Ali Abunimah, journaliste américo -palestinien, directeur du site « Electronic Intifada » a été appréhendé à Zurich. La plateforme publie des contenus qui critiquent les politiques israéliennes et soutient les droits des Palestiniens. Le journaliste a été arrêté brutalement samedi 25 janvier après-midi en pleine rue, juste avant une conférence prévue dans la ville. La police a justifié cette détention par une interdiction préalable d’entrée sur le territoire, pourtant, il avait été autorisé à y séjourner après avoir été interrogé pendant une heure par la police vendredi à l’aéroport de Zurich.

Connu pour son engagement en faveur de la cause palestinienne, son interpellation a suscité une vague de soutien. Son arrestation semble s’inscrire dans le cadre d’une réaction de plus en plus vive des gouvernements occidentaux contre les expressions de solidarité avec le peuple palestinien et porte atteinte à la liberté d’expression. Ce lundi soir, il a été été emmené à l’aéroport menotté avant d’être placé dans un avion à destination d’Istanbul. Il n’a pas été informé des charges dont il était accusé, et a été maintenu en « détention administrative » durant trois jours.

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De violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont eut lieu dimanche 26 janvier, en marge des rassemblements de protestation à Athènes et Thessalonique. Les victimes, les politiciens de l’opposition et les syndicats avaient appelé à manifester, ils dénoncent les mensonges du gouvernement suite à un grave accident de train qui avait eu lieu près de la localité de Tempi, une collision frontale entre un train de marchandises et un train interurbain le 28 Février 2023, faisant 57 morts et 85 blessés. Le gouvernement a tout fait pour se dédouaner de sa responsabilité mettant cette charge sur le conducteur. Les forces de l’ordre ont réprimé les manifestations, faisant usage de gaz lacrymogènes et de coups de matraque, les manifestants ont répondu par des jets de cocktails Molotov et des jets de pierres. Des rassemblements de protestation ont également eu lieu dans de nombreuses autres villes grecques. Une personne a été arrêtée à Athènes.

Michel Brandt, ancien député du parti Die Linke, a été condamné à une amende de 900 euros par le tribunal régional de Karlsruhe, lors de son procès en appel qui s’est terminé  jeudi. Le bureau du procureur avait accusé Brandt d’avoir posté des photos sur les réseaux sociaux ou les drapeaux du KCK et du PKK étaient visibles à l’arrière-plan. Ces photos avaient été prises lors des rassemblements en 2019.

Les procédures contre Brandt se déroulent depuis des années. Il a fait appel d’une sanction par le bureau du procureur pour 14 000 euros émise en 2021, et s’est tourné vers le tribunal de district. Avec un acquittement partiel, l’amende a été réduite à 4 700 euros en 2022. Brandt a ensuite fait appel de cette décision. Lors de la première audience au tribunal régional en janvier 2023, le juge a suggéré que la procédure soit abandonnée, mais le bureau du procureur avait rejeté la demande.

Dans la soirée du 22 janvier, les activistes allemands de « Für Politische Schönheit » et  les britanniques de « Led By Donkeys » projettent « Heil Tesla » couplé au salut d’Elon Musk sur la façade de la Tesla Gigafactory près de Berlin. En plus de la photo, une vidéo a également été projetée et diffusée sur les réseaux sociaux des organisations. La vidéo fait état des relations d’Elon Musk avec toutes sortes de personnalités radicales et d’extrême droite.

Les deux organisations affirment qu’Elon Musk « est une menace pour la démocratie en Europe et cette menace grandit avec l’argent qu’il gagne grâce à Tesla » et lancent l’avertissement : « Si vous achetez une Tesla, vous soutenez un activiste d’extrême droite ».

Une enquête est en cours pour déterminer si des symboles « d’organisations anticonstitutionnelles » ont été utilisés. La loi allemande interdit l’utilisation de certains symboles faisant l’apologie de l’idéologie nazie notamment:  le salut hitlérien et les symboles nazis tels que les croix gammées. 

voir vidéo ici 

Le 24 novembre, à Milan, à l’issue d’une longue course-poursuite, deux jeunes hommes à moto ont été délibérément percutés par une voiture de carabiniers. Ramy Elgami, 19 ans, d’origine égyptienne, a été tué et son ami a été grièvement blessé. Les deux garçons avaient pris la fuite simplement parce qu’ils n’avaient pas de permis de conduire.

Bien qu’en pleine nuit, quelques témoins sont présents, les carabiniers se précipiteront sur eux et leur ordonneront d’effacer toute vidéo enregistrée. Pendant un mois, ils cacheront leur crime, jusqu’à ce qu’une vidéo apparaisse sur les réseaux sociaux et révèle la vérité. C’est ainsi que des manifestations ont éclaté la semaine dernière, principalement des jeunes, qui ont abouti à des affrontements avec la police à Milan, Turin, Brescia, Bologne, Rome.

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Après une décision collective, 7 militants antifascistes se sont livrés ce lundi 20 janvier aux autorités allemandes, ils étaient recherchés dans le cadre de l’affaire dite des «antifas de Budapest» (voir article ici). Ils se sont présentés lundi au tribunal de première instance de Kiel, aux préfectures de police de Cologne, Brême et Hamm. Les militants vivaient jusqu’à présent en clandestinité, ils sont soupçonnés d’avoir participé à des attaques contre des membres de l’extrême droite lors de la «  journée de l’honneur » à Budapest en février 2023.

Durant près de deux ans, les autorités ont harcelé et espionné les accusés, leurs proches et leur entourage, exerçant une forte pression. Des avis publics de recherche, relayés par les médias et les autorités, ont été émis, plus de vingt perquisitions domiciliaires ont eut lieu, il y a eut des descentes des unités spéciales d’intervention de la police, des surveillances et des tentatives de trouver des indicateurs, les services de renseignement ont épuisé tout l’éventail des mesures policières et judiciaires contre le milieu d’extrême gauche.

Bien qu’ils encourent une extradition vers la Hongrie, une peine pouvant aller jusqu’à 24 ans d’emprisonnement, ils ont pris la décision de se livrer « comme une étape autodéterminée vers un nouveau chapitre de cette affaire ».

Mercredi 15 janvier, une audience s’est tenue à Pérouse pour le renvoi en jugement de 12 militants anarchistes accusés d’incitation à la violence à des fins terroristes. L’acte d’accusation concernait le journal « Vetriolo » auquel Alfredo Cospito avait également collaboré, avec des écrits provenant de la prison. L’ouverture de l’enquête, appelée « Sibilla », a conduit à l’emprisonnement de ces camarades pendant plusieurs mois et a motivé l’imposition du 41bis à Alfredo (voir article ici). Les militants anarchistes étaient présents en salle d’audience, tandis qu’Alfredo Cospito suivait la discussion et la déclaration du juge connecté à distance depuis la prison où il est toujours sous le régime carcéral du 41 bis.( notre article ici ). Les juges « ont admis » le caractère insoutenable de l’accusation, qui serait une répression pure et simple de la liberté de pensée et d’expression.

Ce verdict est une victoire précieuse qui anticipe l’affrontement futur sur l’un des articles les plus durs de la nouvelle loi répressive (ddl 1660), celui sur le « terrorisme de la parole ».
Lien vers les interventions au tribunal

Gaie Delap, une militante écologiste de 77 ans a passé les fêtes de fin d’année en prison malgré la décision de libération sous bracelets électroniques qui lui avait été accordée. Les autorités ne sont pas parvenues à trouver un bracelet électronique suffisamment petit pour pouvoir s’adapter à ses poignets de fine taille. L’activiste du groupe « Just Stop Oil » a été condamnée à 20 mois de prison et incarcérée au mois d’août denier pour avoir participé à des blocages sur l’autoroute M25 en novembre 2022.

Sa libération sous conditions a été prononcée au mois de novembre afin de purger le reste de sa peine à domicile, en raison d’un problème de santé, le bracelet électronique n’a pu être mis au niveau de sa cheville. Malgré les recherches de l’entreprise EMS qui pose les bracelets, aucun n’a été trouvé à la bonne taille pour lui en fixer un à l’un de ses poignets. Faute de solution, un mandat d’arrêt a été émis et la police est venue la chercher à son domicile le vendredi 20 décembre pour l’emmener à la prison d’Eastwood Park, dans le Gloucestershire pour y purger le reste de sa peine.

Après avoir longtemps été dans l’incertitude quant aux poursuites dans l’affaire des « antifas de Budapest » ( voir notre article ), le parquet a mis fin à son enquête contre Maja et porte plainte, il demande 14 ans de prison dans des conditions de détention particulièrement strictes. La justice hongroise propose une sorte de transaction, un « compromis » en échange d’une « confession ». En acceptant cette accord et en faisant un aveu, Maya pourrait purger 14 ans de prison, en cas de rejet, elle sera jugée à Budapest, avec en perspective une peine de prison de minimum 20 ans. De tels accords sont là pour mettre massivement les accusés sous pression et finalement les briser. Si l’accord n’est pas conclu, aura lieu un long procès qui durera des années et la poursuite de l’isolement des antifascistes.

Actuellement, l’armée allemande compte trois divisions (deux blindées et une de réaction rapide), fortes de 60 000 militaires au total. L’Allemagne pouvant devenir une zone de transit et un centre logistique majeur dans le cas où l’OTAN serait engagé à l’Est, son armée doit d’être en mesure de protéger les infrastructures critiques. D’où l’annonce faite le 10 janvier de créer en avril prochain une quatrième division, la « Heimatschutzdivision » [Division de la sécurité intérieure]. En temps de paix, cette division se concentrera sur des missions relevant de la « sécurité civile ». On sait ce que parler veut dire.

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