Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La semaine dernière, des milliers d’anarchistes de toute l’Europe ont convergé à St Imier en Suisse pour célébrer le 140e anniversaire de la création de l’Internationale anarchiste. A leur retour de St Imier, deux anarchistes ont été retenus pendant près de deux heures à l’aéroport d’Heathrow par la police SO15 (anti-terroriste). Durant leur détention, les anarchistes ont été informés que leurs droits n’étaient exceptionnellement pas applicables et ont du donner leur nom, adresse, adresses e-mail, ADN et empreintes digitales. Les anarchistes détenu-es ont dit avoir été contraints de signer des formulaires dans lesquels ils renonçaient à leur droit à garder le silence et à un avocat. La police a également effectué une fouille complète de leurs effets personnels, a photocopié leur passeport et la propagande qu’ils-elles transportaient et a copié l’information de leurs téléphones et de leurs appareils photo.

La ministre de la Justice « appelle à un débat » sur les procédures de libération conditionnelle. Elle plaide pour la possibilité de faire appel sur le fond des décisions du Tribunal d’application des peines, mais insiste surtout sur la nécessité d’introduire des peines incompressibles. Son cabinet aurait d’ailleurs finalisé un texte à ce sujet avant même l’annonce de la libération possible de Michelle Martin. La ministre insiste également sur la nécessité de faire plus de place aux victimes et à leur famille.

Une première enquête a été ouverte samedi sur les responsabilités de la police dans la fusillade qui a fait 34 morts et 78 blessés jeudi à la mine de Marikana. Samedi matin, des experts de la police des polices sont arrivés à la mine de platine exploitée par Lonmin, près de Rustenburg. A quelques centaines de mètres des lieux du massacre, toujours bouclé par les forces de l’ordre, plusieurs centaines de mineurs se sont de nouveau rassemblés samedi, dans le calme. Comme la veille, nombre d’entre eux portaient des bâtons ou des barres de fer. Un hélicoptère de la police survolait les environs. De nombreuses familles étaient toujours à la recherche d’un proche, sans savoir s’il était mort, blessé ou simplement au nombre des quelque 500 personnes arrêtées après les violences.

Afrique du Sud: Bilan de la fusillade et enquête

Un policier a été blessé hier dans une explosion à proximité des bureaux du gouvernement dans le district de Semdinli (province de Hakkari). L’action s’est déroulée vers 18h et les autorités ne sont pas encore parvenues à établir le type d’explosifs utilisés. Dans ce même district mais à 20h, des mines ont été déclenchées à distance au passage d’un convoi de l’armée. Une fusillade entre les soldats et les guérilleros en a résulté. Dans le même temps, une brigade de guérilleros a pris d’assaut un poste de contrôle policier situé à sept kilomètres du centre de Hakkari. Les membres du PKK ont ouvert le feu avec des fusils d’assaut depuis trois endroits distincts, entraînant un affrontement violent avec les forces de sécurité. In contingent de la police spéciale a été envoyé sur place pour retrouver les guérilleros qui sont tous parvenus à battre en retraite.

Ordonnée depuis 2008 par le Sénat et confiée au Ceges (Centre d’étude sur la Seconde Guerre mondiale), l’enquête sur l’assassinat du député communiste Julien Lahaut n’avait finalement débuté qu’en mai 2011. Assassiné devant son domicile le 18 août 1950, aucune enquête n’a jamais abouti quant aux circonstances de la mort de Lahaut alors que des éléments accablants les réseaux secrets monarchistes liés à l’OTAN ont été mis au jour. En 2011, 150.000€ avaient été alloués au Ceges pour qu’il mène à bien cette enquête mais cette enveloppe étant aujourd’hui vide, l’ouverture de la deuxième phase des recherches restait hypothétique. Ce vendredi, le ministre fédéral de la Politique scientifique a annoncé qu’il allait débloquer 320.000€ supplémentaires pour permettre au Ceges de poursuivre son travail. Jusqu’à présent, le Centre a pu conceptualiser les événements et analyser l’ensemble de l’enquête menée à l’époque. La deuxième phase du travail va donc commencer.

En Belgique, les forces de l’ordre font de plus en plus usage de spray au poivre. Cet aérosol chimique contient des substances irritantes qui déploient leurs effets au niveau des yeux, de la peau et des voies respiratoires en quelques secondes. Dans certains cas, les victimes de ce spray peuvent garder des cicatrices ou développer des allergies. Le comité P vient de publier un rapport plus que critique sur l’usage que font les policiers du spray au poivre. Seuls 120 cas par an d’utilisation de spray au poivre sont rapportés par les autorités alors que leur nombre réel est plus important. Or, deux textes légaux indiquent que toute utilisation doit être signalée. En outre, lorsqu’ils sont signalés, la qualité des informations transmises est très souvent médiocre. Enfin, l’organe de contrôle pose deux questions importantes en se demandant dans quelle mesure l’usage du spray était légal et s’il était vraiment nécessaire et non excessif au regard du but poursuivi.

Policier utilisant du spray au poivre

Policier utilisant du spray au poivre

Les trois jeunes femmes ont été reconnues coupables de ‘hooliganisme’ par la présidente du tribunal Khamovnitcheski à 13h lorsqu’elle a commencé la lecture du jugement. Cette dernière a en grande partie repris les arguments du procureur, soulignant qu’il n’y avait pas eu de ‘repentir’ de la part des accusées, qui ont ‘violé l’ordre public’ et ‘offensé les sentiments des croyants’. Les avocats des Pussy Riot avaient demandé leur acquittement alors que le procureur avait requis trois ans de camp pour chacune des musiciennes. Un des avocats de la défense avait dénoncé ‘une commande politique venant d’en haut pour mettre en prison des opposantes politiques qui ont critiqué à leur manière l’alliance entre l’Eglise et un état autoritaire’. Reconnues coupables de hooliganisme, les trois femmes pourraient être condamnées à purger jusqu’à sept années de camp.

Les Pussy Riot

EDIT 17h: Les trois femmes ont été condamnées à deux annés de camp de travail.

Les Pussy Riot

Comme dans de multiples villes du monde ce midi était organisé à Moscou un rassemblement en soutien aux trois membres du groupe Pussy Riot jugées pour avoir chanté une prière ‘anti-Poutine’ en février dernier dans une cathédrale moscovite. C’est d’ailleurs aujourd’hui que le tribunal rendra son verdict alors qu’elles sont poursuivies pour ‘hooliganisme’ et ‘incitation à la haine religieuse’ et que le procureur a requis des peines de trois ans de camp à leur encontre. Devant le tribunal ce midi, la police a interpellé Sergueï Oudalstov, leader du Front de Gauche et chef de file de l’opposition au président russe, et deux autres manifestants, l’un parce qu’il portait un masque, l’autre parce qu’il brandissait une pancarte. Oudalstov aurait lui été arrêté alors qu’il tentait de franchir une barrière devant le tribunal. Tous trois ont été emmenés dans un car de police.

Arrestation à Moscou

Arrestation à Moscou

Depuis l’effondrement du régime nazi, l’armée allemande n’avait plus la possibilité d’utiliser des moyens militaires sur le territoire national. L’objectif des autorités, qui s’explique par la crainte héritée des abus du passé, était de scinder clairement les opérations de défense nationale de l’armée et les opérations de sécurité intérieure menées par la police. Ce vendredi, la Cour constitutionnelle allemande a modifié cette disposition. En effet, elle autorise dorénavant l’armée allemande à intervenir sur le territoire national contre d’éventuelles menaces terroristes.

Des incidents sérieux ont eu lieu la nuit du 15 août après l’annonce de l’ordre d’expulsion des derniers bâtiments occupés. Les affrontements ont commencés vers 21 heures avenue d’Espagne, où une centaine de jeunes masqués ont levé des barricades et allumés des feux. Ils ont également attaqué une station mobile d’une télévision privée. A minuit, aucun des bâtiments occupés par les étudiants n’avait encore été attaqué par les carabiniers.

Chili: Toujours les luttes étudiantes