Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mikel Kabikoitz Carrera Sarobe, a été condamné hier soir à Paris à la réclusion criminelle à perpétuité pour la mort d’un policier français en mars 2010 et pour direction d’une organisation terroriste. Mikel Kabikoitz Carrera Sarobe avait déjà été condamné en avril 2013 à Paris à la réclusion à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans pour le mort de deux gardes civils espagnols en 2007 à Capbreton (Landes). Le 16 mars 2010, un commando armé d’ETA s’emparait de cinq véhicules dans un dépôt-vente de Seine-et-Marne. Peu après, un contrôle de routine de membres du commando dégénérait en deux fusillades successives entre forces de l’ordre et etarras. Le chef de patrouille était tué par balles lors de la deuxième, à Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne).

Un mois plus tard, ETA assumait dans un communiqué sa participation aux faits, tout en rejetant la responsabilité sur les policiers, accusés d’avoir tiré les premiers. Cinq autres membres présumés du commando d’ETA impliqué dans la fusillade ont été condamnés à des peines allant de 14 ans à 25 ans de réclusion. Ils ont été condamnés pour divers crimes, parmi lesquels tentative de meurtre, séquestration et diverses infractions en lien avec une entreprise terroriste.

Mikel Kabikoitz Carrera Sarobe

Mikel Kabikoitz Carrera Sarobe

Le 20 mai dernier, une série d’actions avait eu lieu à Bruxelles contre la maxi-prison. L’une d’elle avait consisté en la brève occupation de la Régie des Bâtiments par une vingtaine de personnes, occupation suite à laquelle la maquette de la maxi-prison aurait été détruite. Le parquet avait immédiatement ouvert une enquête et 4 personnes passeront au tribunal de Première Instance de Bruxelles ce 10 décembre à 8h45. Les 4 sont accusés de destruction de bien immobilier en bande

La maquette de la maxi-prison.

Hector Euclid Orjuela, un entrepreneur dont la société construit l’autoroute qui doit relier Santa Rita Iro avec Condoto, a été enlevé la semaine passée. Quatre jours plus tard, un politicien régional, Marin Ibarguen a été à son tour capturé dans le département du Choco. Ce département, peuplé principalement d’autochtones et de descendant d’esclaves africains, à la frontière du Panama, est une zone où la guérilla de l’ELN est particulièrement bien implantée. Par ailleurs, trois hommes ont été tués le 2 décembre par des mines terrestres, toujours dans le Choco.

Une opération conjointe de la 2e division de l’armée, et de la police nationale a permis de capturer six guérilleros présumés du Front « Héros et martyrs » l’ELN, dans la zone rurale de la municipalité de San Pablo, au sud de Bolivar. L’opération a permis aussi de saisir cinq armes à longue portée, des grenades, et divers équipements.

Combattants de l’ELN

Combattants de l'ELN

Samir Khelifi, professeur d’éducation physique a été arrêté après que des individus aient indiqué à la police qu’il a fêté l’attentat islamiste du 24 novembre dernier, contre un bus de transport d’agents de la garde présidentielle (12 morts). Il a été arrêté et transféré à Tunis pour être interrogé par la Brigade nationale de lutte contre le terrorisme, à El-Gorjani. Samir Khelifi est un militant syndical de l’Union régionale du travail relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et un militant politique de la coordination régionale du Front populaire de Sidi Bouzid militant du Front Populaire. Ses prises de positions publiques contre les islamistes sont connues.

Samir Khelifi

Samir Khelifi

Trois membres des forces de sécurité turques ont été tués hier samedi, dans le cadre d’une reprise des activités de la guérilla du PKK. Mercredi, c’est un IED qui a explosé au passage d’un bus militaire à Mardin, tuant un soldat et blessant sept autres. Jeudi, les forces de sécurité ont donné l’assaut à un appartement dans le district de Sancaktepe, sur la rive asiatique d’Istanbul. Une femme présentée comme combattante du PKK a été tuée et trois autres occupants de l’appartement visé ont été arrêtés.

Le cratère de l’explosion de Mardin

Le cratère de l'explosion de Mardin

A Istanbul, plus aucune manifestation organisée par des Kurdes n’est tolérée depuis que, en juillet 2015, a volé en éclats le cessez-le-feu en vigueur entre l’Etat turc et le PKK. Une manifestation s’est pourtant tenu hier samedi pour réclamer la réouverture des pourparlers de paix entre le gouvernement turc et le PKK, et pour demander également la libération du leader kurde Abdullah Öcalan, condamné à perpétuité en 1999. Les policiers ont durement réprimé la manifestation.

Hier samedi à Istanbul

Hier samedi à Istanbul

Des milliers de personnes ont manifesté dans le centre d’Athènes à l’occasion du 7e anniversaire de la mort d’un manifestant de 15 ans, Alexis Grigoropoulos, tué par un policier en 2008. Quelque 5.000 policiers étaient mobilisés dans la capitale pour éviter au maximum les affrontements, les stations de métro du centre-ville restant fermées. De violents affrontements ont éclatés en soirée. Des manifestants ont projeté des bombes incendiaires sur les policiers et mis le feu à des poubelles et des véhicules. Les forces de l’ordre ont répliqué en tirant des gaz lacrymogènes. 10 personnes ont été arrêtées.

Affrontements à Athènes

Affrontements à Athènes

Le ministère français de l’intérieur a collecté dans une note interne, datée du 1er décembre, la liste des mesures sécuritaires souhaitées par la police et de la gendarmerie dans le cadre de l’état d’urgence : on y trouve l’internement des fichés S, les fouilles des véhicules et bagages sans consentement, les contrôle d’identité sans justification, l’interdiction de TOR etc. Cette note, établie par la direction des libertés publiques et des affaires juridiques (DLPAJ), évoque aussi effet la possibilité d’« interdire les connexions wifi libres et partagées » durant l’état d’urgence et carrément de supprimer « les connexions wifi publiques », sous peine de sanctions pénales !

Interdiction du wifi public ?

Interdiction du wifi public ?

Les commandos Thunderbolt du Kerala ont déclenché une vaste opération de ratissage le 4 décembre dans les régions forestières adjacente à un domaine de culture de thé du district de Wayanad à la recherche de six cadres présumés du CPI(Maoist). Selon la presse, les autorités auraient affirmé que six membres d’un groupe armé, parmi lesquels deux femmes, auraient rendu visite aux travailleurs du domaine, propriété de la Kerala Forest Development Corporation vers 10h30 vendredi et distribué des tracts. Ils étaient habillés dans un style militaire et portaient tous des armes. Deux d’entre eux ont discuté avec les travailleurs sur place. Ils ont passé près de trente minutes dans le domaine, et ont prié les travailleurs de poursuivre leur lutte pour obtenir une augmentation de leurs salaires et l’amélioration de leurs équipements. Ils ont également expliqué aux travailleurs comment le gouvernement les exploitent et ont affirmé vouloir les protéger de celle-ci. Ils ont ensuite placardé des affiches au mur avant de quitter les lieux. L’opération visant à les retrouver et à empêcher ce type de mission de propagande sur les domaines gouvernementaux est toujours en cours.

Logo du commando Thunderbold

Logo du commando Thunderbold

Au cours d’une opération de contre-insurrection de grande ampleur ce samedi matin dans le district (Chhattisgarh), une équipe conjointe composée de membres de la Border Security Force et de la police locale ont découvert une grosse quantité d’armes et d’explosifs ainsi que du matériel appartenant à la guérilla maoïste. Les troupes du bataillon 124 étaient en opération de ratissage lorsqu’elles ont repéré cette cache dans les forêts de Padbeda. Parmi les articles saisis, onze fusils, quatre « tiffin bombs' », deux pistolets, vingt détonateurs, des chargeurs de fusils SLR et d’INSAS, des gélatines, des matériaux électriques, des médicaments, des brochures maoïstes, des vêtement, ainsi que d’autres équipements de la vie quotidienne. Selon les autorités locale, l’accumulation de ce matériel par les guérilleros à cet endroit signifierait qu’ils avaient l’intention de lancer une offensive dans la région.

Toujours dans le cadre de cette même opération, le bataillon 140 de la Border Security Force a arrêté trois présumés maoïstes dans la région de Chargaon. Accusés de meurtres, d’attaques contre les forces de sécurité, de pillage, d’incendies volontaires, les trois hommes étaient recherchés dans le cadre de plusieurs affaires introduites dans divers commissariats du district de Kanker.

‘Tiffin bomb’

'Tiffin bomb'