ŒBaptisée « Mettons fin à l’austérité », une manifestation nationale a été organisée samedi par une vaste campagne nationale contre l’austérité, les coupures budgétaires et la privatisation dans les lieux de travail et dans les services communautaires et de protection sociale. La plus grande marche se déroulait à Londres, où se sont rassemblées devant la Banque d’Angleterre avant de se rendre au Parlement. Des manifestations ont également eu lieu dans d’autres villes britanniques, notamment à Liverpool, Glasgow et Bristol. Environ 250.000 personnes ont assisté aux manifestations, selon l’organisateur.

Ces manifestations de samedi étaient les premières grandes manifestations publiques depuis que le Premier ministre britannique David Cameron a remporté les élections générales du mois dernier. La plupart des manifestations se sont déroulées dans le calme, mais il y a eu plusieurs incidents, tags et jets de bombes fumigènes. Le groupe Class War qui avait organisé un rassemblement distinct devant la Banque d’Angleterre pour se distinguer de la grande marche réformiste/pacifste, a dénoncé des arrestations préventives et des interdictions faites à des militants condamnés lors de précédentes manifestations de participer à ce rassemblement (ainsi les cinq arrestations effectuées au cours de la dernière manifestation anti-austérité, tenues le jour du discours de la reine).

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Le ‘Schedule Seven’ est un pouvoir qui a été donné à la police britannique par le Terrorism Act en l’an 2000. Jusqu’à présent utilisées contre les Musulmans, la police britannique commence maintenant à utiliser ce régime d’interrogatoire pour interroger les militants anarchistes (ou suspectés de l’être) lorsqu’ils entrent ou sortent du pays. La particularité de Schedule 7 est que la personne qui est interrogée via ce règlement n’a pas le droit de garder le silence. Être silencieux peut donc coûter un maximum de 3 mois de prison et/ou une amende. De plus, tous les effets d’une personne qui passerait la frontière et serait interrogée via Schedule 7 peuvent être fouillés, ceci inclut le matériel informatique (téléphone et son contenu,…), des prélèvements ADN et prises de photo peuvent avoir lieu sans le consentement de la personne interrogée.

Il faut donc être bien conscient de la situation dans laquelle on se trouve, il y en a 3 possibles : le banal interrogatoire de douane, l’interrogatoire Schedule 7 et la détention Schedule 7. Lors d’un banal interrogatoire de douane, on peut être interrogé pendant une heure (et refuser de répondre aux questions), et détenu pendant 6 heures. Lors d’un interrogatoire Schedule 7, on peut demander la présence d’un avocat, la police peut refuser l’avocat (en le justifiant) et cet avocat sera aux frais de l’interrogé (ce problème peut être résolu, voir tout en bas), enfin on peut ne pas répondre à des questions concernant d’autres personnes (la police n’a pas le droit de les poser mais ne se gène pas). Enfin, lors d’une détention Schedule 7, la personne interrogée peut être détenue pendant 6 heures, elle a droit a un avocat qu’elle n’a pas à payer. Techniquement, la police ne peut pas commencer à poser des questions avant l’arrivée de l’avocat, sauf si cela « porte préjudice à l’examination ». La personne interrogée a le droit de recevoir une notice explicative sur Schedule 7, le droit de tenir quelqu’un informé de sa détention. Enfin, si la personne interrogée n’est pas britannique, la police doit confirmer la détention de l’interrogé si l’ambassade étrangère lui demande.

L’Anarchist Black Cross donne les coordonnées d’avocats qu’elle conseille sur son site internet, ainsi que plus d’informations sur Schedule Seven. C’est là.

Schedule Seven

Schedule Seven

C’était déjà un peu le cas aux USA, maintenant, c’est au tour de Londres de s’y mettre. Le maire de Londres a annoncé que la police londonienne sera équipée de pas moins de 20 000 caméras corporelles. Ces caméras sont encore à l’état de bêta test, mais cela ne les empêche pas d’être utilisées au quotidien. Plus de 6000 vidéos sont enregistrées grâce à elles tous les mois. Le maire semble tellement emballé par le projet qu’il souhaiterait accélérer plus le processus. Il désire que la police soit totalement équipée pour le mois d’avril 2016 (alors que le projet doit aboutir sur le papier d’ici 10 ans). Avec 20 000 caméras corporelles, Londres deviendra la ville où la police sera le plus équipée de cette technologie.

Caméra corporelle pour policier londonien

Caméra corporelle pour policier londonien

Des enfants utilisés pour simuler des affrontements avec les forces de l’ordre… C’est la drôle d’idée qu’a eu la police de Portalegre à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, célébrée au Portugal le 1er juin. Révélée au grand public par des photos publiées sur le site Internet de la mairie de la municipalité, cette initiative provoque un tollé. Les images montrent des enfants de 6 ans, munis de boucliers antiémeutes et coiffés de casques pour incarner des policiers, chargeant un groupe de manifestants en herbe qui eux lancent des boulettes de papier en guise de projectiles. La maire de Portalgre a souhaité calmer le jeu. Selon elle, « A aucun moment, les enfants n’ont été incités à la violence », l’objectif étant de leur montrer « que la police est une autorité qu’il faut respecter ».

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Le 15 mai, une voiture de police garée devant le commissariat de la rue Hostivařska à Prague a été incendiée. L’action a été revendiquée par la Cellule M.A.P., du Réseau des cellules révolutionnaires. L’action est une riposte à la vaste opération « Phoenix » anti-anarchiste du 28 avril. Trois personnes restent incarcérées suite à cette opération, et plusieurs autres attendent en liberté une comparution au tribunal.

La voiture de police incendiée à Prague

La voiture de police incendiée à Prague

Trois militants républicains arrêtés le 13 ont été inculpés aujourd’hui d’appartenance à l’IRA Véritable clandestine. Donal O Coisdealbha (24 ans), a en outre été inculpé de possession d’une minuterie. O Coisdealbha n’a répondu à aucune question du tribunal. Un de ses proche parent est le fameux Jim ‘Mortier’ Monaghan qui avait été arrêté en août 2001 à Bogota avec deux autres militants de l’IRA sous l’accusation d’avoir enseigné aux FARC les moyens de fabrications de mortiers artisanaux efficaces tels que ceux utilisés par l’IRA. Monaghan était assis dans la cour hier pour l’audition de O Coisdealbha et a quitté sans faire de commentaire. Devant le tribunal ont également comparu Seamus McGrane (60 ans ans) qui avait déjà été emprisonné pour appartenance à l’IRA Véritable (et qui est présenté comme un des fondateurs de celle-ci). McGrane n’a pas répondu aux questions du tribunal. Le troisième inculpé se nomme Dylan Cahill (22 ans), qui doit en outre répondre de la possession d’un pistolet automatique et deux deux bombes artisanales.

Seamus McGrane

Seamus McGrane

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Le premier ministre britannique David Cameron a présenté, ce mercredi 13 mai, un nouveau projet de loi de lutte contre le terrorisme, qui inclura un renforcement des mesures de contrôle et de surveillance du Web. Fort de sa majorité absolue obtenue début mai lors des élections législatives, le gouvernement conservateur a clairement annoncé son intention de durcir la législation. Le projet de loi devrait inclure des mesures limitant la liberté d’expression. Les personnes soupçonnées d’incitation à la haine ou participant à des activités « visant à renverser la démocratie » pourraient ainsi être soumises à une censure préalable de la police avant de pouvoir publier un contenu sur le Web. Le texte renforcera également les pouvoirs de l’Etat pour dissoudre des organisations considérées comme extrémistes.

Un deuxième texte devrait être présenté au parlement plus tard dans l’année pour assouplir la législation, déjà très permissive, concernant la surveillance du Web et les moyens légaux des agences de renseignement. Le GCHQ britannique est le premier partenaire de la NSA américaine dans son vaste programme de surveillance du Web mondial. En 2014, le précédent gouvernement Cameron avait échoué à faire adopter un projet de loi très controversé qui prévoyait notamment d’obliger les fournisseurs d’accès à Internet et les réseaux sociaux à conserver l’intégralité des données de connexion de leurs clients. Surnommé snooper’s charter – « la charte des fouineurs » –, le texte s’était heurté à l’opposition des libéraux-démocrates, pourtant partenaires de gouvernement des conservateurs. La déroute électorale, début mai, des lib-dem, laisse les mains libres au gouvernement Cameron.

La Garda, la police d’Irlande du sud, interrogeait jeudi à Dublin quatre hommes, dont un ancien prisonnier, figure connue des dissidents républicains condamné à plusieurs reprises, après la découverte de deux bombes à quelques jours de la visite officielle dans le pays du prince Charles. Les bombes ont été découvertes lors de la perquisition de 20 maisons et d’une voiture à proximité de la zone où doit se rendre Charles pendant sa visite dans le pays prévue la semaine prochaine, du 19 au 22 mai. Ces engins explosifs, décrits par des experts de l’armée comme étant « en état de fonctionner », ont été désactivés. Deux autres hommes ont été arrêtés dans une opération distincte, ils transportaient une arme et du matériel explosif.

Pendant sa visite, le prince Charles, l’héritier du trône britannique, doit se rendre pour la première fois à Mullaghmore, dans le nord de l’Irlande, à proximité du site où son grand-oncle Lord Mountbatten a été tué en 1979 dans l’explosion d’une bombe de l’IRA placée sur son bateau de pêche.

Le périmètre de sécurité de la Garda à Dublin

Le périmètre de sécurité de la Garda à Dublin

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De nombreux manifestants se sont rassemblés devant le siège des Tories à Londres pour protester contre l’élection de Cameron -avec 27% des voix- et pour une réforme électorale. D’autres rassemblements ont eu lieu en Angleterre. A Londres, la police a réprimé la manifestation.

Posted by Kallum Shah on samedi 9 mai 2015

Affrontement devant le siège du parti conservateur britannique.

Affrontement devant le siège du parti conservateur britannique.

Mercredi 6 mai 2015, la police a expulsé le squat Cibulka, ouvert la première fois en 2008 (Cibulka était une ferme située dans le cinquième arrondissement de Prague). L’opération d’expulsion, qui a duré au moins deux heures, a été menée par 200 policiers équipés notamment d’un canon à eau et d’un hélicoptère, avec l’aide des pompiers… Une cinquantaine de personnes étaient sur les lieux au moment de l’expulsion. Quatre personnes étaient montées sur le toit pour empêcher ou au moins retarder l’expulsion, mais ont été forcées à descendre. Au moins douze personnes ont été arrêtées, quelques-unes blessées (quatre personnes ont été emmenées à l’hôpital).

Expulsion du squat Cibulka à Prague

Expulsion du squat Cibulka à Prague