Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Lundi, l’opposition avait rejeté l’appel au dialogue lancé par le président et des foules nombreuses de manifestants ont défilé au Caire, à Alexandrie et à Port-Saïd, Ismaïlia et Suez. “À bas Mohamed Morsi ! À bas l’état d’urgence !”, ont scandé les manifestants à Ismaïlia.

À Port-Saïd, des hommes ont attaqué plusieurs postes de police après la tombée de la nuit. Des policiers et des soldats auraient été blessés. De source médicale, on parle de deux morts et douze blessés lors des affrontements, dont dix par balle. Au Caire, les flammes s’élevant de véhicules incendiés par des manifestants (y compris un fourgon blindé de la police) ont éclairé le ciel lundi soir. Au total, quarante-neuf personnes ont été tuées depuis jeudi.

EDIT: Les affrontement ont repris en Egypte. Ce mercredi, deux personnes sont mortes au Caire dans des heurts entre manifestants et policiers.

Egypte: Bilan des affrontements

Une bonne trentaine de personnes se sont rassemblées ce matin en solidarité avec les quatre du Secours Rouge qui comparaissaient ce matin dans une audience « pour rien » puisque les débats ont une nouvelle fois été reportés. La date a été fixée au 19 février et le président a assuré qu’il n’accepterait plus aucune demande de report…

Bruxelles: Audience pour les 4 du Secours Rouge

La Commission de la Justice de la Chambre a adopté ce mardi, majorité contre opposition, le projet de loi qui durcit le régime des libérations conditionnelles. Ce projet prévoit qu’un condamné à 30 ans ou à perpétuité ne puisse plus introduire sa demande de libération au tiers de sa peine mais à la moitié. Pour une personne initialement condamnée en correctionnelle à 3 ans au moins et qui est condamnée à une peine de 30 ans ou à perpétuité pour une récidive, le délai pour introduire une demande est porté à 19 ans.

Pour la personne condamnée antérieurement en assises à 5 ans au moins et qui écope d’une peine de 30 ans ou la perpétuité pour une récidive, la peine minimale à purger avant de pouvoir demander une libération conditionnelle est portée à 23 ans. La réforme supprime l’automaticité de la transmission de la demande de libération au tribunal d’application des peines. La demande devra être faite explicitement par le condamné. Enfin, la décision sur une demande introduite par un condamné à 30 ans ou à perpétuité et mis à disposition du gouvernement devra être adoptée à l’unanimité de cinq juges, et non plus à la majorité simple de trois juges.

Dimanche après-midi, un petit groupe d’opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes se sont rendus devant la propriété de François Pinault, actionnaire du groupe Vinci, concessionnaire de l’aéroport. Ils ont déployé des calicots et scandés des slogans avant de tenter de pénétrer dans le domaine de l’homme d’affaires. Alertée par le gardien, la gendarmerie est intervenue, interpellant quinze personnes. Elles ont été placées en garde à vue, détention qui a été prolongée de 24h lundi. Les manifestants sont accusés de ‘violation de propriété’ pour avoir escaladé la clôture et de ‘menaces de mort réitérées’ à l’encontre de Pinault.

Les initiatives se mutliplient dans le monde arabe pour Georges Abdallah. Parmis elles: un hélicoptère télécommandé s’en est pris à l’ambassade France à Beyrouth et le consulat de France à Gaza a été la cible d’un attaque au cocktail Molotov.


21 membres du congrès (démocrates et républicains) des États-Unis où ils représentent les états de Virginie, New-York, Floride, Californie, Rhode-Island, New-Jersey, Oklahoma, Arizona, Texas, Massachussets, illinois ont écrit une lettre à l’ambassadeur de France dans laquelle ils prient « instamment » les autorités françaises de ne pas libérer Georges Abdallah: « Abdullah must remain locked-up for the rest of his life.”

Initiatives pour Georges Abdallah et nouvelles pressions américaines

Alors que Google publiait la semaine dernière son dernier rapport de transparence annonçant une augmentation des demandes gouvernementales d’informations sur les internautes, la société Twitter a fait de même hier. Et les conclusions de son bilan semestriel sont identiques. De début juillet à fin décembre 2012, Twitter a reçu 1009 demandes d’informations de la part d’autorités gouvernementales, ce qui représente une hausse de 20% par rapport au premier semestre 2012. La société a précisé que la plupart de ces demandes (815) émanaient des Etats-Unis et qu’elle y a accédé dans 69% des cas. Au total, elle a répondu positivement en fournissant les informations désirées dans 57% des cas. Par ailleurs, Twitter assure avoir prévenu les utilisateurs concernés sauf dans environ 20% des cas où une décision de justice le lui interdisait.

Le 9 juillet 1998, une explosion au Marché aux épices d’Istanbul fait 7 morts et 120 blessés. La police dirige ses soupçons vers le PKK, et arrête un premier suspect, Abdülmecit Öztürk. Celui-ci, sous la torture, lâche le nom de Pinar Selek, une sociologue qui travaille alors sur le profil de ceux qui s’enrôlent dans la rébellion. Elle est à son tour arrêtée et longuement torturée, mais Pinar Selek ne donne aucun nom. L’enquête sur l’explosion du Marché aux épices n’avance pas et pour cause: deux rapports d’experts concluent à une explosion accidentelle, due à une fuite d’une bouteille de gaz alimentant un réchaud à döner-kebab…

Pinar est même remise en liberté en décembre 2000, et la 12e cour pénale d’Istanbul prononce logiquement, en juin 2006, un verdict d’acquittement. Mais le procureur fait appel et la cour de cassation invalide le jugement. Pinar Selek est à nouveau jugée pour sa participation à cet attentat qui n’en est pas un, mais à nouveau acquittée, encore à l’unanimité des juges. Suite à un nouvel appel du procureur, la cour de cassation est à nouveau saisie; elle invalide ce second acquittement, cette fois sur le fond. Le troisième jugement ne se terminera pas autrement que les précédents : un nouvel acquittement est prononcé, toujours à l’unanimité des membres de la cour, en février 2011.

En décembre dernier, suite à un nouvel appel du procureur et dans l’attente d’une réunion de ce dossier avec d’autres affaires en cours devant une cour de cassation pour un verdict définitif, la 12e cour pénale décide bizarrement d’invalider son précédent verdict et se prononce cette fois pour la culpabilité de Pinar Selek, réfugiée en France. Celle-ci a été condamnée à une peine de prison à vie incompressible!

De très nombreuses forces anti-émeutes ont utilisé des gaz lacrymogènes et deux autopompes pour empêcher plus de 2000 manifestants de pénétrer dans le ‘périmètre de sécurité’ entourant le siège du Gouvernement Wallon à Namur. Les manifestants ont répliqué à coups de pavés et de sachets de peinture qui auraient fait 4 blessés parmi la police.

Les travailleurs d’ArcelorMittal avaient déjà affronté la police il y a quelques jours à Bruxelles devant le Lambermont.

Namur : Les métallos affrontent à nouveau la police

L’affaire avait été révélée en juin 2008: Une espionne avait rejoint Attac en automne 2003 sous la fausse identité de “Sara Meylan” et avait ensuite rédigé des rapports à l’attention de Nestlé. En septembre 2008, Attac avait découvert et dénoncé encore une autre agente de Securitas/Nestlé.

Le Tribunal civil de Lausanne a jugé vendredi que l’acquisition d’informations par infiltration dans la sphère privée constitue une atteinte illicite à la personnalité. Les deux sociétés sont condamnées à payer 3000 francs par personne pour réparation morale. Outre l’atteinte illicite à la personnalité des auteurs du livre Attac contre l’Empire Nestlé et d’Attac Suisse, le président Jean-Luc Genillard condamne Nestlé et Securitas aux frais de justice (4.950 francs) et aux dépens (14.040 francs).

Hier lundi à Berlin débutait le travail d’une commission gouvernementale chargée d’examiner les lois antiterroristes mises en place en Allemagne depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Sous la présidence de la ministre fédérale de la Justice, experts et juristes réunis au sein de cette commission doivent analyser l’efficacité de la législation, faire en quelque sorte le bilan des qualités et des lacunes des lois et directives adoptées pour lutter contre le terrorisme. La commission devra présenter ses conclusions avant les élections législatives fédérales en septembre prochain. En août 2012, le parti libéral FDP, partenaire du parti conservateur CDU dans la coalition gouvernementale à Berlin, avait accepté de prolonger la validité de la législation antiterroriste en vigueur à la seule condition qu’une commission l’examine. C’est avec quelques mois de retard que cette commission entame donc son travail.

Le stockage de données personnelles et l’accès de différents services de sécurité à ces données auprès de l’aviation civile, la poste et les entreprises de télécommunication ou les instituts bancaires font l’objet d’un débat public. Depuis le 11 Septembre, en Allemagne comme dans de nombreux autres pays, une multitude de lois et d’amendements ont été adoptés à la hâte par les parlements. Aujourd’hui même pourtant, le ministre de l’Intérieur a exigé un élargissement de la législation antiterroriste, justifiant cette requête par l’ augmentation des risques pour la sécurité publique émanant de groupes terroristes islamistes.