Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un défilé devait réclamer samedi la libération de Iosu Urietxeberria, condamné en 1998 à 32 ans de prison pour l’enlèvement d’un fonctionnaire pénitentiaire par ETA. Iosu Urietxeberria souffre d’un cancer incurable et n’a qu’une chance sur dix de survivre plus d’un an, selon un rapport médical de l’hôpital de Saint-Sébastien où il est soigné. Il est en grève de la faim depuis dix jours pour réclamer sa libération, rejoint par de nombreux prisonniers politiques de la gauche nationaliste basque et du mouvement révolutionnaire. Un juge de l’Audience nationale, la plus haute instance pénale en Espagne, a interdit la manifestation en estimant vendredi que le défilé pouvait constituer un « délit de glorification et justification publique du terrorisme ».

Un détachement de la 2e Division d’Infanterie a été déployé dans la banlieue de ville Camalig (province d’Albay) samedi matin, alors qu’un groupe de guérilleros maoïstes y effectuait une action de propagande, de recrutement et de récolte de fonds. Les militaires ont pu accrocher le groupe de maoïstes, tuant deux d’entre eux.

La société minière Lonmin a sommé dimanche les grévistes de Marikana de reprendre le travail lundi matin, sous peine de « possibles licenciements », trois jours après la fusillade qui a fait 34 morts sur ce site d’extraction de platine. « L’ultimatum final a été repoussé au lundi 20 à la suite des événements de jeudi », indique le porte-parole de Lonmin, « l’ultimatum final donne aux employés une dernière chance de reprendre le travail ou de s’exposer à un possible licenciement ». Les mineurs en grève ont déclaré qu’ils refuseraient de reprendre le travail par respect pour leurs 34 camarades tués par la police et si la direction ne répondait pas à leurs revendications salariales. L’intervention policière a fait 34 morts et 78 blessés selon la police qui a aussi arrêté 259 personnes.

Afrique du Sud: Menace de licenciement des grévistes de Marikana

Cinq manifestants et un policier ont semblé blessés dans les troubles qui se sont inscrits dans le cadre des luttes étudiantes de l’Université de Cordoba. Un groupe de manifestants masqués a fait front à l’Escadron Mobile Anti-trouble qui a essayé d’éviter le blocage de la route.

Colombie: Affrontements à l’université de Cordoba

Les guérilleros maoïstes ont ouvert mercredi un feu nourri contre la base militaire « contre-subversive » de Mazángaro, dans la province de Satipo, dans une zone de forêt dense du département de Junín. Cinq soldats de l’armée péruvienne sont morts et d’autres sept ont été blessés. Selon les services de renseignements de l’armée, c’est la colonne du PCP-SL dirigée par le ‘camarade Alipio’, qui a mené cette attaque de grande envergure.

La semaine dernière, des milliers d’anarchistes de toute l’Europe ont convergé à St Imier en Suisse pour célébrer le 140e anniversaire de la création de l’Internationale anarchiste. A leur retour de St Imier, deux anarchistes ont été retenus pendant près de deux heures à l’aéroport d’Heathrow par la police SO15 (anti-terroriste). Durant leur détention, les anarchistes ont été informés que leurs droits n’étaient exceptionnellement pas applicables et ont du donner leur nom, adresse, adresses e-mail, ADN et empreintes digitales. Les anarchistes détenu-es ont dit avoir été contraints de signer des formulaires dans lesquels ils renonçaient à leur droit à garder le silence et à un avocat. La police a également effectué une fouille complète de leurs effets personnels, a photocopié leur passeport et la propagande qu’ils-elles transportaient et a copié l’information de leurs téléphones et de leurs appareils photo.

La ministre de la Justice « appelle à un débat » sur les procédures de libération conditionnelle. Elle plaide pour la possibilité de faire appel sur le fond des décisions du Tribunal d’application des peines, mais insiste surtout sur la nécessité d’introduire des peines incompressibles. Son cabinet aurait d’ailleurs finalisé un texte à ce sujet avant même l’annonce de la libération possible de Michelle Martin. La ministre insiste également sur la nécessité de faire plus de place aux victimes et à leur famille.

Une première enquête a été ouverte samedi sur les responsabilités de la police dans la fusillade qui a fait 34 morts et 78 blessés jeudi à la mine de Marikana. Samedi matin, des experts de la police des polices sont arrivés à la mine de platine exploitée par Lonmin, près de Rustenburg. A quelques centaines de mètres des lieux du massacre, toujours bouclé par les forces de l’ordre, plusieurs centaines de mineurs se sont de nouveau rassemblés samedi, dans le calme. Comme la veille, nombre d’entre eux portaient des bâtons ou des barres de fer. Un hélicoptère de la police survolait les environs. De nombreuses familles étaient toujours à la recherche d’un proche, sans savoir s’il était mort, blessé ou simplement au nombre des quelque 500 personnes arrêtées après les violences.

Afrique du Sud: Bilan de la fusillade et enquête

Un policier a été blessé hier dans une explosion à proximité des bureaux du gouvernement dans le district de Semdinli (province de Hakkari). L’action s’est déroulée vers 18h et les autorités ne sont pas encore parvenues à établir le type d’explosifs utilisés. Dans ce même district mais à 20h, des mines ont été déclenchées à distance au passage d’un convoi de l’armée. Une fusillade entre les soldats et les guérilleros en a résulté. Dans le même temps, une brigade de guérilleros a pris d’assaut un poste de contrôle policier situé à sept kilomètres du centre de Hakkari. Les membres du PKK ont ouvert le feu avec des fusils d’assaut depuis trois endroits distincts, entraînant un affrontement violent avec les forces de sécurité. In contingent de la police spéciale a été envoyé sur place pour retrouver les guérilleros qui sont tous parvenus à battre en retraite.

Ordonnée depuis 2008 par le Sénat et confiée au Ceges (Centre d’étude sur la Seconde Guerre mondiale), l’enquête sur l’assassinat du député communiste Julien Lahaut n’avait finalement débuté qu’en mai 2011. Assassiné devant son domicile le 18 août 1950, aucune enquête n’a jamais abouti quant aux circonstances de la mort de Lahaut alors que des éléments accablants les réseaux secrets monarchistes liés à l’OTAN ont été mis au jour. En 2011, 150.000€ avaient été alloués au Ceges pour qu’il mène à bien cette enquête mais cette enveloppe étant aujourd’hui vide, l’ouverture de la deuxième phase des recherches restait hypothétique. Ce vendredi, le ministre fédéral de la Politique scientifique a annoncé qu’il allait débloquer 320.000€ supplémentaires pour permettre au Ceges de poursuivre son travail. Jusqu’à présent, le Centre a pu conceptualiser les événements et analyser l’ensemble de l’enquête menée à l’époque. La deuxième phase du travail va donc commencer.