Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Trois Palestiniens ont été tués à Jénine tôt jeudi, par les forces d’occupation israéliennes. Ces soldats ont tiré sur les ambulances emmenant les blessés à l’hôpital. Cinq Palestiniens ont en outre été blessés et 15 arrêtés. Jénine a subi des raids quasi quotidiens des forces israéliennes, ciblant les réseaux de la résistance particulièrement forts dans cette ville. 216 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’année, dont 164 en Cisjordanie. Ce bilan comprend plus de 40 Palestiniens tués dans la région de Jénine, dont des militants, des enfants de 12 ans à peine et la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh.

Mercredi, un homme a été tué par les forces israéliennes à l’est de Ramallah et des raids ont eu lieu à Nabi Saleh et Kafr Ein, où deux frères ont été abattus la semaine dernière. Des affrontements ont également été signalées à Naplouse, qui a été verrouillée pendant plusieurs semaines en octobre. Israël a fermé les points de contrôle de la ville et lancé des raids réguliers contre le groupe « la fosse aux lions », responsable de plusieurs attaques cette année, dans le cadre de ce que les habitants ont qualifié de punition collective contre les personnes vivant dans la ville.

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21 personnes ont été arrêtées dans le quartier d’Exarchia, dans le centre d’Athènes, lors des commémorations du 14e anniversaire de la mort d’Alexandros Grigoropoulos, cet adolescent de 15 ans abattu par un policier. Des milliers de manifestants sont partis des Propylées et ont défilé dans les principales rues d’Athènes, s’arrêtant à Syntagma, en criant des slogans contre la répression de l’État et la pauvreté. Les affrontements ont commencé peu avant 20h30 à Exarchia, avec la mise en place de barricades incendiaires. Les manifestants ont lancé des cocktails Molotov sur la police anti-émeute qui a utilisé des produits chimiques et des gaz lacrymogènes. Trois policiers ont été légèrement blessés lors de ces affrontements. Neuf des personnes arrêtées ont fait l’objet d’un mandat d’arrêt.

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L’Iran a exécuté jeudi pour la première fois un homme condamné à mort pour son implication dans les manifestations qui secouent le pays depuis septembre. Mohsen Shekari, 23 ans, avait été reconnu coupable et condamné à mort pour avoir bloqué une rue et blessé à l’arme blanche un paramilitaire des Bassidj au début des manifestations. La milice des Bassidji est liée aux Gardiens de la Révolution, intervient extrêmement brutalement dans la répression des manifestations, répression qui a fait au moins 450 morts. Mohsen Shekari, quil portait des traces de mauvais traitements à l’audience,  avait été accusé d’être un “ennemi de Dieu” et condamné par le tribunal révolutionnaire de Téhéran le 1er novembre. Son appel a été rejeté par la Cour suprême le 20 novembre rendant la peine exécutoire. Au moins une dizaine d’autres personnes risquent d’être exécutées de manière imminente après avoir été condamnées à la pendaison en lien avec les manifestations insurrectionnelles.

 

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Deux femmes ont été tuées par les forces de sécurité dans la zone de la réserve forestière de Matakupa, dans le district de Kandhamal, dans l’état de l’ Odisha. C’est une escouade du Groupe d’opérations spéciales (SOG) de la police de l’état qui a tué les deux femmes. La police les présente comme des cadres maoïstes non identifiées et prétend avoir trouvé des armes sur leurs dépouilles.

Entre-temps, une réunion de « Coordination interétatique sur l’extrémisme de gauche » s’est tenue mardi. Des officiers supérieurs de la police d’Odisha, de Chhattisgarh, de l’Intelligence Bureau, des forces paramilitaires anti=guérilla (BSF et CRPF) ont participé à la réunion. Les questions relatives à la situation actuelle dans les zones frontières inter-états de l’Odisha et du Chhattisgarh, le partage des renseignements, le déploiement des forces de sécurité dans des endroits stratégiques, la coordination inter-états et les opérations anti-maoïstes inter-états ont été discutées lors de la réunion.

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Des émeutes ont eu lieu lundi dans la capitale mongole, Oulan-Bator, lorsque des manifestants ont fait irruption dans le palais du gouvernement et ont attaqué les forces de l’ordre. Des manifestations se déroulaient dans la ville depuis trois jours maintenant, alors que les autorités enquêtent sur un vol massif de charbon. Quelque 6,5 millions de tonnes de charbon ont été sorties clandestinement du pays dans le cadre du système de corruption présumé, dont une grande partie se dirigeait vers la Chine voisine en contournant les douanes. Le charbon volé est estimé à environ 1,8 milliard de dollars. Les manifestants ont brièvement pénétré dans le bâtiment lui-même, y accédant par l’entrée principale, et se sont heurtés à la police une fois à l’intérieur. Un certain nombre d’entre eux ont été brièvement détenus à la suite de l’accrochage. Au moins six policiers et quatre manifestants auraient été blessés dans les affrontements.

 

Mardi 6 décembre au café L’Itinéraire Bis, une trentaine de personnes ont participé à la troisième projection toulousaine du film « Rien à déclarer » organisée avec la présence de militant-e-s du Secours Rouge Toulouse et d’Extinction Rebellion. À la suite de la diffusion de ce film, de nombreux échanges ont eu lieu sur la nature de la police, le rôle des avocat-e-s, l’importance de se préparer à la répression et de construire la solidarité face à elle. Chacun a pu témoigner de ses expériences en garde à vue et corroborer les propos tenus dans le documentaire qui démontrent que la seule réponse viable durant un interrogatoire est de dire « rien à déclarer ». La soirée s’est terminée avec la distribution à chaque personne d’un Petit guide légal des manifestant-e-s.

N’hésitez pas à nous contacter si vous voulez organiser une projection.

Des manifestants en colère contre l’inflation et la détérioration des conditions économiques en Syrie ont pris d’assaut dimanche le bureau du gouverneur de la ville méridionale de Sweida et incendié des parties du bâtiment au milieu d’un échange de tirs nourris. Auparavant, les manifestants s’étaient rassemblées autour du bâtiment dans le centre de la ville à majorité druze, scandant des slogans appelant au renversement du président syrien Bashar Assad. Les affrontements auraient fait deux morts.

Les forces d’occupation ont effectué un raid pour procéder à l’arrestation de trois membres présumés du Front populaire de libération de la Palestine dans le camp de réfugiés de Dheisheh, au sud de Bethléem.. Des manifestants palestiniens ont protesté contre ce raid et ont tenté d’y résister. L’un d’eux, Omar Manna, 22 ans, a été tué et six autres ont été blessées par des tirs israéliens.

Dess milliers de Marocains ont manifesté dimanche à Rabat contre la vie chère et la répression politique,  sur fond d’accélération de l’inflation et de montée de la grogne sociale. Cette marche nationale, l’une des plus importantes des derniers mois, était organisée par le Front social marocain (FSM), qui fédère des partis politiques et des organisations syndicales de gauche. “Le peuple veut la baisse des prix… Le peuple veut faire tomber le despotisme et la corruption”, scandaient les manifestants. La flambée des prix (+7,1% en octobre sur un an), les hausses du coût des carburants, des denrées alimentaires et des services, se combinent au Maroc à une sécheresse exceptionnelle.

Venus de tout le royaume, les manifestants ont également dénoncé “toutes les formes de répression” politique, anti-syndicale et contre la liberté d’expression tandis que plusieurs blogueurs et journalistes, critiques du pouvoir, sont emprisonnés. Pour leur part, des militants pro-palestiniens ont fustigé la normalisation avec Israël depuis décembre 2020. De nombreux drapeaux palestiniens étaient visibles dans le défilé.

L’Iran a annoncé l’abolition de la police des moeurs à l’origine de l’arrestation et de la mort de la jeune Mahsa Amini qui a provoqué une vague de contestation qui dure depuis près de trois mois. Cette concession aux manifestants, est intervenue après la décision samedi des autorités de réviser une loi de 1983 sur le port du voile obligatoire en Iran, imposé quatre ans après la révolution islamique de 1979. Cette police, connue sous le nom de Gasht-e Ershad (patrouilles d’orientation), a été créée sous le président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, pour “répandre la culture de la décence et du hijab”. Elle est formée d’hommes en uniforme vert et de femmes portant le tchador noir. Cette unité a commencé ses premières patrouilles en 2006.

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