Une vague d’arrestations de chercheur·e·s et intellectuel·le·s de gauche critique est en cours en Iran. Parviz Sedaghat, économiste et rédacteur en chef du site Naqd-e Eqtesad-e Siyasi (« Critique de l’économie politique »), a été arrêté, tandis que Mohammad Maljoo, autre économiste critique, a été convoqué par les services de sécurité. Leurs domiciles ont été perquisitionnés et leurs ordinateurs, livres et documents personnels confisqués. La sociologue Mahsa Asadollahnejad et la traductrice et chercheuse féministe Shirin Karimi ont également été arrêtées, tout comme l’économiste Rasoul Ghanbari et le chercheur kurde Heyman Rahimi. Tous et toutes appartiennent à des cercles de pensée de gauche engagée, un espace intellectuel de plus en plus criminalisé par le régime.

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Mardi 4 novembre, sept journalistes (dont des salariés des médias ETHA, Yeni Yaşam et Struggle Union) passaient devant le tribunal pénal d’Istanbul pour avoir participé à une manifestation organisée pour protester contre le meurtre par un drone turc de deux journalistes au Rojava en décembre 2024. Hayri Tunç, Gülistan Dursun, Pınar Gayıp, Serpil Ünal, Can Papila, Muhammet Enes Sezgin et Osman Akın étaient jugés pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste », « participation à une marche illégale et refus de dispersion malgré les avertissements » et « violation de la loi sur les réunions et les manifestations » pour la manifestation à laquelle ils ont participé le 21 décembre 2024.  Ils ont finalement été acquittés.

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Le 26 octobre dernier, des manifestations ont eu lieu dans tout le Cameroun pour dénoncer la réélection de Paul Biya, âgé de 92 ans et réélu pour un huitième mandat de sept ans. Durant cette mobilisation post-électorale, plus de 100 personnes ont été arrêtées et au moins six manifestants ont été tués par la gendarmerie. Militante de l’UPC-Manidem (Union des Populations du Cameroun – Manifeste National pour l’Instauration de la Démocratie), Florence Titchio a été enlevée par des militaires et emmenée à la prison de New-Bell à Douala sans être inculpée. 

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Larry Bushart, sexagénaire, conducteur d’ambulance et ancien policier, n’a rien d’un activiste. Il a simplement posté un meme sur Facebook, dans un groupe rendant hommage à Kirk, montrant une photo de Trump, assorti d’une citation du président: “We have to get over it”(“Il faut tourner la page”). Ce sont les mots qu’il avait employé un an plus tôt, à propos d’une nouvelle tuerie dans une école de l’Iowa. Une citation que l’ancien policier avait accompagnée des mots “This seems relevant today” (“Cela semble pertinent, aujourd’hui”). On était le 21 septembre, Charlie Kirk avait été assassiné 11 jours plus tôt, et une cérémonie d’hommage était organisée au State Farm Stadium de Glendale, en présence de plus de 100.000 personnes, dont l’ensemble de l’administration Trump.

L’homme est arrêté et accusé… d’inciter à la violence de masse, et plus particulièrement dans les écoles. Il a passé cinq semaines en prison, puis a été libéré lorsque cette  accusation a été abandonnées du jour au lendemain. De nombreux états-uniens ont été victimes de pressions pour avoir remis en question le narratif de l’assassinat de Charlie Kirk par l’administration Trump, ou dénoncer les positions d’extrême-droite de Kirk. L’affaire est symptomatique du climat qui règne aux États-Unis. Le vice-président J. D. Vance a appelé les états-uniens à dénoncer tout commentaire ou comportement “problématique” en rapport avec l’assassinat de Charlie Kirk. Larry Bushart a perdu son travail suite à cette affaire.

Le 31 octobre à partir de 5h40 du matin, une opération policière à grande échelle a visé des structures anarchistes dans la ville crétoise d’Héraklion. Le squat Evangelismos ainsi que des appartements privés ont été pris d’assaut par les forces spéciales et plusieurs personnes ont été arrêtées. L’attaque d’État fait suite à une action menée par des anarchistes contre le ministre grec récemment démissionnaire du parti Nouvelle Démocratie au pouvoir, Makis Voridis. Il y a quelques jours, il a été débusqué dans un restaurant d’Héraklion et forcé à fuir. En conséquence, le parti au pouvoir a annoncé des représailles. Makis Voridis a un passé de fasciste, des liens avec l’ancienne junte, et est connu pour sa politique extrêmement xénophobe et favorable à Israël en tant que ministre de la Migration et de l’Asile ces dernières années. Il a dû démissionner dans le cadre d’une affaire de corruption.

Le squat Evangelismo à Heraklion (archive)

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Le 29 mai 2024, l’Initiative des étudiants anarchistes d’Athènes a mené une campagne de contre-information dans toutes les universités athéniennes concernant la coopération des universités grecques avec des entreprises impliquées dans le génocide en Palestine. Le lendemain, des policiers lourdement armés ont arrêté un militant à quelques rues de son domicile. Les seules preuves présentes dans le dossier étaient quatre photos floues prises avec son téléphone portable par le doyen de la faculté de génie électrique, Panagiotis Tsanakas. Ces photos montrent deux personnes au visage dissimulé, taguant des slogans comme « Free Palestine ». Le 31 octobre dernier, l’audience de première instance pour dégradation de biens publics et refus de se soumettre à la prise d’empreintes digitale se tenait. Le jeune homme a été condamné à 14 mois de prison ferme, assortis d’un sursis jusqu’à l’appel.

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Originaire de Jénine, le prisonnier palestinien Mohammed Ghawarda est décédé ce lundi 2 novembre dans les prisons israéliennes. Son décès porte à 81 le nombre de prisonniers palestiniens décédés dans les prisons israéliennes depuis octobre 2023, en raison des conditions de détention et des mauvais traitements infligés aux détenus.

Lundi 2 novembre, plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées à l’Université Libre de Bruxelles (ULB) en soutien à un étudiant sous le coup d’une procédure disciplinaire en raison de son engagement en soutien à la Palestine (voir notre article). Parallèlement, un drapeau palestinien géant de 18 mètres sur 9 a été déployé sur la façade du bâtiment A du campus du Solbosch de l’ULB pour dénoncer la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien sur ce campus. Cette mobilisation était initiée par plusieurs associations étudiantes et membres du corps académique.

Lundi 3 novembre, une manifestation de soutien au peuple palestinien était organisée, mais le bourgmestre N-VA l’a interdit sur la Suikerrui, à côté de l’hôtel de ville, et sur la Grand-Place devant l’hôtel de ville. Suite à un recours devant le Conseil d’Etat, les organisateurs ont décidé de maintenir l’initiative après que l’institution administrative a estimé que la Ville n’avait pas fourni suffisamment d’arguments pour justifier sa décision, mais aussi qu’il n’y avait pas d’urgence et que la procédure d’urgence n’était donc pas justifiée. Finalement, la police a violemment dispersé le rassemblement en utilisant un canon à eau et du spray au poivre, tout en procédant à 3 arrestations administratives.