Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Quatre militaires du 57e Bataillon d’infanterie et trois paramilitaires anti-guérilla de la CAFGU ont été tués lundi dans une première embuscade tendue par les combattants de la NPA à Tulunan, dans le North Cotabao. Les guérilleros ont fait exploser une IED au moment où un convoi militaire ravitaillait un poste de la milice anti-guérilla à la limite des villages de Caridad et de Bituan. Un fusillade très violente a suivi l’explosion. Un autre militaire a été blessé.

Deux heures plus tard, un autre détachement du 57e Bataillon d’infanterie a été touché par l’explosion d’un IED alors qu’il se dirigeait vers le villa de New Caridad, toujours dans le Tulunan. Un militaire a été tué et quatre autres blessés.

Samedi, quelques 400 personnes s’étaient réunies dans le centre de Laâyoune à l’occasion de la visite d’un émissaire de l’ONU qui a rencontré des officiels marocains et des représentants de la société civile en vue des consultations sur le statut du Sahara occidental du 30 octobre prochain au Conseil de sécurité de l’ONU. Selon plusieurs témoins, des policiers en civil ont violemment empêché les rassemblements, entraînant des heurts avec les manifestants. Ceux-ci ont érigé des barrages de pneus en flamme et ont jeté des pierres et des cocktails Molotov aux forces de l’ordre qui voulaient leur interdire de se réunir. Il semblerait par ailleurs que les forces de l’ordre aient fait irruption dans plusieurs maisons pour y poursuivre des manifestants. Des dizaines de personnes ont été blessées, parmi lesquelles cinq policiers.

Mercredi soir, trois soldats ont été tués dans l’explosion du bâtiment scolaire dans lequel ils logeaient alors qu’ils effectuaient une mission de ratissage dans le district de Gachiroli (Maharashtra). Hier, les autorités ont annoncé avoir procédé à l’arrestation de cinq hommes dans le cadre de l’enquête en cours. Tous les cinq auraient avoué leur implication dans l’action.

Des centaines de personnes s’étaient réunies ce dimanche à Nusaybin, petite ville située à quelques kilomètres de la frontière syrienne. A l’appel du parti pro-kurde BDP et du Democratic Union Party, elles avaient l’intention de marcher jusqu’à la frontière pour dénoncer la récente décision du gouvernement turc de construire un mur de 2,5 kilomètres le long de la frontière turco-syrienne pour empêcher tout passage. La police n’a pas laissé les manifestants atteindre la frontière, faisant usage de gaz lacrymogène et de canons à eau. De l’autre côté de la frontière, plus de mille Kurdes s’étaient réunis pour protester contre l’intervention de la police turque. La construction du mur a débuté il y a une quinzaine de jours.

Construction d’un mur à la frontière turco-syrienne

Construction d'un mur à la frontière turco-syrienne

La commission de la protection de la vie privée vient d’annoncer son intention de mettre en place une équipe dont le rôle principal serait d’enquêter au sujet de l’utilisation de banques de données par les entreprises et les organisations. Actuellement, celles-ci doivent prévenir lorsqu’elles exploitent des bases de données mais elle ne le font que rarement. Cette équipe d’enquête devrait également avoir un rôle répressif et pouvoir sanctionner les abus. Toutefois, elle se contentera du contrôle de la partie émergée de l’iceberg et des bases de données et de leur constitution. De plus, son introduction ne se fera pas demain dans la mesure où elle nécessite une adaptation de la loi.

Selon un rapport publié récemment, entre le 7 septembre et le 7 octobre, au moins 102 Kurdes, parmi lesquels 29 étudiants, ont été interpellés et placés en garde à vue par les autorités turques. Finalement, 24 d’entre elles ont été emprisonnées sous l’accusation d’appartenance à une organisation terroriste. Les auteurs du rapport soulignent que ce bilan ne tient pas compte de la répression visant la gauche turque ni le mouvement populaire du parc Gezi.

Par ailleurs, le 2 octobre, un 22ème maire du parti pro-kurde BDP a été destitué de ses fonctions par le Conseil d’Etat après la confirmation de sa condamnation dans l’affaire KCK, association accusée d’être la branche urbaine du PKK et dans le cadre de laquelle des centaines de personnes sont poursuivies et jugées depuis 2010.

700 personnes ont manifesté samedi près du laboratoire Institut Royal, dans la ville de Sao Roque (à 60 km de Sao Paulo) envahi la veille par un groupe de militants, défenseurs de la cause animale, qui avaient libéré 200 chiens ayant servi de cobayes. La plupart des protestataires portaient des affiches contre l’utilisation d’animaux dans les recherches. Quand ils sont arrivés près du barrage policier qui empêchait l’accès au laboratoire un groupe de manifestants masqués, armés de barres de fer, a fait irruption et a détruit une voiture de police avant d’y mettre le feu ainsi qu’à un véhicule de la presse.

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Cela fait plusieurs jours que des communautés indigènes ont déclenché un mouvement de contestation à travers le pays à l’appel de l’Association Minga, qui en regroupe un grand nombre. De vastes rassemblements ainsi que de nombreux blocages routiers sont organisés depuis lundi, entraînant régulièrement une intervention musclée des forces de l’ordre. Les affrontements les plus intenses entre les policiers et les indigènes ont eu lieu dans le nord du département de Cauca et dans la province de Risaldara, située dans le centre du pays. L’armée est également intervenue en divers endroits, faisant usage de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et de jets d’eau. Certains témoins ont même fait état de tirs à balles réelles. Au moins 130 personnes ont été blessées et 40 interpellées depuis le début de la semaine. Les autochtones réclament de meilleures conditions de vie, celles-ci passant par un réel accès à la terre ainsi que par l’arrêt des accords passés par le gouvernement avec des sociétés privées étrangères pour l’exploitation des ressources minières. Ils réclament également une meilleure participation et représentation politique des diverses communautés.

Répression d’une manifestation indigène en Colombie

Répression d'une manifestation indigène en Colombie

Vendredi, plus de 200 personnes ont pris d’assaut les bureaux de la société minière australienne Z-Explorer dans le sud du pays. En 2012, cette compagnie privée a reçu une licence du gouvernement pour exploiter une zone où les réserves d’or sont estimées à 8,8 tonnes. La population, qui s’oppose à la privatisation de ses ressources, a exprimé sa colère en bloquant le passage d’un bulldozer qui se rendait sur le site avant de mettre à sac les bureaux de Z-Explorer, emportant les ordinateurs ainsi que d’autre équipements. Cela fait plusieurs semaines que le Kirghizstan est secoué par un vaste mouvement de contestation contre la privatisation des ressources naturelles du pays.

Emeute minière dans le sud du Kirghizstan

Emeute minière dans le sud du Kirghizstan

La police a arrêté deux guérilleros maoïstes présumés qu’elle accuse d’être impliqués dans une action qui s’est déroulée en 2008 et au cours de laquelle sept soldats avaient été tués. Les deux hommes ont été interpellés à leur domicile dans le village de Aadnar (district de Kondagaon, Chhattisgarh). Jeudi, ayant été informée d’une visite des deux hommes dans leur village d’origine, une équipe conjointe de la Chhattisgarh Armed Force, de la Quick Response Team et de la police du district a déclenché une opération dans la zone. Après avoir encerclé le village, les soldats ont capturé les deux guérilleros présumés. Outre l’action précitée, les autorités les accusent de multiples incidents attribués à la guérilla maoïste dans le district. Arrêtés jeudi, les deux hommes ont comparu devant un tribunal qui a ordonné leur placement en détention.