Le procès des 12 militants de Causa Galiza et de Ceivar arrêtés lors des opération Jaro I en 2015 (voir nos article ici et ici) et Jaro II en 2017 a débuté à Madrid. Le ministère public les accuse « d’appartenance à une organisation criminelle et exaltation du terrorisme ». Les peines encourues pour ce type de délit est de 4 à 12 ans d’emprisonnement. La décision suscite l’étonnement dans les milieux indépendantistes, puisqu’en juillet 2019, l’Audience Nationale avait retiré les accusations « d’appartenance à une bande armée » contre les 9 inculpés de Causa Galiza arrêtés en 2015.

Les inculpés de Causa Galiza

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L’Allemagne est le pays d’Europe le plus empressé à endosser les procédures répressives venant de Turquie. C’est ainsi qu’en avril 2015, 10 membres de l’organisation ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe) avaient été arrêtés en Allemagne, France, Grèce et Suisse. Ceux qui n’avaient pas été arrêtés en Allemagne lui ont été livrés et y sont accusés d’appartenance au TKP-ML (Parti Communiste de Turquie – Marxiste-Léniniste). Le TKP-ML n’est pas une organisation illégale en Allemagne, mais bien en Turquie. Cependant, les lois 129a et 129b permettent à l’État allemand de poursuivre des personnes si elles sont membres d’une organisation considérée comme illégale dans un autre pays, ce qui est le cas du TKP-ML en Turquie. Le procès s’est ouvert à Munich en juin 2016 et est toujours en cours. Depuis, tous les inculpés ont été remis en liberté, notamment pour raisons de santé, plusieurs d’entre eux ayant été durement torturés en Turquie. Seul Müslüm Elma reste détenu à ce jour.

Müslüm Elma est né dans le Dersim d’une famille kurde et alévie. Politiquement actif au lycée et à l’université, il fut arrêté lors du putsch militaire de 1980 et abominablement torturé pendant quatre ans dans ce qui a été considéré comme la “pire prison du monde”, la prison n°5 de Diyarbakir. Libéré en 1992 et ré-arrêté l’année suivante, il sera une nouvelle fois libéré en 2002, à l’issue de la grande grève de la faim des prisonniers politiques qui fit une trentaine de morts parmi les prisonniers politiques. Souffrant des séquelles des tortures et de la grève de la faim et exposé à une nouvelle arrestation, Müslüm Elma quitte la Turquie et obtient l’asile politique en Allemagne en 2009 où il développera une activité importante au sein de l’ATIK jusqu’à sa dernière arrestation.

Ce vendredi 15 novembre, l’ATIK appelle à une journée internationale d’action pour la libération de Müslüm Elma. À Bruxelles, le Secours Rouge et l’ATIK organisent un rassemblement de 17h à 18h devant l’ambassade d’Allemagne, au 8-14 rue Jacques de Lalaing à 1040 Bruxelles (dans le quartier européen).

A Montpellier, lieu du rassemblement national, 14 personnes ont été interpellées et plusieurs personnes blessées. Dès le début de la manifestation, en début d’après-midi, plusieurs cordons de CRS ont encerclé les manifestants, barrant notamment l’accès à la gare, au centre commercial du Polygone et à la préfecture, et utilisant des gaz lacrymogènes. Certains manifestants, portant des masques à gaz, des casques ou des cagoules, ont de leur côté jeté des fumigènes et des pétards, pendant qu’une enceinte mobile crachait la musique de la saga « Star Wars ». A Strasbourg, quelques centaines de « gilets jaunes », dont beaucoup venus de la Lorraine voisine, ont aussi répondu samedi à un appel régional à manifester dans la capitale alsacienne. Munis de pétards et de fumigènes, ils ont défilé bruyamment en début d’après-midi derrière une banderole proclamant « Vivre et non survivre, on ne lâche rien », en scandant des slogans hostiles à Emmanuel Macron et criant « ça va péter », « Révolution! « … »… A Toulouse, les manifestants ont d’abord emprunté des rues étroites du centre pour éviter les forces de l’ordre mais après deux heures de mobilisation, les CRS ont tiré des grenades lacrymogène. A Bordeaux, les gilets jaunes ont été rejoints par des manifestants kurdes.

Les gilets jaunes à Montpellier ce samedi

À Hong Kong, les incidents se sont multipliés après le décès d’un étudiant de 22 ans, ce vendredi 8 novembre, suite à une chute du 3ème étage d’un parking dans la nuit de dimanche à lundi dernier. Vendredi, les étudiants de l’Université de Technologies, dont était originaire Chow Tsz-lok, l’étudiant décédé, ont saccagé le bureau du président de l’université, celui-ci étant accusé de ne pas condamner la police. Puis ce sont des commerces du campus qui ont été vandalisés dont la succursale de la Banque de Chine et un Starbucks, dont la franchise à Hong Kong est tenue par un groupe chinois. Les affrontements se sont poursuivis dans l’après-midi à Hong Kong et on apprenait qu’un coup de feu en l’air avait été tiré par la police à Yaumatei en soirée alors qu’un groupe était pris à partie par de jeunes manifestants.

Samedi, un important rassemblement s’est déroulé dans le calme au centre de Hong Kong, dans le parc Tamar. Mais ce dimanche a été en revanche plus agitée avec un mot d’ordre d’occupation de plusieurs shopping malls au travers de Hong Kong: Causeway Bay, Tuen Mun, Shatin, Kowlong Tong… . Plusieurs confrontations avec la police ont eu lieu, jusqu’après la tombée de la nuit, suite à la mise en place de barricades dans la ville.

Afrontements ce dimanche

Mardi 12 novembre, les réfugiés palestiniens en Belgique appellent à une manifestation devant le bâtiment du Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) à Bruxelles. La manifestation dénonce les rejets, par les autorités belges, des demandes d’asiles des Palestiniens.

La manifestation aura lieu ce mardi 12, de 13h à 15h.
Rendez-vous devant le CGRA 40 place Victor Horta à 1060 Saint-Gilles (à l’arrière de la gare du midi).

 

Samedi 9 novembre, le corps sans vie de Carlos Arenas, un militant du parti FARC (un parti issu des Forces armées révolutionnaires de Colombie) a été retrouvé dans la municipalité de Santa Isabel à Tolima. Le même jour, le parti FARC dénonçait l’assassinat d’un autre de ses militants, Diego Fernando Campo, dans le département du Cauca, au sud-ouest du pays. Les assassinats de FARC démobilisés sont courants dans le pays (voir notre article), constituant l’une des raisons qui amène de nombreux membres et dirigeant·e·s à reprendre les armes aux cotés d’autres combattant·e·s FARC qui avaient refusé l’accord de paix (voir notre article).

Diego Fernando Campo militant du parti FARC assassiné

Diego Fernando Campo militant du parti FARC assassiné

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Le département d’État des États-Unis, ou ministère des Affaires étrangères des États-Unis, a publié vendredi un rapport sur le terrorisme dans lequel il décrit le Parti Communiste des Philippines/New People’s Army comme l’une des organisations terroristes les plus dangereuses au monde menaçant les intérêts des États-Unis. Pour le département d’État, le PCP-NPA est l’une des organisations les plus dangereuses au monde après les Talibans (Afghanistan), Daesh, Al-Shabaab et Boko Haram. Dans cette liste de 67 organisations, dont une très large majorité d’organisations islamistes, on trouve l’ETA, la Continuity Irish Republican Army (CIRA), le PKK, l’ELN, les FARC-EP, le FPLP, le FPLP-QG, la Real IRA (RIRA), et le Revolutionary People’s Liberation Party/Front (DHKP/C), le Parti Communiste du Pérou (Sendero Luminoso), Revolutionary Struggle (Grèce). On retrouve aussi la présence du Parti Communiste d’Inde (maoïste) et du Parti Communiste du Népal (maoïste).

Lire le Rapport du Département d’État

Combattants de la NPA

Le tribunal de première instance de Bruxelles donne raison aux organisateurs de l’exposition « DON’T SHOOT » en reconnaissant le droit de publier des photos non floutées de la police dans l’exercice de ses fonctions dans l’espace public. Le 3 octobre 2019, les organisateurs de l’exposition avaient été assignés en justice par la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles et quatre de ses membres. Les policiers considéraient que leur droit à la vie privée et à l’image avaient été violés, ainsi que leur droit à l’honneur et à la réputation, parce qu’ils apparaissent reconnaissables sur des photos qui les montrent dans l’exercice de leurs fonctions. Par une décision du 24 octobre dernier, le tribunal de première instance de Bruxelles a jugé qu’il n’y avait pas lieu d’interdire la diffusion des images non floutées des policiers dans l’exercice de leurs fonctions.

Dans son jugement, le tribunal reconnaît la vocation journalistique et pédagogique incontestable de l’exposition et l’importance du sujet d’intérêt général que constitue la dénonciation des violences policières. Il estime que les policiers sont assimilés à des personnes publiques ayant donné une autorisation tacite à la prise et à la reproduction de leur image à des fins d’information. Par conséquent, les images des policiers qui sont exposées dans « DON’T SHOOT » ne portent pas d’atteintes disproportionnées aux droits de ceux-ci. Le tribunal souligne également le rôle de « chien de garde » joué par les médias dès lors qu’ils témoignent de la réalité des interventions policières. Par contre, le tribunal condamne les organisateurs à indemniser deux des quatre policiers pour atteinte à leur honneur en raison des commentaires qui accompagnaient certaines photos. En tout état de cause, le droit de diffuser des images non floutées de la police en action dans l’espace public est confirmé.

L'affiche de l'exposition

Samedi, 2 novembre, dans le cadre d’une manifestation en réponse à l’expulsion du squat de Vancouvert dans le quartier d’Exarchia à Athènes, une équipe de 30 anarchistes a mené une attaque contre un checkpoint de la police anti-émeute. L’équipe s’est organisée en deux groupes : Un premier groupe offensif qui a attaqué le checkpoint à l’aide de cocktails molotov et de pierres, et un second qui a aidé le groupe offensif à regagner un lieu sûr et qui a repoussé la police qui pourchassait leurs camarades. Après l’attaque, certains bâtiments ont ouverts leurs portes à l’équipe en solidarité, ce qui lui a permit d’attaquer les policiers qui les poursuivaient avec des objets lourds ou enflammés depuis les toits. Tou·te·s les militant·e·s qui ont participé à l’action ont pu quitté la zone sans se faire arrêter, mais les policiers ont arrêté au moins deux personnes au hasard dans le quartier d’Exarchia en les accusant d’avoir participé à l’émeute.

Attaque contre un checkpoint de la police à Athènes

Attaque contre un checkpoint de la police à Athènes

 

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En Irak, les manifestants, qui réclament la chute du régime, redoutent que la coupure d’internet, inaccessible depuis ce lundi 4 novembre, ne soit un signe précurseur d’un retour au pire, les forces de sécurité tirant de nouveau à balles réelles dans la capitale. Depuis le 1er octobre, début d’un mouvement spontané de contestation, près de 280 personnes – en majorité des manifestants – ont été tuées, selon un bilan provisoire. Les autorités ont proposé des réformes sociales et amendements constitutionnels, mais les manifestants continuent de réclamer le départ de tous les responsables qu’ils jugent corrompus et incompétents ainsi qu’une refonte totale du système politique mis en place après la chute de Saddam Hussein.

Dans le sud, chiite et tribal, la désobéissance civile continue de paralyser écoles, administrations et gagne les infrastructures portuaires et pétrolières vitales pour l’Irak – deuxième producteur de l’Opep -, pays dont les habitants étranglés par le chômage et la pauvreté réclament leur « part du pétrole ». À Bagdad, les protestataires ont été une nouvelle fois pris mercredi sous les tirs à balles réelles des forces de sécurité sur le pont al-Chouhada. Les policiers anti-émeutes ont d’abord tabassé des manifestants à coups de matraques, les manifestants ont répondu avec des jets de pierre et ensuite les forces ont tiré. Depuis lundi soir, Internet est de nouveau aux abonnés absents. Les campagnes d’arrestations de militants vont bon train, selon des sources de sécurité et activistes. Des sources médicales s’inquiètent aussi de la disparition de plusieurs médecins, alors que de nombreuses voix en Irak dénoncent des opérations d’enlèvement organisées.

Manifestant blessé à Bagdad

Demonstrators scuffle with members of Iraqi security forces during one of the ongoing anti-government protests in Baghdad, Iraq November 6, 2019. REUTERS/Thaier al-Sudani TPX IMAGES OF THE DAY