Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

L’opérateur de téléphonie mobile Verizon a annoncé son intention de publier un rapport révélant la quantité d’informations qu’il a fourni aux agences américaines cette année. Cette déclaration fait plus que probablement suite à la décision de justice rendue en début de semaine (cf notre article) dans laquelle Verizon était directement impliqué. La société a déclaré qu’elle allait publier l’ensemble des demandes reçues dans le cadre d’affaires criminelles, mais aussi les détails concernant les autres demandes légales (ordres de tribunaux, mandats,…) Pour ce qui est des lettres de sécurité nationales qu’elle a reçues, elle affirme qu’elle travaille toujours avec le gouvernement américain pour établir la quantité d’informations qu’elle peut légalement rendre publiques. Ces lettres sont des ordres légaux permettant au gouvernement d’exiger des dossiers financiers et téléphoniques sans accord préalable de la justice. Le rapport ne publiera pas non plus d’informations sur d’autres demandes de sécurité nationales. Un rapport de transparence qui ne le sera donc pas tout à fait.

Mercredi soir, les habitants du bidonville de Manguinhos à Rio ont manifesté leur colère après l’arrestation d’un homme par la police. Les forces anti-émeute sont rapidement intervenues pour disperser la foule, faisant d’abord usage de gaz lacrymogène avant de tirer à balles réelles sur les manifestants. Jose Joaquim Santana, 81, se trouvait un peu en retrait du rassemblement lorsqu’il a été atteint d’une balle dans la tête.

Emeutes à Manguinhos

Emeutes à Manguinhos

Un vaste mouvement de blocage de Bruxelles a débuté tôt ce matin pour dénoncer divers traités d’austérité qui doivent être discutés ces 19 et 20 décembre dans le cadre d’un sommet européen. Des centaines de manifestants ont bloqué plusieurs carrefour de la capitale avant de se diriger en cortège vers le Parc du Cinquantenaire, où la police avait été déployée en masse. En milieu d’après-midi, une trentaine de manifestants ont été arrêtés alors qu’ils quittaient le parc, et ce pour avoir tenté d’approcher un barrage policier. Ils ont été colsonnés et alignés au sol. Les forces anti-émeute ont ensuite évacué toute la zone pour les embarquer vers les casernes d’Etterbeek. Il y aurait par ailleurs trois arrestations judiciaires.

EDIT: Finalement, se sont plus de 120 personnes qui ont été arrêtées et emmenées aux casernes d’Etterbeek. Les forces de l’ordre ont pourchassé les manifestants jusque dans le métro, et auraient fait usage de violences lors de plusieurs interpellations.

Plus de mille étudiants issus de diverses organisations de gauche s’étaient rassemblés ce jeudi pour dénoncer l’arrestation d’une diplomate indienne aux Etats-Unis et les mesures de sécurité déployées devant le consulat américain de Calcutta suite à cette arrestation. Ils ont dénoncé les dispositions sécuritaires excessives et inutiles prises par le gouvernement indien à l’égard de la délégation américaine et ont exigé qu’elles soient immédiatement levées. Brandissant des calicots, les étudiants ont marché à travers le centre-ville avant que le cortège ne soit interrompu par les forces de l’ordre. Plus de cent étudiants ont été interpellés. Les organisations estudiantines ont réagi à cette vague d’arrestations: ‘Au lieu d’agir contre les impérialistes américains, le gouvernement de l’état a lâché sa police contre d’infortunés étudiants’.

A l’occasion de la Journée internationale des migrants hier, des centaines de militants s’étaient réunis devant un centre pour migrants à Bologne. Ils manifestaient contre la réouverture de ce centre destiné à l’identification et à l’expulsion des personnes ne disposant pas de permis de résidence ou qui ne sont pas reconnues en tant que demandeurs d’asile. Ils ont défilé devant le centre en scandant des slogans pour la fermeture de tous les centres de détention et pour la liberté de mouvement des migrants. De violents affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre en début de soirée.

Affrontements devant un centre de rétention

En juin 2009, Clément Alexandre avait été touché par un tir de flash-ball lors d’échauffourées avec la police en marge des Fêtes de la musique à Paris. Il avait eu la mâchoire cassée, deux dents fêlées et des blessures au visage, entrainant une longue incapacité de travail. Le jeune homme de 30 ans s’était tourné vers la justice administrative pour faire reconnaitre la responsabilité de l’Etat pour l’utilisation de cette arme et de ses conséquences. Le tribunal administratif a rendu ses conclusions et a condamné l’Etat, ce qui constitue une première en France dans ce type d’affaire. Suivant les conclusions du rapporteur, le tribunal a estimé qu’au regard du code de sécurité intérieure, l’Etat pouvait être tenu responsable des conséquences de violences commises lors d’attroupements. La préfecture de police de Paris a ainsi été condamnée à verser un total de 7900 euros à Clément Alexandre.

La cour d’appel de Paris a prononcé des peines aggravées à l’égard de quinze personnes accusées d’être membres du CHKP-C. Elles ont toutes été reconnues coupables de ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste’ et de ‘financement d’une organisation terroriste’. Les condamnations prononcées vont de deux à sept ans de prison ferme. Dans son jugement le 20 décembre 2012, le tribunal correctionnel de Paris les avait condamné à des peines allant de 18 mois à sept ans de prison. Il avait également ordonné la fermeture de l’Anatolian Culture and Solidarity Association pour ses prétendus liens avec le DHKP-C.

Près de 6000 soldats de la force centrale paramilitaire SSB (Sashastra Seema Bal) seront bientôt déployés dans deux états pour y mener des opérations de contre-guérilla. Jusqu’en 2011, la SSB était déployée au Chhattisgarh où elle lutte contre la guérilla maoïste. Actuellement, trois de ses bataillons sont déployés dans le Bihar et le Jharkhand avec d’autres forces centrales telles que la CRPF, la BSF (Border Security Force) et l’ITBP (Indo-Tibetan Border Police). Selon plusieurs sources, la SSB va déléguer six bataillons, soit 6000 hommes, supplémentaires pour organiser des offensives dans le Bengale occidental et le Jharkhand.

En novembre 2012, la cour d’appel de Lyon avait reconnu coupables cinq militants de la CGT de ‘dégradations en réunion’ pour avoir inscrit des tags sur un mur lors d’une manifestation en 2010. Reconnus coupables, mais dispensés de peine. Cela n’avait pas empêché la police et la gendarmerie de les convoquer pour un prélèvement ADN afin de les inscrire un fichier national automatisé des empreintes génétiques. En mai dernier, ils refusent catégoriquement, entrainant un nouveau procès dont le verdict a été prononcé hier après une audience le 5 novembre dernier. Le tribunal correctionnel de Roanne a prononcé la relaxe des cinq syndicalistes, estimant que ce prélèvement n’avait pas lieu d’être. D’après le jugement, un prélèvement d’ADN ne pouvait concerner que des personnes condamnées alors que les cinq prévenus avaient été dispensés de peine. La justice ne pouvait donc pas leur reprocher de l’avoir refusé vu que le parquet n’aurait pas dû exiger ce prélèvement. Les cinq militants risquaient un an de prison et 15.000 euros d’amende.

Cinq militants poursuivis pour refus de prélèvement ADN

Récemment, 100 nouveaux agents ont été affecté à la police des chemins de fer. A partir d’aujourd’hui, 250 nouveaux agents viendront renforcer les effectifs de la police locale à Bruxelles pour surveiller les transports en commun. Selon la ministre de l’Intérieur Joëlle Milquet, ‘désormais, 130 inspecteurs seront chaque jour sur le terrain pour veiller à cette mission’. Et de se targuer que les renforts de la police des chemins de fer ont déjà permis de passer de sept à dix arrestations par jour. En plus de ces 350 agents affectés aux transports de manière spécifique, 50 agents rejoignent la police fédérale. En plus e leur mission de renfort lors d’interventions d’urgence, ils veilleront eux aussi à la sécurité dans les transports.