/ou anarchistes en Allemagne, Italie et en Grèce comme étant des “organisations terroristes”, dans le cadre de l’offensive menée par le président Donald Trump contre la mouvance antifa. Cela vise “Antifa Ost” en Allemagne, la FAI/FRI italienne et deux groupes révolutionnaires de Grèce : la Justice Prolétarienne Armée et Autodéfense de classe révolutionnaire. Ces forces seront considérées comme “organisations terroristes étrangères, à compter du 20 novembre”, selon un communiqué du secrétaire d’État américain Marco Rubio. Selon Washington, ces groupes adhèrent “à des idéologies anarchistes ou marxistes révolutionnaires, notamment l’anti-américanisme, l’anticapitalisme et l’antichrétienté, qu’ils utilisent pour inciter et justifier des agressions violentes aux États-Unis et à l’étranger”. La désignation comme “organisation terroriste étrangère” rend les membres du groupe inéligibles à entrer aux États-Unis, gèle tous les actifs qu’ils pourraient y détenir et interdit de leur fournir un soutien matériel.

Mercredi 12 novembre, un rassemblement était organisé place du Châtelet à Paris pour soutenir l’antifasciste Zaid qui s’est récemment réfugié en France (voir notre article). Au même moment se tenait une audience devant la Cour d’Appel de Paris concernant la demande d’extradition des autorités hongroises contre ce militant accusé d’avoir participé à une mobilisation antifasciste en janvier 2023 à Budapest. Le parquet a déclaré ne pas avoir eu le temps d’étudier les documents fournis par les avocats de Zaid, ni préparé ses arguments. Le dossier a donc été renvoyé au 14 janvier prochain.

Le 7 novembre dernier, dix membres du Parti communiste russe (internationalistes) ont été arrêtés par des policiers de la ville de Novossibirsk. Le jour des commémorations de la révolution bolchévique d’octobre 1917, la police les a ​​empêchés de déposer des fleurs sur un monument dédié aux communistes tombés au combat. Auparavant, les autorités, sous divers prétextes, leur avaient interdit d’organiser un rassemblement.

Mercredi 12 novembre au Chat Noir à Toulouse, une cinquantaine de personnes ont participé à la troisième édition de nos soirées mensuelles Faisons Front sur la lutte des révolutionnaires dans les prisons du fascisme turc. Après un retour sur l’histoire des résistances dans les prisons en Turquie, nous avons eu l’honneur d’écouter l’ancienne prisonnière politique Şükriye Akar, dont le mari Fikret Akar est en grève de la faim depuis le 30 mars 2025. Avec plusieurs prisonniers révolutionnaires en grève de la faim, dont Serkan Onur Yılmaz et Ayberk Demirdöğen sont en jeûne jusqu’à la mort, ils luttent contre les nouvelles prisons dites de type « puits » qui imposent des conditions de détention particulièrement inhumaines. Ensuite, nous avons pu écouter une intervention de Young Struggle sur l’importance de la résistance dans et hors les prisons contre le régime fasciste turc qui continue de réprimer durement la gauche révolutionnaire. La soirée s’est conclue par quelques questions (notamment sur la criminalisation des révolutionnaires de Turquie en Europe), puis une photo de solidarité et un atelier d’écriture à différent·es prisonnier·es politiques de Turquie.

Nanaxanım Babazade, étudiante en master à l’Université d’Istanbul, avait été illégalement placée dans un centre de rétention après avoir participé à une manifestation contre l’augmentation du prix des repas universitaires. Elle y a subi des tortures psychologiques et physiques, des fouilles à nu et à des formes de chantage pour la forcer à collaborer avec les renseignements turcs alors qu’elle était sous la menace d’une expulsion en Azerbaïdjan où sa vie est en danger (voir notre article). Dans la nuit du 21 octobre, sans en informer son avocat ni ses amis, elle a été expulsée vers l’Azerbaïdjan. Elle a été conduite à l’aéroport les mains et les pieds menottés.

Le 12 novembre dernier, l’initiative « Liberté pour Nana » a tenu une conférence de presse à la branche stambouliote de l’Association des droits de l’homme (İHD) afin de dénoncer cette expulsion et ces atteintes aux droits humains.

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