Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Trois nouveaux prisonniers politiques kurdes ont été condamnés à mort par le régime iranien pour mohareb (inimitié à l’égard de Dieu), en raison de leurs activités politiques. La cour du “tribunal révolutionnaire” de Mahabad a prononcé le 12 avril dernier la peine de mort pour Sirwan Nijawi et Ibrabim Isa Pour, tous deux originaires de Sardasht au Kurdistan iranien. Arrêtés le 14 juin 2011 et transférés récemment de la prison de Mahabad vers celle d’Oroumieh, ils sont accusés de mouhareb et de collaboration avec le PJAK.

Le troisième prisonnier, Hosheng Razai, a été condamné à mort par un tribunal de Teheran à l’issue d’un procès qui n’a duré que quelques minutes, la semaine dernière, pour « collaboration » avec le PJAK. Incarcéré à la prison d’Evin depuis deux ans, il n’a pas eu le droit d’accès à un avocat durant le procès. Ces sentences interviennent quelques jours avant le 2e anniversaire de l’exécution de cinq prisonniers politiques kurdes dont trois instituteurs et une femme activiste. Dix prisonniers politiques kurdes ont été exécutés depuis 2007 par le régime iranien. Au moins 21 autres seraient toujours dans le quartier des condamnés à mort.

La Cour Suprême de Calcutta a accordé le statut de prisonniers politiques à Prakash Muniyan, Gourhari Mondal et Radheshyam Giri, qui avaient été arrêtés en 2007 dans l’île de Sagar, près de Kakdwip. Ils étaient actifs dans le Comité de Bhumi Uchhed Pratirodh (BUPC), un comité agissant contre les acquisition de terre dans le Nandigram. Ils avaient été arrêtés puis détenus bien-delà des délais légaux. Ils affirment en outre avoir été torturés par la police qui les accusait d’être des dirigeants maoïstes organisant une « sédition ».

Ce dimanche, de 16h30 à 18h30, une dizaine de personnes sont sont réunies à l’appel du Collectif des Militants du Maroc de l’Immigration d’Action et de Lutte sur les marche de la Bourse, dans le centre-ville, pour dénoncer la répression du régime marocain et en soutien avec les prisonniers politiques révolutionnaires. Une délégation de notre Secours Rouge était présente en solidarité.

Manifestation pour les prisonniers marocains

Manifestation pour les prisonniers marocains

« Colère générale contre le Parti libéral » du Québec (PLQ), ont scandé plus de 2.000 manifestants venus de toute la province francophone. Ils ont marché sur un peu moins d’un kilomètre pour arriver au Centre des congrès de Victoriaville, une petite ville située à 170 kilomètres à l’est de Montréal. Des manifestants ont alors lancé des projectiles et des pétards sur le Centre des congrès où le PLQ tient son conseil national ce week-end, fracassé une fenêtre et déplacé les barrières métalliques qui protégeaient le bâtiment.

Plusieurs dizaines de policiers anti-émeute ont répliqué avec des gaz irritants et chargé la foule pour tenter de rétablir l’ordre, sous le regard des délégués du PLQ observant la scène depuis l’intérieur de l’édifice. Les policiers ont interpellé une centaine de manifestants dont une dizaine auraient été blessés. Le PLQ est au pouvoir depuis neuf ans dans la province de Québec. Le Premier ministre Jean Charest a décrété une hausse de 75% sur cinq ans des droits de scolarité à l’université afin de les ramener à 3.800 dollars, soit plus près de la moyenne nord-américaine. Quelque 170.000 étudiants étaient toujours en grève début mai au troisième mois de ce mouvement de contestation ponctué de manifestations et de heurts entre forces de l’ordre et étudiants.

Canada: Nouveaux incidents dans la lutte étudiante

Entre le 16 et le 19 mai, le collectif ‘Blockupy Frankfurt’ avait prévu de camper dans Francfort et d’y organiser diverses actions dans le cadre de journées d’actions européennes contre les politiques d’austérité. Étaient notamment prévus le blocage temporaire de l’accès à la Banque Centrale Européenne et d’autres banques allemandes, des débats, des manifestations,… Hier, les autorités de la ville ont annoncé l’interdiction de toutes les activités programmées par ‘Blockupy Frankfurt’ car ‘elles menacent la sécurité et l’ordre public’. Elles ont ajouté que ‘le blocage de la ville pendant les journées d’actions dépasse de loin ce qui est raisonnable et supportable pour les Francfortois’. Le collectif à décide de saisir la justice contre cette interdiction qui, selon lui, viole le droit de manifester et le droit d’expression.

Le 7 juillet 2011, les autorités britanniques ont arrêté Eneko Gogeaskoetxea à Cambridge, où il vivait sous un faux nom depuis plusieurs années. Membre présumé de l’ETA et inscrit depuis 2001 sur la liste antiterroriste de l’Union Européenne, il est visé par huit mandats d’arrêt européens émis par les autorités espagnoles qui l’accusent, entre autre, d’avoir planifié une action armée contre le roi d’Espagne le 18 octobre 1997, d’avoir tué un policier quelques jours plus tôt et d’avoir participé à plusieurs actions de l’ETA. Par ailleurs, il a été condamné à deux reprises par contumace en France, en juin 2006 et en mai 2011, à chaque fois à trois ans de prison pour association de malfaiteurs à visée terroriste. En janvier dernier, la juge de première instance londonienne avait autorisé l’extradition de Eneko Gogeaskoetxea vers l’Espagne tout en rejetant le chef d’accusation de ‘tentative d’assassinat du roi’, décision contre laquelle les autorités espagnoles avaient fait appel. En mars, l’avocat du prisonnier avait contesté la décision d’extradition devant la Haute Cour, affirmant qu’il ne pourrait pas y avoir de procès équitable en Espagne. Pourtant, aujourd’hui, cette même Cour a rejeté l’appel de Gogeaskoetxea, déclarant qu’il n’y avait pas d’obstacle à son extradition et estimant que son expulsion ne contreviendrait pas aux droits de l’Homme. Le prisonnier a toutefois encore la possibilité de se pourvoir encore devant la Cour suprême.

Eneko Gogeaskoetxea

Eneko Gogeaskoetxea

Alors qu’il purge actuellement une peine de douze ans de prison en France, Felix Alberto Lopez de la Calle Gauna, alias ‘Mobutu’, vient d’être condamné à 81 ans de prison par le haut tribunal pénal espagnol. A la mi-avril, il avait été livré temporairement aux autorités espagnoles par la France afin d’être jugé dans une affaire datant du 4 octobre 1980. L’Audience nationale a reconnu ‘Mobutu’ responsable de l’assassinat de trois gardes civils à Salvatierra, dans la province d’Alava au Pays-Basque. ‘Mobutu’, qui a reconnu son appartenance à l’ETA, n’a fait aucun déclaration lors de son procès le 19 avril dernier. Deux autres membres de l’ETA avaient déjà été condamnés dans le cadre de cette affaire en novembre 2011: Ignacio Aracama Mendia avait été condamné à 61 ans de prison pour sa participation à l’action et Isamel Arrieta Perez de Mendiola à 30 ans pour avoir fourni des informations. Felix Alberto Lopez de la Calle Gauna écope de 81 ans de réclusion pour avoir été membre du groupe responsable de l’action.

Felix Alberto Lopez de la Calle Gauna

Felix Alberto Lopez de la Calle Gauna

Un violent affrontement s’est déclenché cette nuit vers 2h30 entre les forces de sécurité et des militants du PKK dans la province de Tunceli (est du pays) et se poursuivait toujours en matinée. Un officier et deux soldats sont décédés au cours de la fusillade. En raison de lourdes pluies et d’un brouillard intense, les hélicoptères de l’armée ne sont pas parvenus à atteindre la zone de combat, mais des troupes terrestres ont été envoyées en renfort. Par ailleurs, hier soir, deux officiers de police ont été blessés dans une attaque de guérilleros dans la province de Sirnak.

Soldats de l’armée turque

Soldats de l'armée turque

Le SPF Justice veut lancer d’ici la fin 2012, un système de surveillance de justiciables par GPS. L’objectif serait de couvrir, via ce système, entre 5 et 10% des détentions préventives et de réduire ainsi la surpopulation carcérale. Un budget d’un million d’euros a été programmé pour couvrir les frais de monitoring et de personnel ainsi que 500.000 euros pour l’achat d’un nouveau logiciel, qui doit permettre d’améliorer la gestion de la surveillance électronique classique.

Le principe de cette surveillance: le prévenu est équipé d’un boîtier inviolable et est surveillé en permanence grâce au système GPS/ antennes GSM. Au 1er mars dernier, près d’un détenu sur trois (31,7%) était en détention préventive soit 3.525 personnes sur un total de 11.109 détenus.

Les syndicats de fonctionnaires européens se sont inquiétés, dans une lettre adressée aux dirigeants des principales institutions, de l’intimidation physique dont les eurocrates feraient l’objet à Bruxelles. Ils demandent que la présence policière dans le quartier européen soit renforcée et qu’une enquête soit lancée. La lettre fait référence à une série d’autocollants hostiles placardés dans le quartier européen. L’un d’entre eux montre un personnage pendu, sous le slogan « Eurocrate, sers-toi de ta cravate ». Ils mentionnent aussi un incident survenu fin mars dans la station de métro Schuman, où des eurocrates ont été la cible de « quolibets agressifs » (sic).

Bruxelles: Les eurocrates demandent une protection policière