D’importants incidents ont eu lieu, dimanche 10 avril dans la matinée, dans le camp d’Idomeni, en Grèce, à la frontière avec la Macédoine, où plus de 11 000 personnes vivent depuis plus d’un mois dans des conditions extrêmement difficiles. Les incidents ont éclaté dimanche en fin matinée. La police macédonienne a fait usage de gaz lacrymogènes et, selon plusieurs journalistes, de balles de caoutchouc et de grenades assourdissantes pour disperser une foule d’environ 500 personnes qui réclamaient l’ouverture de la frontière et tentaient de détruire le grillage qui sépare les deux pays, certains jetant des pierres contre les policer macédoniens.

L’usage intensif de gaz lacrymogènes a provoqué l’évanouissement de dizaines de personnes, et la fumée s’est diffusée jusqu’au camp, où se trouvaient des femmes et des enfants. Environ 300 personnes ont été blessées, dont 200 ont été secourues par l’unité médicale de MSF pour des problèmes respiratoires, 30 pour des blessures provenant des balles en plastique et 30 pour d’autres blessures.

Incidents à Idomeni

Incidents à Idomeni

Le 8 avril à trois heures du matin, un groupe d’anarchiste a attaqué le tribunal de district de Holosiivskyi, à Kiev. Quatre cocktails Molotov ont été lancé dans la partie sud du palais de justice, deux se sont écrasés dans le bureau du juge, endommageant les locaux et détruisant les dossiers. Les média ont lié cette action à l’affaire Alexandrov-Ieroféev (voir notre article) jugée par le même tribunal. Mais dans leur communiqué (voir ici en russe, avec une vidéo), les auteurs affirment que l’action n’est pas liée à cette affaire mais au rôle général de ce tribunal (et de tout l’appareil policier et judiciaire) dans l’oppression. Le communiqué cite quelques affaires comme la condamnation par ce tribunal de Dmitry Pavlichenko à la prison à vie. Dmitry Pavlichenko a été condamné pour avoir tué un juge qui, lié à la « rénovation » de la ville,l’avait fait expulser de son appartement. Le procès de Dmitry Pavlichenko, manifestement truqué, et qui avait fait scandale et donné lieu à de nombreuses manifestations.

La fenêtre par laquelle deux cocktails Molotov sont entrés. Bien visé.

La fenêtre par laquelle deux cocktails Molotov sont entrés. Bien visé.

Le PNR, pour « Passenger Name Record » est un système de surveillance déjà déployé dans les pays anglo-saxons, il consiste à enregistrer pour une durée de 5 ans (dans le cas de l’UE) les informations concernant les voyageurs de tous les passagers des aéroports. Il est réclamé depuis des années par les USA au nom de la lutte anti-terroriste, mais le droit à la vie privée avait freiné son arrivée jusqu’ici. Les social-démocrates européens ont conditionné le vote la semaine prochaine à Strasbourg par un dernier passage de la directive en commission « Libertés civiles ». Le problème lié aux données n’est pas seulement lié à la façon dont les données sont traitées en Europe, mais surtout à la façon dont elles seront traitées aux Etats-Unis. Notons que le fichage des passagers est déjà largement pratiqué de façon irrégulière.

Le PNR voté la semaine prochaine

Le PNR voté la semaine prochaine

Le Parlement européen doit se prononcer ce 14 avril sur un projet de directive européenne sur la « protection des secrets d’affaire ». Si cette loi venait à être adoptée, des révélations comme les « Panama Papers » ou le « LuxLeaks » ne pourrait plus être légalement faites. Cette loi donnera à des entreprises des moyens juridiques supplémentaires pour poursuivre les journalistes qui s’aventureraient à publier des informations sans leur consentement.

Panama Papers

Panama Papers

En mai 2015, les forces ukrainiennes ont blessé et capturé Alexandre Alexandrov, ainsi qu’un autre russe du nom d’Evgueni Ierofeïev, dans la région de Louhansk (est de l’Ukraine) à l’issue d’affrontements entre l’armée régulière et des séparatistes. Les autorités ukrainiennes les accusent d’être des militaires russes en activité, membres des forces spéciales. Ces hommes sont inculpés de franchissement illégal d’une frontière, de possession illégale d’armes et de participation à des activités terroristes.

Iouri Grabovski était l’avocat d’Alexandre Alexandrov, victime de harcèlement et de manœuvres d’intimidation incessants en raison de ses activités professionnelles, il a été retrouvé mort jeudi 24 mars au soir dans une zone déserte de la province de Tcherkassy. Il avait été vu pour la dernière fois à son cabinet de Kiev le 6 mars et on était sans nouvelles de lui depuis lors. Iouri Grabovski s’était plaint d’être harcelé par les autorités parce qu’il défendait Alexandre Alexandrov. Oxana Sokolovskaïa, l’avocate d’Evgueni Ierofeïev, s’est aussi plainte à plusieurs reprises de harcèlement et de menaces en lien avec cette affaire.

Dans le box: Alexandre Alexandrov (à gauche) et Evgueni Erofeiev (à droite), devzant eux (chemise rouge): Iouri Grabovski

Dans le box: Alexandre Alexandrov (à gauche) et Evgueni Erofeiev (à droite), devzant eux (chemise rouge): Iouri Grabovski

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Erdal Gökoglu a été incarcéré comme prisonnier politique e juin 1995, alors qu’il était étudiant. A Ulucanlar, le 26 septembre 1999, dix de ses compagnons de chambrée ont été massacrés par les militaires. Erdal a été blessé par les balles. Les militaires l’ont cru mort et ont mis son corps avec celui des détenus tués dans les douches de la prison. Après avoir découvert qu’il était vivant, ils l’ont déporté vers la prison de Burdur. Le 5 juillet 2000, l’armée intervient cette fois à la prison de Burdur avec des bulldozers après que les prisonniers politiques aient refusé de comparaître à leur procès en raison des mauvais traitements qu’ils subissaient sur le chemin du tribunal. Erdal Gökoglu a une nouvelle fois été blessé.

Lorsque le gouvernement a annoncé l’ouverture de prisons d’isolement, Erdal a participé au vaste mouvement de grève de la faim qui s’est soldé par la mort de dizaines de détenus. Le 19 décembre 2001, l’armée est intervenue dans 20 prisons pour mater la grève. Erdal Gökoglu, a été gravement blessé mais a malgré tout poursuivi sa grève de la faim. Après plusieurs mois de grève de la faim, Erdal Gökoglu a été alimenté de force. Aujourd’hui encore, il souffre de séquelles de cette intervention. En 2001, il est libéré plus mort que vif suivant une loi qui prévoit une remise en liberté de six mois (éventuellement renouvelable) pour raisons médicale. Erdal est exfiltré du pays par ses amis pour qu’il puisse recevoir des soins médicaux adéquats. En 2002, Erdal introduit une demande d’asile politique en Belgique, demande reconnue en 2007. Erdal a participé à plusieurs des activités du CLEA en Belgique et a figuré parmi les intervenants du Festival du film d’Attac.

Il a été arrêté le 24 janvier dernier à la frontière germano-polonaise alors qu’il se rendait au mariage de l’un de ses amis. Il est menacé d’extradition vers la Turquie sur base d’un mandat d’arrêt international turc pour son appartenance présumée au DHKP-C. Il est jugé dans la ville de Gorzow Wielkopolski ou il comparaît dans une cage en verre, menottes aux poignets et chaînes aux pieds. Il est détenu à la prison de Goleniow. Erdal Gökoglu est en grève de la faim. Il demande la fin de ses mauvais traitements et son rapatriement en Belgique.

Manifestation pour Erdal Gökoglu devant l'ambassade de Belgique à Berlin

Manifestation pour Erdal Gökoglu devant l’ambassade de Belgique à Berlin

Des chercheurs de l’université de Queen Mary à Londres ont utilisé une méthode de « profilage géographique » pour tenter de démasquer le célèbre grapheur Banksy. En analysant 140 œuvres présumées et leurs localisations à Londres et à Bristol, les chercheurs sont tombés sur le nom d’une personne déjà suspectée depuis 2008. Le véritable but est d’étendre ce type de profilage -actuellement utilisé contre les serial-killers- aux attaques « terroristes ». Les chercheurs prétendent qu’en analysant les lieux de graffitis, de tractages et de vandalisme, ils pourraient déjouer des « complots terroristes » avant qu’ils n’aient lieu.

Mercredi, 13 éco-activistes ont été condamnés à six semaines de prison avec sursis de 12 mois pour préjudices graves à l’aéroport de Heathrow. En juillet 2015, les éco-activistes avaient fait du blocage de l’action directe d’une piste le point culminant de leur campagne pour dénoncer les effets destructeurs du changement climatique. La piste Nord de l’aéroport avait été occupée le 13 juillet dernier, provoquant l’annulation de 25 vols.

Le blocage de l'aéroport

Le blocage de l’aéroport


Les 13 devant le tribunal

Les 13 devant le tribunal

Ce 13 février, une manifestation pour la paix au Kurdistan et pour la libération d’Öcalan avait lieu à Stockolm. La manifestation se déroulait dans le quartier de Fittja avec autorisation de la police. L’une des camionnettes qui faisait suite au cortège a été la cible de coups de feu qui ont blessé un manifestant kurde, membre du PJAK (organisation apoïste au Kurdistan iranien). Le tireur a prit la fuite. Le manifestant blessé est dans un état critique.

La camionnette visée.

La camionnette visée.

Jeudi 4 février, les autorités danoises ont confisqué le passeport de Joanna Palani, jeune femme d’origine kurde iranienne. De retour d’Irak et de Syrie, où elle a combattu au sein des YPJ, elle est accusée de « menacer la sécurité nationale ». Une nouvelle loi, entrée en application en mars dernier, permet à la police de confisquer les passeports et d’interdire la sortie du territoire au nom de la « lutte contre le terrorisme ».

Joanna Palani lors d’une manifestation à Copenhague

Joanna Palani lors d’une manifestation à Copenhague