Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des spécialistes du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) surveillent de très près ce qu’ils appellent eux-mêmes le « printemps québécois ». Plus de 180 manifestations ont eu lieu à Montréal au cours des dernières semaines et que 30 % d’entre elles se terminent par des actes illégaux et des blessés. Les blacks blocks sont naturellement ciblés par le SCRS, mais également la Convergence des luttes anti-capitalistes (CLAC), le Parti communiste révolutionnaire (PCR, maoïste) ou le Réseau de résistance du Québécois (RRQ).

Deux sympathisant et membre du PCR viennent d’ailleurs de comparaître. Ils avaient été arrêtés pour « bris [violation] de conditions [de libération provisoire] ». Patrice Legendre, arrêté le 1er mai 2012, a été libéré, non sans avoir dû déposer une caution de 500$. Il comparaîtra de nouveau le 12 juin. Tania Dubeau-Gaudreault a comparu avant-hier à la suite de sa récente ré-arrestation, également pour «pour bris de condition». Elle a été remise en liberté en attendant son procès (pour les affrontements de la manifestations anticapitalistes du 1er mai 2011). Elle devra toutefois se plier à des conditions plus sévères, notamment celle de ne pas mettre les pieds dans le centre-ville de Montréal.

L’ancien directeur du SCRS, Michel Juneau-Katsuya, a exposé que des « groupes de terroristes canadiens » ont fait exploser 30 bombes depuis 2001. En parallèle, durant la même période, aucune attaque à la bombe n’a été enregistrée sur le territoire canadien de la part de groupes étrangers.

Le procès contre onze des membres du Field Liberation Movement (FLM), qui devait s’ouvrir mardi devant le tribunal de Termonde, a été reporté au 15 janvier 2013. Les prévenus sont poursuivis pour s’être attaqué, avec 500 autres personnes, à un champ expérimental à Wetteren où ils avaient déterré des pommes de terres génétiquement modifiées pour les remplacer par des pommes de terre biologiques. Plusieurs dizaines de sympathisants du FLM s’étaient rassemblés mardi sur les marches du Palais de Justice de Termonde pour encourager les prévenus. Des mesures de sécurité particulières avaient été prévues pour le procès. Quiconque souhaitait pénétrer dans la salle du tribunal était fouillé par la police.

Voir le site du Belgian Field Liberation Movement

Le Comité international de la Croix-Rouge a demandé mardi le transfert à l’hôpital de six nouveaux détenus palestiniens grévistes de la faim, dans un communiqué publié à Genève. Le CICR s’est encore déclaré extrêmement préoccupé par la détérioration de l’état de santé des six détenus, qui sont en grève de la faim depuis 45 à 71 jours selon les cas. Les détenus, qui demandent aux autorités israéliennes de mettre fin à leur détention administrative, sont en danger de mort imminent, selon le CICR. Le CICR indique par ailleurs regretter que les autorités israéliennes aient suspendu les visites des familles auprès des grévistes de la faim.

La localité de La Libertad (Huancayo) a été victime d’un bombardement aérien. Un avion a largué deux bombes sur la localité, sans faire de blessé. C’était une bavure de l’aviation péruvienne, engagée dans les opérations contre la guérilla du PCP-SL dans région de la Vallée des rivières Apurímac et Ene. Cette localité avait déjà subi des préjudices lors des incursions de l’armée.

Le centre Salduz de Mons, entré en activité le 1er janvier dernier, pourrait fermer ses portes car celui-ci est considéré comme un gouffre financier. Tenu en permanence par 6 à 12 policiers, le centre Salduz montois est situé dans l’enceinte du parquet. Mais depuis l’entrée en vigueur de la loi Salduz, le nombre d’interpellations a chuté de 30 à 40%. Lorsque les gens ne sont pas pris en flagrant délit, on ne les interpelle plus: on les convoque à une date ultérieure. Mais certains d’entre eux ne se présentent jamais. Il ne serait pas rare que plusieurs policiers soient en stand-by au centre pour une seule interpellation. Ce manque de « rentabilité » est aggravé depuis que les avocats ont décidé de ne plus intervenir lors des procédures Salduz.

Dès le mois de septembre, la commune d’Etterbeek va procéder au remplacement de toutes ses caméras de surveillance par des installations plus performantes et plus perfectionnées. Ces nouvelles caméras permettront, notamment, de faire des zooms. Cette initiative, justifiée par les autorités par le grand nombre de manifestations dans le quartier européen, est soutenue financièrement par les autorités européennes. Par ailleurs, le traitement des images de toutes ces caméras sera directement confié à la zone de police Montgomery.

Caméras de surveillance (archive)

Les opérations des autorités turques dans le cadre de l’affaire KCK (Kurdistan Communities Union) qu’elles accusent d’être la branche urbaine du PKK se poursuivent. Depuis avril 2009, des centaines de personnes ont été interpellées et placées en détention, parmi lesquelles de nombreux membres du parti pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party), mais aussi des militants, des journalistes, des étudiants,… Aujourd’hui, des raids ont été mené dans les provinces d’Istanbul, de Diyarbakir, d’Ankara, d’Eskisehir et de Mus. Au total, 25 descentes ont été effectuées dans différents bâtiments et 28 personnes ont été interpellées. Les forces de sécurité ont également fouillé les locaux du BDP dans plusieurs provinces, dont la Political Academy à Kayapinar, où elles ont saisi des ordinateurs et d’autres éléments matériels.

Political Academy du BDP

Political Academy du BDP

Si de nombreuses associations étudiantes avaient déjà refusé l’accord de principe qui aurait dû mettre fin à la grève étudiante, deux des quatre fédérations d’associations ont déjà déclaré que l’accord écrit ne correspondait pas à l’accord verbal. Il y a quelques heures, des étudiants masqués ont fermé le Centre de Commerce Mondial avec des chaines, la police de Montréal a rapidement déclaré la manifestation illégale. Les manifestants se déplacent maintenant dans le centre de Montréal.

Canada : L’accord de principe est menacé, risques d’affrontements

Ce lundi, la Cour Suprême indienne a placé un guérillero maoïste septuagénaire en liberté provisoire et a suspendu la peine de prison à perpétuité à laquelle il avait été condamné pour sédition en 2010. Les juges ont justifié leur décision par le fait que Narayan Sanyal est âgé de 78 ans et a déjà passé plus de six ans derrière les barreaux. En 2010, un tribunal d el’état du Chhattisgarh avait condamné Sanyal, dirigeant du CPI(maoïste) ainsi que deux autres membres du parti, en vertu du Unlawful Activities Prevention Act (Loi sur la Prévention des Activités Illégales). Le cas de Sanyal avait attiré l’attention internationale en 2008, lorsque le médecin et militant des droits de l’homme renommé Binayak Sen avait été accusé de sédition et de complot avec les maoïstes après lui avoir rendu visite. La police avait prétendu que le médecin, sous prétexte d’une visite médicale, avait fait passer du courrier à Sanyal en prison. L’arrestation de Binayak Sen et sa condamnation à une peine de prison à perpétuité avait mis en lumière les excès des autorités indiennes et la ‘répression légale’ permise par des lois telles que l’UAPA au nom de la lutte contre le maoïsme. En avril 2011, Sen a été libéré provisoirement. Aujourd’hui, les appels de Sen et de Sanyal contre leurs condamnations respectives sont en instance devant la High Court du Chhattisgarh.

La plus longue grève étudiante de l’histoire du Québec pourrait se solder par un match nul. Le gouvernement pourra augmenter les frais de scolarité, mais les étudiants ne paieront pas davantage. Ce sont les gestionnaires des universités qui financeront l’augmentation des droits d’inscription en réduisant ou en abolissant les «frais administratifs» greffés à la facture que reçoivent les étudiants pour chaque session de cours.

Déclenché le 13 février par les étudiants en sociologie de l’université Laval à Québec, le mouvement de grève avait fait boule de neige. Deux semaines plus tard, ils étaient 65.000 et le 22 mars, un peu plus de 300.000 (sur un effectif total de 486.000). Ils défilaient presque tous les jours dans les rues de Montréal, paralysant la circulation. Le mouvement a culminé le 22 mars avec une manifestation de 200.000 personnes. Après 83 jours de blocage, le bilan s’établit à près de 1000 arrestations – des étudiants pour la plupart, mais aussi des professeurs et des journalistes – et quelques dizaines de blessés (un étudiant a perdu un œil samedi à Victoriaville).