Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

En janvier 2024, Ecevit Piroğlu avait été libéré de la prison après 32 mois d’incarcération suite à une demande d’extradition de la Turquie (voir nos articles ici et ici). Lors de cette incarcération, Ecevit Piroğlu avait suivi une grève de la faim de 136 jours. Malgré la décision de la Cour suprême serbe selon laquelle il ne peut être extradé vers la Turquie, le 12 janvier 2024, il a de nouveau été arrêté. Celui-ci a entamé en février une nouvelle grève de la faim pour dénoncer l’acharnement politique et judicaire envers lui. Cela va faire 3 ans qu’Ecevit Piroğlu est en prison. Il entame le 100ème jour de grève de la faim et son état de santé se dégrade.

Huit jours après le début du soulèvement kanak en réaction à une réforme constitutionnelle, le gouvernement français a décidé de mobiliser « pour un temps » des militaires afin de protéger les bâtiments publics (photo) et de renforcer les policiers et gendarmes. La pays est toujours couvert de barricades. Huit jours après le début du soulèvement kanak en réaction à une réforme constitutionnelle, le gouvernement français a décidé de mobiliser « pour un temps » des militaires afin de protéger les bâtiments publics et de renforcer les policiers et gendarmes. De premiers vols d’évacuation doivent avoir lieu mardi 21 mai pour exfiltrer des touristes coincés sur l’île depuis plusieurs jours.

Le parquet de Nouméa a annoncé vendredi avoir ouvert une enquête visant « des commanditaires » du soulèvement, dont certains membres du CCAT, la Cellule de Coordination des Actions de Terrain, un collectif indépendantiste créé fin 2023, pour mobiliser contre la réforme du corps électoral.

 

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La police de Philadelphie a arrêté 19 manifestants pro-palestiniens, dont sept étudiants, à l’université de Pennsylvanie vendredi 17 mai en soirée lors d’une manifestation sur le campus. Les manifestants avaient pénétré dans le Fisher-Bennett Hall et tentaient de l’occuper et de s’y barricader. 12 manifestants ont reçu des contraventions pour refus de se disperser et refus d’obéir aux ordres de la police, puis ont été relâchés. Sept d’entre eux sont toujours en garde à vue et attendent d’être inculpés, dont un pour agression contre un policier. La police de Penn a retrouvé des outils de crochetage de serrure et des boucliers métalliques fabriqués à partir de bidons d’huile. Les portes de sortie du bâtiment abritant les départements d’anglais, de musique et d’études cinématographiques avaient été déjà été bloquées et barricadées avec du mobilier. Cetteconfrontation a eu lieu une semaine après que l’université, avec l’aide des forces de l’ordre locales, a évacué un campement de manifestants sur College Green.

La justice britannique a accordé lundi au fondateur de Wikileaks, Julian Assange, un nouvel appel contre son extradition. La Haute Cour de justice examinait lors d’une audience cruciale lundi les garanties des États-Unis sur le traitement accordé à Assange, en cas d’extradition. Les débats ont principalement porté sur la possibilité pour l’Australien de 52 ans de bénéficier de la protection du premier amendement de la Constitution américaine, qui protège la liberté d’expression. Assange avait été arrêté il y a cinq ans au Royaume-Uni, est détenu dans une prison londonienne et lutte contre son extradition vers les États-Unis. Poursuivi par la justice américaine pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700.000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan, il encourt jusqu’à 175 ans de prison

En outre, le Parlement australien a adopté une motion en février, avec le soutien du Premier ministre Anthony Albanese, qui appelle à l’abandon des poursuites judiciaire contre Assange. Le 10 avril, le président américain Biden avait déclaré que les États-Unis examinaient la demande de l’Australie d’abandonner les poursuites pour espionnage contre Assange.

Des manifestants pro-palestiniens se sont heurtés à des agents de la police de New York lors d’une manifestation houleuse à Brooklyn samedi, entraînant au moins une douzaine d’arrestations. La foule en colère, forte de quelques centaines de personnes, a repousé les policiers qui tentaient de la faire avancer vers le trottoir à Bay Ridge. Les policiers ont fini par plaquer et arrêter plusieurs manifestants. Ils les ont traîné de force à l’écart.

La vie publique dans la province de Van est paralysée par d’importantes forces de police depuis les élections locales du 31 mars. Le parti DEM a remporté les 14 circonscriptions de la province et le parti au pouvoir, l’AKP, a été battu. Immédiatement après les élections, la victoire du co-maire nouvellement élu, Abdullah Zeydan du parti DEM, a été annulée (voir notre article). Le comité électoral a déclaré que le candidat de l’AKP arrivé en deuxième position, Abdulahat Arvas, devait prendre ses fonctions après qu’un tribunal eut déclaré la candidature de Zeydan invalide. La population s’est opposée à cette décision et est descendue dans la rue. Après plusieurs jours de manifestations, la décision a été annulée et Abdullah Zeydan a pu s’installer à la mairie en tant que co-maire avec Neslihan Şedal.

Un mois et demi s’est écoulé depuis le soulèvement populaire, mais la police et l’armée sont toujours présentes en grand nombre. Les « forces de sécurité » bloquent la circulation, entravent le commerce et paralysent la vie publique. Des forces d’urgence équipées de canons à eau sont positionnées sur tous les axes routiers. Des hélicoptères de la police tournent au-dessus de la ville jour et nuit. Le gouverneur a annoncé la poursuite des contrôles d’identité sur les voies d’accès et la prolongation de l’interdiction générale des rassemblements.

De plus, toujours dans la province de Van, l’armée turque a lancé une opération anti-guérilla à grande échelle dans la région de Hamoiler, dans le district d’Erciş (photo). Cette opération intervient après que l’armée turque a lancé une opération militaire dans la région de Şehîd Remzî dans le district de Lice, dans la province d’Amed (Diyarbakır). En cette période, l’armée turque mène ses traditionnelles « opérations de printemps », le passage de l’hiver au printemps était plutôt désavantageux pour la guérilla du PKK.

Ces dernières semaines, quatre agences d’architectes parisiennes impliquées dans la contruction de prisons et CRA (centres de rétention administrative), ainsi que les halls des immeubles où vivent leurs patrons, ont été attaquées (tags, vitres brisées, serrures bloquées…).  Contre des contrats pouvant dépasser le million d’euros, ils ont dessiné les plans de CRA où, chaque année, des milliers de personnes subissent l’enfermement et tout ce qui va avec, avant de se faire expulser, pour une partie d’entre eux.

La lecture de leur site internet ou des leurs interviews est un florilège d’hypocrisie. Ainsi Valero Gadan Architectes & Associés,  met en avant leur « valeurs humanistes » alors qu’il est impliqué dans la construction du Cra d’Olivet, inauguré le 5 février, qu’il a bâti cinq commissariat et a candidaté à la construction de deux Cra, d’une prison, de quatre autres structures pénitentiaires (S.A.S. et Q.S.L.) et de quatre autres commissariats. Ainsi ACME Architecte & Conseil, impliqué dans la construction à venir du Cra de Goussainville, dont les patrons affirment que « l’architecture n’est pas une machine mais qu’elle doit fonctionner comme un être vivant ». Ainsi ECDM, impliqué dans la reconstruction du Cra de Vincennes en 2010, détruit à la suite d’une révolte des retenus, qui prétend que ce contrat aurait fait « débat » au sein de l’agence et a ébranlé leur « bonne conscience », mais qu’ils l’ont accepté parce qu’il souhaitaient « faire en sorte que les gens soumis à la rétention soient accueillis de façon décente ». Ainsi enfin  Renaud de La Noue Architecte, impliqué dans la construction du Cra de Plaisir, inauguré en 2006 qui déclare sur son site, au sujet du Commissariat-CRA de Plaisir, « Commissariat de Plaisir. Le nom nous a plu. (…) C’est un lieu où des impératifs de sécurité, explicites et parfois caricaturaux, se heurtent souvent à nos principes humanistes par nature implicites. »

La révolte du CRA de Vincennes

Six personnes ont été arrêtées à Melbourne, où des militants se sont heurtés à la police qui séparait deux manifestations rivales. Une manifestation pro-israélienne (naturellement sous l’étiquette « contre l’antisémitisme ») organisée par le groupe chrétien sioniste « International Christian Embassy Jerusalem », faisait face à une manifestation pro-palestinienne . Un cordon de la police de  l’État de Victoria séparait les milliers de manifestants. Des heurts ont néanmoins eu lieu et six manifestants pro-palestiniens ont été arrêtés.

Un homme est mort et deux autres ont été blessés samedi 18 mai en Kanaky/Nouvelle-Calédonie dans un échange de coups de feu sur un barrage érigé par des Kanaks dans le nord de la grande île. Les tirs ont été échangés quand deux Caldoches (Calédoniens d’origine européenne) ont voulu passer un barrage érigé par des indépendantistes. L’un d’eux est mort, l’autre a été blessé, ainsi qu’un Kanak. Ce décès porte à six le nombre de morts depuis le début, lundi, du soulèvement provoqué par le vote d’une réforme électorale à Paris – deux gendarmes et quatre civils, trois Kanaks et un Caldoche.

Vendredi, 1 000 renforts sont arrivés, en plus des 1 700 déjà déployés et le dégagement de la route, d’une soixantaine de kilomètres, entre Nouméa et son aéroport international a débuté dimanche matin. Sur cet axe stratégique, l’Etat a lancé une vaste opération de 600 gendarmes, dont une centaine de membres du GIGN. La soixantaine de barrages érigés par des indépendantistes ont été percés, mais l’axe est loin d’être accessible car les épaves de voitures, le bois et la ferraille brûlés restent en place et la voirie est abîmée à plusieurs endroits.

Les mesures exceptionnelles de l’état d’urgence sont maintenues, à savoir le couvre-feu entre 18 heures et 6 heures, l’interdiction des rassemblements, du transport d’armes et de la vente d’alcool, et le bannissement de l’application TikTok. La réforme constitutionnelle qui a mis le feu aux poudres vise à élargir le corps électoral lors des scrutins provinciaux, au risque de marginaliser encore plus le peuple autochtone kanak. Adopté mercredi par les députés, après les sénateurs, le texte doit encore être voté par les parlementaires réunis en Congrès, à une date non déterminée.