Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Seize pays ont introduit des demandes d’informations à la société Yahoo au cours des six premiers mois de l’année. Au total, 29.000 demandes d’informations sur les utilisateurs de Yahoo, dont 12.444 émanant des des autorités américaines. 37% d’entre elles ont été satisfaites, et dans 55% des cas, Yahoo affirme avoir fourni des informations ‘sans contenu’, tels que les noms ou la géolocalisation. Seuls 2%des requêtes américaines ont essuyé un refus. Parmi les pays demandeurs, outre les USA, l’Australie, l’Inde, la France, l’Allemagne ou encore l’Italie.

Vendredi, la police de l’Odisha a été informée de la présence d’un camp d’entraînement maoïste dans les collines de Ghandhamarhan. Selon les autorités locales, les guérilleros planifiaient d’attaquer des camps de la CRPF ainsi que des bâtiments officiels. Vendredi matin à la première heure, une opération fut déclenchée afin de prendre le campement d’assaut. L’équipe envoyée était composée de membres de la Bargarh District Police et de la CRPF. Au cours de l’opération, à l’approche du lieu présumé du camp, ils ont essuyés des coups de feu auxquels ils ont immédiatement répliqué. La fusillade a duré une vingtaine de minutes, après quoi les forces de sécurité ont encerclé le site. Durant leur fouille, les soldats ont découvert le corps d’un homme tué durant les échanges de tirs, ainsi qu’une arme, des explosifs, de la littérature maoïste, un uniforme, de la nourriture, du polyéthylène et du matériel de camping.

Cela fait plusieurs semaines que les étudiants de l’Université Technique du Moyen-Orient à Ankara se mobilisent pour empêcher un projet municipal. Les autorités ont en effet décidé de construire une autoroute dont le tronçon nécessite le déboisement partiel du campus. Le maire d’Ankara ayant annoncé que la construction commencerait bientôt, les étudiants et les riverains ont redoublé leurs activités de protestation. Vendredi après-midi, la police est intervenue à coups de bâtons et de tirs de gaz lacrymogène. Quatorze personnes ont été interpellées. Dans la soirée, la police anti-émeute, déployée en plus grand nombre que l’après-midi, a tiré des gaz lacrymogène ainsi que des balles en caoutchouc. Les affrontements ont duré toute la soirée.

Etudiants de l'université d'Ankara

En Egypte, Haitham Mohamedin, dirigeant des Socialistes révolutionnaires (trotskiste) et militant pour les droits sociaux et humains a été arrêté hier jeudi par les forces armées dans un barrage de contrôle à la périphérie de la ville de Suez. Après avoir été fouillé et vu ses effets personnels confisqués, il a été retenu dans le barrage de l’armée avant d’être conduit au poste de police d’Attaka, en attendant de comparaitre devant le procureur pour des charges et accusations encore inconnues.

Deux guérilleros appartenant au People’s Liberation Front of India ont été arrêtés après une fusillade avec la police dans le district de Gumla (Jharkhand). Les autorités ont déclaré avoir découvert et saisi des armes en leur possession. Dans le même district mais dans le cadre d’une opération distincte, la police a arrêté Basant Gope, qu’elle accuse d’être responsable de la mort de neuf personnes en 2011.

Le gouvernement roumain a récemment approuvé une loi autorisant l’exploitation d’une mine d’or par la compagnie privée Rosia Montana Gold Corporation. Si celle-ci est également approuvée par le Parlement, le travail pourrait débuter au début du mois de novembre. Tous les soirs depuis dimanche, des milliers de personnes se rassemblent dans le centre-ville de Bucarest pour dénoncer le projet. Cela fait d’ailleurs plusieurs années que ce projet minier, poussé principalement par la société canadienne Gabriel Resources, est en stand-by en raison de conflits portant notamment sur des questions environnementales. Mercredi, les forces anti-émeutes sont intervenues pour la première fois avec violence pour disperser les quelques 2000 personnes rassemblées. Elles ont fait usage de gaz lacrymogène mais aucun manifestant n’aurait été sérieusement blessé.

Rassemblement contre un projet minier à Bucarest

Rassemblement contre un projet minier à Bucarest

Des révélations publiées hier soir indiquent la capacité de la NSA a décrypter les communications chiffrées par internet. Les articles publiés sur les sites des journaux en ligne sont très peu exhaustifs, voici donc une mise au point.

Le cryptage utilisé majoritairement dans les communications par internet est le SSL/TLS. Ceci est une catastrophe à divers points de vue, mais pas à tous. Le SSL/TLS sert à chiffrer beaucoup de choses, comme par exemple : le HTTPS, les transferts d’e-mails, les VPN, la VoIP sécurisée,…

Exemples : le SSL est un « blindage ». Il sert à protéger une communication entre deux machines communiquant ensemble. Le protocole HTTPS sert par exemple à sécuriser les paiements en ligne. Le SSL sur e-mail sert à sécuriser les e-mails en transfert, les VPN servent à créer un réseau virtuel privé et blindé à l’intérieur d’un réseau plus grand (comme internet par exemple).

Les précédentes révélations de Snowden indiquaient la capacité à pénétrer n’importe quel protocole non-sécurisé (HTTP, FTP,…). C’est donc l’autre moitié des protocoles qui est concernée par cette faille (HTTPS, SFTP, VPN,…).

Les révélations de Snowden depuis le début appellent à un recyclage évident d’internet tel qu’on le connait. Rien de ce que nous faisons par internet n’est sûr. Des protocoles de communication aussi basique que les e-mails sont pratiquement considérés comme « insécurisables ».

La NSA prend donc une allure d’école du crime : quand on crée des backdoors, on ne peut jamais être sûr d’être le seul à les utiliser.

A propos de GPG : pas de panique, GPG est toujours sûr puisqu’il n’a aucun rapport avec SSL. Le vrai drame serait que la NSA aie les moyens de briser les algorythmes de chiffrement qu’elle utilise elle-même : les chiffrements AES. Et ces algorythmes, nous les utilisons tous chaque jour.

Une diapositive du GCHQ, service secret britannique

Une diapositive du GCHQ, service secret britannique

En grève depuis dimanche pour réclamer de meilleures conditions de travail, près de 450 ouvriers bangladais se sont violemment affrontés avec la police anti-émeute mardi en début de soirée aux alentours de leur usine implantée à la Tour Koenig, à la Pointe-aux-Sables (Nord).

Des pierres ont été lancées sur les forces de l’ordre qui ont répliqué en utilisant du gaz lacrymogène. Plusieurs blessés ont été transportés à l’hôpital. Les policiers ont pu rétablir l’ordre au bout d’une heure d’échauffourées. 14 ouvriers bangladais, considérés comme les principaux meneurs du mouvement de protestation, risquent d’être expulsés du territoire mauricien par les autorités. La veille les ouvriers bangladais avaient manifesté dans les rues de Port-Louis et s’étaient rendus au ministère du Travail pour soumettre leurs revendications, Mais le ministre mauricien du travail a prévenu les ouvriers « de ne pas menacer la paix industrielle » de l’île sous peine de les expulser dans leur pays d’origine s’ils ne reprenaient pas leur travail.

répression des ouvriers bangladais à l’île Maurice

répression des ouvriers bangladais à l'île Maurice

Une dizaine de personnes ont été blessées dans des affrontements ce mercredi 4 septembre entre des habitants et les forces antiémeute dans la commune de Bousselam à 80 kilomètres au nord de Sétif, L’origine des affrontements est les protestations des habitants réclamant réclamer des adductions d’eau et une route praticable. 30 manifestants ont été arrêtés par les forces antiémeute.

émeute bousselam

émeute bousselam

La Ligue des droits de l’Homme, le Syndicat des avocats pour la démocratie, la FGTB et la CNE ont introduit auprès de la Cour Constitutionnelle un recours en annulation contre une disposition de la loi anti-terroriste du 18 février 2013. La Ligue des droits de l’Homme avait appelé en février dernier le Sénat à postposer l’examen du projet de loi, estimant que la nouvelle loi fera peser d’importantes menaces sur l’exercice de la liberté d’expression de certains mouvements sociaux.

La loi du 18 février 2013 est une transposition en droit belge de la décision-cadre européenne du 28 novembre 2008 en matière de lutte contre le terrorisme. Ce texte prévoit notamment l’introduction d’une disposition dans le Code pénal, l’article 140bis, rendant punissable l’incitation (même non suivie d’effet) à commettre un acte terroriste. C’est cette disposition de la loi qui est visée par le recours. Selon la LDH « cette loi peut porter atteinte à la liberté d’expression de tous, et en particulier de celles et ceux qui sont à l’origine de mouvements sociaux et dont la mission est, entre autres, de dénoncer l’injustice sous toutes ses formes ». La LDH invite le Parlement à reprendre l’évaluation de la législation anti-terroriste initiée fin 2008.