Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ce lundi après-midi, les policiers ont fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser des manifestants qui marchaient vers le Palais de Justice d’Istanbul aux cris de « Nous voulons que justice soit faite pour Berkin Elvan », l’adolescent de 14 ans plongé dans le coma depuis la fronde antigouvernementale de juin dernier. Les manifestants, la plupart issus de groupes de la gauche radicale et masqués, ont répliqué avec des pierres et des cocktails Molotov et en érigeant des barricades. Les affrontements ont cessé en fin d’après-midi, mais policiers et manifestants se faisaient toujours face. Plusieurs manifestants ont été légèrement blessés, principalement à cause du gaz. L’un d’eux s’est brûlé la main suite à l’explosion d’un cocktail Molotov. Plusieurs personnes ont été arrêtées.

affrontements à Istanbul

affrontements à Istanbul

Le 14 septembre 2011, Sonja et son ami Christian ont été extradés par la France (où ils étaient réfugié depuis 1978) et emprisonnés. Christian a été libéré depuis mais Sonja reste emprisonnée au quartier de haute sécurité de la prison de Francfort. Depuis un an, elle subit un procès basé sur deux témoignages : l’un (contradictoires et truffés d’invraissemblances) obtenu d’un repenti contre une diminution de peine, l’autre délivré en 1978 par un homme soupçonné d’appartenir aux Cellules Révolutionnaires (RZ): Hermann F.

En 1978, après l’explosion accidentelle d’une bombe, Hermann a été interrogé dès la sortie d’une opération d’amputation de ses deux jambes et d’énucléation de ses deux yeux. La douleur, le traumatisme, les médicaments, l’isolement, la confusion, la désorientation ont été exploités par les flics pour lui faire remplir 1300 pages de déclarations. Détenu illégalement dans un commissariat, sans avocat, sans assistance, soudainement aveugle et lourdement handicapé, ce qu’il a subi n’a qu’un nom : la torture. Le 13 août 2013, le tribunal de Francfort a fait procéder à la lecture de ces comptes-rendus d’interrogatoires. Sonja, à 80 ans, plus de 35 ans après les faits qui lui sont reprochés, risque d’être condamnée sur la base de ces déclarations dont l’utilisation est une légitimation par la justice des pratiques de torture. Sonja est soupçonnée d’avoir participé à trous actions des RZ en 1977 et 1978: contre l’entreprise MAN qui collaborait à la construction d’armement atomique pour l’Afrique du Sud (au temps de l’Apartheid), contre l’entreprise KSB qui construisait des pompes pour les centrales nucléaires ; et contre le château d’Heidelberg. Elle est également soupçonnée d’avoir participé à la préparation logistique de l’attaque contre l’OPEP à Vienne en 1975.

Les groupes soutenant Sonja lancent un appel à une journée internationale de mobilisation et de solidatié de 14 septembre

Le site de la campagne de solidarité

Vendredi matin 6 septembre, les personnes qui occupaient le terrain adjacent aux lofts Moreau ont été expulsées par la police de Montréal. Ce terrain, appartenant au même propriétaire que les lofts, était squatté pour dénoncer l’expulsion de la centaine d’habitants du 2019 Moreau : expulsion ordonnée par la ville après que des inspecteurs en sécurité aient jugé que le bâtiment était dangereux pour ses occupants.

En mars dernier, le dirigeant emprisonné du PKK Abdullah Ocalan lançait un appel à déposer les armes et à se retirer de la Turquie. Depuis, le processus suivait son cours, mais hier, la branche urbaine du parti, le KCK (Kurdish Communities Union) a annoncé l’arrêt du retrait des troupes de la Turquie. Dans une déclaration, le KCK affirme que la décision d’interrompre le retrait avait été prise parce que le gouvernement turc n’avait pas fait les démarches nécessaires pour résoudre la question kurde ni pour mettre en place un processus de démocratisation. Le co-président du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party) a quant a lui communiqué qu’il ne s’agissait pas d’une décision soudaine, ajoutant qu’ils avaient à plusieurs reprises averti le gouvernement qu’il ne prenait de mesures concrètes pour le processus de paix et que cela aurait des conséquences.

Des dizaines de milliers de Chiliens ont défilé dimanche dans la capitale Santiago, à deux jours du quarantième anniversaire du coup d’Etat du général Augusto Pinochet. Les proches de victimes de la répression pendant la dictature portaient quelque 2.000 photographies de détenus et de disparus. Des pancartes proclamaient : « Quarante ans après le coup d’Etat, rien ni personne n’est oublié. » Portant des banderoles et scandant des slogans contre la dictature, qui s’est imposée au Chili de 1973 à 1990, les manifestants ont défilé pendant près de deux heures au rythme des tambours, avant d’arriver au cimetière principal de Santiago, dans lequel se trouve un mémorial consacré aux victimes.

Au cours d’incidents survenus à la fin de la marche, une centaine de manifestants masqués ont détruit du mobilier urbain, édifié et incendié des barricades, et affronté avec des pierres et des bâtons la police, qui les a dispersés avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes.

Santiago, commémoration 11 septembre

Voir une vidéo de France 24

Santiago, commémoration 11 septembre

Les forces de sécurités péruviennes entendent bien pousser leur avantage après leurs derniers succès contre la guérilla maoïsrte de la région VRAEM. La contre-guérilla a profité de l’utilisation de nouvelles lunettes de vision nocturne et de nouveaux capteurs de chaleur corporelle, qui avaient permis, lors des dernières opérations, des débarquement nocturnes de commandos héliportés. Le gouvernement a prévu de construire 27 nouvelles bases en VRAEM: 19 pour l’armée , 5 pour la Marine et 3 pour l’Armée de l’ Air. La Marine dispose actuellement de six bases.

hélicoptère contre-guérilla pérou

hélicoptère contre-guérilla pérou

Comme vous le savez si vous suivez régulièrement le dossier Snowden via le site du Secours Rouge, la NSA a réussi à outrepasser plusieurs normes de cryptages par internet. Le flux d’informations quotidien est tel qu’il est nécéssaire de re-faire des résumés régulièrement pour que chacun puisse comprendre.

Malheureusement, il est aujourd’hui plus court de résumer ce qui est sûr de ce qui ne l’est pas.

Mais voyons tout d’abord les deux dernières révélations.

Il y a quelques jours, c’était la capacité de la NSA a cracker bon nombres de chiffrements par internet. Nous avons maintenant plus de précisions à ce sujet : la NSA a travaillé pendant plus de 10 ans pour rendre le web transparent à leurs yeux. Le programme Bullrun est une batterie d’outils : la NSA a put obtenir grâce à la bonne volonté ou aux pressions exercées, les clés privées d’un très grand nombre de blindages SSL (le fameux httpS qui protège par exemple les paiements en ligne et les vols de cookies). Il y a aussi des « cassages » logiciels grâce à l’énorme puissance informatique des machines de la NSA.

TOR par exemple ne peut être considéré comme sûr actuellement : car les noeuds (les machines à travers lesquelles les connexions anonymes se propagent) ne sont pas mises à jour. Si la dernière version de TOR est 2.3.25, les machines tournant encore sous TOR 2.2 sont concernées par Bullrun. Profitez-en pour mettre votre logiciel à jour. Précisons que TOR n’a pas participé au programme et n’est pas complice de la faille !

Enfin, ce matin, ce sont les révélations peu surprenantes de la mise en place de portes dérobées chez iOS (Apple), Blackberry et Android (Google), qui permet à la NSA d’accéder facilement aux données des smartphones. Petit bonus pour iOS (ipad, iphone et ipod), la NSA peut pirater l’ordinateur connecté à l’iphone ! On retiendra comme seule surprise de cette histoire, que l’infiltration s’est faite chez certaines sociétés et à certains moments de façon secrète. C’est à dire que la NSA aurait placé ces portes dérobées de façon clandestine, sans même que la société concernée ne soit au courant ! Il y a cependant peu d’informations à ce sujet.

Pour en revenir à notre résumé. Faisons un point sur les différents systèmes sûrs, pas sûrs et inconnus.

Sont à considérer comme non-sûrs :
– Les systèmes d’exploitation Windows, OSX, iOS, Android et Blackberry.
– La plupart des connexions SSL.
– Tout chiffrement s’effectuant en ligne (sur une machine distante).
– Toute solution fournie par un éditeur sitée aux Etats-Unis.

Sont à considérer comme provisoirement non-sûrs :
– TOR,
– Le chiffrement local transmis via javascript (par exemple Mega), le temps que ceux-ci remplacent éventuellement leurs propositions logicielles.

Sont à considérer comme sûrs :
– Les systèmes open-source ET libres : majoritairement Linux (Firefox OS pour les smartphones).
– Le chiffrement par GPG.
– HTTPS Everywhere, est partiellement sûr. Comme annoncé par l’éditeur (EFF) « On ne peut pas vous protéger de tout, mais c’est mieux que rien ».
– Le chiffrement de disque sous Linux.

Beaucoup de gens se posent également la question de la sécurité sous Truecrypt. Celui-ci n’est jusqu’ici concerné par aucun programme révélé par Snowden. Cependant, le risque existe. Si le logiciel est open-source, il n’est pas libre. Il y a donc peu de participants à son développement, et son code est si complexe qu’il n’a jamais été « fouillé ». Truecrypt est donc potentiellement « non-sûr ». Il pourrait être interessant de privilégier du chiffrement par GPG ou bien par l’outil « Utilitaire de disques » de Linux.

Les autorités du Jharkhand viennent d’annoncer avoir mis en place un système d’informations sécurisées dans lequel sont rassemblés divers renseignements pour faciliter la contre-guérilla. Dans cette vaste base de données se retrouvent des informations concernant plus de 16.000 guérilleros présumés ainsi que de seize organisations maoïstes. Les autorités souhaitant garder ces informations confidentielles, elles ont mis en place un logiciel afin d’en assurer la protection. Chaque utilisateur potentiel de la base de données au sein de la police de l’état s’est vu remettre des codes d’accès. Cela fait six ans que les autorités du Jharkhand travaillent à l’implantation de ce portail, qui outre le Naxal Information System, comprend également le Criminal Information System.

A l’occasion de la fête nationale, plus de cent manifestations ont eu lieu à travers le pays. A l’appel des syndicats nationaux, mais aussi de groupes d’étudiants, de collectifs anarchistes,…, la population est descendue dans la rue pour dénoncer un gouvernement corrompu ainsi que pour exiger une amélioration des services publics dans les domaines de la santé, des transports, de l’éducation et de la sécurité. A Brasilia, plus de 1000 personnes s’étaient rassemblées devant le Congrès où des heurts sporadiques les ont opposées à la police. A Rio, les forces anti-émeutes ont utilisé du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc pour disperser les manifestations. Au moins six manifestants ont été blessés. Selon les autorités, les forces de l’ordre ont procédé à plus de dix arrestations.

Manifestation anti-gouvernementale à Rio

Manifestation anti-gouvernementale à Rio

Des dizaines de milliers d’étudiants chiliens ont manifesté jeudi dans le centre de Santiago pour demander une réforme du système éducatif mis en place par la dictature d’Augusto Pinochet. La manifestation intervient à moins d’une semaine de la commémoration du 40ème anniversaire du coup d’Etat. Avant la fin de la marche, organisée par la Conféderation des Etudiants du Chili (Confech), des heurts ont opposé une centaine de protestataires encagoulés armés de cailloux et de bâtons aux agents des forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau. Selon un rapport de la police, quelque 214 personnes ont été interpellées lors des incidents au cours desquels 34 policiers ont été blessés.

manifestation étudiants chili

manifestation étudiants chili