Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Avant même le début du rassemblement, la police antiémeute a effectué une descente musclée dans les cafés et les rues du quartier de Cihangir, autour de l’emblématique place Taksim, arrêtant les personnes qui s’y trouvaient. Selon le comptage des organisateurs de la marche, quelque 200 personnes ont au total été appréhendées en plusieurs vagues. Certaines, dont le photographe de l’AFP Bülent Kilic, ont été relâchées peu avant 23 h, plus de six heures après leur interpellation. Mais la plupart des personnes interpellées étaient toujours aux mains de la police. Douze personnes ont été également arrêtées dans la ville d’Izmir (ouest). Comme chaque année désormais, la Marche des Fiertés avait été interdite par le gouverneur de la ville, mais des centaines de manifestants brandissant des drapeaux arc-en-ciel se sont rassemblés dans les rues adjacentes à la place Taksim, entièrement fermée au public. Depuis un spectaculaire défilé en 2014 de plus de 100 000 personnes à Istanbul, les autorités turques ont progressivement interdit la Marche des Fiertés, avançant des raisons de sécurité.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

La militante révolutionnaire et journaliste Özgül Emre a été arrêtée par la police allemande le 16 mai 2022 et placée en détention préventive en vertu du paragraphe 129b sur les organisations « terroristes » étrangères. Elle est accusée d’appartenir au DHKP-C. Depuis son incarcération le 17 mai 2022, elle a entamé une grève de la faim pour protester contre les uniformes de prison – un élément d’une forte valeur symbolique/idéologique pour les prisonniers révolutionnaires turcs (porter l’uniforme signifie se soumettre). Selon la législation allemande, seules les personnes condamnées peuvent porter cet uniforme, or, elle n’a pas encore été condamnée. L’administration pénitentiaire a refusé pendant une longue période de lui fournir du sel et du sucre, ce qui est très important pour une personne en grève de la faim. Özgül Emre ne peut plus s’hydrater. Son apport en liquide est extrêmement limité. Elle vomit désormais tous les liquides qu’elle ingère.

Dossier(s): Allemagne

Au moins 130 manifestants palestiniens ont été blessés vendredi lors d’affrontements avec des soldats israéliens dans plusieurs villages de Cisjordanie. Parmi les blessés, trois ont été touchés par des balles réelles et neuf par des balles en caoutchouc, tandis que les autres ont inhalé de doses massives de gaz lacrymogènes. De violents affrontements ont éclaté entre des manifestants anti-colonisation et des soldats israéliens dans les villages de Beita et Beit Dajan, respectivement au sud et à l’est de la ville de Naplouse, et dans le village de Kafr Qaddum, à l’est de la ville de Qaqilya. Les manifestants ont brûlé des pneus et jeté des pierres sur les soldats israéliens stationnés dans les périmètres des villages. Beita, Beit Dajan et Kafr Qaddum sont le théâtre de manifestations hebdomadaires de Palestiniens contre l’expansion des colonies israéliennes.

 

Dossier(s): Monde arabe et Iran

Mercredi 21 juin, les étudiants de la faculté d’agronomie a bloqué la route Roosevelt pour exprimer leur rejet de l’élection d’un magistrat permanent à la Cour constitutionnelle par le Conseil supérieur de l’université. Pendant que la séance se déroulait et que les conseillers élisaient le magistrat, la police nationale a réprimé la manifestation. Elle a arrêté un militant du syndicat étudiant, Michael Alexander Castillo. Celui-ci a été remis en liberté mais il sera poursuivi pour « atteinte à l’ordre public », et dans une cadre d’une plainte pour « détention illégale et de coercition » liée au fait qu’un bus a été détourné par un groupe de manifestants cagoulés sur la route Roosevelt.

Dossier(s): Amérique Latine

Trois paramilitaires anti-guérilla de la Central Reserve Police Force (CRPF) ont été tués lors d’une attaque maoïste dans le district de Nuapada, à Odisha, mardi. Un détachement de la CRPF se rendait d’un camp à l’autre lorsqu’il est tombé dans une embuscade dans la forêt de Patadhara, dans le district de Bheden. Les opérations de ratissage ont été intensifiées dans la zone, et des unités du Groupe d’opérations spéciales (SOG) et de la CRPF se sont rendu sur place.

Unité de la CRPF dans une opération anti-naxalite

Unité de la CRPF dans une opération anti-naxalite

 

Dossier(s): Inde-Népal

Ibai Aginaga, militant communiste et indépendantiste, était revenu le 13 mars dans sa ville de Berango après une absence de 21 ans, dont 2 dans la clandestinité dans ETA et 19 autres passés dans différentes prisons d’Espagne. Cette libération avait été l’occasion d’une manifestation de sympathie de masse, un accueil triomphal ayant été réservé au prisonnier (voir notre article). La justice espagnole a ouvert une procédure suite à cet accueil. La Haute Cour nationale a ouvert une procédure d’enquête  et un juge d’instruction a inculpé trois personnes prétendument impliquées dans l’organisation de l’hommage. Le juge a déjà convoqué le président de lu local (le stade de pelote) où a eu lieu l’accueil.

Dossier(s): Pays-Basque

Neuf personnes ont été interpellées, mardi 21 juin, au matin, en Centre-Bretagne (Côtes-d’Armor et Morbihan). Ces arrestations interviennent dans le cadre de l’enquête ouverte après le blocage d’un train de céréales, le 19 mars dernier, à Saint-Gérand. Ce samedi-là, vers 9 h 30, une cinquantaine de manifestants avait érigé un mur de parpaings sur la voie ferrée, à proximité d’un passage à niveau, empêchant le passage de 22 wagons transportant du blé tendre destiné à l’usine Saint-Jacques Aliment pour la fabrication d’aliments pour le bétail. Ils avaient ouvert les trappes du train bloqué et déversé le blé sur le sol. L’action avait été menée par des membres du collectif « Bretagne contre les fermes usines », épaulés par des activistes écologistes d’Extinction Rebellion.

Deux hommes (25 ans et 21 ans) et deux femmes (33 ans et 31 ans), sans antécédents,  ont été mis en examen pour « entrave à la mise en marche ou à la circulation de trains, entrée irrégulière dans l’enceinte du chemin de fer, dépôt de matériau ou objets quelconques dans l’enceinte du chemin de fer ainsi que dégradation de biens d’autrui, en réunion ». Et également, pour deux d’entre eux, « du chef complémentaire de refus de se soumettre aux prélèvements biologiques destinés à l’identification de son empreinte génétique par une personne soupçonnée d’infraction entraînant l’inscription au Fnaeg». Tous les quatre ont été « placés sous un strict contrôle judiciaire, comportant diverses obligations et interdictions ».

Le monopole d’État Nepal Oil Corporation (NOC) a augmenté lundi le prix d’un litre d’essence et de diesel de 12% et 16% respectivement, faisant craindre des hausses de prix plus importantes. Les tarifs des transports publics et des véhicules de transport de marchandises ont été augmentés jusqu’à 7,7 % à la suite de la hausse du prix du carburant. Des manifestants de la branche étudiante du principal parti d’opposition, le Parti communiste népalais (marxiste-léniniste unifié), ont affronté la police qui les avait empêchés de se rassembler à Katmandou en tirant des lacrymogènes et chargeant à la matraque. Les manifestants ont jeté des pierres et endommagé un véhicule de police. Les 29 millions d’habitants du Népal sont confrontés à une flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.

Bombardements par l’aviation, les drones et l’artillerie, financement et armement des réseaux dormants jihadistes, assassinats ciblés, sabotages, blocus, la Turquie utilise tous les moyens pour mettre le Rojava sous pression. Un de ces moyens est de priver le Rojava d’eau en opérant des retenues sur l’Euphrate Le gouvernement turc a baissé le débit de l’Euphrate pour la deuxième année consécutive, ne délivrant à la Syrie que 200 mètres cubes d’eau par seconde en moyenne, au lieu des 500 mètres cubes prévus par un accord international signé entre la Turquie, la Syrie et l’Irak en 1987. Le captage de d’eau par la Turquie provoque la sécheresse dans le nord et l’est de la Syrie où l’Euphrate est la principale source hydraulique pour la consommation, l’irrigation et la production d’électricité. L’agriculture, l’élevage et la santé publique sont déjà impactés. La baisse du débit entraîne la pollution de l’eau et menace les cultures d’été (légumes et coton). C’est ainsi que s’organise méthodiquement une catastrophe environnementale et une crise humanitaire qui menace près de deux millions et demi de personnes dans différentes régions du nord de la Syrie.

Le barrage Atatürk retenant l’eau de l’Euphrate

Dossier(s): Turquie-Kurdistan

Le 20 juin, le Conseil judiciaire d’Amfissa a rejeté la demande de libération du prisonnier an anarchiste Giannis Michailidis. Cette décision survient alors qu’après un mois de grève de la faim, Giannis a atteint 57,5 kg, a perdu plus de 21% de son poids corporel et sa vie est en danger. Il est enfermé dans une cellule sordide de l’hôpital de Lamia. Les visites de sa compagne sont refusées et elle ne reçoit aucune information officielle sur son état de santé.

En février 2011, Giannis avait été arrêté lors d’une grande manifestation à Athènes et accusé de tentative de meurtre pour avoir tiré à l’arc sur la police anti-émeute. Il est ensuite libéré avec des conditions. Un mois plus tard, suite à l’arrestation de 5 membres de la CCF dans une maison à Volos, un mandat d’arrêt est signé pour Giannis pour appartenance à la CCF, basé sur la découverte de ses empreintes digitales dans la maison en question. Il décide de prendre la fuite. En avril 2011, lors d’une fusillade entre Theofilos Mavropoulos et la police dans le quartier de Pevki à Athènes, Giannis est soupçonné être la deuxième personne, qui a fuit la scène en volant la voiture de police, blessant un policier qui s’interposait.

En février 2013, dans la ville de Veria, il est arrêté et envoyé en prison avec trois autres anarchistes, suite à un double braquage d’une banque et d’un bureau de poste à Velventos. En juin 2019, après six ans de prison, il s’évade de la prison de Tyrintha. Sept mois plus tard, il est arrêté de nouveau dans une banlieue d’Athènes, armé et dans une voiture volée, en compagnie de deux autres camarades. Accusé d’un vol de banque datant d’août 2019 à Erymanthia, il retourne en prison. Le 29 décembre 2021, il atteint les trois cinquièmes de sa peine totale combinée et pourrait demander la libération conditionnelle. Le 23 mai, suite à deux réponses négatives, il commence une grève de la faim dans le but d’obtenir sa libération.

 

Dossier(s): Grèce