Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans la soirée du 5 décembre, la police interpelle cinq adolescents qui s’étaient réfugiés dans un garage appartenant à la police fédérale pour s’y réchauffer. Ils sont alors emmenés au poste et leurs parents appelés pour qu’ils viennent chercher leurs enfants. Lorsque sa mère vient le chercher, un des jeunes hommes a le visage tuméfié et des traces de coups. L’ado déclare avoir été insulté de « slet », « hoerzoon » et de « petit con » avant d’être frappé. Il est blessé à l’arcade sourcilière, à la paupière et à l’oreille. Il a de nombreuses ecchymoses au niveau du coup. Et une dent cassée. Il a reçu des coups au visage et sur le thorax. Ses parents ont déposé plainte.

A la mi-novembre, Monica Caballero et Francisco Solar et trois de leurs camarades étaient arrêté en Espagne pour avoir participé à une attaque à l’explosif contre la cathédrale de Saragosse. Les deux premiers avaient été acquitté en juin 2012 dans l’affaire ’Caso Bombas’. Ils étaient alors poursuivis pour une série d’attaques contre l’Etat chilien et ont été acquittés faute de preuves. Dans la nuit du 5 décembre, une action de blocage a été organisée à Santiago en solidarité avec les cinq inculpés. La circulation a été interrompue sur une grande artère de la capitale avec des barricades. Une diffusion de tract contre la société carcérale et en solidarité avec les prisonnier a été effectuée.

Solidarité avec des prisonniers anarchistes à Santiago

Dans le cadre du mouvement des ‘forconis’ (mouvement lancé par les agriculteurs siciliens contre la hausse des taxes), les étudiants sont descendus dans les rues par centaines à Rome, Turin et Venise. A Rome et à Turin, ils se sont violemment opposés aux forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogène pour les disperser. Elles ont ainsi été la cible de tirs de peinture. A Venise, les étudiants ont fait face à des militants d’extrême droite, avant que la police n’intervienne brutalement. Deux personnes ont été interpellées à Venise. Cela fait maintenant plus d’une semaine que le mouvement de protestation prend de l’ampleur à travers tout le pays. Une opération de blocage de la circulation dans le centre-ville de Rome a d’ailleurs été annoncé dès mercredi dans l’attente de nouvelles mesures.

Affrontements entre étudiants et policiers en Italie

Affrontements entre étudiants et policiers en Italie

Un milliers de pompiers ont forcés de matin le barrage policier qui protégeait le 16 Rue de la Loi, le barrage n’a pas tenu bien longtemps malgré les coups de mattraques que donnaient les policiers. Ces derniers ont rapidement été débordés, les pompiers manifestent donc actuellement -chose rare- réellement devant le 16 Rue de la Loi.

Herrira, un groupe de soutien aux prisonniers politiques basques a lancé un vaste appel au rassemblement ce samedi 14 décembre devant la prison de Lannemezan. C’est là qu’est actuellement, entre autre, détenu Iban Fernandez Iradi, qui purge de multiples peines pour ‘appartenance à un groupe terroriste’, l’ETA. Atteint d’une sclérose en plaque, il a introduit une demande de suspension de peine pour raison de santé qui est en cours d’examen. L’occasion pour Herrira de lancer un mot d’ordre pour exiger la libération des prisonniers malades et de ceux ayant droit à une liberté conditionnelle. L’organisation réclame également le rapprochement et le regroupement des prisonniers basques.

Le rendez-vous est fixé ce samedi 14 décembre à midi devant la prison de Lannemezan.

Ibon Fernandez Iradi

Ibon Fernandez Iradi

La police du Jharkhand a annoncé jeudi avoir saisi plus de 12 IED dans le district de Latehar. Les explosifs avaient été placés dans la jungle de Patki, à environ 130 kilomètres de Ranchi, la capitale de l’état. C’est dans la même région que les guérilleros maoïstes ont fait exploser une jeep de l’armée mercredi dernier, blessant quatre soldats.

Aujourd’hui à Rome, le président Giorgio Napolitano et son Premier ministre Enrico Letta étaient attendus pour assister à une conférence sur l’économie verte. Des centaines d’étudiants s’étaient rassemblés pour leur rappeler les priorités, celles-ci n’étant pas l’économie verte selon eux, et montrer leur désaccord quant à la politique gouvernementale et aux mesures d’austérité. La police anti-émeute avait dressé un important cordon de sécurité, ce qui n’a pas empêché certains étudiants de lancer des oeufs et des pétards contre la façade du bâtiment. Les policiers se sont ensuite mis en branle pour disperser la foule. Des témoins parlent de jeeps et de camionnettes pourchassant les manifestants à grande vitesse. Au moins deux manifestants ont été interpellés et le bilan des blessés n’a pas encore été communiqué, mais ils sont nombreux.

Police vs étudiants à Rome

Il y a quelques mois, les avocats du Premier ministre turc Erdogan avaient déposé une plainte à l’encontre d’un étudiant de 22 ans, Yarkin Atay. Ils l’accusent d’avoir insulté le Premier ministre sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook en marge du mouvement de contestation au mois de mai dernier. Dans ses commentaires, il qualifiait notamment Erdogan de menteur et de provocateur. Jugé en vertu de la ‘Law on Demonstrations and Meetings’, Yarkin Atay disait jusqu’à trois ans de prison. Le tribunal se jeudi a jugé que sa peine pouvait être commuée en amende avec période de probation de cinq ans. L’étudiant écope d’une amende de plus de 7000 lires (2500 euros). Ses avocats ont annoncé leur intention d’aller en appel de cette décision tandis qu’Atay a immédiatement réagi: ‘Je ne vais pas payer cette amende maintenant. Ils veulent que je reste en dehors des manifestations, ils veulent que je ne fasse rien. Mais ça n’est pas possible car notre pays traverse une période difficile. Je prends le risque d’avoir une amende plutôt que de rester à la maison.’.

Yarkin Atay

Yarkin Atay

Le 6 décembre, les forces anti-émeutes ont tué deux manifestants dans leur intervention musclée pour disperser un rassemblement à Yüksekova, dans le sud-est de la Turquie. Tous deux ont été la cible de balles policières alors qu’ils dénonçaient la destruction de tombes de militants du PKK. Le lendemain, de multiples manifestations se sont déroulées à travers le pays pour dénoncer les violences policières. Ce slogan n’a pas empêché les forces de l’ordre d’intervenir, faisant de nombreux blessés parmi lesquels Bemal Tokçu, 25 ans, également à Yüksekova. Immédiatement emmené à l’hôpital, il a rapidement été transféré à l’hôpital de Van en raison de la gravité de ses blessures. Hier, il y est décédé. Le jour même de ces manifestations, le premier ministre truc avait déclaré que ces incidents étaient le résultat de provocation. En 2013, seize personnes ont été tuées par la police turque au cours de manifestations.

Répression policière à Yüksekova

Répression policière à Yüksekova

Le département de l’intérieur de l’état du Kerala vient d’approuver le renforcement des mesures de sécurité de 16 commissariats des districts du nord de l’état. Ces postes de police ont été qualifiés de vulnérables et les autorités viennent de décider d’y investir pour contrer la guérilla. L’argent débloqué sera consacré à la fortifications des bâtiments, à la construction de murs d’enceinte pourvus de meurtrières, à la construction de barricade et à ériger des clotures en barbelés. En outre, les autorités sont en train de former un effectif de 300 soldats qui seront affectés à la contre-révolution. Enfin, cent gardes issus de la population tribale et dont le salaire journalier sera de 500 roupies (6 euros), vont être envoyés sur le terrain.