Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les autorités syriennes ont libéré des centaines de prisonniers politiques, dans le cadre de l’amnistie générale décrétée par le président Bachar al Assad après dix semaines de contestation de son pouvoir. La plupart des personnes relâchées sont des manifestants des banlieues de la capitale, Damas, de Banias, d’Homs et de Lattaquié, ainsi que de la ville de Deraa, berceau de la contestation situé dans le sud du pays. Plus de 10 000 personnes auraient été arrêtées depuis le début des manifestations, mi-mars.

Mais la répression des manifestations se poursuit dans le pays. Au moins onze civils auraient été tués par les forces de sécurité ce jeudi à Rastan, dans le centre du pays. Au moins 52 civils auraient été tués et 200 arrêtés dans cette ville de 60 000 habitants depuis le début de l’assaut lancé par l’armée dimanche.

Plus de 500 militaires sont arrivé dans la région d’Abujhmad, dans le Bastar (Etat du Chhattisgarh), une région largement contrôlée par la guérilla maoïste. Ils commenceront une formation à la guerre de jungle dans une région boisée vaste de 750 km carré. Les officiels indiens insistent sur le fait que les militaires ne prendront pas part à la lutte anti-guérilla, mais ce déploiement, dans une région où la guérilla maoïste étrille régulièrement la police et la CRPF, suscite le débat en Inde.

Une force conjointe de la police de l’Etat du Jharkhand et de la CRPF effectuant une opération anti-guérilla a été prise sous le feu de guérilleros maoïstes qu’elle avait encerclés dans la jungle de Bareda. Une femme a été tuée dans la fusillade qui a duré deux heures. Les forces de l’ordre ont trouvé son corps sur le terrain conquis. Il s’agissait d’une habitante d’un village proche qui ravitaillait peut-être la guérilla. Les guérilleros ont pu échapper à l’encerclement, mais trois d’entre eux auraient été blessés.

Le 27 Mai, des anarchistes ont été condamnés pour de multiples actions politiques, parmi lesquelles l’attaque de l’ambassade de Russie à Minsk en Août 2010. Ihar Alinevich est accusé des atta­ques contre l’ambas­sade de Russie et la BelarusBank, contre le centre de déten­tion pro­vi­soire de Minsk , contre un Casino et pour une mani­fes­ta­tion illé­gale au quar­tier géné­ral de l’armée. Il a finalement été condamné à 8 ans de régime durci. Mikalaj Dziadok a été condamné pour les actions contre le Casino, le quartier géné­ral de l’armée et un syn­di­cat jaune. Il a reçu 4 ans et demi de régime durci. Aliaksandr Frantskievich a été condamné pour les actions contre le syndicat jaune, le quar­tier géné­ral de l’armée et un com­mis­sa­riat à Soligorsk, ainsi pour que la dégra­da­tion du site inter­net de la ville de Novopolotsk. Il a reçu 3 ans de régime durci.

Maxim Vetkin a été condamné pour les actions contre la BelarusBank et l’ambas­sade de Russie. Il a col­la­boré avec les enquê­teurs et a témoi­gné contre les autres. Il a reçu une peine de 4 ans dans une prison de « faible sécu­rité » à la demande du pro­cu­reur et a été tem­po­rai­re­ment libéré. Yevgeni Silivonchik a été condamné à 1 an et demi de prison de « faible sécu­rité » pour l’atta­que de Soligorsk. Il a, lui aussi, col­la­boré avec les enquê­teurs et a témoi­gné contre les autres. Les condamnés devront verser envi­ron 14 000 euros de dom­ma­ges et inté­rêts aux ins­ti­tu­tions concer­nées. Alinevich, Dziadok et Frantskievich nient leur impli­ca­tion à l’excep­tion de l’action au quar­tier géné­ral de l’armée. Ils pen­sent faire appel.

La nuit du 1er juin, une bombe a explosé prématurément devant la banque Santander, à Santiago du Chili. L’explosion anticipée de l’engin a gravement blessé un des deux anarchistes qui étaient en train de la poser. Luciano Pitronello Schuffeneger a été conduit à l’hopital : il a perdu les deux mains, il a des blessures très graves au visage avec perte de la vue, ainsi que des brûlures sur diverses parties du corps. La bombe consistait en un extincteur d’un kilo, rempli avec de la poudre noire et activé par un mécanisme d’horlogerie, relié à une mèche à combustion lente. Les policiers sont à la recherche de l’autre anarchiste qui a pu s’enfuir après l’explosion. Une première perquisition dans un domicile a eu lieu.

Chili: Un anarchiste gravement blessé, un autre recherché

Une polémique est née en Angleterre après la confirmation qu’une unité secrète de 11 spécialistes britanniques formaient la Garde nationale de l’Arabie Saoudite – la force de sécurité d’élite déployée depuis le 13 mars au Bahrein pour y réprimer le mouvement de protestation – au maintien de l’ordre publiques, au déminage, mais aussi à l’utilisation de fusils de sniper. Les témoignages de la répression à Bahrein sont accablants allant de la torture à la condamnation à mort à huis clos de manifestants.

l’entrée de l’armée saoudienne au Bahrein

l'entrée de l'armée saoudienne au Bahrein

Les guérilleros maoïstes ont procédés à l’arrestation de deux habitants du village de Pararia (district de Rohtas, Etat de Bihar). Ils en ont libéré un, et exécuté l’autre parce qu’il informait la police des activiés maoïstes dans la région. Dans le même district, la police a arrêté un instituteur qu’elle accuse de complicité avec la guérilla.

Depuis le 1er janvier 2008, l’appellation « gardien de la paix » désigne toutes les fonctions publiques de sécurité non policières. Vêtus d’un uniforme mauve (pour les distinguer des assistants de prévention et de sécurité, gardiens de parc et autres « stewards »), chômeurs mis au travail, voire issus du CPAS, ils devaient fournir une présence « dissuasive », sensibiliser le public à la sécurité et la prévention de la criminalité, signaler aux services compétents des problèmes de sécurité d’environnement, de voirie, et de circulation, constater d’infractions aux règlements communaux (SAC), surveiller des passages pour piétons et d’activités organisés par une autre autorité publique, etc.

Jusqu’à présent, les gardiens de la paix n’avaient pas de compétence policière au sens strict, mais un nouveau pas vient d’être fait dans la transformation de ces « gardiens de la paix » en policier. Ils suivent actuellement des formations (techniques et légales) pour tous devenir « constatateurs » d’infraction (au lieu d’en être témoin et de les « signaler »), et seront à terme équipé de radio directement connectée au réseau de la police. Il est à signaler que les « gardiens de la paix » qui ont voulu refuser ce nouveau statut se sont entendu dire qu’ils n’avaient pas le choix, qu’ils étaient liés par leur contrat…

Belgique: Nouvelles fonctions de police pour les « gardiens de la paix »

Depuis 2005 et grâce à une mobilisation massive (et au manque de fonds !), les travaux du TGV Turin-Lyon, le TAV, étaient au point mort… Mais les travaux vont commencer, qui devraient se terminer en 2023, ravageant toute la vallée. Pour ouvrir le chantier, des blindés des forces de l’ordre ont remonté la route menant à Chiomonte où la résistance s’est concentrée.

Toute la nuit, des centaines d’opposants sillonnent la vallée éclairés par les lampes frontales et par la lune. Des dizaines d’arbres ont été coupés et placés sur les différentes routes qui mènent au site ; des tranchées sont creusées au caterpillar , tout moyen et bon pour stopper l’avancée des blindés : arbres, rails de chemin de fer, terre, pierres, etc. Les forces de l’ordre traversent un tunnel et à leur sortie… sont obligés d’y rentrer à nouveau, car les gens, placé sur le flanc de la montagne, leur lancent des centaines de pierres. Ils ont finalement été obligés de faire demi-tour.

Italie: Affrontements au Val de Suse

Tôt hier matin, plus de cinquante guérilleros maoïstes lourdement armés ont pris d’assaut une école vide située dans le district de Rhotas (Bihar). Le bâtiment, composé de sept pièces, abritent régulièrement des membres des forces de sécurité en opération dans la région. Les guérilleros y ont placé des charges explosives et ont partiellement endommagé trois des sept salles de classe. Une vaste opération de ratissage a immédiatement été déclenchée pour tenter de capturer les responsables de l’explosion.