25.000 personnes ont répondu à l’appel du collectif d’associations « Bassines non merci », des « Soulèvements de la Terre » et la Confédération paysanne. La manifestation, interdite comme la dernière à l’automne, a convergé vers la « bassine » de Sainte-Soline, ce réservoir d’eau prélevée dans la nappe phréatique pour l’irrigation de l’agriculture industrielle en période de secheresse. 3.200 gendarmes et policiers et 9 hélicoptères avaient été mobilisés par les autorités pour défendre le site. Les  manifestants ont réussi à encercler le chantier et un des cortèges a réussi à s’introduire brièvement dans le chantier, les affrontements ont éclaté à coups de  jets de projectiles, de tirs de mortier et de cocktails Molotov d’un côté; de gaz lacrymogènes, de grenades de désencerclement et de canon à eau de l’autre. Des binômes de policiers en quad ont massivement bombardé les manifestants de grenades de désencerclement. Plusieurs véhicules de gendarmerie ont été incendiés (photos) par les manifestants qui ont forcé le premier cercle de défense sans parvenir à forcer le deuxième.

Au final, plus de 200 blessé.e.s sont recensé.es pour cette journée dont une quarantaine avec des plaies profondes (délabrantes) et des éclats surtout au niveau des jambes et du visage (dues aux grenades de désencerclement et aux tirs de LBD). Une dizaine de blessés graves ont été transférés au CHU. Un manifestant est dans le coma avec son pronostic vital engagé, deux autres ont leur pronostic fonctionnel engagé. Des équipes de medic ont été la cible de la police. La police ayant également bloqué la route aux secours et retardée la prise en charge des blessés. Le Samu a été interdit d’aller chercher les manifestants blessés. Certains ont du attendre plus d’une heure avant d’être évacué dans des voitures personnelles. 16 gendarmes ont également été blessés, dont six évacués vers les hôpitaux de la région et un grièvement touché qui a été héliporté.

Avant de repartir du chantier, les manifestant.e.s ont excavé et désarmé une pompe et une canalisation centrale de la bassine de Sainte-Soline. La Confédération paysanne a planté 300 m de haies et également monté une serre maraîchère afin d’aider à l’installation d’un paysan sur une parcelle proche de la bassine.

 

Abdulhalim Kırtay a été libéré après 30 ans de détention. Il avait été détenu dans la prison Farqîn (Silvan) d’Amed en 1993, puis jugé par la Cour de sûreté de l’Etat. Il a été condamné à 36 ans de prison pour avoir « menacé l’unité et l’intégrité de l’Etat ». Après avoir purgé 30 ans, il a été libéré de la prison de Balıkesir Burhaniye. Des membres de sa famille vivant à Yalova l’ont accueilli à sa sortie de prison. Gravement malade,Kırtay avait été soigné à l’hôpital d’État Menemen d’İzmir en novembre 2022. Bien que son état ait été signalé comme grave, Kırtay avait été hospitalisé menotté pendant les 4 jours de son traitement, et a été brutalisé. Kırtay est si malade qu’il peut à peine se lever.

L’article 7 du projet de loi « relatif aux Jeux olympiques et paralympiques portant diverses autres dispositions », article autorisant l’expérimentation du traitement par des algorithmes des images captées par des caméras ou des drones, a été adopté, jeudi, par l’Assemblée nationale au terme de longues discussions. Ce projet, qui comprend l’expérimentation de la vidéosurveillance dite « intelligente » (donc signalant automatiquement, grâce à leur programme, des individus ou des comportements « suspects ») avait déjà été adopté par le Sénat.

« A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels », a justifié le ministre de l’intérieur à propos de cette expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique, le terme de « situation exceptionnelle » faisant référence aux JOP de l’été 2024. La mise en œuvre de cette technique ne concernera cependant pas que les Jeux : elle s’appliquera aux « manifestations sportives, récréatives ou culturelles » en général, qui « par leur ampleur ou leurs circonstances, sont particulièrement exposées à des risques d’actes de terrorisme ou d’atteintes graves à la sécurité des personnes ».

Caméras de surveillance (archive)

En 2018, la Turquie a attaqué le canton Afrin et occupé cette région du Rojava où se trouve la ville Jindires, qui avait été épargnée jusqu’alors par la guerre civile syrienne. Auparavant, Afrin était à près de 90% kurde et était un bastion de la lutte de libération. Depuis l’occupation, les islamistes règnent sur la région et environ 300.000 personnes en ont été chassées. La population kurde et d’autres minorités sont violemment réprimées ou ont quitté la région. La Turquie installe de manière ciblée des familles de combattants islamistes afin de modifier la démographie. Les moyens de subsistance des poplations kurdes (comme les oliveraies) sont détruites.

Mardi, les Kurdes de Jindires fêtaient le Newroz (nouvel an kurde) lorsque les miliciens islamistes qui servent de supplétifs à l’armée turque ont ouvert le feu sur la foule, tuant quatre personnes et en blessant plusieurs autres. Depuis, des manifestations ont lieu dans la ville pour demander la fin de l’occupation et le départ des milices islamistes. C’est la première fois depuis longtemps que la résistance civile s’exprime dans la région.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags: , ,

Vincenzo Vecchi, l’ex-militant altermondialiste, coupable, selon la justice italienne, de « dévastation et pillage » lors des manifestations de Gênes en 2001, ne sera pas extradé vers l’Italie. La cour d’appel de Lyon, vers laquelle le dossier avait été renvoyé, a estimé ce vendredi que le mandat d’arrêt européen émis à son encontre n’était pas applicable. Après Rennes et Angers, c’est la troisième fois qu’une cour d’appel rend ce même verdict, le ministère public s’étant chaque pourvu en cassation – ce qu’il pourrait encore être tenté de faire.

libération de Vincenzo Vecchi

libération de Vincenzo Vecchi

Plus de trois millions de personnes ont manifesté dans plus de 300 villes de France pour cette 9e journée d’action contre la réforme des retraites, la première depuis que le gouvernement a utilisé une disposition constitutionnelle, le recours à l’article 49.3, pour faire passer le texte sans vote de l’Assemblée. A Paris, des affrontements ont éclaté en tête de la manifestation, banques et supermarchés et McDo ont été attaqués. Des incidents étaient toujours en cours en début de soirée.

A Rouen (nord-ouest), une manifestante d’une trentaine d’années, qui travaille avec des enfants handicapés, a eu un pouce arraché  par une grenade de désencerclement lancée par les forces de l’ordre. A Nantes, des manifestants se sont introduits dans le tribunal administratif, saccageant l’accueil et brisant vitres et portes. A Lorient, le commissariat et les forces de l’ordre a été pris pour cibles par des manifestants. Des vitres du bâtiment ont été cassées par des jets de projectiles et le feu a été mis à l’entrée. Des affrontements ont aussi eu lieu à Rennes, Toulouse, Strasbourg, Lille et Bordeaux (où l’entrée de la mairie a été incendié).

A Jéricho, un Palestinien a été arrêté après que les forces d’occupation aient fait irruption dans le camp d’Aqabat Jabr au milieu de tirs nourris de bombes lacrymogènes. A Naplouse, elles ont arrêté Qassam Kharousha, le fils d’un résistant tué et pris des mesures pour détruite la maison familiale des Kharousha. Deux autres frères ont été arrêtés dans la ville. Trois autres jeunes ont été arrêtés à Jérusalem occupée, tandis que six autres ont été raflés à al-Khalil, y compris un ancien prisonnier. Deux Palestiniens ont été arrêtés à Bethléem, deux autres à Ramallah, quatre à Jénine et un à Salfit.

 

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

La colère ne retombe pas. Contre la réforme des retraites, des dizaines de milliers de personnes étaient encore mobilisées ce mardi 21 janvier au soir, au lendemain de l’adoption définitive du texte à l’Assemblée nationale. A Paris, des tensions ont débuté autour de 20h30, place de la République, à la fin du rassemblement syndical. Jets de projectile et de grenades lacrymogènes ont été échangés. Plusieurs charges de police ont été menées sur la place quadrillée à ses extrémités par des unités de police et de gendarmerie. Les forces de l’ordre ont procédé au total à 81 interpellations. Des petits groupes de manifestants se sont dispersés dans les rues proches de la place de la Bastille, où de nombreuses poubelles ont été brûlées. 109 personnes ont été verbalisées et les pompiers ont procédé à 89 interventions pour des départs de feu.

À Nantes, où 10.000 manifestants ont participé à un cortège avec des flambeaux, des gaz lacrymogènes ont été tirés peu après le début de la manifestation par les forces de l’ordre, qui essuyaient de nombreux tirs de mortier. Des slogans comme « 49.3 ça passera pas » ou « Macron ne comprend que l’émeute » ont été tagués. À Clermont-Ferrand, la fin d’un rassemblement a été marquée par une charge policière. Il y a eu d’autres manifestations à Grenoble, Rennes, Le Mans, Lille, etc.. Hors Paris, 47 personnes ont été interpellées dans la soirée et 55 policiers ont été blessés, notamment à Nantes et Lyon.

Mardi 21 mars, Alfredo Cospito a été victime d’une crise cardiaque. Son état général se dégrade après plus de 150 jours de grève de la faim. Selon les médecins, il risque la paralysie à vie, et a peut-être déjà des répercussions irréversibles pour sa santé.

Vendredi dernier, Alfredo Cospito avait décidé de prendre les suppléments en vue de l’audience de ce vendredi 24 mars. Cette audience devant le tribunal de surveillance de Milan discutera de la demande de la défense de reporter la peine pour des raisons de santé sous forme d’assignation à résidence. Si les magistrats acceptaient la demande, le régime 41bis dans lequel est enfermé Alfredo Cospito depuis le printemps 2022 serait en fait abrogé. Alfredo Cospito avait pris la décision de prendre un complexe multivitaminé pour arriver lucide à l’audience mais avait finalement décidé de se limiter uniquement à de l’eau et du sucre. La semaine dernière, le médecin consultant qui avait examiné Cospito, avait indiqué aux avocats que ses « conditions nutritionnelles » « s’aggravaient » et qu’il avait fait part de son inquiétude concernant les « dommages irréversibles » dus à la longue période de grève de la faim.

Le jeudi 23 mars, des mobilisations s’organisent dans plusieurs villes d’Europe.
À Bruxelles, un rassemblement est prévu à 15h devant l’ambassade d’Italie, rue Joseph II, 22/24 à 1000 Bruxelles.

Alfredo Cospito