Le 8 décembre 2025, les 27 États membres de l’Union européenne ont approuvé un durcissement significatif du pacte asile et migration, visant notamment à accélérer le retour des migrants irréguliers et à permettre leur envoi vers des pays tiers jugés sûrs, même si ce ne sont pas leurs pays d’origine. Le texte prévoit aussi une répartition plus importante des migrants entre États membres pour réduire leur présence dans les pays d’entrée principaux. Une mesure clé concerne les « plateformes de retour », c’est-à-dire des centres situés dans des pays tiers où seraient accueillis les migrants dont la demande d’asile a été refusée avant leur éventuel renvoi vers l’UE. Malgré plusieurs contestations, y compris sur le terrain juridique, cette pratique pourrait s’étendre à d’autres pays. Ces mesures doivent encore être adoptées par le Parlement européen, avec une possible mise en œuvre en 2026.

La situation des prisonniers engagés dans une grève de la faim collective est devenue extrêmement préoccupante. Amu Gib et Qesser Zuhrah en sont à 37 jours sans nourriture. L’état d’Amu Gib se détériore si vite qu’elle n’a plus la force de faire des déclarations, tandis que Qesser Zuhrah a dû être transférée d’urgence à l’hôpital en raison de signes vitaux dangereusement bas. La prison lui a en outre interdit tout contact avec l’extérieur.À 31 jours de grève, Jon Cink a lui aussi été hospitalisé du fait d’un taux critique de sucre et de cétone dans le sang. Kamran Ahmed, au 29ᵉ jour, a été admis pour la deuxième fois à l’hôpital, souffrant de douleurs thoraciques et de vertiges. La situation de Teuta Hoxha, au 30ᵉ jour, est tout aussi alarmante : les conditions de son traitement hospitalier étaient si déplorables qu’elle a quitté l’établissement d’elle-même afin de pouvoir enfin joindre son avocate, un droit qui lui était refusé. Heba Muraisi, au 36ᵉ jour, a été hospitalisée à plusieurs reprises. Malgré une demande de masque formulée depuis plus d’une semaine, elle a été ignorée, ce qui fait désormais craindre une infection à la COVID. Par ailleurs, Muhammed Umer Khalid, au 7ᵉ jour, a averti que la grève pourrait le conduire à devoir utiliser un fauteuil roulant, et Lewie Chiaramello, malgré son diabète, a débuté un jeûne régulier en signe de solidarité.

Malgré tout, leur détermination demeure intacte pour exiger que le Royaume-Uni rompe ses liens avec Elbit Systems, mette fin à l’interdiction de Palestine Action, garantisse la libération sous caution immédiate des 33 prisonniers britanniques pour leur engagement pro-palestinien et la fin de la censure en détention. Amu Gib et Jon Cink doivent d’ailleurs comparaître ce vendredi à l’Old Bailey pour leur audience de demande de libération sous caution.

Un tribunal de Stockholm a acquitté six militants écologistes poursuivis pour avoir aspergé de peinture la vitre protégeant le tableau Le Jardin de l’artiste à Giverny de Claude Monet au Nationalmuseum en 2023. Les activistes, liés à l’organisation Återställ Våtmarker, affirmaient vouloir alerter sur l’urgence climatique et avaient choisi une œuvre protégée par une vitre ainsi qu’une peinture facilement nettoyable. Le tableau n’ayant subi aucun dommage, la cour a estimé que leur intention n’était pas de détériorer l’œuvre et les a donc relaxés sans dommages et intérêts.

Détenu dans le cadre de l’« affaire du Réseau » visant plusieurs jeunes accusés de former une organisation anarchiste, Ilya Shakurski a été libéré de l’isolement après qu’une vague de courriers et d’interventions de la part de soutiens, d’organisations et des médias ait demandé son examen médical et la garantie de sa sécurité. Le 4 décembre, Ilya a pu appeler sa mère via le service « ZonaTelecom » : il est de bonne humeur et suit le traitement prescrit.

La Tour de Londres a été partiellement fermée le 6 décembre 2025 après qu’un nouveau groupe de désobéissance civile, Take Back Power, a aspergé la vitrine des joyaux de la Couronne impériale de crème anglaise et de crumble, entraînant l’interpellation de quatre personnes. Les protestataires, dénonçant les inégalités sociales et l’« effritement » de la démocratie, ont revendiqué une action symbolique en écho au verbe anglais to crumble. Les individus arrêtés pourraient être poursuivis pour dégradations criminelles, dans un contexte de sanctions déjà lourdes contre des actions similaires visant des œuvres ou symboles nationaux.

Dossier(s): Reste de l'Europe Tags:

Le 1ᵉʳ décembre dernier, plusieurs militants républicains ont été arrêtés alors qu’ils tentaient d’empêcher une expulsion dans le quartier de Dublin 7. Les militants, détenus durant la nuit et agressés par la Garda, ont comparu au tribunal avant d’être libérés sous caution. Par ailleurs, la police a utilisé du gaz pour déloger les occupants (voir la vidéo).

Dossier(s): Reste de l'Europe Tags: ,

Le jeudi 4 décembre 2025, Umer Khalid est devenu le septième prisonnier pro-palestinien à entamer une grève de la faim dans les prisons britanniques. Il a formalisé son engagement en présentant ses revendications aux autorités pénitentiaires. Détenu depuis août 2025 sans procès, il dénonce des traitements répressifs et discriminatoires. Aujourd’hui, sept prisonniers sont désormais en grève de la faim et un autre en grève partielle, portant à huit le nombre total de participants à cette campagne depuis l’intérieur des prisons britanniques. Ils revendiquent que le Royaume-Uni rompe ses liens avec le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems, mette fin à l’interdiction de Palestine Action, garantisse la libération sous caution immédiate des 33 prisonniers britanniques pour leur engagement pro-palestinien et la fin de la censure en détention.

La Cour constitutionnelle de Pologne a déclaré le Parti communiste de Pologne (KPP) illégal, estimant que ses objectifs et activités violent la Constitution en promouvant une idéologie incompatible avec le régime. En effet, la Constitution polonaise interdit toute organisation fondée sur des « idéologies totalitaires ». Cette décision fait suite à la saisine de la Cour par le président de l’Institut de la Mémoire nationale, Karol Nawrocki, pour statuer sur l’anticonstitutionnalité du KPP (voir notre article).

Dossier(s): Reste de l'Europe Tags: ,

Bogdan Yakimenko, antifasciste accusé d’appartenir au groupe « Antifa United » et poursuivi pour « extrémisme », a été amené au tribunal d’Izmailovo à Moscou avec le bras droit plâtré et en écharpe. Malgré son état et sa demande de reporter l’audience, le juge l’a interrogé, s’appuyant sur un certificat médical autorisant sa participation. Yakimenko a affirmé n’avoir été qu’un simple abonné du groupe sur VKontakte, dont les publications portaient selon lui sur des questions politiques et la lutte contre le fascisme, et a nié toute implication dans des actes illégaux ou la coordination d’actions. Il a également critiqué l’expertise qui qualifiait le groupe d’« ukrainien et anarcho-marxiste », pointant le biais selon lui lié à ses origines ukrainiennes. Les accusations du parquet concernent la création d’un réseau extrémiste visant à inciter d’autres personnes à commettre des crimes, impliquant plusieurs coaccusés.

Une enquête de la BBC affirme que la police anti-émeute géorgienne aurait utilisé en 2024 un gaz lacrymogène ancien, le bromobenzyl cyanide (« camite »), une substance de la Première Guerre mondiale supposée abandonnée depuis les années 1930. Médecins, experts et lanceurs d’alerte signalent des symptômes prolongés chez les manifestants (brûlures, toux, essoufflement, vomissements) compatibles avec ce gaz, possiblement diffusé via des canons à eau. Une étude scientifique confirme la présence probable d’un agent chimique, tandis qu’un ancien responsable de la police explique que ce gaz avait déjà été testé en 2009 et présente des effets persistants. Le gouvernement géorgien refuse de préciser la substance utilisée.