Depuis le 18 juillet, des restrictions d’accès dans certaines zones, entourées de barrières, sont en vigueur à Paris. 4,87 km² (environ 5% de la ville) seront inaccessibles pour les personnes ne pouvant justifier d’une raison valable de pénétrer dans le périmètre « Sécurité insécurité et lutte contre le terrorisme » (SILT) tandis que 10,88 km2 — soit 10,33 % de la surface de la ville sont interdits aux véhicules sans autorisation.

L’accès à ces zones se base sur des QR Codes qui permettent de contrôler l’identité de tout individu au crible de onze fichiers de la police et du contre-espionnage français, tel que le casier judiciaire ou la liste des fichés S. Ainsi, toute personne figurant parmi l’un de ces fichiers, pourra se voir interdire l’accès à ces zones, même si elle y habite, ou se faire interpeller par la police notamment si elle est fait l’objet d’un avis d’expulsion. Pour ce faire, 180 analystes travaillent à temps plein pour vérifier l’ensemble des profils inscrits sur la plateforme du gouvernement générant ces QR Codes. Le régime juridique entourant le traitement de ces données, leur durée de conservation ou même la nature précise des informations collectées, est flou.

En parallèle, les caméras qui surveilleront les jeux sont dotées de puissants logiciel d’intelligence artificielle qui analyseront les images à la recherche de tout comportement inhabituel dans la foule. Plus précisément le modèle mesurera les modèles « comportementaux » tels que les mouvements et le positionnement du corps.

Cette vidéo-surveillance algorithmique avait été légalisée en mars 2023 (voir notre article), officiellement pour surveiller les Jeux Olympiques et Paralympiques. Elle a cependant déjà été testée dans d’autres cadres, tels que des stations de métro, le festival de Canne et un concert de Dépéche Mode. Par ailleurs, à l’instar d’autres technologies de répression, il est possible qu’elle soit ensuite introduite de manière permanente.

Notons que cette technologie permet également l’utilisation de la reconnaissance faciale. Une fonction qui n’est pas encore utilisée pour l’instant.

Enfin, le gouvernement français, avec cette analyse de données à l’aide de l’IA, s’organise dans le cadre de partenariats avec un certain nombre d’entreprises technologiques, notamment Wintics, Videtics, Orange Business et ChapsVision. Une autre entreprise, Obvious Technologies, avait d’ailleurs été attaquée pour son rôle dans la surveillance des JO (voir notre article).

Zones restreintes à Paris pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques

Zones restreintes à Paris pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques

Vendredi 19 juillet, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Tunis, à l’appel de la Coordination d’action commune pour la Palestine, pour la libération de la Palestine et de Georges Abdallah.

La foule a scandé plusieurs slogans exprimant son engagement en faveur du communiste libanais et dénonçant la responsabilité politique de la France dans son maintien en détention.

Les manifestant·es ont également exprimé leur solidarité avec la résistance du peuple palestinien (qui subit, en ce moment, un génocide), dénoncé la normalisation des régimes réactionnaires arabes avec l’Etat sioniste et rejeté le rôle criminel de l’impérialisme occidental. Plus d’informations sur cette manifestation ici.

En Italie ont débuté les discussions à la chambre du projet de loi nommé DDL n°1660 Nordio-Piantedosi-Crosetto. Il s’agit du dernier « paquets de sécurité » lancés par le gouvernement Meloni fondés sur l’introduction de nouveaux types de délits et sur le durcissement des sanctions pour celles qui existent déjà. Sont spécifiquement ciblées toutes les formes de lutte qui caractérisent les mouvements de dernières années et actuels. Les piquets de grève ouvrière pourront être condamnés à 4 ans de prison, le blocage des routes et des chemins de fer (jusqu’à 2 ans), l’occupation d’immeubles – pour des logements ou pour la création d’espaces organisés – (jusqu’à 8 ans) avec le risque d’inculpation pour délits associatifs (jusqu’à la finalité de terrorisme), l’abolition des abus de pouvoir pour les agents publics, la prise en charge des frais de justice pour les agents des forces de l’ordre qui commettre des « abus en uniforme »… Un point concerne les actions (manifestations ou sabotages) d’infrastructures publiques définies d’ « intérêt stratégique nationale » comme par exemple la ligne TAV Turin-Lyon et similaires. Dans ce cadre, les condamnations pourraient aller jusqu’à 25 ans de prison. Et ce n’est pas que l’acharnement vis-à-vis d’un mouvement irréductible et puissant, c’est aussi un reflet de la militarisation sociale pour le croissant engagement de guerre.

Face à cette loi en discussion au parlement, une assemblée nationale en ligne s’est tenue le dimanche 21 juillet pour organiser le mouvement d’opposition et les mobilisations futures en Italie. Cette première assemblée a réuni une centaine de personnes, représentants et représentantes de groupes, organisations politiques et de luttes.

Sharifeh Mohammadi a été arrêtée le 5 décembre 2023, chez elle, à Rasht, la capitale de la province de Guilan au nord-ouest de l’Iran. Militante syndicale depuis 10 ans dans un syndicat légal en Iran, s’étant opposée à la torture et aux exécutions dans les prisons du régime, le tribunal l’a condamnée à la peine de mort, qualifiant ses positions et son travail syndicale de « participation à une rébellion armée contre le régime ».

Depuis son arrestation, Sharifeh Mohammadi a subi des tortures mentales et physiques en prison. Elle a également été en isolement cellulaire pendant plus de trois mois et toute visite ou appel téléphonique ont été interdit, sauf plusieurs courts appels téléphoniques avec son fils de 12 ans. Le 11 juin 2024, son mari a également été arrêté.

Des centaines d’antifascistes se sont rassemblés le 21 juillet au centre-ville de Vienne ( Autriche ) pour protester contre la marche internationale des « identitaires » néofascistes. La manifestation des partisans de l’extrême droite scandaient et brandissaient des banderoles avec comme thème central la « remigration », et a été longtemps bloquée par l’organisation d’un sitting par les militants antifascistes.
Les forces de police se sont déployées pour tenter de mettre fin au blocage procédant à plusieurs arrestations temporaires. Les contre-manifestants antifascistes ont alors riposté par des jets de pierres et de bouteilles en verre et sont ensuite partis en une manifestation spontanée. Au final, 51 personnes ont été arrêtées.

Samedi 20 juillet, un total d’environ 6000 personnes ont manifesté à la Rochelle dans le cadre de la mobilisation contre les mégabassines. Un des deux cortèges, avec environ 2000 personnes, s’est dirigés vers le port de commerce de La Rochelle dans l’objectif de le bloquer « symboliquement » pour dénoncer les pratiques de l’agro-industrie. Des affrontements ont eu lieu avec la gendarmerie avec des barricades, feux de poubelles, jets de projectiles et tirs de grenades lacrymogènes.Une gendarme a été blessée par brûlure ainsi que cinq manifestants, blessés légèrement.

L’autre cortège, composé d’environ 3.000 personnes, a longé la côte depuis le centre-ville pour s’approcher à pied, certains en kayaks ou canots gonflables, du terminal agro-industriel du port de La Pallice, cible de la journée de mobilisation. Au total, 7 personnes ont été arrêtées dans la journée.

Depuis le début du mois de juillet, un mouvement massif, lancé par des étudiants, appelle à l’abrogation d’une loi favorisant l’accès à la fonction publique aux proches des anciens combattants de la guerre d’indépendance de 1971.

Cette loi est, en effet, perçue comme injuste envers le diplômés chômeurs dans un pays où l’âge moyen est d’un peu plus de 27 ans et où les jeunes manquent de perspective d’avenir (selon les données du Bureau des statistiques du Bangladesh (BBS) de mars, 39,88 pour cent des jeunes âgés de 15 à 24 ans ne travaillent pas, ne sont pas en formation ou n’étudient pas).

Ces manifestations massives (réunissant parfois plusieurs centaines de milliers de personnes) ont été accueillies avec par une violente répression, la police tirant à balle réelle et tuant entre 60 et 133 personnes.

Le gouvernement a, par ailleurs, déployé l’armée et fait appel à des unités paramilitaires telles que les gardes-frontières et le bataillon d’action rapide, connus pour leurs antécédents en matière de violations des droits humains. Le gouvernement a coupé internet de le pays, fait fermé les écoles et universités et arrêté plusieurs leader de l’opposition.

Ces mesures n’ont pas dissuadé le mouvement qui a assumé l’escalade en incendiant des bâtiments officiels et une chaine de télévision, attaqué des postes de police et pris d’assaut la prison de Narsingdi, menant à l’évasion de 800 prisonniers. Par ailleurs, au moins deux policiers sont morts dans les affrontements.

Ce vendredi, le gouvernement a imposé un couvre-feu strict avec un ordre de «tirer à vue» dans tout le Bangladesh pour tenter de mettre fin au mouvement. Sans succès, jusqu’à présente, puisque des milliers de personnes manifestaient encore hier à Rampura (samedi 20 juillet) contre le couvre-feu.

Révolte au Bangladesh

Révolte au Bangladesh

Le « No Trace Project » propose un ensemble d’outil pour aider les anarchistes et d’autres révolutionnaires à comprendre les capacités de leurs ennemis, saper les efforts de surveillance, et au final agir sans se faire attraper. Parmi les outils proposés, une « bibliothèque de menaces » (en anglais et en français) qui recense différentes connaissances autour des techniques répressives et des opérations répressives.

Pour consulter la bibliothèque des menaces.

No Trace Project

No Trace Project

Dans la droite ligne des manifestations (réprimées en utilisant des moyens d’ordre militaire) de Sainte Soline de mars 2023, une opération « Faire bassine arrière » a débuté ce vendredi 19 juillet 2024, dans le département de la Vienne (voir notre article).

Ces manifestations s’opposent à une opération d’accaparement à grande échelle de l’eau des nappes phréatiques au bénéfice de quelques exploitations agricoles géantes. Pour tenter d’empêcher la progression de quelques 10.000 manifestant.e.s, la gendarmerie a tiré des grenades lacrymogènes qui sont tombées dans des champs de blé fauchés. Ces grenades ont
provoqué un incendie impossible à maîtriser, ce que les manifestant.e.s présent.e.s ont tenté, en
vain.

La plupart des manifestant.e.s a réussi à déjouer le dispositif policier et à se rassembler au « village de l’eau », avant de se diriger ce samedi 20 juillet vers le port de La Rochelle.

La gendarmerie provoque un incendie en tentant d’empêcher « Faire bassine arrière »

La gendarmerie provoque un incendie en tentant d’empêcher « Faire bassine arrière »

Mardi 16 juillet, le gouvernement colombien a mis fin officiellement au cessez-le-feu avec un front de l’État Major Central (EMC), dirigées par le commandant Ivan Mordisco (les combats avaient déjà repris dans les faits). L’EMC a été formé par d’anciens combattants dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qui rejettent l’accord de paix conclu en 2016 avec l’État.

Cependant le cessez-le-feu se poursuivra pendant trois mois avec trois autres fronts : le front Gentil Duarte, le front Jorge Suarez Briceno et le front Raul Reyes.

En parallèle, la Segunda Marquetalia, l’autre dissidence des FARC (concurrente de l’EMC), a, de son coté, annoncé, il y a trois semaine, un cessez-le-feu unilatéral et la libération de ses prisonniers, à l’issue d’une premier cycle de négociation avec le gouvernement.

EMC-FARC

EMC-FARC

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