Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le PKK a démenti ce mardi être responsable de l’explosion de la voiture piégée qui a fait neuf morts lundi soir dans la ville de Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie. Le bilan s’est alourdi mardi à neuf morts et 69 blessés. Gaziantep abrite un établissement ouvert par la Turquie pour centraliser l’aide internationale destinée aux réfugiés syriens.

La police turque a annoncé une opération contre le Parti Communiste de Turquie/Marxiste-Léniniste et son Armée de Libération des Ouvriers et Paysans de Turquie (TKP/ML-TIKKO). Cette opération, qui a eu lieu le 10 août, a fait suite à une double arrestation lors d’une attaque de bijouterie ayant échoué à Istamboul. 11 personnes ont été arrêtées au cours de l’opération qui a eu lieu dans deux provinces et neufs districts. La police affirme avoir saisi 15 grenades, huit pistolets, une Kalachnikov et divers équipements militaires.

Une manifestation a été dispersées par la force mercredi à Rabat. Les manifestants, pour la plupart des militants du 20 février –mouvement lancé dans le sillage du Printemps arabe qui réclame des réformes politiques profondes–, entendaient protester devant le Parlement au lendemain de la cérémonie annuelle qui célèbre l’accession du roi Mohammed VI au trône, en 1999 à la mort de son père Hassan II.

Plusieurs centaines de foreurs ont débrayé mercredi pour réclamer des augmentations dans une autre mine de platine voisine de celle de Marikana et appartenant à l’exploitant sud-africain Royal Bafokeng Platinum. Une autre mine de platine est aussi sous la pression de ses salariés à Thembelani, exploitée par le géant anglo-sud-africain Anglo American Platinum (Amplats) sommé de répondre d’ici vendredi à tout un cahier de doléances.

La situation à Marikana, où aura lieu l’une des cérémonies d’hommage aux victimes jeudi, était calme. Plusieurs foreurs y sont toujours en grève, expliquant vouloir la libération des 259 mineurs arrêtés le 16 août et les hausses de salaires réclamées. Mardi, sous la pression politique, l’entreprise a levé sa menace de licencier les grévistes.

Les forces armées du Parti Communiste de Turquie/Marxiste-Léniniste, l’Armée de Libération des Ouvriers et Paysans de Turquie (TIKKO) combattent actuellement aux côtés de celles du PKK et de ses Forces de Défense du Peuple (HPG). D’après un communiqué du TIKKO, une unité de guérilla conjointe TIKKO/HPG a tué au moins quatre soldats en juin dans la région de Hozat-Dersim. Le 10 juillet, des unités conjointes de femmes guérilleras TIKKO/HPG ont attaqué le poste de police et une caserne de l’armée à Cemisgezek-Dersim, tuant 3 policiers et 8 militaires.

Guérilleros du TKP/ML – TIKKO

Le détenu basque Iosu Uribetxebarria a arrêté sa grève de la faim. Hospitalisé à Donostia-San Sebastian, il souffre d’un cancer du rein qui a métastasé aux poumons et au cerveau. Il avait engagé cette grève pour réclamer que lui soit appliquée une liberté conditionnelle, en raison de la gravité de son état, et pour pouvoir passer ses derniers jours avec les siens. Après quinze jours de grève de la faim, il a décidé d’abandonner sa grève de la faim pour ne pas mettre en danger sa vie.

Vendredi dernier, il s’était vu accorder la semi-liberté, un pas indispensable avant de pouvoir bénéficier d’une éventuelle remise en liberté conditionnelle. La décision sur cette remise en liberté, par contre, se fait attendre. L’Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole, a réclamé un complément d’information sur la situation médicale du détenu. Les appels à la remise en liberté de Iosu Uribetxebarria et d’autres détenus de l’ETA gravement malades ne cessent de se multiplier. De nombreuses personnalités ont manifesté leur soutien, alors que plus de 500 détenus poursuivent leurs mobilisations dans les prisons françaises et espagnoles.

Iosu Uribetxebarria

Les 259 grévistes sud-africains arrêtés après les violences de la semaine dernière dans la mine de platine de Marikana ont brièvement comparu lundi devant la justice, notamment pour meurtre, avant un renvoi du dossier à lundi prochain. Seul l’un d’entre eux, hospitalisé, n’a pas été présenté au juge.

Le juge leur a lu devant une salle comble les faits reprochés, allant de la violence publique au meurtre ou à la tentative de meurtre. Dix hommes, dont deux policiers, avaient été tués entre le 10 et le 12 août dans des affrontements intersyndicaux suscités par le déclenchement d’une grève sauvage pour obtenir des augmentations de salaires. Jeudi, la police avait tué 34 grévistes et blessés 78 autres. Épouses, soeurs, filles, au total une centaine de personnes ont hué la police, pleuré et prié avant d’être évacuées vers une rue adjacente où elles ont continué à manifester. Tous les prévenus ont été placés en détention provisoire.