Des portiques de sécurité seront installés dans les gares belges accueillant des trains à grande vitesse (Bruxelles-Midi, Liège-Guillemins et Anvers-Central) cet été. Les contrôles renforcés au départ des trains à grande vitesse, annoncés en 2015 après la tentative d’attentat déjouée dans le Thalys, seront composés de portiques de sécurité, de dispositifs à rayons X et de détecteurs de métaux (similaires à ceux des aéroports). Le contrôle sera aléatoire, et non systématique. Le budget de 17 millions d’euros mobilisé par le fédéral concerne le matériel, mais aussi l’engagement de cent nouveaux agents au sein de Securail, l’entreprise chargée de la sécurité sur le réseau SNCB. Ces nouveaux agents sont actuellement en formation.

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Le procès des anarchistes accusés d’une attaque de banque à Aix-la-Chapelle se poursuit (voir notre précédent article). L’audience du 12 mai s’est centrée sur le témoignage de l’experte en biométrie qui a expliqué que la qualité des images (vidéos de sécurité du sous-sol de la banque où se trouve le coffre-fort) était très mauvaise, qu’elles avaient une très mauvaise résolution. Dans le cas de la femme il est impossible d’assurer qu’il s’agit de la même personne, ou pas. Dans le cas de l’homme, les traits coïncident encore moins: l’experte a dit que selon elle il ne s’agit pas de la même personne. L’audience du 18 mai a d’abord été consacrée aux voyages qu’un-e des accusé-e-s aurait fait en Blablacar, entre la France et Barcelone, ensite à l’examen d’un tournevis trouvé dans la chambre forte de la Pax Bank, supposément avec l’ADN de l’un des accusés. Le juge a finalement rejeté cet élément comme preuve dans l’affaire.

Pour tenter de mettre un-e des accusé-es en lien avec la gauche radicale et d’en faire une personne connue et active dans les milieux militants, l’accusation a exposé deux éléments. D’abord l’envoi d’une lettre avec une affiche d’un événement solidaire avec l’affaire, dans laquelle l’expéditeur commente que la réponse a tardé près d’un mois à arriver. Ensuite dees filatures effectuées par la Sûreté de l’Etat en 2010 à Bruxelles, dans le cadre d’un “No Border Camp”. Des personnes solidaires et amies étaient présentes dans la salle.

Compte-rendu complet ici

Un des distribueteurs de billets incendiés fin avril à Bâle en solidarité avec les inculpés de Aachen

Un des distribueteurs de billets incendiés fin avril à Bâle en solidarité avec les inculpés de Aachen

Le 15 novembre 2015, le gouvernement russe a mis en place une taxe au kilomètre imposée aux poids lourds. Les fonds sont recueillis par une société détenue à 50% par le fils d’un ami de Poutine, alors que l’État russe perçoit déjà un impôt routier et des accises sur les carburants. Les utilisateurs des routes russes, construites avec l’argent public, sont redevables aux amis de Poutine d’une redevance d’abord fixée à 3,73 roubles par km. En 2015 et 2016, les camionneurs avaient manifesté et contraint le pouvoir d’abaisser le taux à 1,53 rouble. Le 24 mars dernier, la taxe a été portée à 1,91 rouble au km. Le 27, les routiers étaient en grève nationale illimitée.

Alors que la grève est massivement suivie sur l’ensemble du pays, pas un mot sur les canaux TV contrôlés par le pouvoir. Les routiers se rassemblent à proximité des grandes villes sur des aires de stationnement. Les jugements, les amendes et les arrestations s’abattent sur eux dans toute la Russie. Arrêtés au stationnement, en manifestation ou à domicile, ils sont parfois emmenés par des hommes masqués dans des directions inconnues. Parmi les grévistes arrêtés, le dirigeant de l’Association des routiers russes, Andrey Bazhutin. Pour communiquer, ils utilisent le réseau radio-internet Zello. Les autorités ayant rapidement bloqué Zello en Russie. Les camionneurs ont trouvé une parade en installant le logiciel gratuit VPN qui permet d’établir sa connexion en passant par un autre pays.

Heurt entre camionneurs et policiers russes au Dagestan

Heurt entre camionneurs et policiers russes au Dagestan

Le Conseil d’Etat a remis son avis sur les amendements de la majorité à une proposition de loi visant à expulser plus facilement des squatteur, proposition élaborée à la suite de l’occupation d’une maison à Gand qui a fait grand bruit en Flandre (voir notre article). Son but était d’accélérer la procédure civile. Le propriétaire d’un immeuble squatté pouvant se rendre devant le juge de paix afin que celui-ci ordonne l’expulsion de l’occupant. Il pourrait également introduire immédiatement une plainte au parquet contre le squatteur et demander que le procureur du Roi ordonne une expulsion. Le dépôt de la plainte est nécessaire pour que le squat soit considéré comme une infraction. Si le squatteur n’évacue pas les lieux malgré l’ordonnance du procureur, le plaignant peut faire appel et repasse dans la procédure devant le juge de paix. Si celui-ci ordonne l’expulsion, le refus de s’y conformer sera considéré comme une infraction et le squatteur pourra être arrêté.

Le Conseil d’Etat pointe plusieurs problèmes de discordance entre les textes néerlandais et français. Il fait remarquer que le squat n’est pas une notion juridique et qu’il faut donc élaborer une définition légale précise. Il s’interroge également sur la nécessité de maintenir la procédure devant le ministère public qui ne jouit pas du même statut d’indépendance que la magistrature assise et dont le rôle doit à tout le moins être sérieusement encadré. L’absence de possibilité d’entendre les occupants préoccupe aussi le Conseil d’Etat qui suggère aussi de reformuler plusieurs dispositions relatives à la procédure devant le juge de paix.

C'est vide j'occupe, non à la loi antisquat

C’est vide j’occupe, non à la loi antisquat

Le 15 mai, une vingtaine d’anarchistes ont attaqué au cocktail Molotov le commissariat de police d’Omonia, à Athènes, pour l’anniversaire de la mort du guérillero anarchiste Christos Tsoutsouvis. Christos Tsoutsouvis, d’abord membre membre de l’organisation ELA (Lutte Populaire Révolutionnaire), puis cofondateur du groupe « Combat Anti-Etat », avait été tué le 15 mai 1985, dans une fusillade dans la région de Gizi.

Lire le communiqué de l’attaque (en anglais)

Le commissariat d'Omonia

Le commissariat d’Omonia

Dossier(s): Archives Grèce Tags: ,

Dans le premier numéro de son journal officiel « Communist », le CPI(Maoist) Western Ghats Committee a déclaré que le chef du gouvernement du Kerala, Pinarayi Vijayan était leur principal ennemi en raison de son objectif avoué d’éradiquer le parti dans l’état. La guérilla annonce également une nouvelle vague d’offensive dans le Kerala suite aux récentes opérations de contre-insurrection des autorités. Selon elle, depuis que Pinarayi Vijayan est à la tête du gouvernement, l’appareil policier attaque les maoïstes beaucoup plus violemment et les attaques contre les guérilleros ont augmenté. Par ailleurs, elle affirme que le PCI(maoïste) a accru son influence dans la ceinture des Wester Ghat au cours de ces trois dernières années. « De nombreuses communautés tribales d’Attappady et du Wayanad coopèrent avec nous maintenant. Notre succès dans la zone tribale est beaucoup plus important que nous l’espérions ». De nouvelles unités devrait voir le jours dans les mois à venir, et des attaques contre des commissariats et autres bâtiments gouvernementales en représailles aux récentes offensives des autorités.

Pinarayi Vijayan

Pinarayi Vijayan

Dossier(s): Archives Inde-Népal

Alors même que la police du Bastar a déclaré que les maoïstes avaient brûlés des maisons dans le district de Sukma (Chhattisgarh), dont des domiciles de membres des forces de l’ordre en raison de leur frustration d’avoir perdu 15 cadres lors de l’attaque de Sukma, la porte-parole du parti dans la région – « Vikalp » – s’est exprimée dans un enregistrement audio. Dans un discours de plus de neuf minutes, elle réfute les allégations des autorités, accusant les forces de l’ordre d’avoir battu et pillé des villageois avant de mettre le feu à leurs domicile au cours de leurs opérations entre le 13 et le 15 mai. La secrétaire du South Bastar Divisional Committee déclare que durant l’opération conjointe de la CRPF, des forces CoBRA, de la STF et du DRG, les maisons d’au moins une dizaine de villageois ont été incendiées à Rayagundam et dans les villages voisins, « Un groupe de plus de 150 soldats a encerclé les villages au milieu de la nuit avant de lancé une fusillade au hasard vers les maisons. Avant de mettre le feu à leurs maisons, ils ont brutalement battu les villageois et ont saisis leurs bibelots, leur argent liquides et leurs ustensiles quotidiens ». Elle a ajouté que de nombreux villageois avaient été emmenés par les soldats et placés en détention. « Nous condamnons la manière avec laquelle le gouvernement tue des tribaux innocents, terrorise la population locale et apporte son soutien sécuritaire aux compagnies multinationales dans leurs acquisitions illégales des terres ».

District de Sukma

District de Sukma

Dossier(s): Archives Inde-Népal

La commission de révision de la Constitution de la Chambre a approuvé vendredi l’allongement du délai de garde à vue. Les partis de la coalition gouvernementale ont voté en faveur de la proposition avec le soutien du cdH. Les socialistes et les écologistes ont voté contre et il paraît probable que le texte ne disposera pas d’une majorité des deux tiers en séance plénière. L’article 12 de la Constitution établit à 24 heures le délai maximum dans lequel une personne peut-être privée de liberté sans intervention d’un juge d’instruction.

En janvier 2015, le gouvernement a placé dans son premier train de mesures anti-terroristes l’allongement du délai de garde à vue à 72 heures en cas d’infraction terroriste. Lors des auditions, plusieurs intervenants judiciaires ont réclamé un allongement du délai général à 48 heures, pour tenir compte des exigences de la loi « Salduz » mais aussi de la complexité croissante des enquêtes, les avis étant ensuite partagés sur l’opportunité d’une exception à 72 heures pour le terrorisme. Un projet a vu le jour avec le cdH pour un allongement général à 48 heures et une exception pour le terrorisme, inscrite dans la Constitution, à 72 heures.

La Chambre des représentants

La Chambre des représentants

L’ancien membre d’Action Directe Jean-Marc Rouillan a été condamné mardi en appel à Paris à dix-huit mois de prison dont dix mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pour apologie du terrorisme, une peine plus lourde qu’en première instance (voir notre article). Aménageable, la peine ferme prononcée n’implique pas un retour en prison pour Rouillan, toujours en liberté conditionnelle depuis 2012 après vingt-quatre années passées en détention.

Le 23 février 2016, interrogé sur les attentats de novembre 2015 à Paris sur une radio associative marseillaise, il avait déclaré que les auteurs des attentats parisiens «se sont battus courageusement», tout en se disant «totalement hostile» à l’idéologie «mortifère» des jihadistes. La cour d’appel n’a pas été aussi loin que le souhaitait l’accusation. Les magistrats ont cependant assorti le sursis avec mise à l’épreuve de conditions draconiennes, en particulier une interdiction pour l’ancien d’Action directe de commenter l’affaire en public. Ils lui demandent également de verser 1.000 euros à l’Association française des victimes du terrorisme, partie civile.

Jean-Marc Rouillan

Jean-Marc Rouillan

Moussa Ould Bilal Biram et Abdallahi Matala Salek, les militants mauritaniens anti-esclavagistes sont toujours détenus à la prison de Bir Mogrein alors que leurs compagnons de lutte, arrêtés dans les mêmes circonstances et condamnés aux mêmes chefs d’accusation, ont été libérés en novembre 2016 (voir notre dernier article sur le sujet). Ces activistes luttent pour l’éradication effective d’un esclavage ancestral, la fin d’un racisme persistant envers les Noirs Mauritaniens, une justice indépendante et l’obligation pour la République islamique de Mauritanie de respecter les conventions internationales relatives aux Droits humains qu’elle a signées.

Manifestation demain samedi 20 mai à 11H00 Porte de Namur (square du bastion)

Manifestation en Mauritanie

Manifestation en Mauritanie