Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

De violents affrontements ont éclaté ce jeudi à Buenos Aires alors que des étudiants s’étaient rassemblés pour s’opposer à l’élection du nouveau directeur de l’université de la ville. Ce rassemblement, organisé à l’appel de divers partis politiques de gauche et de membres du syndicat des étudiants, visait à dénoncer cette élection mais aussi à exiger un changement dans la procédure et dans le règlement de l’université. Les forces anti-émeute avaient établi un cordon de sécurité autour du Congrès où se déroulait le vote, entrainant de violents affrontements avec les manifestants.

Etudiants contre policiers à Buenos Aires

Etudiants contre policiers à Buenos Aires

Io Giuria avait été filmée, le 13 juin dernier, en train de lancer un cocktail Molotov durant une manifestation estudiantine. Depuis plus de deux ans, les étudiants chiliens manifestent pour exiger une réforme de l’éducation et sont systématiquement violemment réprimés. De violents heurts émaillent chacun des immenses rassemblements. Les images de Io Giuria ont été largement diffusées, et la jeune femme est finalement arrêtée le 19 juillet. Incarcérée durant plusieurs jours, elle est finalement placée en résidence surveillée (d’abord totale, puis uniquement la nuit) dans l’attente de son procès. Celui-ci a eu lieu fin novembre et le verdict est lourd. Elle écope de trois ans de prison. Le parquet avait quant à lui exigé cinq ans d’emprisonnement.

Io Giuria

Io Giuria

Tous les jours, des dizaines de personnes tentent de subsister en fouillant les décombres miniers de la mine d’or de Porgera appartenant à une société canadienne et située dans la province d’Enga (sud-ouest du pays). Cette semaine, deux de ces ‘mineurs illégaux’ sont décédés dans un luit. En apprenant ces deux décès, la colère des villageois est montée. Pour y faire face, la direction de la mine a fait appel à un escadron mobile de la police déployé dans la région. Les policiers sont violemment intervenus pour disperser la foule et les affrontements s’intensifiant, les autorités ont envoyé d’importants renforts sur place. Deux villageois ont été tués au cours des heurts avec les forces de l’ordre.

Mercredi, des dizaines d’étudiants ont occupé le quartier général du University of London Senate House. La police et la sécurité privée sont immédiatement intervenus pour disperser les manifestants. Selon plusieurs témoins, les forces de l’ordre ont fait un usage sans précédent de la violence. Dans une vidéo, on peut apercevoir un policier frappant un jeune homme cagoulé, tandis que certains de ses collègues ont plus tard tenté de matraquer les étudiants qui essayaient d’avancer. Cinq personnes ont été interpellées en marge des affrontements. Le lendemain, plus de 200 personnes ont défilé pour dénoncer les violences policières à l’égard des étudiants ces dernières semaines, violences qui d’après le président du syndicat des étudiants, ne visent qu’à réprimer le mouvement estudiantin et à décourager les étudiants dans leur lutte. Il a ajout que le niveau de la force policière était totalement disproportionné et que les interventions étaient toujours planifiées avec un usage systématique de la force. A l’arrivée du cortège devant le Senate House, des échauffourées ont à nouveau éclaté entre manifestants et forces de l’ordre qui avaient été déployées en nombre et munies de leur arsenal anti-émeute. 36 personnes ont été interpellées.

Onze cadres, pour la plupart des femmes, d’une organisation culturelle liée à la guérilla maoïste ont été arrêtés dans le district de Bijapur (Chhattisgarh). Ils sont accusés de répandre l’idéologie maoïste dans les villages de la région. La police locale a déclaré que les cadres avaient été arrêtés alors qu’ils menaient une activité culturelle à proximité du village de Biriyabhumi par une équipe de policiers qui effectuait une mission de ratissage. C’est en arrivant près du village que les policiers sont tombés sur les cadres habillés en costume traditionnel qui chantaient des chants anti-gouvernementaux. Tous ont été inculpés en vertu du Chhattisgarh Special Public Security Act. Les policiers leur ont également saisi de la littérature maoïste, leurs instruments de musique et leurs accessoires artistiques. Au total, quinze membres de cette organisation culturelle (CNM – Chetna Natya Mandli) ont été arrêtés depuis le début de la semaine. Depuis le 2 décembre, le CPI(m) célèbre la semaine de la People’s Liberation Guerilla Army en hommage à tous ses martyrs, semaine au cours de laquelle une vaste campagne de propagande est organisée.

Weld El 15 était entré dans la clandestinité après avoir été condamné à 21 mois de prison pour ‘outrage a des fonctionnaires, atteinte aux bonnes moeurs et diffamation’ suite à un concert à Hammamet en août dernier. Klay BBJ avait été condamné pour les mêmes faits, mais a depuis été rejugé deux fois pour être finalement relaxé en octobre. Weld El 15 a quant à lui été rejugé ce jeudi par le tribunal cantonal de Hammamet qui l’a condamné à quatre mois de prison ferme. Le chanteur a été immédiatement arrêté, le jugement prévoyant ‘l’exécution immédiate’ de la sentence. Son avocat a déclaré qu’il allait faire appel de cette décision. Il a également indiqué avoir ‘des craintes pour l’intégrité physique de Weld El 15 en prison’.

Weld El 15

Weld El 15

Les autorités ont annoncé l’arrestation d’au moins huit guérilleros maoïstes appartenant au People’s Liberation Front of India. Ils ont été capturés tôt ce jeudi matin alors qu’ils tenaient une réunion dans les jungles du district de Palamau (Jharkhand). Parmi eux figure Lakshman Yadav, le commandant régional du PLFI que la police accuse d’avoir fait prisonniers trois fonctionnaires de banque il y a quelques mois. Cinq fusils ont été saisis en leur possession, tous étant des armes volées à la police de l’état.

Le Washington Post a publié ce mercredi une nouvelle information fournie par Edward Snowden. Se basant et citant des documents internes de la NSA, le quotidien révèle que l’agence américaine intercepte les données de géolocalisation de centaines de millions de téléphones portables à travers le monde. La collecte de ces données est effectuée grâce à une connexion aux câbles qui relient les différents réseaux mobiles, et son intérêt est de pouvoir, grâce à de puissants algorithmes mathématiques, ‘retracer les mouvements et mettre en lumière des relations cachées entre des personnes’. L’agence stocke des informations sur au moins des centaines de millions d’appels par jour et enregistre près de cinq milliards de données de localisation par jour, pour un volume total de 27 térabytes.

Durant plus de deux semaines en mai dernier, la population brésilienne a dénoncé la hausse des prix des transports publics, les coûts liés à l’accueil de la Coupe du Monde ainsi que la corruption du gouvernement. De violentes émeutes ont secoué toutes les grandes villes du pays, toutes plus ou moins sévèrement réprimées par la police anti-émeute. Hier, un tribunal de Rio a prononcé le premier verdict dans une affaire liée à ces manifestations. Rafael Vieira, 26 ans, avait été arrêté devant un magasin abandonné de Rio le 20 juin après une manifestation qui avait réuni plus de 300.000 personnes. Il était en possession de bouteilles d’éthanol. Le tribunal l’a condamné hier à cinq ans de prison, déclarant que ce produit était destiné à la production de cocktails Molotov. Ses avocats ont d’ores et déjà annoncé leur intention de faire appel de cette décision. Quatre autres personnes arrêtées à Rio à la même période restent détenus dans l’attente de leur jugement.

Jon Iurrebaso, membre du Collectif des exilés politiques basques (EIPK) a été arrêté lundi soir à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques). Arrêté en 2007 en possession d’une liste de numéros de téléphone de hauts fonctionnaires de police français et espagnols, il avait été accusé d’être un interlocuteur de l’ETA. Libéré sous condition en 2010, il avait été condamné un an plus tard à cinq ans de prison pour ‘appartenance à l’ETA’ sans être incarcéré en raison de son état de santé. Les raisons de son arrestation lundi n’ont toujours pas été communiquées par les autorités, mais Jon Iurrebaso aurait été incarcéré à la prison de Seysses après avoir été emmené au commissariat de Saint-Jean-de-Luz par trois policiers en civil qui, selon l’homme qui se trouvait avec lui à ce moment , ont eu une attitude violente à leur égard.

Jon Iurrebaso

Jon Iurrebaso