Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Deux premiers inculpés de l’affaire dite 27-F, Ermann et Emanuele, ont été libérés. Il s’agit d’anarchistes arretés suite aux nuits de manifestations inusrrectionnelles ayant suivi l’arrestation de Pablo Hasel en février 2021. Il leur est particulièrement reproché l’incendie d’un fourgon de la police catalanne le 27 février.  La caution a été réduite à 15 000 euros par personne et les inculpés ont décidé de payer la caution, avec l’aide de leurs proches et des caisses de solidarité. Reste à payer les cautions de Danilo, Albo et Beppe (le dernier à avoir été emprisonné début mars, après avoir été arrête par la police espagnole, en collaboration avec la PAF française, au moment de traverser la frontière entre le deux pays). Danilo a décidé de partir après le 3 juin, parce qu’il ne veut pas rater les examens à l’université. Albo reste avec lui, dans le même module, et l’attend. On espère que la solidarité remplira les caisses avec l’argent qui manque pour les libérer.

 

 

Dossier(s): Espagne

Selon une enquête du Conseil irlandais pour les libertés civiles (ICCL), basée sur des chiffres publics, mais aussi certaines sources confidentielles portant sur l’ampleur du RTB (real-time bidding), Google et les autres grands acteurs tech nous géolocalisent presque en permanence. Particulièrement en cause, le RTB qui est un type de publicité reposant sur la mise aux enchères d’un espace de diffusion.

Concrètement, lorsqu’un utilisateur consulte une page web avec un encart publicitaire, son profil est automatiquement analysé par différents annonceurs potentiels, qui ont alors accès à plusieurs informations le concernant, et notamment sa géolocalisation. En croisant un certain nombre de données, les entreprises se livrent alors à une vente aux enchères, qui déterminera par la suite quelle publicité afficher en fonction du profil utilisateur, et du prix mis sur la table. Cette opération ne prend que quelques centaines de millisecondes.

Google partagerait ainsi 71 milliards de géolocalisations RTB en Europe chaque année. Un Européen est donc géolocalisé en moyenne 376 fois par jour. Et ce chiffre est de moitié inférieur à celui enregistré aux États-Unis, où aucun règlement ne garantit la sécurité des données en ligne. Selon l’ICCL, ces résultats sont d’autant plus inquiétants qu’ils pourraient être loin de la réalité. Les chiffres du rapport indiquent en effet qu’il s’agit là d’une “estimation basse”, qui n’inclut pas les diffusions RTB de Facebook ou Amazon.

Lire l’étude de l’ICCL

Dossier(s): Sécurité IT

La police de Berlin a interdit toute commémoration publique du 74e anniversaire de la Nakba. Les événements interdits par la police comprennaient deux marches, deux stands de sensibilisation et un rassemblement culturel, prévus les 13, 14 et 15 mai. Samidoun Deutschland était l’organisateur de l’une des marches annulées, Palestine Speaks l’organisateur d’une autre, et l’événement culturel était organisé par un groupe d’organisations communautaires palestiniennes. Après l’interdiction, une demande de veillée commémorative pour la journaliste palestinienne Shireen Abu Aqleh – abattue par les forces d’occupation israéliennes – a également été interdite en tant que « remplacement des événements interdits ». Hier, le 15 mai, jour de la Nakba, de nombreuses organisations ont défié l’interdiction.

 

Le 8e Plan national de sécurité (PNS 2022-2055) de la Police Intégrée a été rendu public. Le PNS traduit au niveau policier les axes fixés dans la Note-cadre de sécurité intégrale (2022-2024) et dans la Stratégie de sécurité nationale adoptée par le Conseil national de sécurité du 1er décembre 2021. Derrière un effroyable jargon « corporate », une édifiante collection de bonnes intentions, et un nombre infini d’instances évoquant irrésistiblement l’usine à gaz, quelques priorités se dessinent. Le PNS 2022-2025 distingue ainsi quatre thèmes transversaux et quinze phénomènes de sécurité.

Les quatre thèmes transversaux (internet et les nouvelles technologies; l’approche de la criminalité organisée ; la gestion intégrée des frontières ; la gestion policière de l’espace public) donnent chacun lieu à un  programme de projets connexes (liés et interdépendants) coordonné et géré par un manager de programme  et bénéficant de l’appui d’une task-force multidisciplinaire. Les 15 phénomènes de sécurité sont (citation) « : (1) les infractions contre l’intégrité physique et psychique ; (2) la violence intrafamiliale et sexuelle ; (3) les drogues ; (4) les crimes et délits contre les biens ; (5) les incivilités ; (6) la sécurité routière ; (7) la fraude fiscale et les autres phénomènes financiers et économiques ; (8) la fraude sociale ; (9) le dopage humain, la criminalité liée à la chaîne alimentaire et la criminalité environnementale ; (10) la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme ; (11) les problèmes de sécurité liés à la migration irrégulière et au trafic d’êtres humains ; (12) la traite des êtres humains ; (13) le piratage, le sabotage informatique, la fraude informatique et l’escroquerie sur Internet ; (14) les phénomènes horizontaux et (15) les violations graves du droit international humanitaire. »

Un des volets intéressant la militance est celui relatif à la gestion de l’espace public. Le principe de base reste la “gestion négociée de l’espace public” dans laquelle “l’organisateur, les autorités, les services de police et éventuellement d’autres partenaires créent ensemble les conditions d’un déroulement sûr et aisé où les droits et libertés fondamentaux, en particulier la liberté d’expression et de réunion, sont totalement respectés.” Cependant cette politique est « compliquée » par quelques facteurs (comme le carence d’informations etc.) et l’apparition de: «  mouvements sociaux présentant la particularité de ne pas avoir de dirigeant (clairement identifié) ou de représentant (pas d’interlocuteur avec qui négocier). Les manifestants ont par ailleurs gagné en rapidité et en créativité, contraignant les services de police à adapter leurs tactiques. En outre, les réseaux sociaux confèrent aux organisateurs un pouvoir de mobilisation élevé, rendant notre mode classique de collecte d’informations inadéquat et son évaluation beaucoup plus malaisée. »

Parmi les dispositifs palliatifs envisagés, une surveillance accrue des réseaux sociaux, la disponibilité accrue de réserves rapidement mobilisables mais aussi de nouvelles tactiques:  » permettant des réactions rapides et mobiles en vue de gérer les nouvelles formes de protestation. La mise en place du dialogue et de la médiation devra s’effectuer en lien étroit avec ces éléments et intervenir à titre complémentaire. Dans ce contexte, il pourra être fait appel aux nouvelles technologies, comme les drones, les analyses de mégadonnées (big data), les bodycams, etc. L’application de bonnes pratiques, telles que les Dialogue Police Teams, les équipes de preuves, etc., pourra être étendue. Les processus de police administrative existants pourront être optimisés dans la mesure où l’impact sur les citoyens et les policiers s’en trouve amoindri. À titre d’exemple, citons le traitement des arrestations administratives de grande ampleur.« 

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Le Croissant-Rouge palestinien a traité 16 blessures survenues lors de confrontations avec l’armée israélienne à l’entrée des villes de Ramallah et d’Al-Bireh (centre). Il s’agissait de 7 blessés par balles réelles qui ont été transférés au complexe médical palestinien de Ramallah, de 3 blessures par balles métalliques recouvertes de caoutchouc, d’une brûlure, d’une chute et de 4 cas d’asphyxie due au gaz lacrymogène. Des dizaines de Palestiniens ont lancé des pierres contre des unités de l’armée israélienne à l’entrée des deux villes, en marge des marches marquant le 74e anniversaire de la Nakba.

Des affrontements similaires ont éclaté à l’ouest de la ville de Tulkarm (nord) et à proximité de l’université Al-Quds dans la ville d’Abu Dis, à l’est de la ville. Des dizaines d’étudiants des universités de « Khadouri » à Tulkarm et « Al-Quds » à Abu Dis ont souffert d’asphyxie après avoir inhalé du gaz lacrymogène, et qu’ils ont été soignés sur place. Le 15 mai de chaque année, les Palestiniens organisent des marches et des veillées pour commémorer la Nakba, l’expulsion des Palestiniens de leurs terres par les groupes armés sionistes en 1948. Environ 800 000 Palestiniens ont été contraints de quitter leur foyer sous la menace au cours de cette année qui a vu la fondation d’Israël.

Dossier(s): Monde arabe et Iran

La semi-liberté a été octroyé jeudi à Pierre Alessandri, condamné en 2003 à la perpétuité pour l’exécution en Corse du préfet Erignac et détenu depuis 23 ans. Cette décision du tribunal d’application des peines antiterroriste (Tapat) rendue jeudi devait être effective à partir du 13 juin. Cette décision devait lui permettre de travailler dans la journée dans une exploitation agricole, à l’extérieur de la prison de Borgo (Haute-Corse), où il est détenu depuis le 11 avril avec Alain Ferrandi, autre membre du commando Erignac. Le parquet national antiterroriste a fait appel, ce qui suspend immédiatement la décision. Arrêtés en 1999, Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, avaient été condamnés en 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 18 ans. Ils sont libérables depuis mai 2017.

C’est la troisième fois que Pierre Alessandri, 63 ans, demandait à bénéficier du régime de semi-liberté. En réponse à ses deux premières demandes, en octobre 2019 puis en juillet 2021, le tribunal d’application des peines antiterroriste avait déjà donné son feu vert, mais le parquet national antiterroriste (Pnat) avait contesté la décision, qui avait ensuite été infirmée en appel dans les deux cas. La décision de semi-liberté était attendue en Corse, après l’agression mortelle en prison le 2 mars d’Yvan Colonna.

Alain Ferrandi et Pierre Alessandri

Le jeudi 12 mai au soir, de nombreuses villes iraniennes ont été témoins d’un soulèvement populaire contre l’augmentation astronomique des prix du pain et des biens de première nécessité et les projets de mesures du cabinet d’Ebrahim Raisi. À Ahvaz, les gens ont protesté contre les prix élevés dans toute la ville. A Izeh, les forces répressives du régime ont ouvert le feu sur la population, faisant plusieurs blessés. Les habitants de Dorud ont également manifesté contre le régime. Les affrontements entre les jeunes et les agents de la répression se sont poursuivis jusque tard dans la nuit. Des manifestations ont aussi eu lieu à Chahrekord, à Juneqan, à Bakhtiari et à Andimeshk contre la flambée des prix. Dans cette dernière ville, les forces de sécurité de l’État ont ouvert le feu sur la population. Les jeunes ont résisté et les affrontements avec les forces répressives du régime se sont poursuivis pendant des heures. Le régime a coupé ou ralenti l’Internet pour contrer les manifestations dans de nombreux secteurs.

Le vendredi soir, de nouvelles manifestations ont eu lieu, notamment à Khorramabad, Ardabil, Boroudjerd, Dehdacht, Dorud, Chahinchahr, Junaqan, Farsan, et Cholicheh à Chaharmahal et Bakhtiari. À Chahinchahr, des jeunes ont incendié un bâtiment de l’État à côté du poste des Forces de Sécurité de l’État (SSF). Dans de nombreuses villes, telles que Boroudjerd, Dorud et Farsan, les forces répressives du régime ont ouvert le feu pour réprimer les soulèvements populaires. Il y a eu de nombreuses arrestations et au moins un mort.

Dossier(s): Monde arabe et Iran

Deux commandants de la Nouvelle armée populaire (NPA) ont été tués lors d’un affrontement avec les troupes gouvernementales dans le Zamboanga del Norte, jeudi. Ce sont les militaires des 42e et 97e bataillons d’infanterie ont mitraillé un groupe de maoïstes à dans la localité de Barangay Midatag. Les deux maoïstes tués sont Loreto Dagpin et Rolando Maglasang.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

 

La police israélienne a brutalement dispersé une foule brandissant des drapeaux palestiniens vendredi dans l’enceinte d’un hôpital à  Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé, à la sortie du cercueil de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh. Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil manquer de tomber au sol alors que des policiers israéliens chargent la foule. “Si vous n’arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d’avoir lieu », avait précédemment déclaré dans une mégaphone un policier israélien en direction de la foule. Le cercueil de Shireen Abu Akleh a finalement été transporté vers la Vieille Ville pour une messe dans une église, avant l’inhumation dans un cimetière à proximité. Le décès de cette reporter, icône du journalisme palestinien, a suscité une vague d’émotion dans les Territoires palestiniens, dans le monde arabe où ses reportages ont été suivis pendant plus de deux décennies, en Europe et aux États-Unis. Palestinienne chrétienne âgée de 51 ans et ayant aussi la nationalité américaine, la journaliste a été tuée d’une balle dans la tête alors qu’elle couvrait une opération israélienne dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

Ce jeudi 12 vers midi, des membres du syndicat des travailleurs de l’université de Panama, de Frenadeso, de Suntracs et de Conusi ont organisé une manifestation pour protester contre les augmentations constantes du panier alimentaire de base et du prix du carburant. Dans l’après-midi, un groupe de manifestants a affronté des membres de l’unité anti-émeute de la police nationale dans l’enceinte de l’Université du Panama (UP). Vers 14 heures, la police a commencé à tirer des gaz lacrymogènes sur les participants à la manifestation qui avaient fermé les quatre voies de l’autoroute Transístmica depuis midi. Les manifestants se sont réfugiés à l’Université de Panama. Depuis le parking de l’université, un groupe d’étudiants a jeté des pierres sur les policiers.