Au moins 90 personnes ont été interpellées samedi 22 novembre à Londres lors d’une manifestation en soutien à Palestine Action, un groupe interdit depuis juillet après son inscription sur la liste des organisations considérées comme “terroristes” au Royaume-Uni (voir notre article). Le rassemblement, organisé par le collectif Defend Our Juries à Tavistock Square, visait à dénoncer cette interdiction. Des participants ont été interpellés pour avoir brandi des pancartes considérées comme un soutien à l’organisation proscrite. Plus de 2000 personnes ont été interpellées pour des motifs similaires depuis le mois de juillet dernier. Les arrestations interviennent à l’approche d’un examen judiciaire prévu du 25 au 27 novembre, qui pourrait remettre en cause la qualification de Palestine Action comme « groupe terroriste ».

Les 14 et 15 novembre, des actions coordonnées ont été menées dans plusieurs villes européennes pour soutenir les prisonniers révolutionnaires en grève de la faim contre l’isolement dans les prisons de type puits en Turquie (voir notre article), alors que les états de santé d’Ayberk Demirdögen, en grève depuis 250 jours, et ceux de Serkan Onur Yilmaz et Fikret Akar, également en grève depuis de nombreux mois, sont très critiques. Des rassemblements ont eu lieu devant les ambassades et consulats de Turquie à Bruxelles, Athènes, Paris, Marseille, Cologne, Vienne et Londres, ainsi qu’une action de tractage et un sit-in à Göteborg, témoignant d’une solidarité croissante face au risque imminent pour la vie des grévistes de la faim.

SELDA, une organisation d’anciens prisonniers politiques de la dictature Marcos, dénonce la décision récente de la Cour suprême des États-Unis autorisant le gouvernement philippin à prendre le contrôle de 40 millions de dollars de fonds mal acquis de Marcos, déposés chez Merrill Lynch sous le nom d’une société écran panaméenne. Bien que la justice américaine et philippine ait déjà reconnu l’origine frauduleuse de ces avoirs, les victimes de la loi martiale — qui avaient remporté en 1992 un procès civil de 2 milliards de dollars contre la famille Marcos — voient dans ce jugement un nouveau revers. Le porte-parole de SELDA, Bonifacio Ilagan, accuse l’administration Marcos Jr. de vouloir verrouiller l’accès à ces fonds et d’alimenter un schéma inquiétant d’effacement des affaires de corruption visant le clan. Évoquant la torture, les disparitions et les décennies de quête de justice, il rappelle que ces sommes représentent plus que des chiffres : elles incarnent des vies brisées. Malgré la décision américaine, SELDA affirme qu’elle poursuivra son combat pour la réparation et la responsabilisation des auteurs des violations sous la loi martiale.

La soirée d’hier co-organisée à Saint-Gilles par le PCP, School of the revolution, C3, l’UPB et notre Secours rouge autour de la projection de To kill a war machine a été l’occasion pour l’assistance d’une cinquantaine de personnes de répondre à l’appel des proches de Palestine Action à écrire à leurs prisonnier·es (photo). Nous relayons ici les informations pour continuer à répondre à cet appel : Adresses et conseils

Teuta Hoxha, l’une des « Filton 24 » incarcérés au Royaume-Uni pour une action directe visant l’entreprise israélienne Elbit en 2024, est en détention préventive. Au côté de 5 autres prisonniers, elle mène une grève de la faim collective et tournante contre la criminalisation de Palestine Action, pour la libération de tous les prisonniers pro-palestiniens et pour exiger la fin de la coopération britannique avec Elbit Systems (voir notre article). Entre sa première grève de la faim d’août 2025 et celle-ci, Teuta Hoxha a publié une déclaration dont nous publions un extrait (voir ici) :

[…] La stratégie employée par l’État a fait de nous des cibles à l’intérieur même des prisons. Nous sommes les souffre-douleur de la proscription [de Palestine Action].

Nous avons été licenciés, on nous a refusé des emplois, on nous a traités de terroristes, on nous a harcelés par des gardiens, nos visites ont été annulées, notre courrier bloqué, et j’ai dû entamer une grève de la faim de 28 jours pour obtenir ce dont j’avais besoin. Nos demandes de mise en liberté sous caution ont été systématiquement rejetées, et mes coaccusés masculins sont détenus dans des conditions insalubres et déprimantes. Mais l’affaire des 24 de Filton doit être replacée dans un contexte plus large.

On ne nous dit peut-être pas grand-chose en tant que prisonniers, et nous sommes souvent les derniers à être informés de ce qui nous concerne, mais ce qui est clair comme de l’eau de roche, c’est que ce qui est criminalisé, ce n’est pas « l’extrémisme », mais l’identité palestinienne elle-même.

La répression autour de l’affaire dite du « complexe de Budapest » se poursuit. Le 13 janvier 2026 doit s’ouvrir devant la cour d’appel de Düsseldorf un troisième procès, où six militant·es antifascistes sont accusé·es de violences contre des néonazis lors des mobilisations contre le rassemblement fasciste du « Jour de l’honneur » à Budapest en 2023. Dans le procès en cours devant la Cour régionale supérieure de Düsseldorf contre Paula, Nele, Emi, Moritz, Clara et Luca, 72 jours d’audience sont prévus à ce jour. Les six accusé·es sont en détention provisoire depuis qu’ils et elles se sont rendus volontairement aux autorités en février et mars 2025.

Depuis la mobilisation de Budapest, une chasse conjointe germano-hongroise vise les antifascistes : arrestations, menaces d’extradition et procédures multiples. Par ailleurs, les autorités tentent à nouveau de construire l’accusation de « tentative de meurtre » pour alourdir les peines. Cela fait suite à la condamnation de Hanna à cinq ans de prison, à la menace d’extradition de Zaid, à l’extradition de Maja et à un nouveau méga-procès à Dresde (voir notre article).

Samedi 15 novembre à Londres, une banderole a été déployée depuis le pont de Westminster, sur laquelle on pouvait lire : « Nous soutenons les grévistes de la faim. Nous soutenons Palestine Action. » Six prisonniers pour la Palestine mènent actuellement une grève de la faim illimitée pour exiger la levée de l’interdiction de Palestine Action et dénoncer la complicité britannique avec le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems (voir notre article). Cinq personnes ont été arrêtées en vertu de la loi antiterroriste après avoir déployé cette banderole.

Le 7 novembre dernier, dix membres du Parti communiste russe (internationalistes) ont été arrêtés par des policiers de la ville de Novossibirsk. Le jour des commémorations de la révolution bolchévique d’octobre 1917, la police les a ​​empêchés de déposer des fleurs sur un monument dédié aux communistes tombés au combat. Auparavant, les autorités, sous divers prétextes, leur avaient interdit d’organiser un rassemblement.

Afin de soutenir les prisonniers pro-palestiniens en grève de la faim depuis le 2 novembre (voir notre article), Prisoners For Palestine appelle à se rassembler devant plusieurs prisons britanniques ce weekend. Actuellement, 6 prisonniers mettent leur vie en danger et exigent que le Royaume-Uni rompe ses liens avec Elbit Systems, mette fin à l’interdiction de Palestine Action, garantisse la libération sous caution immédiate des 33 prisonniers britanniques pour leur engagement pro-palestinien et la fin de la censure en détention.

Âgé de 33 ans et militant du mouvement Palestine Action, Sean Middlebrough est actuellement en fuite après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle de quatre jours le 23 octobre à l’occasion du mariage de son frère. Il était en détention provisoire en lien avec une action menée en août 2024 contre le site du principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems à Filton, près de Bristol (voir notre article). Cela a notamment entraîné la destruction de drones largement utilisés par l’armée israélienne lors de son agression génocidaire à Gaza. Dans une déclaration publique, il a affirmé :

« Je ne suis pas en fuite. J’agis simplement avec bon sens, refusant d’être détenu comme un prisonnier de guerre d’Israël dans une prison britannique. […] Vingt-trois de mes coaccusés, héroïques et honorables, restent enfermés après notre enlèvement par la police antiterroriste. »