Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le détenu basque Iosu Uribetxebarria a arrêté sa grève de la faim. Hospitalisé à Donostia-San Sebastian, il souffre d’un cancer du rein qui a métastasé aux poumons et au cerveau. Il avait engagé cette grève pour réclamer que lui soit appliquée une liberté conditionnelle, en raison de la gravité de son état, et pour pouvoir passer ses derniers jours avec les siens. Après quinze jours de grève de la faim, il a décidé d’abandonner sa grève de la faim pour ne pas mettre en danger sa vie.

Vendredi dernier, il s’était vu accorder la semi-liberté, un pas indispensable avant de pouvoir bénéficier d’une éventuelle remise en liberté conditionnelle. La décision sur cette remise en liberté, par contre, se fait attendre. L’Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole, a réclamé un complément d’information sur la situation médicale du détenu. Les appels à la remise en liberté de Iosu Uribetxebarria et d’autres détenus de l’ETA gravement malades ne cessent de se multiplier. De nombreuses personnalités ont manifesté leur soutien, alors que plus de 500 détenus poursuivent leurs mobilisations dans les prisons françaises et espagnoles.

Iosu Uribetxebarria

Les 259 grévistes sud-africains arrêtés après les violences de la semaine dernière dans la mine de platine de Marikana ont brièvement comparu lundi devant la justice, notamment pour meurtre, avant un renvoi du dossier à lundi prochain. Seul l’un d’entre eux, hospitalisé, n’a pas été présenté au juge.

Le juge leur a lu devant une salle comble les faits reprochés, allant de la violence publique au meurtre ou à la tentative de meurtre. Dix hommes, dont deux policiers, avaient été tués entre le 10 et le 12 août dans des affrontements intersyndicaux suscités par le déclenchement d’une grève sauvage pour obtenir des augmentations de salaires. Jeudi, la police avait tué 34 grévistes et blessés 78 autres. Épouses, soeurs, filles, au total une centaine de personnes ont hué la police, pleuré et prié avant d’être évacuées vers une rue adjacente où elles ont continué à manifester. Tous les prévenus ont été placés en détention provisoire.

En guise de feuilleton de l’été, nous vous présentons les programmes sécuritaires du 7e Programme-Cadre de Recherche et Développement de l’UE (petit nom : FP7) en cours (il s’échelonne de 2007 à 2013).

ADABTS (Automatic Detection of Abnormal Behaviour and Threats in crowded Spaces – Détection automatique de comportement anormal et de menaces dans des espaces fréquentés) a été lancé en 2009 et développe des modèles de comportements anormaux et menaçants et des algorithmes pour la détection automatique de tels comportements ainsi que les déviations de comportements normaux dans le traitement de surveillance.

Le programme développera de nouvelles méthode ou en adaptera des existantes (développées notamment pour les casino) afin de détecter et suivre les personnes dans des environnements complexes, incluant des groupes ou des foules, pour développer des systèmes de surveillance efficaces d’un coût raisonnable. Le coût de ce programme, coordonnée par Totalförsvarets forskningsinstitut (Swedish Defence Research Agency), est de 4.500.000€ dont 3.200.000€ financé par l’Union Européenne.

Programmes sécuritaires de l’UE (2): ADABTS

Le Sypol (Syndicat Policier) a finalement réagit aux déclarations du Comité P et de la LDH qui dénonçaient un sage du Spray aux poivre trop souvent et sans le déclarer. « Il s’agit aussi d’un appel à la délation adressé à tous les malfaiteurs contre qui les policiers ont dû utiliser cette arme, non létale rappelons-le […] on peut dire que la police utilise trop peu souvent son armement, le pepper spray en l’occurrence, si on considère la parcimonie du nombre d’usages : 120 pour 1027 agressions ayant entraîné des coups et blessures volontaires aux forces de l’ordre ».

Une bombonne de Pepper Spray

Une bombonne de Pepper Spray

Suite à la journée internationale de solidarité avec les Pussy Riot, la police a encerclé un groupe de manifestants à Marseille, ceux-ci portaient des masques colorés similaires à ceux des activistes russes. Les manifestants ont aussitôt retirés leurs masques, malgré celà ils ont été interrogés et ont reçu une amende. Anonymous a réagit en déclarant qu’il s’était produit la même chose à Paris le 10 août lors d’une manifestation contre l’Église de la Scientologie. Le décret anti-cagoule de 2009, prévoit une amende pouvant aller jusqu’à 1500€ pour toute personne qui se dissimulerait le visage à proximité d’une manifestation. Une autre loi de 2010 pénalise d’une amende allant jusqu’à 150€ toute personne qui se dissimule le visage dans l’espace public.

Contravention pour les Anonymous

Contravention pour les Anonymous

Le 27 juillet, le tribunal du district de Basmanniy a emprisonné Alexey Polikhovich pour un mois. Il est le 16eme prisonnier suspecté d’avoir participé aux émeutes du 6 mai 2012 au Square Bolotnaya, le jour de l’inauguration de Poutine. Il est le troisième anarchiste arrété dans cette affaire. Aleksandra Dukhanina est en maison d’arrêt depuis le 29 mai et Stepan Zimin est en prison depuis le 9 juillet. Alexey a été arrété le 25 juillet, sa maison a été perquisitionnée et son ordinateur saisi. Il est accusé d’avoir incité et participé à une émeute ainsi que d’avoir commis des violences contre des policiers. Pour preuve : une photo d’une personne masquée lors de cette émeute, les enqueteurs ont également lus un témoignage du Centre d’Action Contre l’Extremisme (E-Center) déclarant qu’Alexey ‘est membre et entretient des connections avec des organisations extremistes’. Autonomous Action et Anarchist Black Cross Moscow appelle a des donations.

Émeutes du 6 mai 2012 à Moscou, contre l’investiture de Poutine

Émeutes du 6 mai 2012 à Moscou, contre l'investiture de Poutine

En guise de feuilleton de l’été, nous vous présentons les programmes sécuritaires du 7e Programme-Cadre de Recherche et Développement de l’UE (petit nom: FP7) en cours (il s’échelonne de 2007 à 2013). Nous commencerons par le plus ambitieux d’entre eux: INDECT

INDECT est un programme de recherche, lancé le 1er janvier 2009, dont l’objectif principal est de détecter automatiquement les menaces, comportements anormaux ou violence par une surveillance généralisée et intelligente du milieu urbain, via l’utilisation de caméras de surveillance, la géolocalisation des téléphones portables et la détection de données biométriques. INDECT sera lié à une base de données regroupant les fichiers policiers et les fichiers biométriques d’identité. Le projet est passé par un examen éthique le 15 mars 2011 à Bruxelles et a été déclaré viable et sans vice.

Outre l’analyse intelligente de données pour la détection de menace dans des milieux urbains, les objectifs connexes d’INDECT sont :
– la création d’outils et la technologie pour la vie privée et la protection de données pendant le stockage et la transmission d’informations utilisant la cryptographie quantique et les nouvelles méthodes de watermarking (technologie de tatouage numérique),
– la détection assistée par ordinateur de menaces et des crimes ciblés dans internet,
– la construction d’un moteur de recherche pour la recherche sémantique rapide et la mise en œuvre d’un système informatique capable d’un traitement efficace.
INDECT coûtera 14 millions d’euros dont 11 financés par l’UE. Son coordinateur est le Département des télécom et de l’ingénierie électronique de l’université de Cracovie, mais aussi d’autres universités (Gdansk, Madrid, Sofia, Ostrava, Grenoble etc.), des services de police et des sociétés privées.

Le site d’INDECT (en anglais)

Programmes sécuritaires de l’UE (1): INDECT