Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

A Agadir, Rabat et Hoceima, des milliers de personnes ont manifesté dimanche pour revendiquer une reconnaissance du Tamazight (berbère) et non de l’islam comme identité du peuple marocain, mais également pour réclamer la libération sans condition des détenus emprisonnés. Les forces de l’ordre ont violemment dispersé les manifestants à Agadir, arrêtant de nombreux participants, battants certains, les insultant et leur crachant dessus alors que plus de 200 personnes étaient trainées au commissariat. A Hoceima et à Rabat, la police a entouré les manifestants et les a bloqués.

Maroc: Répression de la marche berbère

La direction de l’hôpital de La Providence à Neuchâtel a annoncé lundi le licenciement avec effet immédiat de 22 grévistes qui réclament toujours le maintien de leur convention collective de travail (CCT) dans le cadre de la reprise de l’établissement par le groupe privé Genolier.

La direction de l’établissement a relevé qu’elle ne peut pas « indéfiniment » tolérer une grève qu’elle estime illégale. Le mouvement en était à son 71e jour. Les syndicats, qui parlent de déclaration de guerre pour qualifier ces licenciements, estiment qu’ils sont abusifs, et s’apprêtent à saisir la justice. Ils envisagent de demander des indemnités équivalentes à un an de salaire par gréviste, soit près de 2 millions de francs au total. La Providence avait promis de réintégrer sans sanction les grévistes qui reprendraient le travail fin janvier. Vingt-deux d’entre eux n’ont pas plié.

Suisse: Grévistes licenciés à Neufchâtel

Un détachement de l’armée philippine est tombé par hasard sur un camp NPA à Barangay Rizal (Basey Samar) le premier février et une fusillade de 45 minutes s’en est suivie à la faveur de laquelle les guérilleros ont pu disparaître dans la jungle. Les militaires ont néanmoins pu mettre la main sur des armes, des munitions et des documents. L’incident survient juste après que les autorités philippines aient déclaré douze ville de la région de Samar « insurgence-free ». Une zone est déclarée « sans insurection » si la guérilla y est jugée trop faible pour influencer ses habitants et leurs activités. Le rôle principal de maintien de l’ordre y est alors transféré de l’armée aux autorités locales.

Lundi dernier, toujours dans le Samar, une détachement du 87e bataillon d’infanterie s’était heurtée à 20 maoïstes à proximité de Barangay Baes, à quelque 18 kilomètres de la ville de Motiong. Un soldat avait été tué et deux autres blessés.

La vidéo du matraquage d’un ouvrier égyptien de 50 ans, un manifestant parmi tant d’autres du vendredi 1er février, et passée à la télévision égyptienne, a fait scandale. En quelques minutes l’homme est molesté par les forces anti-émeute au Caire, traîné au sol et dévêtu de force avant de disparaître dans un fourgon blindé. La répression en Egypte a fait près de soixante morts en huit jours, d’innombrables blessés et d’arrestations abusives.

De violentes manifestations ont éclaté sur le site du groupe sidérurgique coréen POSCO dans le district de Jagatsinghpur (Etat de l’Odisha). Près de 400 policiers ont réprimés les villageois qui luttent contre leur expulsion du site. Les villageois luttent contre la décision du gouvernement d’acquérir de force leurs terres au bénéfice de POSCO. Des femmes et des enfants ont été blessés dans le matraquage.

Inde: Résistance villageoise dans l’Odisha

Vendredi, quatre jeunes hommes ont été interpellés par les autorités grecques qui en accusent au moins deux d’avoir des liens avec le groupe ‘Conspiration des Cellules de Feu’. Samedi, leurs photos ont été publiées sur le site officiel de la police. Sur ces images, il apparait évident que tous les quatre ont subi de mauvais traitements. Par ailleurs, une des photos a clairement été retouchée.

Photo retouchée de la police grecque

Selon plusieurs sources, la police aurait procédé à ces retouches pour masquer la main du policier qui relevait la tête du suspect. En outre, la police a indiqué que ‘les détenus ont été battus car ils ont résisté’. Ce lundi, le ministre de l’ordre public a reconnu implicitement que les quatre avaient été violemment battus à en devenir méconnaissables en indiquant dans un communiqué: ‘les blessures de la police se sont passées lors de leur arrestation, et non après. Les photos des quatre suspects battus ont été retouchées afin qu’ils puissent être reconnus’.

Photo retouchée de la police grecque

Deux personnes ont été interpellées ce lundi lors d’un contrôle routier dans la ville de Govindpur (Jharkhand). Dans leur véhicule, les policiers ont saisi 3200 bâtons de gélatine. D’après les autorités, le duo venait du district de Koderman (Jharkhand) et se rendait dans celui de Bankura (Bengale occidental) pour y livrer les explosifs à la guérilla. Les deux hommes ont été placés en détention.

Un bal du parti d’extrême droite FPÖ à Vienne a donné lieu vendredi 1er février à une série de contre-manifestations anti-fascistes rassemblant des milliers de personnes (3000 selon la police) autour de l’ancien palais impérial d’hiver des Habsbourg. Deux policiers et deux participants ont été légèrement blessés, tandis qu’une vingtaine de personnes étaient interpellées. Le premier « Akademikerball » était organisé au palais impérial Hofburg par le FPÖ pour remplacer le traditionnel Bal des corporations estudiantines proches de l’extrême droite (WKR), auquel la société gestionnaire du palais avait refusé l’hospitalité suite à de nombreux incidents l’an dernier, avant et après le bal, marqué par la présence de Marine Le Pen.

Autriche: Incidents autour du bal de l’extrême-droite

La direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) poursuit sa mue, sous l’impulsion de son nouveau patron depuis juin 2012, Patrick Calvar (photo) et se recentre inexorablement vers la lutte contre le terrorisme. Le décret réorganisant en profondeur la DCRI a été signé — mais il n’a pas été publié, puisque toutes les activités du service sont couvertes par le secret défense. La sous-direction du contre-terrorisme, directement en cause dans les ratés du suivi de Mohamed Merah, a été renforcée, grâce au sacrifice d’une autre sous-direction, celle de la subversion violente.

La nouvelle grande sous-direction a été confiée à Lucile Rolland, 48 ans, qui était adjointe de M. Calvar à la direction du renseignement de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), entre 2009 et 2012, avant cela directrice de cabinet du directeur de la DST, puis de chef d’état-major de la DCRI lors de la création du service. L’ancienne patronne du contre-terrorisme, Dominique Roulière, a donc été débarquée. La réorganisation de la DCRI suit également les conclusions du rapport Léonnet-Desprats sur les dysfonctionnements des services, rendu fin octobre 2012 au ministre de l’intérieur. Une inspection interne a été créée, et confiée à Michel Guérin, auparavant numéro deux de la DCRI.

France: Remaniement à la DCRI

La police a annoncé hier avoir saisi deux IED et des explosifs dans le district de Ramgarah (Jharkhand). D’après les autorités locales, les policiers ont effectué une descente dans une maison du district. Ils y ont découvert deux mines de dix et trois kilos chacune ainsi que dix détonateurs et des bâtons de gélatine, affirmant que ceux-ci étaient destinés à la guérilla. La maison était vide au moment de leur assaut.