Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Vendredi soir, quatre policiers ont ouvert le feu durant une altercation dans le métro de Toronto, blessant un jeune homme de 18 ans. Ce dernier aurait été aperçu en possession d’un fusil dans la rame, entraînant l’intervention policière. Selon plusieurs témoins, le jeune homme a rapidement été interpellé puis mis au sol, les policiers lui hurlant de mettre ses mains en évidence. Ils le tenaient en joue lorsqu’ils ont demandé aux derniers passagers présents sur le quai de quitter les lieux. Ces derniers affirment tous avoir alors entendu une quinzaine de coups de feu. Le jeune homme a été immédiatement hospitalisé dans un état grave. Hier soir, des dizaines de personnes ont défilé dans le centre-ville de Toronto pour exiger le désarmement des policiers. Elles ont mis le feu à une effigie de cochon et ont scandé divers slogans contre les violences policières.

Manifestation à Toronto pour le désarmement des policiers

Manifestation à Toronto pour le désarmement des policiers

Même s’il a finalement du renvoyer le dossier vers une cour d’appel qui devra se prononcer sur le fond, le Juge Leon du tribunal civil de Washington a rendu un avis cinglant sur un programme mis en place par la NSA. Dans son injonction préliminaire, il affirme que la collecte de métadonnées du téléphone d’un particulier constitue une atteinte à la vie privée avant de mettre en doute la constitutionnalité du programme de surveillance de l’agence américaine, ‘Il est évident qu’un tel programme empiète sur les valeurs défendues par le quatrième amendement de la Constitution américaine relatif à la protection de la vie privée’. Les deux plaignants dans cette affaire ont obtenu qu’il soit interdit au gouvernement de collecter les métadonnées téléphoniques de leurs comptes et qu’il détruise toutes les données déjà collectées. Mais le juge Leon a du renvoyer le dossier en appel dans la mesure où il transcende clairement sa juridiction.

Quatorze policiers comparaissent actuellement devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Ils sont accusés d’avoir abusé de leur pouvoir, d’avoir frappé et humilié des sans-abris entre janvier et novembre 2006 aux alentours de la gare du Midi. Ils auraient également dressé de faux procès-verbaux de rébellion. Le substitut du procureur du roi a demandé des peines de prison allant jusqu’à 4 ans pour certains des prévenus.

Un millier d’étudiants ont défilé ce matin à Milan vers le siège de la région lombarde pour dénoncer les mesures d’austérité visant le système de l’éducation. Les forces anti-émeutes avaient été déployées en force autour du bâtiment et ont chargé les étudiants à plusieurs reprises. Ceux-ci leur ont tenu tête avec des oeufs et de la farine. Quatre étudiants sont parvenus à briser le cordon policier et ont interrompu le travail de l’assemblé en déployant des banderoles et en scandant des slogans. Au final, cinq étudiants ont été blessés.

Manifestation d'étudiants à Milan

Samedi, les autorités ont envoyé une équipe de la Bomb Detection and Disposal Squad à Halewada (district de Gadchiroli, Maharashtra) après avoir été informées de la présence de deux bombes. La guérilla les avait placées à 200 mètres de distance, l’une à proximité du poste de police, l’autre à l’intérieur du village, à un endroit régulièrement utilisé par la police comme lieu stratégique. Alors que les soldats avaient pratiquement désamorcé la première, celle-ci a explosé. Quatre personnes, dont un sous-inspecteur de police, ont été blessées.

Dans la nuit du 13 au 14 mai dernier, une trentaine de personnes ont mené une attaque contre un chantier de la ligne à grande vitesse qui doit relier Lyon à Turin en passant par la vallée de Suze. A l’aube du 9 décembre, la police politique italienne a mené une série de perquisitions à l’issue desquelles elle a arrêté quatre personnes. Toutes ont été incarcérées à la prison des Vallettes à Turin. Elles sont accusées de ‘attentat à finalité terroriste, acte de terrorisme avec engins mortels et explosifs, détention d’armes de guerre, dégradations’.

Bahar Kimyongür est actuellement à la station des Carabiniers de Marina di Massa, à 300 kilomètres de la prison de Bergame où il était détenu depuis le 21 novembre. Le 2 décembre, la Cour d’appel de Brescia avait en effet décidé de son assignation à résidence. A dater de l’annonce de l’arrestation de Bahar, les autorités turques disposent de 40 jours pour envoyer leur demande formelle d’extradition. Le procureur général aura alors trois mois pour réagir à la requête d’Ankara. Cela signifie que la prochaine audience dans cette affaire (dont plusieurs pays ont déjà jugé le dossier vide) devrait donc avoir lieu dans quatre mois. En attendant, Bahar restera à Marina id Massa où il dispose d’une liberté de mouvement très restreinte et où il doit demander une autorisation aux Carabiniers dès qu’il veut sortir.

Liberté pour Bahar Kimyongür

Liberté pour Bahar Kimyongür

Le 29 novembre dernier, le gouvernement espagnol a approuvé un projet de loi sur la sécurité. Cette loi contient de sérieuses mesures répressives notamment contre les manifestations non autorisées. Re-baptisée ‘loi-muselière’, elle prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 30.000 euros pour une ‘participation à une manifestation non autorisée’. Hier, des milliers de personnes se sont réunies à proximité du Congrès à Madrid pour dénoncer cette loi et l’atteinte à la liberté de manifester qu’elle engendre. De violents affrontements ont éclaté à l’issue du rassemblement entre les policiers anti-émeute qui cordonnaient le bâtiment et les manifestants qui tentaient de défiler vers le centre-ville.

Répression de la manifestation contre la loi-muselière

Dans la soirée du 5 décembre, la police interpelle cinq adolescents qui s’étaient réfugiés dans un garage appartenant à la police fédérale pour s’y réchauffer. Ils sont alors emmenés au poste et leurs parents appelés pour qu’ils viennent chercher leurs enfants. Lorsque sa mère vient le chercher, un des jeunes hommes a le visage tuméfié et des traces de coups. L’ado déclare avoir été insulté de « slet », « hoerzoon » et de « petit con » avant d’être frappé. Il est blessé à l’arcade sourcilière, à la paupière et à l’oreille. Il a de nombreuses ecchymoses au niveau du coup. Et une dent cassée. Il a reçu des coups au visage et sur le thorax. Ses parents ont déposé plainte.

A la mi-novembre, Monica Caballero et Francisco Solar et trois de leurs camarades étaient arrêté en Espagne pour avoir participé à une attaque à l’explosif contre la cathédrale de Saragosse. Les deux premiers avaient été acquitté en juin 2012 dans l’affaire ’Caso Bombas’. Ils étaient alors poursuivis pour une série d’attaques contre l’Etat chilien et ont été acquittés faute de preuves. Dans la nuit du 5 décembre, une action de blocage a été organisée à Santiago en solidarité avec les cinq inculpés. La circulation a été interrompue sur une grande artère de la capitale avec des barricades. Une diffusion de tract contre la société carcérale et en solidarité avec les prisonnier a été effectuée.

Solidarité avec des prisonniers anarchistes à Santiago